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The English version follows the French one
René Besnard (dit Bourjoli) est né et baptisé le 6 février1625, à Saint-Pierre, Villiers-au-Bouin, France. Il est le fils de Jean Bernard et de Madeleine Maillard. Il s’engage dans l’armée française et est affecté en Nouvelle-France. Il arrive à Ville-Marie (Montréal) le 16 novembre 1653, comme membre de la Grande Recrue et il occupe un poste de Caporal de la garnison au fort Ville-Marie.
En 1656, Marie Pontonnier arrive à Montréal. René Besnard devient amoureux de la jeune femme et ce d’un amour très sérieux! En 1657, Marie décida d’épouser Pierre Gadois, un armurier et fils de Pierre Gadois et de Louise Mauger.
Déçu, notre René tenta de charmer la jeune femme. Elle ne voulait rien savoir de lui. Était-il traumatisé ou insulté d’être rejeté? Peut-être car, c’est à ce moment qu’il fit une menace très sérieuse si Marie n’abandonnait pas son projet de mariage avec Pierre Gadois. Il lui révéla qu’il était sorcier et qu’il savait nouer l’aiguillette ce qui rendrait son union stérile pendant plusieurs années. Pauvre Marie Pontonnier, elle en parla à son fiancé ainsi qu’au curé et ils décidèrent de procéder quand même avec le mariage, le 12 août, 1657.
Il semblerait que durant la messe, notre jeteur de sorts René, noua une cordelette pendant la cérémonie des épousailles. Cette gesticulation créa une forte impression chez les individus car à ce temps les gens croyaient que l’ourdissage rendrait le mari impuissant. De plus, René ne se gêna pas de partager avec qui voulait l’entendre le fait qu’il avait noué l’aiguillette pour rendre le marié, Pierre Gadois incapable.
Le sortilège du nouement de l’aiguillette est une pratique qu’on retrouve en France et dans d’autres pays d’Europe à ce temps. Cette démonstration de diablerie existait depuis des siècles. Il y a plusieurs variantes, tout dépendant des régions et des traditions. L’expression ou la manifestation qui semblait primer en Nouvelle-France est la suivante. Au passage du cortège nuptial ou pendant la messe, le jeteur de sort, dissimulant ses mains à l’intérieur de son chapeau, noue une cordelette autant de fois que l’époux s’efforcera en vain de consommer le mariage. Il y a plusieurs façons de contrecarrer ou de défaire le nouage de l’aiguillette selon les croyants de sorcellerie.
Il appert qu’après quelques semaines de mariage, le jeune couple constata que la mariée n’enfantait pas. Ils consultent le curé qui leur conseilla de se rendre à Québec et de faire bénir leur union par Monseigneur de Laval. Malgré les prières et les bénédictions du Monseigneur le mariage était un échec.
Le 2 novembre 1658, René Besnard dit Bourjoli comparaît devant la justice seigneuriale de Montréal. Le procès est en réponse à des accusations d’usage de maléfices et de sorcellerie. Les conséquences sont néfastes si René est trouvé coupable, il risque d’être brûlé. Il doit répondre sur les faits et charge contenues dans les plaintes faites par Pierre Gadois et Marie Pontonnier. Nous sommes les descendants de tout un personnage!
Cependant, notre René Besnard se défend bien! Il choisit bien ses réponses aux accusations. Lorsqu’on lui demande s’il avait affirmé savoir “nouer l’aiguillette” à Marie Pontonnier, il réponds qu’il parlait de nouer le cordon de ses chaussures. De plus, il tente de changer sa situation en accusant Marie de vouloir coucher avec lui s’il était capable de défaire le noeud de l’aiguillette. Initialement, c’est elle qui l’avait accusé des mêmes propos. Il est évident qu’en plus de sorcellerie, Besnard semble être un maître du chantage, un expert en repérant les blancs de mémoires qui conviennent à son histoire et un expert dans l’évasion des faits. Il était prêt à presque tout car la sentence de ces accusations pourrait lui coûter sa vie!
Durant le procès, Besnard nie toutes les accusations faites pendant le litige. Finalement, il admet cependant qu’il a dit à Marie: “que si elle voulait qu’il ait jouissance d’elle, que ça ferait qu’elle aurait jouissance avec son mari”.
Il est évident que certaines gens du milieu y compris Besnard croient en ses pouvoirs de sorcellerie. L’histoire se poursuit et nous apprenons que la pauvre femme affligée avait même discuté d’un rendez-vous fixé chez elle pour remédier à la situation mais Besnart ne s’est pas rendu à cause du bavardage des voisins.
En contradiction aux faits exprimés par l’accusé, Françoise Bénard (une cousine) et Jeanne Godard témoignent que Bénard avait parlé de sa capacité de nouer l’aiguillette. Finalement, Besnard affirme qu’il badinait dans le but de faire peur à Gadois.
En fin de compte, la cour ne semble pas croire les équivoques, les quiproquos et l’ambiguïté de Pierre. Besnard est disculpé en partie de l’accusation de sorcellerie mais il est trouvé coupable de sortilèges contre les Pontonnier-Gadois.
