Pierre Fortin: La complainte du prisonnier. Pierre Fortin: The Prisoner’s Lament.

 

08 - Dining Hall Cdn Ill News 1875

The Canadian Illustrated News de 1875: les prisonniers dans la salle à manger du pénitencier de Kingston.

 

The English version follows the French one.

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Pierre Fortin (1837-1863): La complainte du prisonnier

par Robert Bérubé

1971 : J’ai 16 ans et je commence à m’intéresser à la généalogie. Je connais le nom des mes arrière-grand-parents et dans certains cas, je connais leurs parents et leurs grands-parents. Cependant, je ne connais pas les noms des parents de mon arrière-grand-père maternel Fortin. Je questionne ma mère à ce sujet et elle me dit, que lui aussi avait été baptisé Pierre comme son fils. Elle me réfère à ma grand-mère Maria Fortin. Rapidement, je constate un malaise lorsque je lui parle de ses ancêtres. Elle confirme que son grand-père s’appelait Pierre mais elle a oublié le nom de sa grand-mère. Elle communique avec une cousine qui lui révèle que la grand-mère se nommait Lydia Brien. Ma grand-mère partage le fait qu’il y a un scandale dans cette famille et que le grand-père avait écrit une complainte à cet égard. Elle n’a pas une copie de cet écrit mais elle soupçonne que sa sœur Dorina en a une. Le lendemain, je visite grand-tante Dorina et elle me partage la complainte écrite sur un vieux papier jauni. Elle tente même de la chanter mais après quelques notes et quelques paroles, elle dit qu’elle est trop vieille pour chanter. Elle ajoute que ça fait de nombreuses années que quelqu’un a parlé de cette triste histoire. Elle ne connaît ni les dates de naissance, de mariage ou de décès de ses grands-parents Fortin, ni les noms de leurs parents. Elle consent à me prêter la complainte pour quelques jours afin, que je puisse dactylographier le texte, au grand dam de sa fille Cécile, qui trouve que je suis trop jeune et pas assez responsable, pour prendre bien soin de ce document d’archives familiales! C’est ce que Cécile m’a raconté plus de 30 ans plus tard!

Ce document fut le début d’une enquête qui a duré au-dessus de 45 ans et je n’ai pas encore trouvé tous les documents qui touchent plusieurs aspects de la vie de ce Pierre Fortin, père et de son épouse. Ce qui rendait la recherche difficile était que Lydia Brien n’était pas le nom documenté lors de sa naissance. Lorsque, j’ai découvert son nom, une série de portes se sont ouvertes et j’ai été capable de retracer la vie de Pierre Fortin, père et bien entendu de Lydia.

Les épisodes difficiles de la vie de Pierre et de Lydia se sont révélés de façon assez complète, il y a seulement trois ans.

Le certificat de naissance de Pierre Fortin précise qu’il est né le 29 juin 1837, à Saint-Pascal. Il a été baptisé le même jour en toute probabilité à Saint-Pascal mais le certificat est enregistré à la paroisse Saint-Louis de Kamouraska. Ses parents sont Étienne Fortin, cultivateur et Louise Mignier-Lagacé. Le parrain est Pierre Mignier-Lagacé et la marraine est Léocadie Fortin et ils ont déclaré ne savoir signer.

Le recensement de 1852, (Canada Est-Ouest) nous indique qu’Étienne Fortin cultivateur (45 ans) et Marie Louise Mignier-Lagacé (44 ans) vivent à Sainte-Flavie avec les enfants suivants: Cléophas (19), Clarice (17), Pierre (14), Hermine (12), François (5) et Philomène (5). Il est indiqué que Cléophas et Pierre sont des journaliers. Tous les enfants sont nés à Saint-Pascal sauf Philomène, qui est née à Saint-Simon. La maison est une habitation d’un étage construite en bois. Il y a deux familles qui y vivent, la deuxième étant celle de leur fils aîné Étienne (25), aussi un journalier et son épouse Olive Dubé (21), née à Trois-Pistoles. Ils ont deux filles Louise (2) née à Saint-Simon et Philomène (1) née à Sainte-Flavie, l’année du recensement.

Le même recensement de 1852, (Canada Est-Ouest) nous indique que Xavier Brilliant (51 ans) cultivateur et Ozide Charette (43 ans) sont nés à Kamouraska. Ils sont parents des enfants suivants : Arthémise, née à Kamouraska, Xavier fils (16) journalier et Joseph (11) nés à Saint-André, Édiase (10), Sifrois (8), Méthodi (6) Josephine (4) et Caroline (1). Les cinq derniers enfants nés à Sainte Flavie. Caroline est née l’année du recensement et leur maison est d’un étage et elle est construite en bois.

Le certificat de naissance de Lydia Briand, la nomme Marie Diase Brillant. Elle est née le 3 avril 1841, à Sainte-Flavie et elle a été baptisé le 21 avril 1841, à la cathédrale de Saint-Germain à Rimouski. Elle est la fille de François Xavier Brillant et d’Ositte Chaurette.

Le certificat de mariage en date du 18 mai 1859, à Saint-Octave de Métis révèle que les parents de Pierre Fortin, sont Étienne Fortin, cultivateur et Marie Louise Lagacé. Ils vivent à Saint-Jérôme de Matane tandis que Pierre vit à Saint-Octave de Métis. Pierre est majeur tandis que Marie Lydias (Hydrias) Boisbriand est mineure. François Xavier Boisbriand, cultivateur et Osithe Chaurette vivent à Saint Octave. Le père de la mariée a donné son consentement au mariage de l’épouse mineure. Étienne Fortin, le frère, Thomas Noble, un ami et François Xavier sont présents au mariage mais ils n’ont pas signé. Il semblerait que les parents de Pierre n’étaient pas présents.

C’est ici que nous constatons les changements de nom de Lydia Brien. À la naissance, elle s’appellait Marie Diase (Hydrias) Brillant, au recensement Édiase Brillant et à son mariage Marie Lydias Boisbriand. À différents temps de sa vie, elle s’est aussi fait appellé Lydia Briand, Marie Briand et Lydia Brien. On remarque aussi que sa mère, Osithe Charette à un certain degré, subit elle aussi des transformations de noms. Je vais utiliser le nom Lydia Briand lorsque je parlerai d’elle. Le nom de Boisbriand est parfois Boisbriand de la Durantaye ou Boisbriand-Morel. Certains documents la nomment Hydrias!

Pierre et Lydia sont parents de trois enfants :

Le 10 juin 1860 est née et baptisée une fille Marie Malvina, fille de Pierre Fortin, journalier et de Marie Lydias Boisbriand de la Durantaye à Saint-Octave de Métis. Le parrain est François Xavier Boisbriand et la marraine Claire Tremblay. Il est noté que le père est absent.

Le 28 avril 1861 Pierre Fortin est né et il est baptisé le 29 avril, à la paroisse de Saint-Octave de Métis. Le parrain est Sifroy Boisbriand et la marraine Arthémise Boisbriand. Il est noté que le père est absent.

Le bébé Pierre Fortin est décédé le 6 mai 1861, et l’inhumation a eu lieu le 8 mai 1861. dans le cimetière de Saint-Octave de Métis. Il était âgé de neuf jours. Les parents ne sont pas présents comme témoins.

Le 3 avril 1862 est né à Matane, Pierre Fortin, fils de Pierre Fortin, journalier et de Diase Brillant. Il a été baptisé le 6 avril 1862, à la paroisse Saint-Jérome de Matane. Le baptême était sous condition ce qui veut probablement dire que le bébé avait été ondoyé avant le baptême. Le parrain est Joseph Blanchard et la marraine Séraphine Tardif.

Le recensement de 1861, nous révèle que la famille Fortin est déménagée de Saint-Octave de Métis à Saint-Jérôme de Matane donc, après le décès du bébé, le 8 mai 1861 et la date du recensement. Pierre Fortin est maintenant un cultivateur âgé de 23 ans et son épouse Marie Briand (Lydia Briand) est âgée de 19 ans. Leur fille Délima (Malvina) a un an. Nous apprenons qu’ils vivent avec la mère de Pierre, Marie Louise Lagacé (50) et ses enfants Firmin (Hermine) (21), Philomène (18) François (17). Ceci veut dire que le père de Pierre Fortin, Étienne Fortin est décédé.

Leur maison d’un étage est construite en planches. Donc, nous concluons que Pierre et sa petite famille sont venus vivre avec sa mère et ses frères et sœurs plus jeunes. Leur voisin est son frère Cléophas Fortin, cultivateur (26 ans) qui a épousé Séraphine Tardif (23 ans). Ils sont parents de Marie (5) Élisabeth (4) et Georgina (2). Leur maison d’un étage est aussi construite en planches. Nous apprenons aussi que Marie Briand (Lydia Briand) et Séraphine Tardif sont les deux seules personnes âgées de plus de 20 ans, capable de lire et d’écrire.

Le 7 juin, 1863 :

Un orage se dresse au-dessus de Matane. Le “brig” « la Sultana » est naufragée sur la plage de la rivière Matane.

Le mardi 23 juin, 1863

Le « Québec Daily News » rapporte que le vaisseau la Sultana «is reported ashore at or near Matane». (est signalé naufragé sur terre), à ou près de Matane. Les journaux francophones sont plus rares, même au Québec et de ceux qui existaient à ce temps aucun, parle du naufrage.

Le mercredi, 1er juillet 1863, le « Québec Morning Chronicle » rapporte que le vendredi 3 juillet, le bateau (brig) la Sultana sera vendue aux enchères du bureau d’échange du Québec.

Québec Morning Chronicle (voir traduction)
The hull of the brig Sultana, 300 tons register, A. Johnston, Master, as she now lies or did lie wrecked at the east side of River Matane, copper fastened and copper nails in deck, with masts, spars, patent windlass on board, anchor, and about 40 fathoms chain attached, and 2 anchors and about 140 feet chain lying in the River.

Sold for account of whom it may concern, by order of the Master.

Sale at eleven o’clock, A.M.

A. J. Maxham & Co.,

Auctioneers & Brokers.

Québec Morning Chronicle : Traduction (la traduction est pauvre, je ne suis pas connaissant des termes maritimes ni en français, ni en anglais!)

La coque du brig, Sultana, 300 tonnes à l’enregistrement, A. Johnston, Maître, “alors qu’elle se trouve ou se trouvait naufragée et brisée, du côté est, de la rivière Matane, (il y a) du cuivre verrouillé et des clous de cuivre sur le pont, avec des mâts, des longerons, un guindeau de brevet sur le brig, l’ancre et environ 40 lieues de chaînes attachées, et 2 ancrages et une chaîne d’environ 140 pieds couchés dans la rivière.

Vendu pour le compte “d’à qui de droit” par ordre du Maître.

Vente à onze heures du matin

A. J. Maxham & Co.,

Commissaires-priseurs et courtiers.

Le samedi 4 juillet 1863, Le « Québec Morning Chronicle » rapporte :

Québec Morning Chronicle
The hull of the brig Sultana was sold by auction yesterday, for account of underwriters, as she now lies wrecked on the east side of River Matane, together with patent windlass, 3 anchors and about 63 fathoms of chain and was adjudged to Mr. Henry Dinning for the sum of two hundred dollars.

Québec Morning Chronicle : Traduction : (la traduction est pauvre car je ne suis pas connaissant des termes maritimes ni en français, ni en anglais!)

La coque du brig la Sultana a été vendue aux enchères hier, pour le compte des commerçants, alors qu’elle repose sur le côté est, de la rivière Matane, avec le guindeau de brevet, 3 ancres et environ 63 brasses de chaîne et a été jugé à M. Henry Dinning pour la somme de deux cents dollars.

Le 15 juillet 1863 : Il semblerait qu’un groupe d’hommes ont volé un lot de cuivre jaune et rouge du brig Sultana comme le témoigneront les documents de la cour plus tard.

Entre le 15 juillet et le 1er octobre 1863, trois des frères Fortin sont accussés de vol. Je ne sais pas quand ils ont été arrêtés ou placés à la prison de Rimouski, en attendant le procès. Les trois frères sont Cléophas Fortin, Pierre Fortin et François Fortin.

1a. Trois - accusation 1

Version agrandie:

1a. Trois - accusation 1b

Les accusations contre les trois frères Fortin.

Le 1 octobre : une lettre de M. Bérubé, Député greffier de la Couronne, Province du Canada, District de Rimouski qui demande aux témoins de comparaître à la cour de Saint-Germain de Rimouski. Cléophas Fortin a aussi reçu une lettre.

7b. Verre (r) Summons 2.png

le 13 octobre : 10 heures du matin. Les témoins doivent comparaitre à Saint-Germain de Rimouski.

le 14 octobre 1863 : Les trois Fortin se déclarent non coupables, de l’accusation de larcin.

 1b. Cléophas Accusation 2  1d. Pierre Accusation 2  1e. François Accusation 1b

Notez la liste de témoins.

le 15 octobre 1863 : Des instructions sont données et le verdict contre chacun des accusés est qu’ils sont déclarés: “Coupables” du crime.

 5b. Trois- indictment 2  5c. Trois- indictment 3

Encore une fois, notez les noms des témoins.

Ce document d’accusation est en anglais.

 

Le 16 octobre 1863 : Ceci avait été envoyé aux trois accusés et en anglais et a été répété en cour: ”Indictment for stealing from a ship cast on shore. To wit : … and with force and arms steal on door brass lock, of the value of five shillings, two copper sheets and five copper bolts (red) and six brass bolts (yellow) of the value of five shillings of the goods and merchandise…belonging to the said ship so then and there wrecked and cast on shore as aforesaid there and then feloniously did plunder, steal, take and carry away….against the peace and dignity of the crown. (Queen Victoria)”
Traduction: le 16 octobre 1863 : «Acte d’accusation pour vol d’un navire naufragé. À savoir: … et avec force et des armes ont volé une serrure de porte en laiton, d’une valeur de cinq shillings, deux lots de cuivre et cinq boulons en cuivre (rouge) et six boulons en laiton (jaune) des marchandises d’une valeur de cinq shillings… appartenant au dit navire, naufragé et abandonné sur le rivage tel qu’il a été mentionné, puis de façon méchante ils ont volé, emporter et porter des objets … contre la paix et la dignité de la couronne (reine Victoria)

Le 16 octobre 1863 : une sentence contre Cléophas, Pierre et François: deux ans pour larcin. Ce qui est remarquable c’est que de la liste de nombreux objets mentionnés dans l’accusation, ils sont condamnés d’avoir volé seulement  “un lot de cuivre jaune et rouge”. Leur peine doit être purgée au pénitencier “provincial” de Kingston en Ontario, qui est devenu par après, un pénitencier fédéral. Les prisons à cette époque au Québec étaient utilisées uniquement pour l’emprisonnement de courte durée. En 1863, il n’y a pas encore de prison provinciale au Québec qui s’appelait à ce temps Canada-Est. Kingston était dans le Canada-Ouest. Étant donné que la sentence était de deux ans et plus, ils devaient aller à Kingston en Ontario.

3c. Pierre 2222 condamnation 1.png

Sentence des jurés. Celles de Cléophas et François sont presque identiques.

Le 16 octobre 1863 : Dans la Cour du Banc de la Reine (Victoria)- Domina Regina contre Pierre Fortin- Accusation de larcin. « Les témoins sont identifiés: P. Venne(r) Ed. Venne(r), Jean Lacombe, Jos. Bougie, Jos. Mercier, Ed. Lacroix, D.F. De F Aubin? –Couillard (Foreman) »

« Les jurés de notre souveraine la Reine, sous leur serment déclarent que Pierre Fortin, … le quinzième jour de juillet 1863, a avec force et armes…a félonieusemnt (sic) volé un lot de cuivre jaune et rouge du Brick (brig) Sultana naufragée à Matane appartenant à Pierre Venne marchand contre la paix de Notre Souveraine Dame de la Reine, sa Couronne et sa dignité.»

Les documents juridiques sont presque identiques pour Cléophas et pour François.

Entre le 16 octobre et le 26 octobre 1863, les trois frères ont été transportés de Rimouski, à Kingston. Soit qu’ils ont été transportés en train, mais je ne suis pas certain, s’il y avait une ligne ferroviaire entre Kingston et Rimouski à ce temps. Si oui, elle était assez nouvelle. L’autre possibilité est le transport en bateau de Rimouski à Kingston.

Et maintenant voici la complainte de Pierre et de Cléophas Fortin :

Complainte d’un prisonnier

1

Parents s’il vous plaît entendre

Ce que je vais vous chanter

Une complainte d’exemple

Aux deux pauvres prisonniers.

À la grande cour criminelle

Leurs discours furent prononcés

Pour de simples bagatelles

Accusés d’avoir volé.

2

Ordonnant leurs pénitences

Pas moins que deux exilés

Pitre et Cléophas perdent l’espérance:

“Nous voilà donc condamné

Plus tard, Dieu sera mon juge,

Il connaîtra la vérité

Il punira ceux qui m’accuse

Pour pas dire la vérité”

3

Nous préparons pour partir,

A fallu faire nos adieux

Leurs femmes en furent averties

De se trouver sur les lieux

Quelle nouvelle aussi terrible

pour leurs femmes tendres et sincères

De voir partir leurs maris

Pour deux ans sans les revoir

4

En exil à Kingston

On a été les mener

Point de pitié pour leurs femmes,

Des enfants abandonnés.

M. Taschereau, le grand juge

Compris avec les jurés

Ont plongé deux créatures

Dans la peine et l’embarras

5

Rendu au pénitencier

A fallu prendre un métier

Courage se disaient les frères

Dieu en a plus enduré

Mais jamais nous verrons nos femmes,

Et nos chers petits enfants

On sent que nos coeurs s’affaiblissent

Pour mourir en peu de temps

6

Quelque mois passent de même

Dans la peine et dans l’ennui

En devenant la figure blâme

Et de la peine à marcher

Nous préparons pour mourir

Nos familles faut oublier

Pour avoir la récompense

Du faux jugement prononcé

7

Dans la paroisse de Matane

Venneur, les a engagés

En leur disant que le cuivre

À lui seul appartenait

Il a prévenu les choses

Croyait en être accusé

Il a prévenu la faute

Sur ses hommes engagés

8

Cela vous fera rappeler

Les choses du temps passé

Plusieurs fois dans le monde

La même chose est arrivée

Ah! Venneur, le grand voleur

Dans l’écriture mentionnée

Pour se couvrir de son crime

Accusa ses associés

9

Pauvre gens, voila un exemple

C’est à propos d’en parler

L’argent rachète le riche

Le pauvre est abandonné

Jugement rendu par les hommes

Rendu que pour deux années

Dieu ce n’est pas la moindre chose

C’est pour toute l’éternité

La complainte parle seulement de deux prisonniers et ne nomme pas François. Donc, pendant plusieurs années les membres de la famille et moi-même nous pensions que seulement deux des frères y étaient. Lorsque tante Dorina m’a donné la complainte, elle m’avait dit que la complainte avait été sorti de la prison comme contrebande. Maintenant, je pense que la complainte a été écrite par François ou un membre de sa famille. La raison, pour laquelle il n’est pas mentionné, est peut-être à cause des accusations qu’il porte contre certaines personnes. Nous étions sous l’impression à ce temps que seul Pierre était décédé.

Dans le septième paragraphe, il est écrit:“Venneur, les a engagés en leur disant que le cuivre…” Tante Dorina pensait que mot était peut-être “cuir” car le mot n’était pas écrit clairement. Ceci est peut-être à cause de la façon qu’ils prononçaient le mot cuivre. Nous savons maintenant que c’était bel et bien du cuivre. Aussi, tante Dorine avait assuré que le nom du vrai coupable Venneur avait été modifié légèrement mais que la lettre “V” était importante. Donc, j’avais transcrit le nom Vaneur mais ils avaient bel et bien écrit Venneur qui est très près du nom de famille de deux des témoins: Venner.

L’écrivain de cette chanson espère que Dieu punira ceux qui ont menti et il dit: “Dans la paroisse de Matane, Venneur, les a engagés, En leur disant que le cuivre A lui seul appartenait…Ah! Venneur, le grand voleur, Dans l’écriture mentionnée, pour se couvrir de son crime, accusa ses associés”. Il y a des gens qui disent que tous les prisonniers se disent innocents. Au début, je me disais, les trois frères sont coupables cependant, en trouvant de plus en plus de faits, je commence à me poser des questions sérieuses. François admet sa culpabilité en tant que participant.

Les documents juridiques disent que Pierre Venne (r) est le propriétaire mais le “Québec Morning Chronicle” dit que le propriétaire était un Monsieur Henry Dinning, donc Pierre Venne(r) n’est pas le propriétaire donc, la complainte dit vrai. Une partie des procès et peut-être tout le procès était en anglais. Je ne suis pas convaincu que les trois frères Fortin parlaient anglais. J’avance ceci car lors de son entrevue de sortie les réponses données par François avaient été traduites par le curé du pénitencier, en anglais.

Les témoins identifiés au proçès sont : “P. Venne(r) Ed. Venne(r), Jean Lacombe, Jos. Bougie, Jos Mercier, Ed. Lacroix, D.F. De F Aubin? –Couillard (Foreman)” . Deux des témoins sont Pierre Venne(r) et Édouard Venne(r). Si on ose croire ce que l’accusation préconise: les Venne(r) ont bien caché leur jeu. Malheureusement, je n’ai pas encore trouvé tous les documents juridiques y compris les commentaires des témoins. Ils n’existent peut-être pas.

Les frères Fortins dans presque tous les documents et recensements depuis des années s’identifient comme étant des “journaliers”, des travailleurs manuels ou des cultivateurs ce qui veut dire qu’ils étaient embauchés pour du travail journalier. Donc, ils étaient peut-être les employés de Pierre Venner!

1862-1865 : Guerre Civile Américaine

Fin de l’année 1862 : États-Unis : Selon les documents d’archives de la prison, un déserteur Américain de l’armée de l’union, de la guerre civile américaine a quitté les États-Unis et il a été emprisonné au pénitencier de Kingston. Nous ne connaissons pas le nom du soldat mais vous comprendrez l’importance de cette mention un peu plus tard dans le texte.

Nous savons que Pierre, Cléophas et François Fortin sont arrivés au pénitencier de Kingston le 27 octobre 1863, comme indiqué dans les dossiers des trois prisonniers. Ci-dessous voici une traduction, y compris leur numéro de prisonnier.

Pierre Fortin Cléophas Fortin François Fortin
5937 numéros de prisonnier 5936 numéros de prisonnier 5938 numéros de prisonnier
le 27 octobre 1863 Arrivée à Kingston (ou 26) le 27 octobre 1863 Arrivée à Kingston (ou 26) le 27 octobre 1863 Arrivée à Kingston (ou 26)
Pierre a 24 ou 21 ans. En réalité il a 26 ans. 33 ans 18 ans
Il mesure 5’9 et un quart de pouces 5’5 et 11-20 pouces 5’10 ¼ pouces
Complexion : peau jaunâtre, yeux gris et cheveux bruns. Complexion : peau jaunâtre, yeux gris et cheveux bruns. peau jaunâtre, yeux gris et cheveux bruns.
Son métier: travailleur sur les bateaux Travailleur manuel Travailleur manuel
La sentence est le 12 octobre (contradiction) 16 octobre. Le juge est J.A. Taschereau. La sentence est le 12 octobre (contradiction) 16 octobre. Le juge est J.A. Taschereau. La sentence est le 12 octobre (contradiction) 16 octobre. Le juge est J.A. Taschereau.
Sais lire et écrire un peu. Sais lire et écrire Ne sais ni lire, ni écrire
Mort Mort Libéré: le 1 octobre. Fin de la sentence

 

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Croquis du pénitencier de Kingston circa 1870-1875

 

Selon un historien du musée du pénitencier : “Ils auraient effectivement été obligés d’apprendre un métier, bien que dans la pratique, cela signifiait qu’ils travaillaient là où les autorités pénitentiaires en avaient besoin, même si cela impliquait de briser des pierres.” Briser des pierres était de rigueur au pénitencier de Kingston. De plus, le personnel de la prison était majoritairement anglophone et protestant.

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 Porte de la cellule  Cellule  Châtiments

Revenons à notre prisonnier Américain. Selon l’historien : “À l’époque, il y avait une grave épidémie de fièvre typhoïde dans la prison, introduite à la fin de 1862, par un déserteur américain de l’armée de l’Union, dans la guerre civile américaine. Vingt prisonniers sont morts en 1863, à cause de la typhoïde et plus de 200 étaient malades en raison de cela et 21 sont morts en 1864! Le gardien de cuisine-intendant (responsable de la cuisine) a été «libéré du service» pour sa mauvaise préparation de nourriture; Le gardien-directeur l’a accusé en partie pour les décès.”

Le 25 novembre 1863 : Pierre Fortin est admis à l’hôpital du pénitencier “souffrant des fièvres typhoïdes”.

Le 28 novembre 1863 : Cléophas Fortin est admis à l’hôpital du pénitencier “souffrant des fièvres typhoïdes”.

Le 5 décembre 1863 : Pierre Fortin meurt à 12:20 du matin. Il est âgé de 26 ans!

Le 5 décembre 1863 : Deux lettres du Gardien-Directeur, monsieur D. AE. MacDonnell trouvées dans le « Warden’s Letter Books – 1850-1865” (Régistre des lettres du Gardien-Directeur) sont envoyées, une adressée au greffier de la paix et une autre au shérif de Rimouski.

Sir (To the Sheriff District of Rimouski, C. E.)

I regret to acquaint you that ‘Pierre Fortin’ died in the Hospital of this Institution today, who’s sudden + unexpected death you will please communicate to his friends; he was but a short time ill by only from the 25th Nov. up to this day. You will also let his friends know that he received the best of Medical treatment + that he had every attention from the Roman Catholic Chaplain + received all the rights of his Church. Amen, Sir. Your obedt Serv. D. AE. MacDonnell Warden, P. P.

Traduction:

Monsieur (Au district du shérif de Rimouski, C. E.)

Je regrette de vous faire savoir que «Pierre Fortin» est mort à l’hôpital de cette institution aujourd’hui, soudainement + une mort inattendue que vous voudrez communiquer à ses amis; Il n’était que peu de temps malade du 25 novembre jusqu’à ce jour. Vous permettrez également à ses amis de savoir qu’il a reçu le meilleur traitement médical + qu’il a eu toute l’attention du pasteur catholique romain + a reçu tous les droits de son église. Amen, monsieur. D. AE. MacDonnell Warden, P. P.

La lettre destinée au greffier de la paix est similaire.

Le 6 décembre 1863 : Cléophas Fortin meurt à 6:30 du matin. Il est âgé de 34 ans!

Le 9 décembre 1863 : Deux lettres du Gardien-Directeur trouvées dans le « Warden’s Letter Books – 1850-1865” (Registre des lettres du Gardien-Directeur) sont envoyées, une adressée au greffier de la paix et une autre au shérif de Rimouski. Le directeur attend presque quatre jours avant d’envoyer cette correspondance. Les deux lettres sont similaires à celles envoyées au sujet de Pierre sauf, qu’il précise que le dernier des Fortins est encore en bonne santé.

En feuilletant le journal des patients de l’hôpital du pénitencier nous découvrons que les deux frères sont décédés des suites de fièvres typhoïdes. Pierre et Cléophas étaient parmi les 20 hommes décédés de cette maladie en 1863.

L’autopsie de Pierre Fortin

Autopsy: Pierre Fortin

This Convict was very stout and muscular. The viscera in both thorax and abdomen were apparently in a healthy condition – The membranes of the Brain were very much inflamed. The Brain itself was highly inflamed and there was a good deal of serum [effased?] beneath the membrane and into the ventricle.

Autopsie: Pierre Fortin: Traduction en français.

Ce condamné était très solide et musclé. Les viscères du thorax et de l’abdomen étaient apparemment en bonne santé – Les membranes du cerveau étaient très enflammées. Le cerveau lui-même était fortement enflammé et il y avait une bonne quantité de sérum [effaçable?] sous la membrane et dans le ventricule.

L’autopsie de Cléophas Fortin

Autopsy : Cléophas Fortin

The body externally was plump and fat. On opening the abdomen the umentum and peritoneum were highly inflamed and adherent to the intestines there was a great deal of fibrous lymph [effused] and the part was staunch with feculent matter. The intestines were very much inflamed and perforated near the ileocecal (iccolic?) valve.

Autopsie: Cléophas Fortin Traduction en français.

Le corps à l’extérieur était dodu et gras. Lors de l’ouverture de l’abdomen, l’umentum et le péritoine étaient fortement enflammés et adhérents aux intestins, il y avait une grande quantité de lymphome fibreux [effused] et la partie était ferme avec de la matière féconde. Les intestins étaient très enflammés et perforés près de la valve ileocecal (iccolic?).

 

I 13412931_638705576298020_3553155306575339765_nmjgh 13412931_638705576298020_3553155306575339765_nb 09 - Dome 1875
 La cuisine du pénitencier circa 1870. Le déjeuner et dîner étaient dans cette salle tandis que le souper était dans la cellule,  Les prisonniers devaient passer sous le dome pour se rendre à leur cellule.  Ils reçoivent un morceau de pain et du thé pour souper.

J’ai eu beaucoup de difficulté à trouver l’endroit ils étaient enterrés. Je ne pouvais trouver les documents à Kingston donc, j’ai tenté de trouver un lieu les deux auraient été enterrés à Matane, à Rimouski et dans tous les villages la famille avait vécu et ce fut sans succès. J’ai demandé l’aide du centre de recherche à Rimouski et ils sont arrivé à la même conclusion que moi. Aussi, François Fortin avait précisé lors de son entrevue de « sortie » que la seule communication qu’il avait eue, lorsqu’il était au pénitencier était avec ses parents et c’était du courrier transmis par le Gardien-Directeur. Personne n’était venu le visiter, car la famille n’avait ni les moyens, ni les ressources financières. J’assume qu’il aurait été impossible pour eux de venir chercher les corps de deux hommes.

Un chercheur à Kingston m’indiqua que : “C’était une politique standard pour le pénitencier de fournir les cadavres de prisonniers décédés, à l’Université Queen’s. Dans d’autres cas une sépulture serait organisée par la poste ou par télégraphe, et cela pourrait prendre plusieurs jours à organiser.” Malheureusement, le Gardien- Directeur ne dit pas dans ses lettres, ce qui est devenu des frères Fortin après la mort.

Finalement, avec l’aide de monsieur William Cookman président du regroupement de Kingston de la “Ontario Genealogical Society”, j’ai obtenu les documents concernant les enterrements de Pierre et de Cléophas Fortin. Les deux ont été enterrés dans l’ancien cimetière catholique de Saint-Mary’s qui est maintenant un parc connu sous le nom de McBurney Park ou Skeleton Park. (le parc des squelettes). Le cimetière Saint-Mary’s est maintenant ailleurs. Je ne pouvais trouver les renseignements car seulement les nouveaux registres étaient disponibles. J’ai cherché pendant de nombreuses années.

Les deux frères ont été enterré le même jour, le 7 décembre, 1863. Les témoins étaient James Delaney et John Kenna. Pierre est numéro 164 et Cléophas 165 dans le document.

François Fortin est épargné de la maladie et il complète sa sentence d’une durée de deux ans.

Le 3 mars 1865 : François est puni : « Désobéir aux ordres: Punition: 5 repas au pain et à l’eau et 2 nuits sans lit. Note: La punition pour «Francis Fortier (sic)» comprend une note du gardien: «J’ai appelé le garde qui déclare sa mauvaise conduite et son insolence”. [Dernière ligne difficile à lire]

Le 1 octobre 1865 : François est libéré de prison.

Il complète une entrevue de libération qui ne révèle pas grand chose. L’entrevue avec le curé et le Gardien-Directeur est intéressante. Je ne suis pas certain que cela soit arrivé car il est écrit que ses frères et lui avaient volé du “cuir” et avaient tenté de le vendre. Ce n’était pas du cuir mais du cuivre! Dans le rapport de sortie de prison François dit vouloir retourner dans la région de Rimouski.

Le 19 janvier 1869, François Fortin épousa Joséphine Langlois à St-Ulric.

En 1871, le recensement indique que la veuve de Pierre Fortin, Lydia Brillant (Briand Morel de la Durantaye) vit à Saint-Octave de Métis avec ses enfants.

Le 5 novembre 1872, la veuve de Pierre Fortin, Lydia Briand épousa Cyprien Gauthier à Saint-Octave de Métis

Entre 1887 et 1891, Lydia déménage dans le nord de l’Ontario avec son deuxième conjoint et ses enfants au village de Wahnapitae. Plusieurs membres de la famille Fortin déménagent en Ontario. Étienne Fortin, frère aîné et plusieurs sœurs Fortin se sont établis dans le Nord de l’Ontario, dans la région de Sturgeon Falls et plusieurs autres villages.

Le 10 octobre 1905, Lydia Briand décède à Wahnapitae. Sa sépulture est le 20 octobre, 1905 à la paroisse de Sainte-Anne à Sudbury. Le certificat de décès précise que Lydia Briand est décédée de typhoïde, comme son premier conjoint, Pierre Fortin.

J’ai choisi de publier cet article aujourd’hui le 29 juin, 2017 car c’est l’anniversaire de naissance de Pierre Fortin en 1837, il y a 180 ans. C’est aussi mon anniversaire de naissance. J’ai toujours eu une certaine dévotion envers cet ancêtre et ce n’est que récemment, que j’ai découvert le fait que nous partageons le même jour de naissance. Ce dévouement de ma part à vouloir trouver le fond de son histoire cruelle est-elle à cause de ce fait? Je ne sais pas!

Voici la descendance de Pierre Fortin jusqu’à moi.

Pierre Fortin, père (1837-1863)

Pierre Fortin, fils (1862-1930)

Maria Fortin (1903-1999)

Huguette Marion (1933-1995)

Robert Bérubé

Remerciements:

Tante Dorine, pour la complainte!

William Cookman: Président de la Kingston Branch, Ontario Genealogical Society.

Cameron Willis du groupe “Friends of the Penitentiary Museum” Kingston.

Claire Nadeau, Technicienne en documentation. Direction de l’est du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec

La semaine prochaine: Anne Pastourel: Une mère “Voyageur”.

 

08 - Dining Hall Cdn Ill News 1875

The Canadian Illustrated News: 1875 The prisoners in the eating area.

 

A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.
For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at       https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Pierre Fortin: The Prisoner’s Lament

by Robert Bérubé

1971: I am 16 years old and begin to take an interest in genealogy. I know the names of my great-grandparents and in some cases, I know their parents and grandparents. However, I do not know the names of the parents of my maternal great-grandfather Fortin. I questioned my mother about it and she told me that he too had been baptized Pierre as did his son. She refers me to my grandmother Maria Fortin. Quickly, I notice a discomfort when I talk to her about her ancestors. She confirms that her grandfather was called Pierre but she forgot her grandmother’s name. She communicates with a cousin who reveals that the grandmother was Lydia Brien. My grandmother shares the fact that there is a scandal in this family and that the grandfather had written a lament or a complaint in this regard.

She does not have a copy of the text, but she suspects that her sister Dorina has one. The next day, I visit great-aunt Dorina and she shares the complaint, written on an old yellowed paper. She even tries to sing it, but after a few notes and a few words, she says she is too old to sing. She adds that it has been many years since someone spoke about this sad story. She does not know the dates of birth, marriage or death of her Fortin grandparents, nor the names of their parents. She agrees to lend me the lament for a few days so that I can type the text, to the displeasure of her daughter Cécile, who finds that I am too young and not responsible enough to take good care of this document of the family archives! This is what Cécile told me more than 30 years later.

This document was the beginning of an investigation that lasted over 45 years and I have not yet found all the documents that touch several aspects of the life of this Pierre Fortin, father and his wife. What made the research difficult was that Lydia Brien was not the name documented at her birth and other documents. When I discovered her name, a series of doors opened and I was able to trace the life of Pierre Fortin, father and of course of Lydia.

Only three years ago, was I able to find out the most difficult episodes of the life of Pierre and Lydia.

Pierre Fortin‘s birth certificate indicates that he was born on June 29, 1837, in Saint-Pascal Québec. He was baptized on the same day in all probability in Saint-Pascal, but the certificate is registered in the parish of Saint-Louis de Kamouraska. His parents are Étienne Fortin, farmer and Louise Mignier-Lagacé. The godfather is Pierre Mignier-Lagacé and the godmother is Leocadie Fortin and they declared that they cannot sign.

The Census of 1852 (Canada East-West) tells us that Étienne Fortin, farmer (45) and Marie Louise Mignier-Lagacé (44) live in Sainte-Flavie with the following children: Cléophas (19), Clarice (17) , Pierre (14), Hermine (12), Francois (5) and Philomène (5). It is stated that Cléophas and Pierre are day laborers. All the children were born at Saint-Pascal except Philomène, who was born at Saint-Simon. The house is a one-storey wooden house. There are two families living there, the second being that of their eldest son Étienne (25), also a day laborer and his wife Olive Dubé (21), born in Trois-Pistoles. They have two daughters Louise (2), born in Saint-Simon and Philomène (1), born in Sainte-Flavie, the year of the census.

The same census of 1852 (Canada East-West) tells us that Xavier Brilliant (51 years old) farmer and Ozide Charette (43 years) were born in Kamouraska. They are the parents of the following children: Arthémise, born in Kamouraska, Xavier, son (16) Joseph (11) born in Saint-André, Édiase (10), Sifrois (8), Méthodi (6) Josephine (4) and Caroline (1).  The last five children born in Sainte Flavie. Caroline was born in the census year and their house is one storey and is built of wood.

The birth certificate of Lydia Briand, names her Marie Diase Brillant. She was born April 3, 1841, in Sainte-Flavie and was baptized on April 21, 1841, at the cathedral of Saint-Germain in Rimouski. She is the daughter of François Xavier Brillant and Ositte Chaurette.

The marriage certificate dated May 18, 1859 in Saint-Octave de Métis reveals that the parents of Pierre Fortin, are Étienne Fortin, farmer and Marie Louise Lagacé. They live in Saint-Jérôme de Matane while Pierre lives in Saint-Octave de Métis. Pierre is of age, while Marie Lydias (Hydrias) Boisbriand is a minor. François Xavier Boisbriand, farmer and Osithe Chaurette live in Saint Octave. The father of the bride gave his consent to the marriage of the minor wife. Étienne Fortin, brother, Thomas Noble, a friend and François Xavier are present at the wedding but they have not signed. It would seem that Pierre’s parents were not present.

This is where we see the name changes of Lydia Brien. At birth she was called Marie Diase (Hydrias) Brilliant, at the census, Édiase Brillant and at her marriage, Marie Lydias Boisbriand. At different times in her life, she was also called Lydia Briand, Marie Briand and Lydia Brien. It is also observed that her mother, Osithe Charette to some degree, also undergoes transformations of names. I’ll use the name Lydia Briand when I talk about her. The name Boisbriand is sometimes Boisbriand de la Durantaye, or Boisbriand-Morel. Some documents call her Hydrias!

Pierre and Lydia are parents of three children:

On June 10 1860, Marie Malvina was born and baptized. She is the daughter of Pierre Fortin, day laborer and Marie Lydias Boisbriand de la Durantaye in Saint-Octave de Métis. The godfather is François Xavier Boisbriand and the godmother Claire Tremblay. It is noted that the father is absent.

April 28, 1861 Pierre Fortin was born and is baptized on April 29, at the parish of Saint-Octave de Métis. The godfather is Sifroy Boisbriand and the godmother Arthémise Boisbriand. It is noted that the father is absent. The baby Pierre Fortin died on May 6, 1861, and the burial took place on May 8, 1861. in the cemetery of Saint-Octave de Métis. He was nine days old. Parents are not present as witnesses.

April 3, 1862, Pierre Fortin, son was born in Matane. He is the son of Pierre Fortin, and Diase Brillant. He was baptized on April 6, 1862, at the Saint-Jérome parish of Matane. Baptism was a conditional one, which probably means that the baby had been “ondoyée” (baptised at home) before the baptism. The godfather is Joseph Blanchard and the godmother Séraphine Tardif.