Le 4 novembre 1658, Besnard fut sanctionné d’une amende de 300 livres, par la justice seigneuriale de Montréal, pour avoir attenté à la vertu de Marie. Le sieur de Chomedey de Maisonneuve, qui officiait comme magistrat, condamna René Besnard dit Bourjoli à la prison, puis à l’exil pour usage de maléfices. On l’expulsa de Montréal exilé à 30 lieues du lieu . Étant donné, les peines qui étaient infligées pour sorcellerie à ce temps, Besnart c’est assez bien tiré d’affaire.
Après le délais de trois années, exigé par les droits canoniques (droits de l’Église), le mariage fut annulé le 31 août 1660, pour cause de maléfices et on permit à Pierre Gadois et Marie Pontonnier de se remarier avec d’autres personnes.
Marie épousa Pierre Martin dit La Rivière, le 3 novembre, 1660. Marie devient enceinte peu de temps après. Pierre est tué, le 24 mars 1661, lors d’un combat avec des Iroquois. Leur fille Marie est née le 9 novembre 1661. Le 5 décembre 1661, Marie Pontonnier épousa Honoré Langlois dit La Chapelle. Marie et Honoré deviennent parents de 10 enfants. Marie est décédée le 7 janvier 1718.
Pierre Gadois épousa Jeanne Besnard et ils eurent 14 enfants
René déménagea dans la région de Trois-Rivières. Le 2 février 1661, il épousa Marie Sédilot, fille de Louis Sédilot et de Marie Challé (Charier). Elle est veuve du riche propriétaire foncier, Bertrand Fafard, et mère de quatre enfants.
René et Marie Sédilot sont parents de six enfants : Marie-Anne, Joseph, Marie-Jeanne, Maurice, Isabelle et René.
Plus tard, René engagea Antoine Desrosiers comme fermier. En 1662, il réclame de Desrosiers, en justice, mais sans succès, le coût de 200 bottes de paille qu’il avait fait brûler pour éloigner les Iroquois. En 1665, René devient substitut du procureur du roi, et il est souvent poursuivi pour non- paiement de créances.
Il meurt au printemps de 1689. Marie Sédilot est décédée le 12 juin 1689 à Trois-Rivières.
Voici les liens de descendance de René à moi:
René Besnard (1625 – 1685): Marie Anne Besnard (1661 – 1719): Marie Madeleine Bourbeau (1686 – 1722) : Michel Gélinas (Lacourse) (1715 – 1760) : Josephte Gélinas (Lacourse) (1740 – 1767) :Josephte Carbonneau (1764 – 1833) :Joseph 3 Lacerte (1784 – 1849) :Geneviève Lacerte (1815 – 1892) :Louise Auger (Lemaître) (1850 – 1911): Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874 – 1942) :Lucinda Fréchette (1899 – 1969): Eugène Roger Bérubé (1926 – 1992) : Robert Bérubé
Source consultée: Séguin Robert-Lionel « La vie libertine en Nouvelle-France au 17ème siècle » Leméac, 1972.
La semaine prochaine: 1654: Catherine Lorion: La veuve malchanceuse.
René Besnard dit Bourjoli: A Sorcerer in the Family!
René Besnard dit Bourjoli was born and baptized on February 6, 1625 in Saint-Pierre, Villiers-au-Bouin, France. He is the son of Jean Bernard and Madeleine Maillard. He joined the French army and was posted to New France. He arrived at Ville-Marie (Montréal) on November 16, 1653, as a member of the Grande Recrue and occupied a post of Corporal of the garrison at Fort Ville-Marie.
In 1656, Marie Pontonnier arrived in Montréal. René Besnard fell in love with the young woman and quite seriously! In 1657, Marie decided to marry Pierre Gadois, a gunsmith and son of Pierre Gadois and Louise Mauger.
Disappointed, René attempted to charm the young woman. She did not want to know anything about him. Was he traumatized or insulted because he was rejected? For it was at this time that he made a very serious threat if Marie did not abandon her marriage plans with Pierre Gadois. He revealed to her that he was a sorcerer and that he knew how to “nouer l’aiguillette” (tie the knots). The equivalent translation in English of this French expression regarding sorcery would be “tying the codpiece string” This also means to render a man impotent. Poor Marie Pontonnier, she spoke to her fiancé and the parish priest, about this threat and they decided to proceed with the marriage, on August 12, 1657.
It would seem that during Mass, the spell caster René, tied a cord during the wedding ceremony. This gesticulation created a strong impression on the people who believed that the warping would make the husband powerless in assuming his role as a lover. Moreover, René did not hesitate to share with anyone, who wanted to hear him, the fact, that he had tied the knots to make the groom, Pierre Gadois useless as a husband and procreator.
The spell of the knotting of the “aiguillette” is a practice that is found in France and in other countries of Europe. This rite of devilry had survived through the centuries. There are several variations, depending on the regions and traditions. The expression or manifestation that appeared to prevail in New France is as follows. At the passage of the wedding cortege or during mass, the spell-thrower, hiding his hands inside his hat, ties a cord as many times as the husband endeavors in vain to consummate the marriage without success. Each knot is a year. There are several ways to thwart or undo the effects of the knotting of cord according to believers of sorcery.