The census of 1861 reveals that the Fortin family moved from Saint-Octave de Métis to Saint-Jérôme de Matane, after the baby’s death on May 8, 1861 and the date of the census. Pierre Fortin is now a 23-year-old farmer and his wife Marie Briand (Lydia Briand) is 19 years old. Their daughter Délima (Malvina) is one year old. We learn that they live with Pierre’s mother, Marie Louise Lagacé (50) and her children Firmin (Hermine) (21), Philomène (18) François (17). This means that Pierre Fortin’s father, Étienne Fortin, died.

Their one-storey house is built of planks. So we conclude that Pierre and his small family came to live with his mother and his younger brothers and sisters. Their neighbor is his brother Cléophas Fortin, a farmer (26 years old) who is married to Séraphine Tardif (23 years old). They are the parents of Marie (5) Elizabeth (4) and Georgina (2). Their one-storey house is also built of planks. We also learn that Marie Briand (Lydia Briand) and Séraphine Tardif are the only two people over the age of 20 who can read and write.

On June 7, 1863:

A storm rises above Matane. The brig “Sultana” is wrecked on the beach of the Matane river.

On Tuesday, June 23, 1863

The Québec Daily News” reports that the Sultana vessel is reported to be ashore at or near Matane. Francophone newspapers are rare, at that time, even in Québec and of those that existed none, speaks of the shipwreck.

On Wednesday, July 1, the “Québec Morning Chronicle” reports that on Friday, July 3, the boat (brig) la Sultana will be auctioned off at the Québec Exchange.

Québec Morning Chronicle
The hull of the brig Sultana, 300 tons register, A. Johnston, Master, as she now lies or did lie wrecked at the east side of River Matane, copper fastened and copper nails in deck, with masts, spars, patent windlass on board, anchor, and about 40 fathoms chain attached, and 2 anchors and about 140 feet chain lying in the River.

Sold for account of whom it may concern, by order of the Master.

Sale at eleven o’clock, A.M.

A. J. Maxham & Co.,

Auctioneers & Brokers.

On Saturday, July 4 1863, the “Québec Morning Chronicle” reports the following:

Québec Morning Chronicle

The hull of the brig Sultana was sold by auction yesterday, for account of underwriters, as she now lies wrecked on the east side of River Matane, together with patent windlass, 3 anchors and about 63 fathoms of chain and was adjudged to Mr. Henry Dinning for the sum of two hundred dollars.

July 15, 1863: It seems that a group of men stole a batch of yellow copper and red brass from the Brig Sultana as the documents of the court will later testify.

Between July 15 and October 1, three of the Fortin brothers were charged. I do not know when they were arrested or placed in Rimouski Prison, to wait for the trial. The three brothers are Cléophas Fortin, Pierre Fortin and François Fortin.

1a. Trois - accusation 1

 

1a. Trois - accusation 1b

The accusations against the three Fortin Brothers.

 

October 1: a letter from Monsieur Bérubé, Deputy Clerk of the Crown. Province of Canada, District of Rimouski asks witnesses to appear at the court of Saint-Germain de Rimouski. Cléophas Fortin also received a letter.

 

7b. Verre (r) Summons 2b

Convocation for Witnesses to appear: To Pierre Venner and others.

 

October 13: 10 o’clock in the morning. The witnesses must appear at the Saint-Germain de Rimouski courthouse.

October 14, 1863: The three Fortin men, declare themselves, not guilty, of the crime of larceny.

1e. François Accusation 1bNote the name of witnesses 1d. Pierre Accusation 2 1b. Cléophas Accusation 2

October 15, 1863: Instructions are given and the verdict against each of the accused is that they are declared “Guilty” of the crime.

5b. Trois- indictment 2 5c. Trois- indictment 3

Note the name of the witnesses. Documents are also in English.

 

October 16, 1863: The three accused and in English: Indictment for stealing from a ship cast on shore. To wit : … and with force and arms steal one door brass lock, of the value of five shillings, two copper sheets and five copper bolts (red) and six brass bolts (yellow) of the value of five shillings of the goods and merchandise…belonging to the said ship so then and there wrecked and cast on shore as aforesaid there and then feloniously did plunder, steal, take and carry away….against the peace and dignity of the crown. (Queen Victoria)”

October 16, 1863: a sentence is made against Cléophas, Pierre and François, two years for larceny. What is to be noted, is that from the list of numerous objects in the indictment, they are condemned of stealing only “one lot of red and yellow copper”. Their sentence to be served at the “Provincial” Penitentiary of Kingston, which later became a federal penitentiary. Prisons at that time in Québec were used only for short-term imprisonment. In 1863, there was not yet a provincial prison in Québec, then called Canada-East. Kingston was in Canada West. Since the sentence was two years or more, they had to go to Kingston, Ontario.

 

3c. Pierre 2222 condamnation 1

The sentence from the jury to Pierre. Those of Cléophas and François are nearly identical.

 

 

October 16, 1863: In the Court of Queen’s Bench (Victoria) – Domina Regina against Pierre Fortin- Accusation of larceny. “The witnesses are identified: P. Venne (r) Ed. Venne (r), Jean Lacombe, Jos. Bougie, Jos. Mercier, Ed. Lacroix, D.F. De F. Aubin? –Couillard (Foreman) »

“The jurors under oath declare that Pierre Fortin, a day laborer, on the fifteenth day of July, 1863, has with force and arms, feloniously stolen a batch of yellow and red brass from the brig Sultana shipwrecked at Matane. Belonging to Pierre Venner merchant… »

The document was almost identical for Cléophas and for François.

Between October 16 and October 26, 1863, the three brothers were transported from Rimouski to Kingston. Either they were transported by train, but I’m not sure if there was a railway line between Kingston and Rimouski at that time. If so, it was quite new. The other option is transportation by boat from Rimouski to Kingston.

And now here is Pierre and Cléophas Fortin’s “Prisoner’s Lament” :

1

Relatives please hear

What I will sing to you

A lament of example

For the two poor prisoners.

At the big Criminal Court

Their sentences were pronounced

For simple trifles

Accused of stealing.

2

Ordering their sentences

No less than two years in exile

Pitre and Cléophas lose hope:

“So here we are condemned”

Later, God will be our judge,

He will know the truth

He will punish those who accuse us

And, for not telling the truth

3

We prepare to leave,

We had to bid farewell

Our wives were warned

To be on site

What terrible news

For these tender and sincere women

To see their husbands leave

For two years without seeing them

4

To exile in Kingston

They had been lead.

No pity for their wives,

And abandoned children.

Mr. Taschereau, the Judge

Included with the jurors

Plunged two creatures

Into pain and embarrassment

5

Once arrived at the penitentiary

We had to learn a trade

Courage the brothers said to themselves

God has endured more

But we shall never see our wives,

And our dear little children

We feel that our hearts are weakening

And we will die in a short time

6

Some months go by,

In trouble and boredom.

Our faces have become pale.

And we have trouble walking

We prepare to die.

Our families we must forget

To get the reward

Of a false judgment that was pronounced (against us)

7

In the parish of Matane

Venneur, hired them

By telling them that the copper

Was owned only by him

He protected himself

Believing that he would be accused

He put the blame

On his hired men

8

This will remind you of

Things of the past

Several times in the world

The same thing happened

Ah! Venneur, the great thief

In the mentioned writing

To cover up his crime

Accused his partners

9

Poor people, here is an example

And we should be talking about it

Money redeems the rich

The poor is abandoned

A judgment rendered by men

Rendered for two years

God is not the least thing

It is for all eternity

The lament only speaks of two prisoners and does not name François. So for several years, the family members and I thought that only two of the brothers were there. When Aunt Dorina gave me the lament, she told me that the lament had been smuggled out of prison. Now, I think the complaint was written by François or a member of his family. The reason for which he is not mentioned is perhaps because of his accusations against certain people. Also, we were under the impression at that time that only Pierre had died. Also, Aunt Dorina had asserted that the name of the guilty Venneur had been slightly modified, but that the letter “V” was important. For a while I thought that it said Vaneur but Venneur is what was written.

In the seventh paragraph, it is written: “Venneur, hired them, by telling them that copper was owned only by him”. Aunt Dorina thought that a word was perhaps “leather” (cuir) because the word was not written clearly. This is perhaps because of the way they pronounced the word copper (cuivre) in French. We now know that it was indeed copper.

The writer of this lament hopes that God will punish those who lied and he says: “In the parish of Matane, Venneur, hired them, telling them that copper only belonged to him … Ah! Venneur, the great thief, In the aforementioned writing, to cover himself with his crime, accused his associates. ” There are people who say that all the prisoners say they are innocent. At first, I thought, that the three brothers were guilty, however, after finding more and more facts, I am beginning to question that. François did state that he was guilty in his exit interview but did not mention the fact that they had been hired by Venner.

The legal documents say that Pierre Venne (r) is the owner, but the “Quebec Morning Chronicle” says that the owner was a Mr. Henry Dinning, so Pierre Venner (Venneur?) is not the owner, so this part of the lament is true. Some of the trials and perhaps all of the trials were in English. I am not convinced that the three Fortin brothers spoke English. I argue this because during the exit interview the answers given by Francois had been translated by the priest of the penitentiary to English.

The witnesses identified at trial are: “P. Venne (r) Ed. Venne (r), Jean Lacombe, Jos. Bougie, Jos Mercier, Ed. Lacroix, D.F. From F Aubin? –Couillard (Foreman) “. Two of the witnesses are Pierre Venne (r) and Édouard Venne (r). If one dares believe what the lament advocates: the Venne (r) have hidden their game well. Unfortunately, I have not yet found all the legal documents, including the comments of the witnesses. They may not exist.

The Fortin brothers in almost all documents and censuses for years identify themselves as “laborers”, manual workers or farmers, meaning they were hired for everyday work. So they may have been Venneur’s employees!

1862-1865: American Civil War

End of the year 1862: United States: According to the archive documents of the prison, an American deserter of the army of the union of the American Civil War left the United States and was imprisoned in the Kingston penitentiary. We do not know the name of the soldier, but you will understand the importance of this a little later in the text.

We know that Pierre, Cléophas and François Fortin arrived at Kingston Penitentiary on October 27, 1863 as indicated in the files of the three prisoners.

Pierre Fortin Cléophas Fortin François Fortin
5937 prisoner number 5936 prisoner numbers 5938 prisoner numbers
27 oct. 1863 Arrival Kingston (or 26) 27 oct. 1863 Arrival Kingston (or 26) 27 oct. 1863 Arrival Kingston (or 26)
Pierre 24 or 21 years old. In reality he was 26. 33 18
5’9 and one quarter inch 5’5 et 11-20th inches 5’10 ¼ nches
Complexion: yellowish skin, gray eyes and brown hair. Complexion: yellowish skin, gray eyes and brown hair. Complexion: yellowish skin, gray eyes and brown hair.
Trade : worked on boats Manual worker Manual worker
The sentence is October 12 (contradiction) October 16. The judge is J.A. Taschereau. The sentence is October 12 (contradiction) October 16. The judge is J.A. Taschereau. The sentence is October 12 (contradiction) October 16. The judge is J.A. Taschereau.
Can read and write a little. Can read and write. Cannot read and write a little.
Died Died Released: 1 October. End of sentence

 

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Circa 1870-1875

 

According to an historian from the penitentiary museum: “They would have been obliged to learn a trade, although in practice this meant that they worked wherever the prison authorities needed them, even if it meant breaking stones. “ Breaking stones was done at the Kingston Penitentiary. In addition, prison staff were predominantly English-speaking and Protestant.

 204  203b  197b
 Door of the cell  The cell  Punishments

Let us return to our American prisoner. According to the historian: “At the time there was a serious epidemic of typhoid fever in the prison, introduced at the end of 1862, by an American deserter of the Union army in the American Civil War. Twenty prisoners died in 1863 because of typhoid and more than 200 were sick because of it and 21 died in 1864! The kitchen-steward (kitchen manager) was “released from duty” for his poor preparation of food; The warden accused him in part for the deaths. “

November 25, 1863: Pierre Fortin is admitted to the hospital of the penitentiary “suffering from typhoid fevers”.

November 28, 1863: Cléophas Fortin is admitted to the hospital of the penitentiary “suffering from typhoid fevers”.

December 5, 1863: Pierre Fortin dies at 12:20 in the morning. He is only 24 years old.

December 5, 1863: Two letters from the Warden, Mr. D. AE. MacDonnell found in the “Warden’s Letter Books – 1850-1865” are sent, one addressed to the Clerk of the Peace and another to the Sheriff of Rimouski.

Sir (To the Sheriff District of Rimouski, C. E.)

I regret to acquaint you that ‘Pierre Fortin’ died in the Hospital of this Institution today, who’s sudden + unexpected death you will please communicate to his friends; he was but a short time ill by only from the 25th Nov up to this day. You will also let his friends know that he received the best of Medical treatment + that he had every attention from the Roman Catholic Champlain + received all the rights of his Church. Amen, Sir. Your obedt Serv. D. AE. MacDonnell Warden, P. P.

The letter to the clerk of the peace is similar.

December 6, 1863: Cléophas Fortin dies at 6:30 am. He is only 34 years old.

December 9, 1863: Two letters from the Warden found in the “Warden’s Letter Books – 1850-1865” are sent, addressed to the Clerk of the Peace and another to the Sheriff of Rimouski. The manager waits almost four days before sending this correspondence. The two letters are similar to those sent about Pierre except that he states that the last of the Fortins (François) is still in good health.

Leafing through the patients’ diary at the penitentiary hospital, we discover that the two brothers died of typhoid fever. Pierre and Cléophas were among the 20 men who died of the disease in 1863.

Pierre Fortin’s autopsy

Autopsy: Pierre Fortin

This Convict was very stout and muscular. The viscera in both thorax and abdomen were apparently in a healthy condition – The membranes of the Brain were very much inflamed. The Brain itself was highly inflamed and there was a good deal of serum [effased?] beneath the membrane and into the ventricle.

Cléophas Fortins autopsy

Autopsy : Cléophas Fortin

The body externally was plump and fat. On opening the abdomen the umentum and peritoneum were highly inflamed and adherent to the intestines there was a great deal of fibrous lymph [effused] and the part was staunch with feculent matter. The intestines were very much inflamed and perforated near the ileocecal (iccolic?) valve.

 

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Kitchen at the Kingston Penitentiary (above)Prisoners at Kingston Penitentiary ate breakfast and lunch together, but ate supper by themselves in their cells.  This is the dome that the convicts passed through on the way to their sleeping cells.  In the illustration they are receiving a tin of tea and a piece of bread for their supper.

I had a hard time finding the place where they were buried. I could not find the documents in Kingston, so I tried to find a place where both would have been buried in Matane, Rimouski and all the villages where the family had lived, and I was unsuccessful. I asked for the help from the research center in Rimouski and they came to the same conclusion, as I did. François Fortin had made it clear during his “exit” interview that the only communication he had, had when he was in the penitentiary was with his parents and it was mail sent to the Warden. No one came to visit him, for the family had neither the means nor the financial resources. I assume that it would have been impossible for them to come and fetch the bodies of the two men.

A researcher in Kingston told me that: “It was a standard policy for the penitentiary to provide the corpses of deceased prisoners to Queen’s University”. In other cases a burial would be organized by post or by telegraph, and it could take several days to organize.” Unfortunately, the Warden does not say in his letters what became of the brothers after their death.

Finally, with the help of William Cookman, chair of the Kingston group of the Ontario Genealogical Society, I obtained the documents concerning the burials of Pierre and Cléophas Fortin. Both were buried in the former St. Mary’s Catholic Cemetery, which is now a park known as McBurney Park or Skeleton Park. St. Mary’s Cemetery is elsewhere. I could not find the information because only the new registers were available. I searched for many years.

The two brothers were buried the same day on December 7, 1863. Witnesses were James Delaney and John Kenna. Pierre is number 164 and Cléophas 165 in the document.

François Fortin was spared the disease and completed his sentence of two years.

March 3, 1865: François is punished: “Disobeys orders: Punishment: 5 bread and water meals and 2 nights without bed. Note: The penalty for “Francis Fortier (sic)” includes a note from the guard: “ I called the guard who talks about his bad behavior and insolence.” [Last line was difficult to read]

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 Corporal Punishment  Ball and chain  Hand and foot restraints

October 1, 1865: François is released from prison.

He completes a release interview that does not reveal much. The interview with the parish priest and the Warden is interesting. I’m not sure it happened because it’s written that he and his brothers had stolen leather and tried to sell it. It was not leather, but copper! In the report of the release interview François says to want to return to the region of Rimouski.

On November 5, 1872, Pierre Fortin’s widow, Lydia Briand married Cyprien Gauthier in Saint-Octave de Métis

Between 1887 and 1891, Lydia moved to Northern Ontario with her second spouse and children to the village of Wahnapitae. Several members of the Fortin family moved to Ontario. Étienne Fortin, the oldest brother and several Fortin sisters established themselves in Northern Ontario some in the Sturgeon Falls area.

On October 10, 1905, Lydia Briand died in Wahnapitae. Her burial is October 20, 1905 at the parish of Sainte-Anne in Sudbury. The death certificate indicates that Lydia Briand died of typhoid, like her first spouse Pierre Fortin.

I chose to publish this article today on June 29, 2017, because it is the birthday of Pierre Fortin in 1837, 180 years ago. It’s also my birthday. I have always had a certain devotion to this ancestor and it is only recently that I discovered the fact that we share the same day of birth. Is this devotion on my part to want to find the bottom of his cruel history because of this fact? I do not know!

Here are the descendants of Pierre Fortin to me:

Pierre Fortin, father (1837-1863)

Pierre Fortin, son (1862-1930)

Maria Fortin (1903-1999)

Huguette Marion (1933-1995)

Robert Bérubé

Many Thanks to:

Tante Dorina for the Prisoner’s Lament!

William Cookman: President, Kingston Branch, Ontario Genealogical Society

Cameron Willis of the Friends of the Penitentiary Museum in Kingston.

Claire Nadeau, Documentation Technician. Eastern Québec Branch, Library and Archives nationales du Canada.

Next week: Anne Pastourel: A “Voyageur” Mother!

 

 

 

 

Jacques Hertel et Nicolas Marsolet: Coureurs de bois. Jacques Hertel and Nicolas Marsolet: Coureurs de Bois.

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The English version follows the French one.

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Les Coureurs de bois, Jacques Hertel et Nicolas Marsolet.

par Robert Bérubé

Jacques Hertel (1603-1651)

Jacques Hertel de la Fresnière est le fils de Nicolas Hertel et de Jeanne Miriot. Il est né à Fécamp, en Normandie. Nous ne connaissons pas sa date de naissance mais certains prétendent qu’il serait né en 1603. Recruté par Samuel de Champlain, il arrive à Québec en 1626, en tant que soldat. Nous n’avons aucune preuve de ce fait, ce qui pousse certains à avancer qu’il était peut-être au pays dès 1615.

Lors de l’occupation anglaise des frères Kirke, de 1629 à 1632, Jacques Hertel vivait avec les Algonquins. En 1633, avec l’aide des tribus amérindiennes, Jacques Hertel apporte aux colons un secours essentiel à la survie des Français vivant sur les côtes du Saint-Laurent. Il rend d’importants services dans ses relations entre les Français et les Autochtones en tant qu’interprète et médiateur. Il a aussi été truchement pour les Jésuites en 1633.

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Sans doute pour le gratifier de sa collaboration, la Compagnie des Cent-Associés, lui octroya le 16 décembre 1633 une terre de 200 arpents à Trois-Rivières. Jacques Hertel fut un des premiers habitants et colon de Trois-Rivières. Le 5 avril 1644, Jacques de La Ferté, abbé de Sainte Madeleine, lui concède une terre connue sous le nom de fief Hertel. De 1647 à 1648, Jacques Hertel est syndic des «Habitants».

Le 23 août 1641, il épousa Marie Marguerie fille de François Marguerie, père et de Marthe Romain de la paroisse Saint-Vincent de Rouen en Normandie. Elle était la soeur de son camarade qui était aussi interprète, François Marguerie, époux de Louise Cloutier.

Jacques et Marie eurent les enfants suivants:

François baptisé le 3 juillet 1642

Madeleine née le 2 septembre 1645

Marguerite née le 26 août 1649

Il habite à Trois-Rivières avant même la fondation de cette communauté, et ce jusqu’à sa mort. Il décède accidentellement le 10 (ou le 14) août 1651.

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Dans l’histoire du Québec, on connaît aussi son nom par l’un des premiers inventaires de biens qui fut dressé après son décès et qui témoignent des usages des habitants de la Nouvelle-France dans les premières années d’existence de la colonie.

Son fils Joseph François Hertel est reconnu comme un héros de la colonie.

En 1652, sa veuve Marie Marguerite épousa Quentin Moral de Saint-Quentin. Marie décède et est inhumée le 26 novembre 1700.

Nous descendons deux fois de Jacques Hertel à cause de sa fille, Madeleine.

Jacques Hertel (1603-1651)

Madeleine Hertel (1645-1677)

Françoise Pinard (1664-1743)

Catherine Giguère (Despins) (1693-1757)

Pierre Auger (Lemaître) (1728-1794)

Joseph Auger (Lemaître) (1777-1858)

Benjamin Auger (Lemaître) (1819-1806)

Louise Auger (Lemaître) (1850-1911)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Jacques Hertel (1603-1651)

Madeleine Hertel (1645-1677)

Françoise Pinard (1664-1743)

Catherine Giguère (Despins) (1693-1757)

Madeleine Auger (Lemaître) (1726-1767)

Charles Choret (1753-1824)

Félicité Choret (1786-1865)

Zéphinrin Fréchette (1813-1911)

Joseph 1 Fréchette (1846-1916)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Nicolas Marsolet (1601-1677)

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Reproduction de la cabane au poste de traite de Tadoussac.  Nicolas Marsolet a vécu ici pendant de nombreuses années.

Nicolas Marsolet dit Saint-Agnan, fils de Nicolas Marsolet et de Marguerite de Planes, est né et a été baptisé à Saint-Pierre-le-Potier de Rouen en Normandie, le 7 février 1601.

Il épousa Marie Le Barbier, fille d’Henri Barbier et de Marie Le Vilain, à Saint-Sauveur de Rouen, le 26 mars 1637.

Il est issu d’une famille protestante. Le culte protestant étant interdit en 1568, ses grand- parents paternels Nicolas Marsolet et Laurence Griffon se sont converties au catholicisme. Suite au massacre de la Saint-Barthélemy les 27 et 28 août 1572, plusieurs protestants se marient à l’église catholique. Nicolas est donc, baptisé à l’église catholique.

Selon un écrit de Samuel de Champlain en 1619, Nicolas Marsolet serait arrivé en Nouvelle-France vers 1613. Au cours de l’année 1613, Champlain entreprend un séjour au Canada et il remonte la rivière Outaouais jusqu’à l’île aux Allumettes, en pays algonquin. En 1619, il avait déclaré qu’il avait conduit en Nouvelle-France, Étienne Brûlé, Nicolas Marsolet et Pierre Raye. Certains historiens avancent que Nicolas serait arrivé en 1608. Le commentaire écrit de Champlain en 1619 et l’âge probable de sept ans, de Nicolas Marsolet, affaiblissent de beaucoup, cette hypothèse. Nicolas passe ses premières années en Nouvelle-France dans la région de l’Île aux Allumettes et nous savons qu’il était à Tadoussac en 1623 et 1624, chez les Montagnais de la vallée du Saguenay. Au poste de traite de Tadoussac, il connaissait les Européens qui négociaient avec les Montagnais dans le commerce de la traite de fourrures.

Lors de ses premières années au pays, Nicolas apprend deux langues autochtones, l’algonquin et le montagnais. Étant jeune, il semble avoir maitrisé ces langues autochtones assez rapidement et il devient truchement, ce que nous appelons aujourd’hui un interprète.

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Nicolas Marsolet pratique la traite des fourrures à Tadoussac, à Québec, à Trois-Rivières et dans les villages des Algonquins de l’Outaouais. Il adopte le mode de vie des Autochtones et il demeure méfiant envers les autorités. Seul, le jésuite Charles Lalemant a su gagner sa confiance

Dès 1623, Champlain lui confie une position de plus grandes responsabilités. Nicolas Marsolet voyage au cœur de plusieurs nations amérindiennes de la Nouvelle-France et il fut exposé à d’autres langues indigènes. Sa mission première demeurait toujours les Montagnais et le poste de traite de Tadoussac.

Il se pourrait, selon certains historiens que Nicolas soit le truchement qui, durant l’hiver de 1625 et 1626, retenu par une pleurésie, est demeuré chez les Jésuites de Québec. Ce serait à ce moment où il aurait partagé ses connaissances des langues amérindiennes avec le père Charles Lalemant.

En 1626, il traverse l’Atlantique et repasse en France, car il était à Paris en mars 1627. Il revient en Nouvelle France durant l’été de la même année.

À la fin de l’été 1629, lorsque les frères Kirke prennent possession de Québec, une grande partie des Français, y compris Champlain, s’embarquent pour la France. Quelques familles et presque tous les truchements, y compris Nicolas Marsolet restent et ils continuent d’exercer leur métier de truchements au bénéfice des Anglais et des Amérindiens jusqu’au retour des Français, en 1632.

Certains accusateurs affirment que Marsolet et les autres truchements qui sont restés et habitent avec les Amérindiens, dans la plus grande liberté, étaient constamment à la recherche de gros profits. En 1629, Champlain, accuse Nicolas Marsolet et Étienne Brûlé de: “ demeurer sans religion, mangeant chair Vendredy & Samedy, de se licencier en des desbauches & libertinages désordonnées et surtout d’avoir, par amour du lucre,  trahy leur Roy & vendu leur patrie  en se mettant au service des Anglais”.

À un autre moment, Champlain ajoute: “(Olivier) Le Baillif n’est pas le seul traître. Il a comme complice deux interprètes, Étienne Brûlé et Nicolas Marsolet. Je les avais envoyé il y a 15 ans vivre chez les Hurons et chez les Montagnais pour apprendre leur langue. À cette époque, je considérais Étienne Brulé comme mon propre fils.”

 

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Monument dédié à Étienne Brûlé et les Coureurs de bois à Penetanguishene, Ontario.

 

Lors des préparations concernant son exil, Champlain voulait amener avec lui en France, deux filles adoptives, d’origine amérindienne nommée, Charité et Espérance. Une troisième fille, du nom de Foi avait décidé de demeurer en Amérique du Nord. Les Anglais ne savaient pas trop s’ils devaient laisser les jeunes Amérindiennes quitter le pays. Nicolas Marsolet a tenté d’empêcher ces filles, de quitter la Nouvelle-France sous prétexte que les Amérindiens ne désiraient pas les voir partir. Champlain et les filles l’ont accusé de mentir et l’ont considéré comme paria! David Kirke ordonna que les deux filles restent, malgré leurs supplications et leurs larmes.

Les Français revinrent en 1632. Certains historiens affirment que Marsolet changea de nouveau d’allégeance. À cette époque, les traîtres étaient pendus. Aucun des truchements, y compris Nicolas a été puni. Si Champlain ne le considère pas comme un traitre à être pendu, pourquoi certains historiens persistent-ils à le traiter d’infâme et de traitre? De plus, quelques années plus tard Nicolas a été récompensé par l’octroi de terrains. Difficile à comprendre ce raisonnement.

En 1632, il est en poste à Tadoussac. Il fait la traite avec les Montagnais et les autres nations indiennes comme si de rien n’était. On le surnomme même : «le petit roi de Tadoussac».

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Nicolas Marsolet fait un séjour de trois ans et demi en France, de 1633 à 1637, durant lequel il règle des questions de succession et il épousa Marie Barbier. Ensuite, Nicolas Marsolet décide de s’établir de façon définitive en Nouvelle-France et de fonder une famille. Il semble avoir accepté de participer à la colonisation.

Nicolas Marsolet et Marie Barbier sont parents de 10 enfants.

Nom Naissance Mariage Décès Conjoint
Marie 22 fév. 1638

Québec

30 avril 1652 Québec 24 nov. 1711 Montréal Mathieu d’Amours
Louise 17 mai 1640 Québec 20 oct. 1653 Québec 18 jan. 1712 Québec Jean Lemire
Joseph 31 mai 1642 Québec
Geneviève 10 août 1664 Québec 4 sept. 1662 Québec 17 déc. 1702 Neuville Michel Guyon Du Rouvray
Madeleine 27 sept. 1646 Québec 4 sept. 1662 Québec 5 mai 1734 Beauport François Guyon (Despres Dion)
Louis 30 sept. 1648 Québec
Jean 20 avril 1651 Québec 19 fév. 1680 6 mars 1715 Québec Marguerite Couture
Anne 10 juin 1653 Québec
Élisabeth 29 sept. 1655 Québec
Marie 20 juillet 1661 France 27 fév. 1677 Québec

Nicolas et sa nouvelle épouse arrivent en Nouvelle-France en 1637, et le 6 octobre de la même année, Nicolas prend possession de la seigneurie de Bellechasse. Trois ans plus tard, le 20 novembre 1640, il achète de René Maheu une terre au coteau Sainte-Geneviève. De nombreuses autres acquisitions de propriétés suivront par la suite dans la région de Québec et de Trois-Rivières. Vers 1642, il devient commis des Cent-Associés, et il poursuit son métier d’interprète. Propriétaire tour à tour de nombreux fiefs, il s’intéresse d’abord et avant tout au commerce des fourrures. En 1643, la Relation des Jésuites parle de Nicolas Marsolet comme un collaborateur précieux des missionnaires. Intéressant!

Marsolet avait reçu de l’abbé de La Ferté, le 5 avril 1644, les prairies Marsolet, un arrière-fief d’une demi-lieue de front par deux de profondeur, dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. En janvier 1646, Nicolas participe avec René Robineau à la rébellion des “petits habitants” qui étaient des paysans propriétaires contre ceux qui avaient “les charges et les offices” à la Communauté des Habitants. .

Il était en mauvais termes avec les dirigeants de la Communauté des Habitants, et il désapprouvait le luxe!  Il fit partie d’un mouvement de protestation et de soulèvement qui a été vite réprimé par le gouverneur, Marsolet dut se fier à ses propres ressources pour mener à bien ses entreprises commerciales. Nicolas s’était rendu compte que les riches profits de la traite des pelleteries allaient gonfler les coffres de France, sans aider les résidents de la colonie.

Nicolas Marsolet comme plusieurs coureurs de bois, se méfiait des missionnaires et des administrateurs et il redoutait leur influence. Ce qui explique pourquoi il n’a jamais voulu enseigner aux autres ce qu’il savait de la langue algonquine, malgré les demandes insistantes des missionnaires. En 1633 le jésuite Paul Le Jeune écrit: “En tant d’années qu’on a esté en ces païs, on n’a jamais rien pu tirer de l’interprète ou truchement nommé Marsolet, qui pour excuse disoit qu’il avoit juré qu’il ne donneroit rien du langage des Sauvages à qui que ce fût.  Seul, le « Père Charles Lallement le gagna ».

En 1647 il est propriétaire d’une barque qu’il utilisait dans ses voyages de traite à Tadoussac. Il reçoit de la Compagnie de la Nouvelle-France, le 16 avril 1647, une étendue de terre, dans une partie de la future seigneurie de Gentilly, qu’il vend en 1671. Il possède également 71 arpents, au coteau Sainte-Geneviève, accordé par la Compagnie des Cent Associés le 29 mars 1649.

Louis d’Ailleboust lui concède également 16 arpents sur la rivière Saint-Charles, le 10 février 1651. Marsolet possède aussi deux autres terres : une, de 71 arpents au coteau Sainte-Geneviève, accordés par la Compagnie de la Nouvelle-France, le 29 mars 1649, et une deuxième de 16 arpents sur la rivière Saint-Charles, concédés par Louis d’Ailleboust, le 10 février 1651.

Peu de temps avant 1660, Nicolas Marsolet met fin à ses courses vers Tadoussac et ses activités de traite pour se consacrer à ses affaires à Québec. À l’occasion il sert encore d’interprète. Au début des années 1660, il tient boutique à Québec. En 1664, dans la même boutique il aurait vendu du vin, à 25s. le pot malgré les arrêts du conseil. Entièrement dévoué à son commerce Nicolas n’exploite pas les nombreuses concessions dont il est bénéficiaire.

Le 21 avril 1664, Nicolas est toujours à l’œuvre comme truchement, car le 27 août 1664, le Conseil du roi ordonnait qu’une somme de cinquante livres soit remise au sieur Nicolas Marsolet pour ses services d’interprète du mois d’avril. Il traduisait lors du procès du viol de Marthe Hubert, épouse de Lafontaine, de l’île d’Orléans, par Robert Haché, un Amérindien.

marsolet-Nicolas-signatureSeule la terre du coteau Sainte-Geneviève fut mise en culture et cette terre est surtout exploitée par des fermiers. Notre coureur des bois n’est pas fermier, mais plutôt commerçant de nature. Ses goûts le portèrent sur l’eau; il fut pilote du Saint-Laurent et surtout trafiquant de pelleteries, qu’il allait chercher à Tadoussac où il était très connu et estimé.

En 1669, il vendit sa Seigneurie de St-Aignan à Michel Pelletier. En 1672 , il obtint une concession sur la rivière du Chêne. Il avait vendu sa maison et une partie de Bellechasse et Nicolas et son épouse s’installèrent aux “Prairies Marsolet”.

C’est là qu’il décéda le 15 mai 1677.

Sa veuve Marie, épousa Denis Le Maistre le 8 mai 1681. Elle est inhumée à Québec le 21 février 1688.

Nicolas Marsolet fut un truchement, un coureur de bois, un commis à la traite, reconnu, un maître de barque prospère, un seigneur. Il fut un homme d’aventure, courageux et travaillant. il contribua grandement à bâtir la Nouvelle-France.

Les Marsolet d’aujourd’hui, sont les descendants de Louise, fille de Nicolas, Louise et épouse de Jean Lemire. Ils ont eu seize enfants, dont deux fils, Jean-François et Jean-Baptiste, qui ont adopté le surnom de Marsolet.

Nous sommes les descendants de Nicolas Marsolet à cause de ses filles Marie et Louise.

Nicolas Marsolet (1601-1677)

Louise Marsolet (1640-1712)

Joseph Lemire (1662-1703)

Jeanne (Louise) Lemire (1691-1767)

Jean Robert Choret (1726-1794)

Charles Choret (1753-1824)

Félicité Choret (1786-1865)

Zéphinrin Fréchette (1813-1911)

Joseph 1 Fréchette (1846-1916)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Nicolas Marsolet (1601-1677)

Marie Marsolet (1638-1711)

Charles Courberon (Damours) (1662-1716)

René-Louis Courberon (Damours) (1705-1759)

Jean Baptiste Courberon (Damours) (1758-1830)

Scholastique Courberon (Damours) (1795-1861)

Clarisse St-Pierre (1832-1916)

Alexandre Bérubé, père (1856-1944)

Alexandre Bérubé, fils (1882-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

La semaine prochaine: Pierre Fortin: La complainte du prisonnier

 

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The Coureurs de Bois, Jacques Hertel and Nicolas Marsolet

by Robert Bérubé

A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.
For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at       https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Jacques Hertel (1603-1651)

Jacques Hertel de la Fresnière is the son of Nicolas Hertel and Jeanne Miriot. He was born in Fécamp, in Normandy. We do not know his date of birth but some claim that he would have been born in 1603. Recruited by Samuel de Champlain, he arrived in Québec in 1626, as a soldier. We have no proof of this fact which prompts some to argue that he was perhaps in the country by 1615.

During the English occupation of the Kirke brothers, from 1629 to 1632, Jacques Hertel lived with the Algonquins. In 1633, with the help of the Amerindian tribes, Jacques Hertel brought to the colonists an essential aid to the survival of the French living on the coasts of the St. Lawrence. He rendered valuable services in its relations between the French and the Native as an interpreter and a mediator. He served as interpreter for the Jesuits in 1633.

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No doubt to thank him for his contributions, the Compagnie des Cent-Associés, granted him on December 16, 1633 land measuring 200 arpents, at Trois-Rivières. Jacques Hertel was one of the first inhabitants and settler of Trois-Rivières. On April 5, 1644, Jacques de La Ferté, abbot of Saint Madeleine, granted him land known as the Hertel fiefdom. From 1647 to 1648, Jacques Hertel was the syndic of the “Habitants”.

On August 23, 1641, he married Marie Marguerie, daughter of François Marguerie, father and Marthe Romain of the parish of Saint-Vincent de Rouen in Normandy. She was the sister of his coureur de bois companion, who was also an interpreter, François Marguerie husband of Louise Cloutier.

Jacques and Marie had the following children:

François, baptized the July 3, 1642.

Madeleine, born on September 2, 1645

Marguerite, born on August 26, 1649

He lived in Trois-Rivières even before the official founding of this community and until his death. He died accidentally on the 10th (or 14th) of August 1651.

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In the history of Québec, one also discovers his name because one of the earliest inventories of property that was drawn up after his death and which testifies to the customs of the “habitants” of New France in the early years of the colony.

His son Joseph François Hertel is known as a hero of the colony.

In 1652, his widow Marie Marguerite married Quentin Moral of Saint-Quentin. Marie died and was buried on November 26, 1700.

We have two branches that descend from Jacques Hertel.

Jacques Hertel (1603-1651)

Madeleine Hertel (1645-1677)

Françoise Pinard (1664-1743)

Catherine Giguère (Despins) (1693-1757)

Pierre Auger (Lemaître) (1728-1794)

Joseph Auger (Lemaître) (1777-1858)

Benjamin Auger (Lemaître) (1819-1806)

Louise Auger (Lemaître) (1850-1911)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Jacques Hertel (1603-1651)

Madeleine Hertel (1645-1677)

Françoise Pinard (1664-1743)

Catherine Giguère (Despins) (1693-1757)

Madeleine Auger (Lemaître) (1726-1767)

Charles Choret (1753-1824)

Félicité Choret (1786-1865)

Zéphinrin Fréchette (1813-1911)

Joseph 1 Fréchette (1846-1916)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

 

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Replica of the 1600 Tadoussac “poste-de-traite” (trading post) a cabin built on it’s original site. Nicolas Marsolet lived here for many years.

Nicolas Marsolet (1601-1677)

Nicolas Marsolet dit Saint-Agnan, son of Nicolas Marsolet and Marguerite de Planes, was born and was baptized in Saint-Pierre-le-Potier of Rouen in Normandy, on February 7, 1601.

He married Marie Le Barbier, daughter of Henri Barbier and Marie Le Vilain, at Saint-Sauveur de Rouen, on 26 March 1637.

He comes from a Protestant family. Protestant worship being forbidden in 1568, his paternal grandparents Nicolas Marsolet and Laurence Griffon converted to Catholicism. Following the massacre of St. Bartholomew on August 27 and 28, 1572, several Protestants married in the Catholic Church. Nicolas is, therefore, baptized in the Catholic church.

According to Samuel de Champlain’s writings in 1619, Nicolas Marsolet would have arrived in New France around 1613. During this same year, Champlain embarked on a trip to Canada and ascended the Ottawa River to Allumette Island, in Algonquin country. In 1619, he declared that he had brought to New France, Étienne Brûlé, Nicolas Marsolet and Pierre Raye. Some historians claim that Nicolas would have arrived in 1608. Champlain’s written comment in 1619 and the fact that Nicolas would have been seven years old, weaken this hypothesis. Nicolas spent his first years in New France in the region of Île aux Allumettes and we know that he was in Tadoussac in 1623 and 1624, among the Montagnais of the Saguenay Valley. At the trading post at Tadoussac, he knew the Europeans who were negotiating with the Montagnais in the fur trade.

In his early years in the country, Nicolas learned two native languages, Algonquin and Montagnais. Being young, he seems to have mastered these indigenous languages ​​quite quickly and he becomes a “truchement”, what we now call an interpreter.

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Nicolas Marsolet practiced the fur trade in Tadoussac, Québec City, Trois-Rivières and the Algonquin villages of the Outaouais River. He adopts the aboriginal lifestyle and remains suspicious of the authorities. Only the Jesuit, Charles Lalemant gained his confidence

As early as 1623, Champlain entrusted him with a position of greater responsibility. Nicolas Marsolet traveled to the heart of several Amerindian settlements of New France and was exposed to other indigenous languages. His primary mission always remained the Montagnais and the trading post of Tadoussac.

According to certain historians, Nicolas may be the interpreter who, during the winter of 1625 and 1626, was detained because pleurisy, and he remained with the Jesuits of Québec. This would be when he would have shared knowledge of Native American languages ​​with Father Charles Lalemant.