It appears that after a few weeks of marriage, the young couple noticed that the bride did not get pregnant. They consulted the parish priest, who advised them to go to Québec and to have their union blessed by Monseigneur de Laval to stop the curse. Despite the prayers and blessings of the Bishop, the marriage was a failure.
On November 2, 1658, René Besnard dit Bourjoli was summoned and appeared before the Lord Justice of Montréal. The lawsuit was in response to accusations of witchcraft and sorcery. The consequences would be very harmful if René was found guilty. He risked being burned alive. He had to respond to the facts and charges contained in the complaints made by Pierre Gadois and Marie Pontonnier. We are the descendants of quite the character!
However, René Besnard defends himself well! He is careful to choose good responses to the accusations. When asked if he had stated that he knew how to “tie the aiguillette” to Marie Pontonnier, he answered that he was speaking of tying the laces of his shoes. Moreover, he tries to modify the facts by accusing Marie of wanting to sleep with him, if he was able to undo the tying of the aiguillette. Initially, it was she who had accused him of the same deed.
Besnard seems to be a master of coercion, and an expert in memory loss regarding certain elements and facts. He was fighting with all his might because the sentence for these charges could cost him his life! During the trial, Besnard denied all the accusations made at the beginning of the litigation. Finally, he admits that he said to Marie: “If she wanted him to enjoy her, it would make it possible for her to enjoy her husband.”
It is obvious that some people at this time, including Besnard himself believe in his powers of witchcraft. The story goes on and we learn that the poor woman had even discussed setting a fixed appointment at her house to remedy the situation but Besnart did not show up blaming gossipy neighbors.
Contrary to the facts declared by the accused, Françoise Bénard (a cousin) and Jeanne Godard testify that Bénard had spoken of his ability to “tie the aiguillette”. Finally, Besnard asserts that he was kidding in order to scare Gadois.
In the end, the court does not seem to believe the statements made by Pierre that this was a misunderstanding. Besnard is exonerated in part from the accusation of sorcery, but is found guilty of spells and malice against the Pontonnier-Gadois couple.
On November 4, 1658, Besnard was fined 300 “livres” (pounds) by the Seigneurial Justice of Montréal for having attempted to destroy the virtue of Marie. Sieur de Chomedey de Maisonneuve, who officiated as a magistrate, condemned René Besnard dit Bourjoli to prison, and then to exile for the use of spells. He was expelled and sent to a distance of 30 leagues away from Montréal. Given, the punishment that usually were inflicted for sorcery at that time, Besnard fared fairly well.
After the delay of three years, required by canon law, the marriage was annulled on August 31, 1660, on grounds of sorcery and Pierre Gadois and Marie Pontonnier were allowed to remarry with other people
Marie married Pierre Martin dit Larivière, on November 3, 1660. Marie became pregnant shortly after. Pierre was killed on March 24, 1661, during a fight with the Iroquois. Their daughter Marie was born on November 9, 1661. On December 5, 1661, Marie Pontonnier married Honoré Langlois dit La Chapelle. Marie and Honoré became parents of 10 children. Marie died on January 7, 1718.
Pierre Gadois married Jeanne Besnard and they had 14 children.
René moved to the Trois-Rivières region. On February 2, 1661, he married Marie Sédilot, daughter of Louis Sédilot and Marie Challé (Charier). She was the widow of the rich landowner, Bertrand Fafard, and mother of four children.
René and Marie Sédilot became the parents of six children: Marie-Anne, Joseph, Marie-Jeanne, Maurice, Isabelle and René.
Later, René hired Antoine Desrosiers as the person who would manage his farm In 1662, he went to court to obtain from Desrosiers, the cost of 200 boots of straw which he had burned to keep the Iroquois away. He was unsuccessful in this claim.
In 1665, René became the substitute for the king’s prosecutor, and in spite of this he was often prosecuted for non-payment of money owed.
He died in the spring of 1689. Marie Sédilot died June 12, 1689 in Trois-Rivières.
Here are the descendants of René down to me:
René Besnard (1625 – 1685): Marie Anne Besnard (1661 – 1719): Marie Madeleine Bourbeau (1686 – 1722) : Michel Gélinas (Lacourse) (1715 – 1760) : Josephte Gélinas (Lacourse) (1740 – 1767) :Josephte Carbonneau (1764 – 1833) :Joseph 3 Lacerte (1784 – 1849) :Geneviève Lacerte (1815 – 1892) :Louise Auger (Lemaître) (1850 – 1911): Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874 – 1942) :Lucinda Fréchette (1899 – 1969): Eugène Roger Bérubé (1926 – 1992) : Robert Bérubé
Source consulted: Séguin Robert-Lionel « La vie libertine en Nouvelle-France au 17ème siècle » Leméac, 1972.
Next week : 1654 Catherine Lorion: The Unfortunate Widow.