In 1626, he crossed the Atlantic and returned to France, for he was in Paris in March 1627. He returned to New France during the summer of the same year.

At the end of the summer of 1629, when the Kirke brothers took possession of Québec, a large part of the French, including Champlain, embarked for France. Some families and almost all the “coureurs de bois” including Nicolas Marsolet remained and they continued to exercise their trade and interpreting for the benefit of the English and Amerindians, until the return of the French in 1632.

Some accusers assert that Marsolet and the other “coureurs de bois” who remained and lived with the Amerindians in the greatest freedom, were constantly looking for big profits. In 1629, Champlain accuses Nicolas Marsolet and Étienne Brûlé of “dwelling without religion, eating flesh Fridays and Saturdays, of licentiating themselves into disorderly debaucheries and disorderly disorders, and especially of having, for the sake of lucre, betrayed their King and renounced their country by putting themselves at the service of the English “.

At another time, Champlain adds: “(Olivier) Le Baillif is not the only traitor. He has two accomplices the interpreters, Étienne Brûlé and Nicolas Marsolet. I sent them 15 years ago to live with the Hurons and the Montagnais to learn their language. At that time, I considered Étienne Brulé as my own son. “

 

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Monument dedicated to Étienne Brûlé, Coureur de bois, Penetanguishene, Ontario. 

 

 

During the preparations for his exile, Champlain wanted to bring with him to France two adopted daughters of Amerindian origin, Charité and Espérance (Charity and Hope). A third girl named Foi (Faith) had decided to remain in North America. The English were not sure whether they should let the young Amerindians leave the country. Nicolas Marsolet tried to prevent these girls from leaving New France on the pretext that the Amerindians did not want them to leave. Champlain and his adopted daughters accused him of lying and considered him a pariah! David Kirke ordered the two girls to remain, despite their requests and tears.

The French returned in 1632. Some historians assert that Marsolet changed his allegiance again. At that time traitors were hanged. None of the “coureurs de bois”, including Nicholas was punished. If Champlain does not consider him a traitor to be hanged, why do some historians persist in cursing him and calling him a traitor? Moreover, a few years later Nicolas was rewarded by the granting of land. It is difficult to understand this reasoning.

In 1632, he was stationed at Tadoussac. He traded with the Montagnais and other Native Nations as if nothing had happened. He is even called “the little king of Tadoussac”.

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Nicolas Marsolet spent three and a half years in France, from 1633 to 1637, during which he settled matters of succession and married Marie Barbier. After this, Nicolas Marsolet decides to establish himself definitively in New France and to start a family. He seems to have agreed to participate in the settlement of the colony.

Nicolas Marsolet and Marie Barbier are parents of 10 children.

Name Birth Marirage Death Spouse
Marie 22 feb. 1638 Québec 30 april 1652 Québec 24 nov. 1711 Montréal Mathieu d’Amours
Louise 17 may 1640 Québec 20 oct. 1653 Québec 18 jan. 1712 Québec Jean Lemire
Joseph 31 may 1642 Québec
Geneviève 10 aug. 1664 Québec 4 sept. 1662 Québec 17 déc. 1702 Neuville Michel Guyon Du Rouvray
Madeleine 27 sept. 1646 Québec 4 sept. 1662 Québec 5 may 1734 Beauport François Guyon (Despres Dion)
Louis 30 sept. 1648 Québec
Jean 20 april 1651 Québec 19 feb.. 1680 6 march 1715 Québec Marguerite Couture
Anne 10 june 1653 Québec
Élisabeth 29 sept. 1655 Québec
Marie 20 july 1661 France 27 feb. 1677 Québec

Nicolas and his new wife arrived in New France in 1637, and on October 6 of the same year, Nicolas took possession of the seigniory of Bellechasse. Three years later, on November 20, 1640, he bought from René Maheu a piece of land on the Sainte-Geneviève hill. Many other property acquisitions will follow in the Québec City and Trois-Rivières regions. Around 1642, he became a clerk for the “Compagnie des Cents Associés” and he also continued his career as an interpreter. In spite of being an owner of many fiefs that he would buy and sell, he was interested first and foremost in the fur trade. In 1643, the Jesuit Relation speaks of Nicolas Marsolet as a valuable collaborator of the missionaries. Interesting!

On the 5th of April, 1644, Marsolet had received from the Abbé de La Ferté the “Marsolet meadows”, of a half-league in depth, half a league in front, in the seigniory of Cap-de-la-Madeleine. In January 1646, Nicolas participated with René Robineau in the rebellion of the “small habitants” who were peasant proprietors against those who had “the charges and the offices” in the Community of Habitants.

He was on bad terms with the leaders of the Community of Habitants, and he disapproved of luxury! In January 1646, he was part of a movement of protest and uprising which was quickly suppressed by the governor. Marsolet had to rely on his own resources to carry out his commercial ventures. Nicolas had realized that the rich profits of the fur trade would swell the coffers of France without helping the residents of the colony.

Nicolas Marsolet, like several “coureurs de bois”, distrusted missionaries and administrators and feared their influence. This explains why he never wanted to teach others what he knew about the Algonquin language, despite the insistent demands of the missionaries. On 1633, the Jesuit Paul Le Jeune writes: “In so many years we have been in these countries, we have never been able to extract anything from the interpreter named Marsolet, who for an excuse said he had sworn that he would give nothing of the language of the savages to anyone. Only “Father Charles Lallement won his favor”.

In 1647, he owned a boat that he used in his trading trips to Tadoussac. On the 16th of April, 1647, he received from the Compagnie de la Nouvelle-France an area of ​​land in a part of the future seigniory of Gentilly, which he sold in 1671. He also acquired 71 acres at the Sainte-Geneviève hill from the “Compagnie des Cents Associés” on March 29, 1649.

Louis d’Ailleboust also granted him 16 acres on the Saint-Charles River on February 10, 1651. Marsolet also possessed two other pieces of land: one, of 71 acres at the Sainte-Geneviève hill, granted by the “Compagnie de la Nouvelle-France” on March 29 1649, and a second of 16 arpents on the Saint-Charles river, granted by Louis d’Ailleboust on February 10, 1651.

Shortly before 1660, Nicolas Marsolet ended his voyages to Tadoussac and his trading activities to devote himself to his business in Québec City. On occasion he serves as an interpreter. At the beginning of the 1660s, he owned a shop in Québec City. In 1664, in the same shop, he sold wine, at 25s per pot despite the council’s regulations. Fully devoted to his business Nicolas did not exploit the numerous concessions he had received.

On the 21st of April, 1664, Nicolas was still at work, as on August 27, 1664, the King’s Council ordered a sum of fifty livres to be paid to Nicolas Marsolet for his services as interpreter in April. He interpreted during the trial regarding the rape of Marthe Hubert, wife of Lafontaine, of the island of Orléans, by Robert Haché, an Amerindian.

marsolet-Nicolas-signatureOnly the land of Sainte-Geneviève was put into cultivation and this land is mainly exploited by farmers. Our coureur de bois is not a farmer, but a merchant by nature. His tastes made him work on water; He was a pilot of the Saint Lawrence and, above all, a trafficker of pelts, that he went to seek at Tadoussac, where he was well known and esteemed.

In 1669, he sold his Seigneurie de St-Aignan to Michel Pelletier. In 1672 he obtained a concession on the river “du Chêne”. He had sold his house and part of Bellechasse, and Nicolas and his wife moved to the “Marsolet Prairies”.

There he died on May 15, 1677.

His widow Marie married Denis Le Maistre on May 8, 1681. She was buried in Québec City on February 21, 1688.

Nicolas Marsolet was an interpreter, a coureur de bois, a well known trader, a prosperous pilot, and a “seigneur”. He was a man of adventure, courage and hardworking. He contributed greatly to the creation of New France.

The Marsolets of today are the descendants of Louise, daughter of Nicolas. Louise is the wife of Jean Lemire. They had sixteen children, including two sons, Jean-François and Jean-Baptiste, who adopted the family name of Marsolet.

We are the descendants of Nicolas Marsolet through his daughters Marie and Louise.

Nicolas Marsolet (1601-1677)

Louise Marsolet (1640-1712)

Joseph Lemire (1662-1703)

Jeanne (Louise) Lemire (1691-1767)

Jean Robert Choret (1726-1794)

Charles Choret (1753-1824)

Félicité Choret (1786-1865)

Zéphinrin Fréchette (1813-1911)

Joseph 1 Fréchette (1846-1916)

Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874-1942)

Lucinda Fréchette (1899-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Nicolas Marsolet (1601-1677)

Marie Marsolet (1638-1711)

Charles Courberon (Damours) (1662-1716)

René-Louis Courberon (Damours) (1705-1759)

Jean Baptiste Courberon (Damours) (1758-1830)

Scholastique Courberon (Damours) (1795-1861)

Clarisse St-Pierre (1832-1916)

Alexandre Bérubé, père (1856-1944)

Alexandre Bérubé, fils (1882-1969)

Eugène Bérubé (1926-1992)

Robert Bérubé

Next week: Pierre Fortin: The Prisoner’s Lament!

Les premiers coureurs de bois (1608-1630) The First “Coureurs de bois”

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The English version follows the French one.

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Les premiers coureurs de bois. (1608-1630)

par Robert Bérubé

S’il y a un groupe de nos ancêtres qui ont été oubliés ou mal jugés dans l’histoire de notre pays se sont bien les coureurs de bois. Lorsque l’on en parle, ils sont souvent calomniés, critiqués et salis. Dans le présent texte, je vais tenter de présenter une différente perspective de ces hommes. Nous devons reconnaître que même s’ils font partie d’un groupe particulier, ils demeurent quand même des individus. Je précise ceci car les crimes ou la bravoure d’un individu ne devraient pas influencer la vue d’ensemble de tout un groupe. Je touche seulement la période entre 1608 et 1630. Il est impossible de rendre justice à tous les coureurs de bois qui ont existé sans diviser l’histoire de ceux-ci, en tranches. La raison est que chacun des regroupements de coureurs de bois a vécu sous différentes administrations, sous différents règlements et différentes réalités. Plus tard, lors de la période de contrats imposés par les administrations de la colonie, un nouveau terme a été créé pour définir ces hommes qui assumaient des fonctions similaires. Ils étaient maintenant appelé des “Voyageurs”. Durant cette période de temps, les coureurs de bois étaient perçus comme des hors-la-loi. Plus tard, dans l’histoire nous retrouvons aussi les engageurs et les engagés.

À travers les années, on a raconté l’histoire des coureurs de bois de différentes façons. Certains les ont considérés comme des mécréants, des rebelles, des voleurs, des malhonnêtes, des sans scrupules et sans morale, des paresseux et une multitude d’autres mots péjoratifs. À l’inverse certains les dépeignent comme des héros détachés de la société et de la religion de la Nouvelle-France, ce qui est aussi faux.

Il faut comprendre qu’à ce temps ce sont les fonctionnaires et les religieux, (les Relations des Jésuites) qui rédigent l’histoire de la Nouvelle-France. L’histoire que ces rédacteurs présentent, reflète leurs jugements, leurs valeurs, leur êtres et leurs positions politiques. Les écrivains sont les autorités laïques et religieuses de l’époque.

Certains historiens qui ont suivi étaient très critiques des coureurs de bois. L’importance de ces hommes, dans l’histoire de la Nouvelle-France, du Canada et d’une grande partie de l’Amérique du Nord ne fut pas seulement déformée ou oublié par plusieurs historiens Canadiens et Québécois mais elle le fut aussi par les historiens Canadiens anglais et Américains.

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Il y a quelques semaines, je vous parlais de ma définition de “Peuple de l’eau”. Ce peuple comprend toutes les personnes qui sont devenues “canadiennes”. Cela comprend les Français qui décident d’être Canadiens, les enfants de mariage exogame, les gens nés dans ce pays, les gens qui voyagent sur les grands lacs et les rivières. Je préfère ce terme à celui de Canayen! Les coureurs de bois font aussi partie du groupe.

Le premier coureur de bois est Étienne Brûlé et il est arrivé avec Champlain en 1611. Champlain l’avait embauché comme truchement. Peu de temps après, il semblerait que deux autres garçons sont aussi devenus coureur de bois et ils sont Nicolas Marsolet et Pierre Raye.

Je ne pense pas que ces trois jeunes hommes et tous les premiers coureurs de bois connaissaient le terme coureur de bois. Ils étaient des enfants et des jeunes hommes qui étaient venus s’établir ici en tant que truchements. Normand Lafleur dans son livre “La Vie traditionnelle des coureurs de bois aux XIXe et XXe siècles” définit les truchements de la Nouvelle-France, comme étant des “guides interprètes, qui sont devenus nos coureurs de bois. De plus, ils ont été les premiers Européens à se familiariser le plus rapidement avec la vie amérindienne. Ils se sont engagés totalement dans un genre de vie en accord avec les conditions géographiques, climatiques, économiques et sociologiques du Nouveau Monde, à un point tel qu’ils ne pouvaient déjà plus, au bout de quelques années, envisager tout retour au mode de vie de la France.”

 

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Vieille carte inversée de l’Amérique du Nord. Le Cuba et le Mexique sont en haut et le Saint Laurent en bas!

Par contre, en étudiant l’histoire des truchements et des coureurs de bois, on se rend compte rapidement que malgré leurs opinions très négatives au sujet de ces garçons, les dites autorités religieuses et civiles ne se privent jamais de se servir de leurs aptitudes spéciales, tels que la traduction, la vie en forêt, l’interaction avec différentes ethnies et l’accompagnement de missionnaires en régions éloignées.

Certains historiens tels Benjamin Sulte semblent définir les coureurs de bois selon deux critères différents, les bons et les mauvais. Il semble avancer que les truchements qui avaient été embauchés par Samuel de Champlain étaient les bons car ils partageaient la philosophie de Champlain qui était l’établissement des colonies françaises, car Champlain et ses associés luttaient pour peupler et évangéliser les Amérindiens. Les mauvais étaient ceux qui partageaient la vision des commerçants et de leurs commis, uniquement préoccupés par les fourrures et les richesses qu’elles rapportent. De plus, Sulte juge que ceux qui établissent des familles sont bons…les autres non. Cette façon de penser n’est pas juste pour les coureurs de bois qui sont décédés jeunes.

Il semblerait qu’il y avait deux systèmes de traite des fourrures qui opèrent en parallèle en Nouvelle-France. Celui qui fournit les profits visés par la royauté et la compagnie française, et un deuxième qui permet la survie des colons.

À la défense des coureurs de bois.

Dans les documents écrits on retrouve les termes coureurs des bois et coureurs de bois. Les deux peuvent être utilisés. Ces personnes figurent parmi les premiers habitants Européens de la Nouvelle-France et nous devrions reconnaître ce fait. Pour plusieurs d’entre eux lorsqu’ils sont arrivés en Nouvelle-France, ils étaient jeunes. Au péril de leur vie, ils ont parcouru le pays en canot, ils ont maîtrisé les langues amérindiennes et ils ont été les premiers Français à franchir l’intérieur du continent. Ils devaient établir des liens avec les populations autochtones, vivre avec eux et comprendre leurs coutumes, afin de servir d’intermédiaires auprès des Français.

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Statue de Jean Nicolet

C’était pour eux une immersion physique, sociale, intellectuelle, culturelle et spirituelle et ces garçons ont assumé la vie d’Amérindiens. En vivant avec les différents peuples, ils acceptent les pratiques, les moeurs, les traditions et les façons de vivre et de survivre en forêt et en société autochtone.

Il fallait que ces garçons soient brillants, énergiques, durs à la tâche, épris d’aventure et surtout courageux pour aller vivre parmi les tribus amérindiennes. Après tout, ils abandonnaient le monde qu’ils avaient connu en Europe, pour tisser des liens et pour contribuer à créer une nouvelle société.

Les truchements devaient être prêt de servir et à obéir aux ordres. Ils avaient la pleine et entière confiance de Samuel de Champlain, d’autres patrons, des nations amérindiennes et de leurs concitoyens, ce qui prouve qu’ils assumaient une position de très grandes responsabilités. De plus, ils devaient avoir une facilité à apprendre des langues nouvelles et la capacité d’adaptation dans un contexte culturel très différent. Ils devaient être capable de vivre avec un groupe d’hommes car les coureurs de bois ne partent jamais seuls pour faire la traite.

Pour ceux qui étaient les truchements de Samuel de Champlain, ils devaient l’accompagner dans ses voyages comme dans ses combats. Ils faisaient la traite des pelleteries et comptaient de nombreux amis chez les diverses tributs. Les truchements étaient les premiers grands négociateurs de contrats au nom du roi. Ces hommes faisaient le lien entre les tributs indiennes d’Amérique et les Blancs fraîchement débarqués sur ce grand continent.

 

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Les premiers Coureurs de bois ont été les premiers Européens à visiter plusieurs des endroits sur cette carte!

Ces intrépides aventuriers étaient des hommes de valeur pour le pays. Ceci ne veut pas dire qu’ils étaient toujours sans reproches. Est-ce que Champlain, les missionnaires et les autorités de la colonie reconnaissaient la grande valeur des truchements? Difficile à dire. Pourtant, les missionnaires se sont installés, assez loin sur le continent et ils s’y sont rendus avec l’aide des coureurs de bois.

Des traitres?

En 1624, Gabriel Sagard dénigre Étienne Brûlé. Le récollet dénonce les moeurs libres du nomade et il révèle que Brûlé a désormais deux maîtres puisqu’il travaille pour la Nouvelle-France et pour les commerçants de fourrures, ennemis de Champlain.

En 1629. Champlain avait capitulé devant les frères Kirke et la plupart des Français rentraient dans la mère-patrie. Les truchements Olivier Letardif, Jean-Paul Godefroy et Eustache Boullé retournent aussi en France. Certaines familles sont restés au pays sans se faire critiquer par Champlain et autres. Il faut reconnaître que ces anciens Français ont adopté le Canada comme pays.

La plupart des truchements qui décident de rester vont alors se réfugier chez les Amérindiens. En sorte, ils se définissent aussi comme Canadiens. Étienne Brûlé et Nicolas Marsolet manifestèrent leur intention de rester en Nouvelle-France et de vivre avec les Autochtones. Pour pallier les critiques et les accusations de trahison, ils affirment le suivant: « Nous avons été pris de force, firent-ils comme excuse ; nous savons très bien que si l’on nous tenait en France qu’on nous pendrait […] »

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On rappelle qu’Olivier le Baillif “est un mauvais Français, perfide à son Roy et à sa patrie, car il s’est donné aux Anglais en devenant le commis des Kirke”. De plus, il profite de son poste pour se saisir de 4000 peaux de castors entreposées dans le magasin. Nous devons accepter que le Baillif ait été bandit mais Olivier le Baillif n’était PAS un truchement, ni un coureur de bois!

Certains critiques et historiens disent que les coureurs de bois qui restent, auraient décidé de faire partie des traîtres et des crapules les plus perfides et infâmes en travaillant pour les Anglais. Un des pires du lot, selon eux est “l’ignoble Étienne Brûlé”.

Dès leurs arrivées plusieurs truchements s’intéressent principalement à la traite des fourrures plutôt qu’à l’installation de colons français au pays, et ceci explique en partie pourquoi ils se mettent au service des Anglais comme interprète. Ce geste sera reproché et même calomnié par Champlain en 1632.

Lorsqu’ils sont arrivés en Nouvelle-France, ces truchements étaient des garçons et des jeunes hommes. Ce que nous devons comprendre c’est qu’ils passent entre 10 et 15 ans de leur vie dans des communautés amérindiennes et ils adoptent leur train de vie. L’arrivée des Kirke et la prise de Québec changent leur vie seulement s’ils retournent en France donc, pourquoi retourner? Marie Rollet n’est pas retournée en France car son deuxième époux Louis Hébert et elle avaient vendu tout leur avoir en France. Champlain comprend le fait qu’elle décide de rester au Canada. Pourquoi n’accepte-t-il pas le fait que la plupart des truchements ont raison de demeurer en Nouvelle-France?

Les religieux tels Sagard qui critiquent les moeurs libres de ces nomades semblent oublier que ce sont Champlain et autres qui ont créé cette situation en envoyant les garçons et les jeunes hommes vivre dans une société différente. On pourrait aussi avancer le fait que Sagard ne comprend pas les moeurs des sociétés amérindiennes. Les coureurs de bois respectent la société autochtone. Ce qui est difficile à accepter pour certains!

Le dernier point à avancer pour disculper les truchements comme traitre est le fait qu’il n’y a eu aucun procès à leur égard, aucune pendaison, aucune punition seulement des reproches. Il est triste que certaines personnes persistent encore aujourd’hui à accuser les coureurs de bois de traitres.

Les truchements devenus Coureurs de bois.

En consultant différentes sources j’ai pu établir un début de liste qui comprend le nom de certains truchements en Nouvelle-France entre 1611 et 1630. Je ne peux garantir la véracité de toutes les dates et il y a probablement des oublis. La raison est simple, il y a beaucoup de contradictions dans les différentes sources et plusieurs truchements ne sont pas nommés donc, je suggère d’utiliser la présente comme un point de départ et non comme une fin.

En consultant plusieurs sources qui parlent des premiers coureurs de bois qui ont oeuvré entre 1608 et 1630, j’ai repéré 21 noms. Il se pourrait qu’il y en avait plus, mais on ne donne pas leurs noms.

Des 21 noms, j’en ai enlevé quatre, car selon moi, ils ne sont pas truchements. Ils sont Olivier Le Baillif, un nommé Froidemouche, un nommé Lecocq et un engagé, peut-être de Nicolas Pivert qui demeure sans nom. La raison pour laquelle les noms de ces quatre personnes sont donnés dans certaines listes c’est parce que lors de la prise de Québec, Olivier Le Baillif a décidé de demeurer en Nouvelle-France, l’engagé est resté aussi, peut-être contre son gré, Froidemouche et peut-être Lecocq, a été envoyé à Québec, car il était à La Malbaie. Le Cocq est charpentier et Olivier Le Baillif est un sous-commis. J’avance le fait que certains voulaient peut-être associer Le Baillif aux truchements à cause de son comportement et agissements criminels.

Il est difficile de déterminer des dates précises concernant certaines naissances, dates d’arrivée, dates de voyages d’exploration et de décès. J’ai accepté les dates où, il y avait preuve ou consensus entre les historiens sérieux.

La liste contient le nom de 17 personnes qui ont été truchements et coureurs de bois. Voici les noms des hommes, leur date de naissance, la date d’arrivée au pays, la date de décès, truchement et une case commentaire. DCB veut dire “Dictionnaire biographique canadien”

Nom Naissance Arrivée Décès Truchement Commentaires
Étienne Brûlé 1592 vers France 1608  1610 1er voyage Juin 1633 tué truchement explorateur DBC
Nicolas du Vignau 1611-1612 truchement explorateur DBC
Pierre Raye 1613 truchement explorateur
Nicolas Marsolet 1601 1613 (1608) 1677 truchement explorateur DBC
Grenolle 1615 (1621-1626) truchement explorateur avec Brûlé
Jean Manet 1617- 1626-27  Disparu en 1632
Jean Nicolet 1598 1618 (1620) 1642 noyé truchement explorateur DBC
Eustache Boullé 1600 1618 1638  truchement Retour en France 1629 DBC
Olivier Le Tardif 1604 1621 Janvier 1665 truchement explorateur DBC
Jean Richer 1621-1624 Ne retrouve pas en 1632
Jean Godefroy 1607-1608 1626 1681  truchement DBC
Jean-Paul Godefroy 1602 1626-1623 1688 France truchement 1629 Europe revient: DBC
Thomas Godefroy 1610 1626 1652 massacré truchement célibataire DBC
François  Marguerie 12 oct. 1612 1626 (1636) 23 mai 1648 noyé truchement Louise Cloutier DBC
Jacques Hertel 1606? 1626 soldat 10 août1651 accident Soldat interprète Marie Marguerie DBC
Gros Jean de Dieppe (Jean QUI)  entre 1629-1632 au lac Supérieur Truchement des Algonquins 1629 se donne aux anglais
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Des 17 truchements et coureurs de bois de cette période, il y a beaucoup de renseignements de disponible, au sujet de 11 d’entre eux et ils sont: Étienne Brûlé, Nicolas du Vignau, Nicolas Marsolet, Jean Nicolet, Eustache Boullé, Olivier Le Tardif, Jean Godefroy, Jean-Paul Godefroy, Thomas Godefroy, François Marguerie et Jacques Hertel. D’ailleurs, ils ont tous une biographie dans le Dictionnaire Biographique du Canada.

Il y a peu de renseignements concernant Pierre Raye et Grenolle et encore moins de renseignements qui parlent de Jean Manet et de Jean Richer.

Je soupçonne que le nom de Jean Marcolet devrait se lire Nicolas Marsolet mais je peux me tromper et il est mentionné par seulement un historien. Il y a des renseignements concernant Gros Jean de Dieppe et certains historiens prétendent qu’il est peut-être Jean Manet et d’autres disent Jean Richer ou même Jean Nicolet.

Des 11 mieux connus seulement trois sont rentrés en France en 1629. Ils sont toujours bien représentés par les rédacteurs du temps. Des huit autres “mieux connus” qui sont demeurés au Canada pendant l’occupation des frères Kirke, les religieux et les administrateurs ne semblent pas les critiquer de la même façon. On penserait que les huit seraient tous accusés d’être traitres mais tel n’est pas le cas. Plusieurs commentateurs sont extrêmement critiques envers Étienne Brûlé, Nicolas du Vigneau et Nicolas Marsolet. Ils excusent Jean Nicolet, Jean Godefroy, Thomas Godefroy, François Marguerie et Jacques Hertel en disant que ces hommes ne sont pas traîtres car ils se sont réfugiés chez les Amérindiens et étaient de bons chrétiens. Il est difficile à juger ce qu’est un traitre en suivant ces critères!

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Dans les moins connus, j’exclus Jean Manet, Jean Richer, Gros Jean et Jean Marcolet, car il y a peu de renseignements. Dans les cas de Pierre Raye et Grenolle, ils sont sévèrement critiqués.

Les points en commun entre les hommes des deux groupes qui sont très critiqués c’est qu’ils sont les premiers des premiers truchements en oeuvre en Nouvelle France. Il est évident qu’ils ne font pas confiance aux religieux et ils refusent de collaborer en leur enseignant les langues autochtones. Ils vivent la vie d’Amérindiens plutôt que de suivre les traditions et les exigences de l’église catholique. Tandis que les “excusés” collaborent pleinement avec les religieux et semble démontrer des aptitudes de bons catholiques. Nicolas Marsolet est sévèrement critiqué jeune, car il se méfie des religieux mais il se rachète en baptisant un Amérindien, et aussi en fondant une famille catholique. J’avance la conclusion que si tu étais un bon catholique aux yeux de certains religieux du temps, tu n’étais pas un traitre, autrement tu l’étais!

Étienne Brûlé n’a pas pu bénéficier de la même chance que Marsolet, car il est mort jeune. Si Étienne Brûlé avait collaboré avec les religieux lorsqu’il était jeune, est-ce que son martyre aurait figuré autant que celui des martyres canadiens?

Il reste Nicolas du Vigneau que Champlain avait qualifié du “plus impudent menteur qui se soit vu de long temps,”  L’historien Marcel Trudel avance l’idée que du Vigneau n’avait pas menti et que Champlain avait été la dupe des Amérindiens! Intéressant!

Il faut reconnaître que ces premiers coureurs de bois font partie des gens qui ont forgé notre identité, notre caractère culturel et social. Ils méritent de faire partie des grands de l’histoire. Dans d’autres temps, ils seront remplacés par d’autres coureurs de bois, des voyageurs, des explorateurs, des truchements et des engagés.

Nous sommes les descendants de deux de ces hommes: Nicolas Marsolet et Jacques Hertel. Nous pouvons considérer François Marguerie comme un oncle, étant donné qu’il est le frère de Marie Marguerie, épouse de Jacques Hertel.

La semaine prochaine: Nicolas Marsolet et Jacques Hertel

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A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.
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The First “Coureurs de bois”  (Runners of the Woods) (1608-1630)

by Robert Bérubé

If there is a group of our ancestors who have been forgotten or misjudged in the history of our country, it is the “coureurs de bois” (Runners of the Woods). When they are mentioned, they are often slandered, criticized and soiled. In the present text, I will try to present a different perspective of these men. We must recognize that even though they are part of a particular group, they are still individuals. I say this because the crimes or bravery of an individual should not influence the overall view of an entire group. I only touch the period between 1608 and 1630. It is impossible to do justice to all the “coureurs de bois” (Runners of the Woods) who existed without dividing their history, into sections. The reason is that each of the groups of “coureurs de bois” (Runners of the Woods) lived under different administrations, under different regulations and different realities. Later, during the period of contracts imposed by the colonial administrations, a new term was created to define these men who assumed similar functions. They were now called “Voyageurs”. During this period of time, the “coureurs de bois” (Runners of the Woods) were perceived as outlaws. Later in history, we also find the “engageurs” (hirers) and the “engagés” (the hired).

Throughout the years, the history of the “coureurs de bois” (Runners of the Woods) has been told in different ways. Some have considered them as disbelievers, rebels, thieves, dishonest, unscrupulous, without morals, good-for nothing and a multitude of other derogatory words. Conversely, some of them depict them as heroes detached from the society and religion of New France, which is also false.

It must be understood that at that time it was the administrators and the religious (the Jesuit Relations) who wrote the secular and religious history of New France. The story that these editors present, reflects their judgments, their values, their beings and their political positions.

Some later historians were very critical of the “coureurs de bois” (Runners of the Woods). The importance of these men in the history of New France, Canada and much of North America was not only distorted or forgotten by several Canadian and Québec historians, but also by British, American, and Canadian historians.

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A few weeks ago, I was talking about my definition of “Peuple de l’eau” (People of the Waters). This group of people includes all who have become “Canadien”. This includes the French who decide to be Canadiens, children of exogamous marriages, (often referred to as Métis), people born in this country, people traveling on large lakes and rivers. I prefer this term to “Canayen”! The “coureurs de bois” (Runners of the Woods) are definitely part of the group.

The first “coureurs de bois” was Étienne Brûlé and he arrived with Champlain in 1611. Champlain had hired him as a “truchement” (interpreter). Shortly thereafter, it would seem that two other boys also became “coureurs de bois” and they are Nicolas Marsolet and Pierre Raye.

I do not think these three young men and all the “coureurs de bois” knew the term “coureurs de bois”. They were children and young men who had come to settle here as interpreters. Normand Lafleur in his book “The Traditional Life of “Coureurs de Bois” in the 19th and 20th Centuries of New France defines them as “guide-interpreters, who have become our “coureurs de bois”. Moreover, they were the first Europeans to become familiar with the Amerindian life as quickly as possible. They committed themselves totally to a way of life in accordance with the geographical, climatic, economic and sociological conditions of the New World, to such an extent that, after a few years, they could no longer envisage any return to the mode of life of France. “

 

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A very old map of North America. It is upside down, Notice Mexico and Cuba at the top and the Saint Lawrence at the bottom left.

On the other hand, by studying the history of the interpreters and “coureurs de bois”, one soon realizes that despite their very negative opinions about the young men, the said religious and civil authorities never deprive themselves of their special abilities, such as for interpretation, survival in the forest, interaction with different ethnic groups and the accompaniment of missionaries in remote areas.

Some historians such as Benjamin Sulte seem to define the “coureurs de bois” according to two different criteria; the good ones and the bad ones. It seems that the truchements (interpreters) that had been hired by Samuel de Champlain were the good ones because they shared Champlain’s philosophy, which was the establishment of the French colonies because Champlain and his associates fought to populate New France and also to evangelize the Amerindians. The bad ones were those who shared the vision of traders and their clerks, only concerned about the furs and the wealth they bring back. Moreover, Sulte judges that those who established families are good … the others, not. This way of thinking is not just for the “coureurs de bois” who have died young.

It would appear that there were two fur-trading systems operating in parallel, in New France. The one which provides the profits targeted by royalty and the French company, and a second which encourages the establishment of settlers.

In Defense of the “Coureurs de Bois”.

In the written documents we find the terms “coureurs de bois”(singular) and “coureurs des bois” (plural). Both terms can be used. These men were among the first European inhabitants in New France. For many of them when they arrived, they were young. Risking their lives, they traveled the country by canoe, they mastered Native American languages ​​and they were the first Frenchmen to go into the interior of the continent. They had to establish relationships with the indigenous peoples, live with them and understand their customs, in order to act as intermediaries with the French. It was for them a physical, social, intellectual, cultural and spiritual immersion and these boys assumed the life of the Amerindians. By living with different peoples, they accepted their practices, customs, traditions, ways of living, surviving in the forest and in Aboriginal society.

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Statue of Jean Nicolet

These boys had to be brilliant, energetic, dedicated workers, adventurous and above all brave to go and live among the Native American tribes. They abandoned the world they had known in Europe, to forge ties and to help create a new society.

The truchements (interpreters) had to be ready to serve and to obey orders. They had the full and complete confidence of Samuel de Champlain, other bosses, Amerindian nations and their fellow citizens, which proves that they assumed a position of great responsibility. Moreover, they had to be able to learn new languages ​​and adapt in a very different cultural context. They had to be able to live with a group of men because the “coureurs de bois” never left alone to do the trading.

For those who were Samuel de Champlain’s “coureurs de bois”, they had to accompany him on his journeys as well as in his battles. They traded furs and had many friends among the various tribes. The truchements were the first major negotiators of contracts in the king’s name. These men made the link between the Amerindian tribes of America and the whites freshly disembarked on this great continent.

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The first Coureurs de bois were the first Europeans to visit many areas on this map!

These intrepid adventurers were men of value to the country. This does not mean that they were always blameless. Did Champlain, the missionaries and the authorities of the colony recognize their great value? Hard to say. The missionaries should, since they settled far enough on the continent and they went there with the help of the “coureurs de bois”.

Traitors?

In 1624, Gabriel Sagard denigrated Étienne Brûlé. The Récollet denounces the free spirit of the nomad and reveals that Brûlé now has two masters since he works for New France and for the fur traders, enemies of Champlain.

In 1629 Champlain capitulated before the Kirke brothers and most of the French returned to the mother-country. The interpreters Olivier Letardif, Jean-Paul Godefroy and Eustache Boullé also returned to France. Some families remained in Canada without being criticized by Champlain and others. It must be acknowledged that these former French men and women adopted New France as a country.

Most of the truchements who decided to stay took refuge with the Amerindians. So they also define themselves as Canadiens. Étienne Brûlé and Nicolas Marsolet expressed their intention to remain in New France and to live with the Aboriginals. To overcome criticism and accusations of treason, they asserted the following: “We were taken by force, they made as an excuse; We know very well that if we were kept in France they would hang us … “

The writers state that Olivier Le Baillif “ is a bad Frenchman, perfidious to his King and his country, for he gave himself up to the English by becoming the Kirke clerk.” In addition, he takes advantage of his position to seize 4000 beaver skins stored in the store. We must accept that Le Baillif was a bandit, but Olivier Le Baillif was NOT a “coureurs de bois” nor a translator.

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Some historians say that the coureurs de bois that remained behind made the choice to be among the most perfidious and infamous traitors and scoundrels while working for the English. One of the worst of the lot, according to them is “the ignoble Étienne Brûlé”

As soon as they arrived, several truchements were interested mainly in the fur trade rather than the settlement of French settlers in the country, and this explains in part why they put themselves at the service of the English as interpreter. This gesture was reproached and even calumniated by Champlain in 1632.

When they arrived in New France, these “coureurs de bois” were boys and young men. What we need to understand is that they spent between 10 and 15 years of their lives in Native American communities and they adopted their lifestyle. The arrival of the Kirkes and the taking of Québec would change their lives only if they returned to France so why return? Marie Rollet did not return to France because her second husband Louis Hébert and she had sold all their assets in France. Champlain understands the fact that she decides to stay in Canada. Why does he not accept the fact that most of the “coureurs de bois” have reason to decide to remain in New France?

Religious such as Sagard who criticize the free ways and manners of these nomads seems to forget that it was Champlain and others who created this situation by sending boys and young men to live in a different society. One could also argue that Sagard does not understand the customs of Amerindian societies. “Coureurs de bois” respect Aboriginal society. This is hard for some to accept!

The last point to be advanced to exculpate the truchements as traitors is the fact that there has been no trial against them, no hanging, no punishment only reproaches. It is sad that some people still persist today in accusing the “coureurs de bois” as treacherous.

The Truchements Become “Coureur de Bois”.

By consulting different sources, I was able to establish a list which includes the name of certain truchements in New France between 1611 and 1630. I cannot guarantee the veracity of all the facts and there are probably some that have not been included. The reason is simple, there are many contradictions in the different sources and several truchements are not named, so I suggest using this as a starting point and not as an end.

By consulting several sources who speak of the first “coureurs de bois” who worked between 1608 and 1630, I identified 21 names. There may be more!

Of the names, I removed four of them, because I do not think they are “coureurs de bois”. They are Olivier Le Baillif, a man one named Froidemouche, another named Lecocq, and one engagé, employed by Nicolas Pivert, who remains nameless. The reason why the names of these four people are given in certain lists is because during the capture of Québec, Olivier Le Baillif decided to remain in New France, the engaged remained also, perhaps against his will, Froidemouche, and perhaps Lecocq, was sent to Québec, for he was at La Malbaie. Le Cocq is a carpenter and Olivier Le Baillif is a sub-clerk. I argue that some people may have wanted to associate Le Baillif with the “coureurs de bois” because of his bad behavior and criminal behavior.

It is difficult to determine precise dates for certain births, dates of arrival, dates of exploration and death. I accepted the dates if there was evidence or consensus among serious historians.

The list contains the names of 17 people who were truchements and “coureurs de bois”. The men’s names, date of birth, date of arrival, date of death, title and a comment box are listed below. DCB means the Dictionary of Canadian Biography.

Name Birth Arrival Death Title Comments
Étienne Brûlé 1592 circa France 1608  1610 June 1633 killed interpreter explorer DCB
Nicolas du Vignau 1611-1612 interpreter explorer DCB
Pierre Raye 1613 interpreter explorer
Nicolas Marsolet 1601 1613 (1608) 1677 interpreter explorer DCB
Grenolle 1615 (1621-1626) interpreter explorer with Brûlé
Jean Manet 1617- 1626-27  Disappeared 1632
Jean Nicolet 1598 1618 (1620) 1642 drowned interpreter explorer DCB
Eustache Boullé 1600 1618 1638  interpreter Returned France 1629 DCB
Olivier Le Tardif 1604 1621 Jan. 1665 interpreter explorer DCB
Jean Richer 1621-1624 No info after 1632
Jean Godefroy 1607-1608 1626 1681 Interpreter DCB
Jean-Paul Godefroy 1602 1626-1623 1688 France  Interpreter 1629 Europe came back: DCB
Thomas Godefroy 1610 1626 1652 massacre Interpreter  single DCB
François  Marguerie 12 oct. 1612 1626 (1636) 23 may 1648 drowned Interpreter  Louise Cloutier DCB
Jacques Hertel 1606? 1626 soldier 10 aug.1651 accident Soldier interpreter Marie Marguerie DCB
Gros Jean de Dieppe (Jean QUI) between1629-1632 Lake Supérieur interpreter explorer 1629  with English
Jean Marcolet

Of the 17 truchements and “coureurs de bois” of this period, there is much information available, about 11 of them and they are: Étienne Brûlé, Nicolas du Vignau, Nicolas Marsolet, Jean Nicolet, Eustache Boullé, Olivier Le Tardif, Jean Godefroy, Jean-Paul Godefroy, Thomas Godefroy, François Marguerie and Jacques Hertel. In fact, they all have a biography in the Dictionary of Canadian Biography.

There is little information concerning Pierre Raye and Grenolle and even less information about Jean Manet and Jean Richer.

I suspect that the name of Jean Marcolet should read Nicolas Marsolet but I can be wrong and he is mentioned by only one historian. There is information about Gros Jean de Dieppe and some historians claim that he is perhaps Jean Manet and others say Jean Richer or even Jean Nicolet.

Of the 11 best known only three returned to France in 1629. They are still well looked upon by the writers of the time. Of the eight “better known” who remained in Canada during the occupation of the Kirke brothers, religious and administrators do not seem to criticize them in the same way. One would think that the eight would all be accused of being traitors, but this is not the case. Several writers are extremely critical of Étienne Brûlé, Nicolas du Vigneau and Nicolas Marsolet. They excuse Jean Nicolet, Jean Godefroy, Thomas Godefroy, François Marguerie and Jacques Hertel by saying that these men are not traitors because they took refuge with the Amerindians and were good Christians. It is difficult to judge what a traitor is by following these criteria.

In the lesser known category I exclude Jean Manet, Jean Richer, Gros Jean and Jean Marcolet, because there is little information. In the cases of Pierre Raye and Grenolle, they are severely criticized.

The common points between the men of the two groups who are very much criticized is that they are the very first of the first truchements and “coureurs de bois”. It is obvious that they do not trust the religious and the administrations and refuse to collaborate in teaching them the indigenous languages. They live the lives of Amerindians rather than following the traditions and demands of the Catholic Church. While those that collaborate fully with the religious and seem to demonstrate the qualities of good Catholics are not criticized. Nicolas Marsolet is severely lambasted as a young man, because he is suspicious of the religious, but he redeems himself by baptizing an Indian, and also by having a Catholic family. I conclude that if you were a good Catholic in the eyes of the religious of the time, you were not a traitor, otherwise you were!

Étienne Brûlé was not given the same chance as Marsolet, because he died young. If Étienne Brûlé had collaborated with the religious when he was young, would his martyrdom have placed him on an equal footing as the Canadian martyrs?

There remains Nicolas du Vigneau whom Champlain called the “most impudent liar that he himself had not seen for a long time.” The historian Marcel Trudel puts forward the idea that du Vigneau had not lied and that Champlain had been the dupe of the Amerindians! Interesting!

It must be recognized that these first “coureurs de bois” are among the people who have forged our identity, our cultural and social character. They deserve to be regarded as great men in our history. In later times they will be replaced by other “coureurs de bois”, voyageurs, explorers, “engageurs” and “engagés”.

We are the descendants of two of these men: Nicolas Marsolet and Jacques Hertel. We can consider François Marguerie as an uncle since he is the brother of Marie Marguerie wife of Jacques Hertel.

Next week: Jacques Hertel and Nicolas Marsolet.

 

Partie 5: Les Franco-Ontariennes, Maria Fortin et sa fille Huguette Marion. Part 5 Maria Fortin and her daughter Huguette Marion.

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The English version follows the French one.

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Partie 1: Les migrantes

Françoise Méry (1621 – 1671) (Antoine Brassard)

Jeanne Brassard (1641 – 1709) (Jacques Hédouin-Laforge)

Partie 2: Les mères de la Nouvelle-France

Jeanne Andrée Hédouin (1670 – 1747) (Pierre Dorion)

Jeanne Dorion (1689 – 1749) (Jean Adrien Sédilot-Montreuil)

Marguerite Sédilot (Montreuil) (1717 – 1785) (Jean Thomelet)

Partie 3: Les Québécoises

Marie Louise Thomelet (1741 – 1774) (François Fourmois)

Marie Louise Fourmoy (1763 – 1846) (Joseph Poliquin)

Marie Poliquin (1780 – 1835) (Louis Augustin Racette)

Eulalie Racette (1816 – 1895) (Louis Moisan)

Partie 4:  Les voyageuses

Euphémie Moisan (1845 – 1929) (Israël Lepage)

Célina Lepage (1866 – 1951) (Pierre Fortin)

Partie 5: Les Franco-Ontariennes

Maria Fortin (1903 – 1999) (Thomas Marion)

Huguette Marion (1933 – 1995) (Eugène Bérubé)

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Partie 5: Les Franco-Ontariennes, Maria Fortin et sa fille Huguette Marion.

par Robert Bérubé

46. Maria Thomas

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(1903-1999)

Maria Fortin, est née le 27 janvier 1903, à Verner, Ontario. Elle est la fille de Célina Lepage et de Pierre Fortin.

 2. Maria Thomas  11. Maria Thomas  4. Maria Thomas9  12. Maria Thomas
Maria  6 ans Maria 8 ans (circa) Maria 10 ans (circa) Maria  14 ans (circa)

Elle épousa Thomas Marion, fils de Cyriac Marion et de Fernande Chenette, le 8 septembre 1920, à Warren Ontario. La famille Fortin est déménagée à Warren au lot 4 concession 5 (Ratter et Dunnet) vers 1917.

 32. Maria Thomas 25. Maria Thomas  34a. Maria Thomas
 Thomas circa 1925  le 3 avril 1929, Warren Thomas et Maria 1945 Warren

Thomas et Maria eurent les enfants suivants :

Nom Naissance Mariage Décès conjoint(es)
Thomas Marion 8 sept. 1920 Warren 5 juin 1939  4 mars 1986 Jeanne Gaudette Claudette Lanteigne
Henri Marion 10 nov. 1923 Warren 29 déc. 1945 vivant 2017 Cécile Thibault
Richard Marion 4 août 1925 Warren 25 nov. 1945 4 nov. 1996 North Bay Alice Laforge      Merita Storie
Yolande Marion 31 juillet 1927 Warren 27 déc. 1945  avant  1992 Richard Fleming
Réjeanne Marion 14 oct. 1931 Warren 28 déc. 1948 vivante 2017 Léopold Armstrong Tony Borge
Huguette Marion 18 sept. 1933 19 fév. 1955 Barraute 15 fév 1995, Sudbury     s. Warren Eugène Bérubé
Gisèle Marion 26 mars 1935 12 oct. 1953 vivante 2017 William Barry Lecour
Claude Marion 8 août 1937 déc. 1999 Elizabeth Jorgenson
 1. Thom 3e3  1. Thom 3eu  3. Richard 1c2
Thomas Henri Richard
8. Huguette Marion 3a4  8. Huguette Marion 11ab  8. Huguette Marion 16db
Yolande Réjeanne Huguette
 8. Gisèle Marion 1d2  9. Claude Marion 2ce
Gisèle Claude

Tous les enfants de Maria et Thomas sont nés dans la région de Warren. Thomas était cultivateur. Maria et Thomas ont été propriétaires de trois fermes, une au sud de la rivière Veuve appelée “la petite terre” près de chez Séguin à Warren, une à l’ouest de celle-ci appelée “La Spring” (concession 6), terre qu’ils ont vendu vers 1933-34 et la grosse terre achetée en 1934 de la mère de Maria, Célina Lepage, au lot 4 concession 5 (Ratter et Dunnet) qu’ils ont gardées jusqu’en 1965. En 1956, ils sont déménagés dans la petite maison. À la retraite de Thomas en 1965, (70 ans) ils se sont établis dans le village de Warren, sur la rue Rutland.

Maria était une femme très habile! Ses soeurs et belles-soeurs racontaient que jeune mariée, Maria décida de se construire des armoires de cuisine et qu’elle a très bien réussi ce projet. Si Maria décida quelque chose, cela devenait son objectif, elle s’appliquait à la tâche et elle y excellait. En agriculture, en horticulture, en couture, petit point, tricot, courtepointes et dans plusieurs autres métiers de ce genre, elle s’appliquait et lors des foires d’agriculture et d’horticulture où ses travaux étaient jugés, elle raflait presque toujours la première place. De plus, ses jardins de fleurs étaient l’envie de plusieurs. Maria surmontait facilement des défis. Elle était une féministe née, dans un temps où le mouvement féministe comme nous le connaissons, n’existait pas. Elle mettait en défi plusieurs conventions traditionnelles, ce qui dérangeait certaines personnes. Elle accompagnait son époux à la ferme, dans les champs durant les semences et durant les récoltes.

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Maria circa 1923 Maria circa 1939 Maria circa 1947 Maria circa 1952

Dans la quarantaine, elle décida d’apprendre à conduire une voiture et c’est elle qui conduisait tout le temps et non Thomas. Elle a conduit sa voiture jusqu’à l’âge de 92 ans. Dans la cinquantaine, elle débuta un métier traditionnel celui de femme-boucher. Un métier dans lequel encore aujourd’hui, il y a peu de femmes.

Elle a été boucher au magasin Laframboise de 1954 à 1966 et ensuite, à l’épicerie Bérubé de 1966 à 1975. Elle a décidé de prendre sa retraite en 1975, lorsqu’elle avait presque 73 ans. La raison était qu’elle ne pouvait plus lever et porter un quartier de boeuf, du réfrigérateur au bloc du boucher. Elle était capable de le faire à 71 ans. Maria Fortin était une grande femme et elle était très forte physiquement et mentalement. Il n’y avait presque aucune épreuve qu’elle ne pouvait pas surmonter.

Maria excellait aussi dans la cuisine! Peu de gens refusaient une invitation à sa table. Depuis son décès, je n’ai pas été capable de trouver, des confitures, des cornichons à l’ail, une tarte aux pommes, ni des beignets, ni des tartelettes au beurre qui comparent à celles de ma grand-mère Maria.

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Maria circa 1952 Maria circa 1955 Maria circa 1960 Maria circa 1965

Maria et Thomas ont effectué plusieurs voyages au Canada et aux États-Unis. À sa retraite, Maria accompagnée de sa soeur Annette visitèrent plusieurs pays d’Europe. Plus tard, elle visita l’Amérique latine et les Caraïbes avec différents membres de la famille.

Ses petits-enfants l’appelaient “Mémère Marion”. Une fois mémère Marion m’a raconté que le plus grand défi de sa vie et sa plus grande tristesse avaient été le décès de ses trois enfants: Thomas fils, Yolande et Huguette.

Maria et Thomas ont célébré 60 ans de mariage, le 8 septembre 1980. Au décès de Thomas, ils avaient été unis pendant presque 62 ans de mariage.

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Thomas et Maria 50 ans de mariage Thomas et Maria 55 ans de mariage Thomas et Maria 60 ans de mariage Thomas et Maria 62 ans de mariage

Thomas Marion est décédé le 6 mai 1982, et il a été enterré au cimetière de la paroisse Saint-Thomas à Warren.

Maria Fortin lui a survécu pendant de nombreuses années et elle meurt le 21 février 1999, à l’âge de 96 ans.

Maria a eu quatre filles, Yolande, Réjeanne, Huguette et Gisèle. Elles ont eu des filles qui ont des filles et la lignée continue!

 Eh 5mMID_SAWAR2IMA11  229404_6585935498_3282_n  288b. Maria Thomas  292b. Maria Thomas
La boucherie de Maria! Maria circa 1970 Maria circa 1995 Maria circa 1996

308a. Maria Thomas 246. Maria Thomas 115. Maria Thomas 296a. Maria Thomas
Contrat de la vente de la ferme Thomas Invitation 60e  Maria
 304a. Maria Thomas  302. Maria Thomas  307h. Maria Thomas  314. Maria Thomas
Grande maison: ferme Jardins de Maria Nouvelle grange: début 1960 ? Dernière maison au village

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(1933-1995)

Huguette Marion, fille de Maria Fortin et de Thomas Marion est née le 18 septembre 1933, à Warren, Ontario.

Le 19 février 1955, elle épousa Eugène Bérubé à Barville, en Abitibi, au Québec. Eugène Bérubé, fils d’Alexandre Bérubé et de Lucienda Fréchette, est né le 19 septembre 1926.

Huguette et Eugène eurent cinq enfants:

nom naissance mariage décès conjoint(es)
Robert 29 juin 1955 22 mai 1982 Michele Barbara
Ginette 28 avril 1958 16 mai 1981 Larry Masaro
Francine 28 mai 1959
Patrick 2 janvier 1967 1 août 1992 Ginette Guénette
Nathalie 24 décembre 1970 14 août 1999 Michael Kastelein

 

8. Huguette Marion 1f  8. Huguette Marion 2bb 8. Huguette Marion 3a 8. Huguette Marion 3b
 circa 1935  1937: Grande Yolande, Réjeanne (milieu) Huguette et Gisèle  circa 1940 Yolande,  Gisèle et Huguette Son mouton noir!

Huguette Marion devait marcher environ trois kilomètres pour aller à l’école parce qu’elle habitait une ferme. Cette histoire, elle nous l’a répété souvent lorsque l’on ne voulait pas aller à l’école. Elle répétait qu’elle était une très bonne élève et elle se vantait d’être toujours au sommet de sa classe. Elle raflait toujours la première place. De plus, elle était très fière de raconter que c’est elle qui avait représenté son village au concours de français régional! À la ferme de ses parents, elle aidait son père à prendre soin des animaux et son animal préféré était un agneau noir. Elle a dit qu’elle préférait les agneaux noirs sur les blancs parce qu’elle avait des cheveux noirs et elle était la plus foncée des filles, de sa famille.

 8. Huguette Marion 10b  8. Huguette Marion 10bc  8. Huguette Marion 11a  8. Huguette Marion 15cb
 circa 1941  circa 1941  circa 1941  circa 1942
8. Huguette Marion 16cc 8. Huguette Marion 18a 8. Huguette Marion 18ba  8. Huguette Marion 20bb
 circa 1941 Concours de français  circa 1944  circa 1946

Après avoir terminé ses études, en 11e année, elle a participé à un concours de reine du carnaval du village et elle a gagné. Elle s’est encore présentée l’année suivante et elle a remporté la couronne une seconde fois. Elle jugeait que les femmes devraient avoir une carrière avant de se marier, ce qui était inhabituel pour les femmes de sa région, au début des années 1950. Ne voyant pas d’avenir dans le village de Warren en Ontario, elle est déménagée au Québec, en Abitibi, chez son frère Henri où elle a commencé à travailler comme technicienne de laboratoire. Il était très rare pour une femme en 1953, de travailler comme technicienne bilingue de laboratoire, dans une mine. C’est là qu’elle a rencontré Eugène Bérubé. Elle a toujours dit qu’il était très beau et Eugène nous disait que pour lui c’était l’amour à première vue.

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 circa 1953  1955  1955  1955

Huguette et Eugène se sont mariés le 18 février 1955. De plus, Huguette voulait un contrat de mariage!  J’ai la copie!

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1-1955, 2-1954, 3-1958 Eugène et Huguette adoraient danser!  1957, 1956, 1956 1-1957- Whiteface mountain. Une de mes photos préférées! 2-1956,  3-1962

Peu de temps après, je suis né. Un an plus tard, la famille est déménagée à Valleyfield et ensuite à Ville-Lasalle, car Eugène opérait une grue dans la construction de la voie maritime du Saint-Laurent. En 1958, Ginette a fait son apparition. Un an plus tard, alors qu’Huguette était enceinte de huit mois avec son troisième enfant, elle a décidé de retourner en Ontario et de s’installer dans le village où elle est née et a grandi, le village de Warren. Eugène travaillait au Labrador et elle s’ennuyait sans lui, à Montréal.

Ce qui est remarquable c’est que malgré sa condition, elle a décidé de devenir femme d’affaires. Elle a acheté un dépanneur. Elle commença sa nouvelle carrière accompagnée de Ginette et moi! Vingt-huit jours plus tard, elle accoucha de Francine. Dans ce temps-là, les femmes demeuraient presque une semaine à l’hôpital. Deux jours à l’hôpital suffisaient pour Huguette, car elle devait assumer ses responsabilités commerciales! Les heures d’opération du dépanneur à ce temps étaient de six heures le matin à minuit, sept jours semaine! Nous vivions à l’arrière du magasin. Il y avait trois chambres à coucher, une pour mes parents, une pour moi et mes soeurs (trois petits bonhommes couchés dans le même lit) et une chambre qui servait d’entrepôt pour le dépanneur!​​

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 1959 devant le “petit magasin”  1959 devant le “petit magasin”  1962: l’intérieur du dépanneur 1969: le magasin et la maison à droite

Ce commerce est devenu une réussite. Eugène a donc décidé de quitter son emploi pour venir travailler avec Huguette. En raison de la détermination de mes parents, du travail acharné et du sens des affaires, l’entreprise a grandi. C’est à ce moment-là qu’ils ont construit un autre magasin, qui était une épicerie, magasin, boucherie. L’ouverture officielle du nouvel édifice était en 1966 et le commerce était situé de l’autre côté d’une petite ruelle. En 1967, un petit nouveau s’annonce dans la famille qui a été nommé Patrick.

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Circa 1980

Au cours des cinq prochaines années, l’entreprise est devenue encore plus réussie. C’est alors qu’Eugène et Huguette décidèrent de construire un petit centre commercial dans lequel se trouvaient, l’épicerie, la boucherie, un magasin Sears, la Banque Royale et La Boutique Chez Huguette, une boutique de vêtements! Eugène exploitait l’épicerie tandis qu’Huguette était responsable de sa boutique. Les heures d’ouverture ont été modifiées. Les commerces étaient ouverts six jours sur sept, de 9 heures à 18 heures, sauf le vendredi soir, 21 heures.

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 1-1961-dépanneur 2-1982 Boutique Chez Huguette  1-25 ans! 2-Mes parents et Rhéal Groulx, boucher, qui était comme un frère!  1-les tasses (cadeaux de Noël!) 2- Apprentissage du petit boucher Patrick!

Les commerces étaient une affaire de famille. Ils ont embauché la mère d’Huguette, Maria Fortin en tant que femme boucher. Avoir une femme boucher était très rare à cette époque. Nous avons tous grandi dans l’entreprise. Après l’école et le samedi, nous avions des tâches assignées. Huguette et Eugène estimaient qu’en faisant travailler les enfants au magasin, nous serions en mesure de développer de nombreuses compétences nécessaires dont nous aurions besoin plus tard dans la vie. Après les tâches, c’était les devoirs scolaires!

À 38 ans, Huguette donna naissance, à une autre petite fille, appelée Nathalie. C’était comme avoir deux familles: les enfants plus âgés étaient au secondaire et les plus jeunes à la maternelle et à la maison. Huguette a souvent dit que les deux derniers la gardaient jeune.

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 La famille circa 1979  circa 1990  25e anniversaire de “Miss Warren”!

Huguette et Eugène encourageaient les enfants à obtenir une vie de professionnel, en obtenant un diplôme d’un collège ou d’une université. Cela a été accompli par tous les enfants et cela est dû à leur soutien et leur encouragement.

Les années ont été très bonnes pour Huguette et Eugène. Ils ont construit un chalet sur lac Murray, et ils ont voyagé dans différents pays. Huguette était très fière de ses petites- filles, Stéphanie et Véronique, surtout quand elles réussissaient une vente dans la boutique! Huguette adorait jouer aux cartes et autres jeux semblables. Elle était si ambitieuse qu’elle devait toujours gagner. Le seul temps qu’Huguette se fâchait vraiment était lorsqu’elle perdait aux cartes. “Nous étions tous des tricheurs lorsqu’elle perdait!”

Huguette pendant longtemps affirmait que la vie était très bonne pour elle et elle avait beaucoup de gens à aimer. Elle a également déclaré que pour obtenir de la chance et du succès, il faut travailler.

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circa  1970 et1978 circa  1977  circa 1985
7. Eugène Bérubé 165g Eh 15b Eh 21c
 1980  1985  1990

Les derniers jours de leur vie ont été très difficiles pour Eugène et Huguette. Un vol d’argent et de marchandises dans le magasin, les a découragé. Quelques années plus tard, Eugène souffrait d’un cancer. Huguette et les enfants ont décidé de prendre soin de lui à la maison. Ce furent des temps, très difficile, pour la famille. Eugène est mort dans sa maison, à Warren, le 20 janvier 1992. Il n’avait que 65 ans. Plus tard, Huguette est devenue aveugle et a dû subir de nombreuses opérations des yeux à Toronto. D’autres défis se sont présentés. Sa maison a été condamnée à cause d’une inondation et elle devait placer sa mère de 90 ans dans une maison de repos parce qu’Huguette était malade.

En mai 1994, Huguette célébra 35 de service à ses clients.

Le 15 février 1995, Huguette est morte d’une crise cardiaque à 61 ans. Le jour précédent, elle travaillait dans sa boutique. Elle est décédée quelques jours avant son quarantième anniversaire de mariage. Plusieurs disent qu’elle est morte d’un cœur brisé.

La lignée des femmes se continue car Huguette a eu trois filles, Ginette, Francine et Nathalie qui représentent la quatorzième génération, de mères en filles. Pascale Kastelein, la fille de Nathalie, est la quinzième fille, de mères en filles, de la lignée commencée en Nouvelle-France par Françoise Méry née en 1621.

Eh 27h

Une des dernières photos de famille avec les petites Véronique et Stéphanie

La personne qui m’a le plus influencé dans ma vie est ma mère. Il ne faut pas penser à une mère traditionnelle qui besognait à la maison. Tout au contraire Huguette était par le geste une féministe, même si elle n’aurait jamais accepté qu’on l’appelle ainsi. D’un côté, elle était la mère qui portait ses cinq enfants jusqu’à l’âge d’un an. Et elle les a porté spirituellement longtemps après. Je pense au courage, à la détermination et à l’ambition de ma mère qui a 25 ans, avec deux jeunes enfants et enceinte de huit mois, avait décidé de s’acheter un commerce. Elle a trop travaillé, les heures étaient longues et elle se plaignait rarement. Elle a été ma première enseignante. Lorsque j’avais presque quatre ans, elle décida de me montrer mes prières et à compter. Elle avait compris que lors de crises d’adolescence, ses enfants avaient besoin d’appui. C’est lors d’une de mes crises, qu’elle m’avait fait comprendre, en me démontrant d’exemples personnels, que dans la vie l’on devait avoir du courage et de l’ambition.

Lorsque nous sommes devenus adultes, ma mère avait vite compris que son travail était accompli, elle se retirait de notre vie et nous laissait voler de nos propres ailes. Elle nous conseillait si l’on lui demandait, mais elle ne se mêlait pas de nos choix, ni de nos décisions. Ma mère avait une croyance personnelle en Dieu. Elle priait tous les jours, mais refusait de participer à des cérémonies idolâtriques, comme était la pratique courante pour certains.

Quelques mois avant sa mort, elle m’avait confié qu’elle avait eu une bonne vie, qu’elle avait beaucoup aimé notre père et nous ses enfants et qu’elle était prête à partir. Elle ne voulait pas mourir vieille et elle ne voulait pas mourir d’un cancer. Les années précédant sa mort avaient été difficiles; elle qui adorait lire était devenue aveugle, elle qui aimait passionnément notre père était veuve, elle qui était sédentaire devait quitter sa maison ruinée à cause d’inondations, elle qui avait besogné dans le commerce, luttait contre une économie à la baisse, elle qui aurait voulu jouir de la vie, était malade et prenait soin de sa mère âgée. En somme, elle voulait nous quitter avec le moins de soucis et le moins de problèmes.

Ma mère est décédée subitement à l’âge de 61 ans. Plusieurs pensaient que sa mort aurait été pour moi une tragédie. C’était triste, mais elle m’avait préparé à son départ et je me réconforte avec le fait qu’elle ne souffre plus. Je pense à elle presque à tous les jours et parfois je m’imagine des scénarios au conditionnel: “Si elle avait vécu, elle ferait…” “ Si elle avait vu mes petits-enfants”. Elle est décédée quelques jours avant son anniversaire de mariage. Je sais qu’elle est avec des gens qu’elle a bien aimés!

Pour souligner les contributions d’Eugène et d’Huguette à la communauté le Conseil de la municipalité de Ratter et Dunnet a nommé l’avenue Bérubé, dans le village de Warren, Ontario.

La semaine prochaine: Les premiers coureurs de bois.

 

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Part 5: The Franco-Ontarians, Maria Fortin and her daughter Huguette Marion

.by Robert Bérubé

A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.
For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at       https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Part 1: The Migrant Mothers

Françoise Méry (1621 – 1671) (Antoine Brassard)

Jeanne Brassard (1641 – 1709) (Jacques Hédouin-Laforge)

Part 2: The Mothers of Nouvelle-France

Jeanne Andrée Hédouin (1670 – 1747) (Pierre Dorion)

Jeanne Dorion (1689 – 1749) (Jean Adrien Sédilot-Montreuil)

Marguerite Sédilot (Montreuil) (1717 – 1785) (Jean Thomelet)

Part 3: The Québécoises Mothers

Marie Louise Thomelet (1741 – 1774) (François Fourmois)

Marie Louise Fourmoy (1763 – 1846) (Joseph Poliquin)

Marie Poliquin (1780 – 1835) (Louis Augustin Racette)

Eulalie Racette (1816 – 1895) (Louis Moisan)

Part 4:  The Travelling Mothers

Euphémie Moisan (1845 – 1929) (Israël Lepage)

Célina Lepage (1866 – 1951) (Pierre Fortin)

Part 5: The Franco-Ontarian Mothers

Maria Fortin (1903 – 1999) (Thomas Marion)

Huguette Marion (1933 – 1995) (Eugène Bérubé)

46. Maria Thomas

12-Maria Fortin

(1903-1999)

Maria Fortin, was born January 27, 1903, in Verner, Ontario. She is the daughter of Célina Lepage and Pierre Fortin.

 2. Maria Thomas  11. Maria Thomas  4. Maria Thomas9  12. Maria Thomas
Maria  6 years old Maria 8 years old (circa) Maria 10 years old (circa) Maria  14 years old (circa)

She married Thomas Marion, son of Cyriac Marion and Fernande Chenette, on September 8, 1920 in Warren Ontario. The Fortin family moved to Warren, at lot 4 Concession 5 (Ratter and Dunnet) around 1917.

 32. Maria Thomas 25. Maria Thomas  34a. Maria Thomas
 Thomas Marion circa 1925  April 1929, Warren  1945 Warren

Thomas and Maria had the following children:

Name Birth Marriage Death Spouse
Thomas Marion 8 sept 1920 Warren 5 june 1939 Warren Manitouwadge  4 mar. 1986 Jeanne Gaudette Claudette Lanteigne
Henri Marion 10 nov 1923 Warren 29 dec. 1945 Warren  alive 2017 Cécile Thibault
Richard Marion 4 aug. 1925 Warren 25 nov. 1945 Warren–North Bay 4 nov. 1996 North Bay Alice Laforge

Merita Storie

Yolande Marion 31 july 1927 Warren 27 dec. 1945 Warren before 1992 Richard Fleming
Réjeanne Marion 14 oct 1931 Warren 28 dec. 1948

 alive 2017 Léopold Armstrong       Tony Borge
Huguette Marion 18 sept 1933 Warren 19 feb. 1955 Barraute QC 15 fév 1995 Sudbury b. Warren Eugène Bérubé
Gisèle Marion 26 mars 1935 Warren 12 oct. 1953

Warren

alive 2017 Barry Lecour
Claude Marion 8 aug. 1937 Warren dec. 1999 Elizabeth Jorgenson

 

1. Thom 3e3  1. Thom 3eu  3. Richard 1c2
Thomas Henri Richard
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Yolande Réjeanne Huguette
 8. Gisèle Marion 1d2  9. Claude Marion 2ce
Gisèle Claude

All the children of Maria and Thomas were born in the Warren area. Thomas was a farmer. Maria and Thomas owned three farms, one south of the Veuve River called “la petite terre” (small farm) near Séguin’s in Warren, one west of it called “La Spring” (concession 6). They sold this farm around 1933-34 and bought the large farm from Maria’s mother, Célina Lepage, on lot 4 concession 5 (Ratter and Dunnet) which they kept until 1965). In 1956, they moved to the small house on the farm. At Thomas’ retirement in 1965, (70) they settled in the village of Warren, on Rutland Street.

Maria was a very bright and clever woman! Her sisters and sisters-in-law told me that as a young bride, Maria decided to build kitchen cabinets and that she was very successful in this project. If Maria decided something, it became her goal and she excelled at it. In agriculture, horticulture, sewing, petit point, knitting, quilts and many other trades of this kind, she applied herself, and at the agricultural and horticultural fairs, where her work was judged, she almost always won first place. Moreover, her flower gardens were the envy of many people. Maria easily overcame challenges. She was a feminist born in a time when the feminist movement did not exist as we know it today. She challenged several traditional conventions which disturbed some people. She accompanied her husband on the farm, in the stable, and in the fields during seeding and crops.

 15. Célina Pierrek  35. Maria Thomas  41. Maria Thomas  47. Maria Thomas
Maria circa 1923 Maria circa 1939 Maria circa 1947 Maria circa 1952

In her forties, she decided to learn how to drive a car and it was she who was driving all the time, not Thomas. She drove her car until she was 92 years old. In her fifties, she began a new trade that of a woman-butcher. A trade in which even today, there are few women.

She was a butcher at the Laframboise store from 1954 to 1966 and then at the Bérubé grocery store from 1966 to 1975. She decided to retire in 1975 when she was almost 73 years old. The reason was that she could no longer raise and carry a beef quarter, from the refrigerator on to the butcher block. We must remeber that she was able to do this, at 71 years of age. Maria Fortin was a strong woman and she was very strong physically and mentally. There was scarcely any challenges that she could not overcome.

Maria also excelled in the kitchen! No one refused an invitation to her table. Since her death, I have not been able to find any garlic dill or beet pickles, jams, preserves, apple pie, donuts, or butter tarts that compare to my grandmother Maria’s.

 0  38j. Maria Thomas  54b. Maria Thomas  63c. Maria Thomaspp
Maria circa 1952 Maria circa 1955 Maria circa 1960 Maria circa 1965

Maria and Thomas made several trips to Canada and the United States. In her retirement, Maria accompanied by her sister Annette visited several European countries. Later, she visited Latin America and the Caribbean with different members of the family.

Her grandchildren called her “Mémère Marion”. Once, Maria told me that the greatest challenge of her life and her greatest sadness had been the death of her three children: Thomas son, Yolande and Huguette.

Maria and Thomas celebrated 60 years of marriage on September 8, 1980. At Thomas’s death they had been married for almost 62 years.

 68b. Maria Thomas  88c. Maria Thomas  110c. Maria Thomas  242b. Maria Thomas
Thomas and Maria 50 years marriage Thomas et Maria 55 years marriage Thomas et Maria 60 years marriage Thomas et Maria 62 years marriage

Thomas Marion died on May 6, 1982 and was buried in the St. Thomas Parish Cemetery in Warren.

Maria Fortin survived him for many years and she died on February 21, 1999 at the age of 96.

Maria had four daughters, Yolande, Réjeanne, Huguette and Gisèle. They had girls who have daughters and the lineage continues!​

MID_SAWAR2IMA11Eh 5m 229404_6585935498_3282_n 288b. Maria Thomas 292b. Maria Thomas
Maria’s butchery shop! Maria circa 1970  Maria circa 1995  Maria circa 1996
308a. Maria Thomas 115. Maria Thomas 246. Maria Thomas 296a. Maria Thomas
Contract: sale of the farm 60th anniversary invitation  Thomas Maria
 304a. Maria Thomas  302. Maria Thomas  307h. Maria Thomas  314. Maria Thomas
Big house at the farm Maria’s gardens New barn Last house

13-Huguette Marion

(1933-1995)

Huguette Marion, daughter of Maria Fortin and Thomas Marion was born on September 18 1933, in Warren, Ontario.

On February 19, 1955, she married Eugène Bérubé in Barville, Abitibi, Québec. Eugène Bérubé, son of Alexander Bérubé and Lucienda Fréchette, was born on September 19 1926.

Huguette and Eugène had five children:

Name Birth Marriage Death Spouses
Robert 29 june 1955 22 may 1982 Michele Barbara
Ginette 28 april 1958 16 may 1981 Larry Masaro
Francine 28 may 1959
Patrick 2 january 1967 1 august 1992 Ginette Guénette
Nathalie 24 december 1970 14 august 1999 Michael Kastelein

 

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 circa 1935  circa 1937  circa 1940 Her black sheep!

Huguette Marion had to walk about three kilometers to go to school because she lived on a farm. This story, she repeated it often when we did not want to go to school. She would tell us that she was a very good student and she boasted that she was always at the top of her class. She always took the first place! Moreover, she was very proud to say that it was she who had represented her village, at the regional French contest! At her parents’ farm, she helped her father, take care of the animals and her favorite pet was a black lamb. She said she preferred black lambs to white ones, because she had black hair and she was the darkest of the girls in her family.

 8. Huguette Marion 10b  8. Huguette Marion 10bc  8. Huguette Marion 11a  8. Huguette Marion 15cb
 circa 1941  circa 1941  circa 1941  circa 1942
8. Huguette Marion 16cc 8. Huguette Marion 18a 8. Huguette Marion 18ba  8. Huguette Marion 20bb
 circa 1941 Concours de français (French contest)  circa 1944  circa 1946

After graduating from Grade 11, she competed in the Carnival Queen pageant of the village and won. She tried again the following year and won the crown a second time. She felt women should have a career before marrying, something unusual for women in her area, in the early 1950s. She did not see a future in the village of Warren, Ontario and moved to Québec, in Abitibi, where she began working as a laboratory technician. She was living with her brother Henri and his family. It was very rare for a woman in 1953, to work as a bilingual laboratory technician, in a mine. There she met Eugène Bérubé. She always said he was very handsome and Eugène told us that it was love at first sight.

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 circa 1953  1955  1955  1955

Huguette and Eugène married on February 18, 1955. She wanted a marriage contract! I have a copy of it!

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1-1955, 2-1954, 3-1958 Eugène and Huguette loved dancing!  1957, 1956, 1956 1-1957- Whiteface mountain. One of my favorite photos 2-1956,  3-1962

Soon after, I was born then a year later, the family moved to Valleyfield and then to Ville-Lasalle because Eugène operated a crane in the construction of the St. Lawrence Seaway. In 1958, Ginette made her appearance. One year later, when Huguette was eight months pregnant with her third child, she decided to return to Ontario and move to the village where she was born and raised, the village of Warren. Eugène was working in Labrador and she was lonely without him in Montréal.

What is remarkable is that despite her condition, she decided to become a businesswoman. She bought a convenience store. She began her new career, accompanied by Ginette and me! Twenty-eight days later she gave birth to Francine. At that time, women stayed almost a week in the hospital. Two days in hospital sufficed for Huguette because she had to assume her commercial responsibilities! The hours of operation of the convenience store at that time were from six in the morning to midnight, seven days a week! We lived in the back of the store. There were three bedrooms, one for my parents, one for me and my sisters (three little kids sleeping in the same bed) and a room that was used as a warehouse for the store!​

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 1959 devant le “petit magasin”  1959 devant le “petit magasin”  1962: l’intérieur du dépanneur 1969: le magasin et la maison à droite

This corner store became successful. Eugène decided to leave his job, to work with Huguette. Because of my parents’ determination, hard work and business acumen, the business grew. That’s when they built another store, which was a grocery store and a butcher’s shop. The official opening of the new building was in 1966, and the business was located on the other side of the small lane. In 1967, a small new little one announced himself to the family and he was named Patrick.

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Over the next five years, the business had become even more successful. It was then that Eugène and Huguette decided to build a small shopping area in which there was a grocery store, a butcher’s shop, a Sears store, the Royal Bank and La Boutique Chez Huguette, a clothing store! Eugène operated the grocery store, while Huguette was in charge of her clothing store. The hours of operation had been changed. The shops were open six days a week from 9 am to 6 pm, except on Friday evening, closing was 9 pm.

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 1-1961-small store 2-1982 Boutique Chez Huguette  1-25 ans! 2-My parents and Rhéal Groulx, butcher, who was like a brother.  1-The Cups (Xmas gifts to customers!)  2- Never to young to learn Patrick!

At 38, Huguette gave birth to another little girl, called Nathalie. It was like having two families: the older children were in high school and the younger ones in kindergarten and at home. Huguette often said that the last two kept her young.

Huguette and Eugène encouraged their children to have a professional career by obtaining a diploma from a college or university. This has been accomplished by all the children and this is due to their support and encouragement.

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“La famille” circa 1979  circa 1990  25th anniversary of Miss Warren!

The years were very good to Huguette and Eugène. They built a cottage on Murray Lake and they traveled to different countries. Huguette was very proud of her granddaughters Stéphanie and Véronique, especially when they made a successful sale in the shop! Huguette loved to play cards and other similar games. She was so ambitious that she always had to win. The only time that Huguette really got angry was when she lost at cards. We were all cheaters when she lost.

For a long time Huguette thought that life was very good for her and she had many people to love. She also said that to obtain luck and success, you have to work hard.

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circa  1970 and 1978 circa  1977  circa 1985
7. Eugène Bérubé 165g Eh 15b Eh 21c
 1980  1985  1990

The last days of their lives were very difficult for Eugène and Huguette. A theft of money and merchandise in the store, discouraged them. A few years later, Eugène was suffering from cancer. Huguette and the children decided to take care of him, at home. It was a very difficult time for the family. Eugène died in his home in Warren, on January 20, 1992. He was only 65 years old. Later, Huguette became blind and had to undergo many eye operations in Toronto. Other challenges have arisen. Her house was condemned because of a flood and she had to place her 90-year-old mother in a nursing home because Huguette was sick.

In May 1994, Huguette celebrated 35 years of service to her clients!

On February 15, 1995, Huguette died of a heart attack at 61 years old. She had been working in the store the day before. She died a few days before her fortieth wedding anniversary. Many say she died of a broken heart.

The lineage of women continues because Huguette had three daughters, Ginette, Francine and Nathalie who represent the fourteenth generation, from mothers to daughters. Pascale Kastelein, daughter of Nathalie, is the fifteenth daughter, from mothers to daughters, of Françoise Méry’s line, who was born in 1621.

Eh 27h

The person who influenced me most, in my life, is my mother. One should not think of a traditional mother who was working at home. On the contrary, Huguette was by gesture a feminist, even if she would never have accepted to be called one. On the one hand, she was the mother who carried her five children until the age of one year. And she carried them spiritually long afterwards. I think of the courage, determination and ambition of my mother, who at 25, with two young children and being eight months pregnant, decided to buy a business.

She worked too hard, the hours were long and she rarely complained. She was my first teacher. When I was four, she decided to show me my prayers and count. She had understood that during adolescent crises, her children needed support. It was during one of my crises that she made me understand, by demonstrating to me, personal examples, that in life, one had to have courage and ambition. When we became adults, my mother quickly realized that her work was done, she was withdrawing from our lives and letting us fly on our own. She advised us if we asked her, but she did not interfere with our choices or our decisions. My mother had a personal belief in God. She prayed every day, but refused to participate in idolatrous ceremonies, as was common practice for some.

A few months before her death, she told me she had a good life, that she had loved our father and her children very much and was ready to leave. She did not want to die old and she did not want to die from cancer. The years before her death had been difficult. She who loved to read, had become blind, she who passionately loved our father was a widow, she who was sedentary had to leave her house ruined because of flood, she who had been in business, was fighting a slow economy, she who could have enjoyed life, was sick and took care of her elderly mother.

In short, she wanted to leave us with the least amount of problems and trouble. My mother died suddenly at the age of 61 years. Many thought that her death would have been a tragedy for me. It was sad, but she had prepared me for her departure, and I comforted myself with the fact that she no longer suffers. I think of her almost every day and sometimes I imagine scenarios in the conditional: “If she had lived, she would …” “If she had seen my grandchildren.” She died a few days before her wedding anniversary. I know she’s with people she loved!

Next week: The First “Coureurs de Bois”

Partie 4 : Les Mères voyageuses: Euphémie Moisan et sa fille Célina Lepage. Part 4: The Travelling Mothers.

5. Lepage Moisan

The English version follows the French one.

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Partie 1: Les migrantes

Françoise Méry (1621 – 1671) (Antoine Brassard)

Jeanne Brassard (1641 – 1709) (Jacques Hédouin-Laforge)

Partie 2: Les mères de la Nouvelle-France

Jeanne Andrée Hédouin (1670 – 1747) (Pierre Dorion)

Jeanne Dorion (1689 – 1749) (Jean Adrien Sédilot-Montreuil)

Marguerite Sédilot (Montreuil) (1717 – 1785) (Jean Thomelet)

Partie 3: Les Québécoises

Marie Louise Thomelet (1741 – 1774) (François Fourmois)

Marie Louise Fourmoy (1763 – 1846) (Joseph Poliquin)

Marie Poliquin (1780 – 1835) (Louis Augustin Racette)

Eulalie Racette (1816 – 1895) (Louis Moisan)

Partie 4:  Les voyageuses

Euphémie Moisan (1845 – 1929) (Israël Lepage)

Célina Lepage (1866 – 1951) (Pierre Fortin)

Partie 5: Les Franco-Ontariennes

Maria Fortin (1903 – 1999) (Thomas Marion)

Huguette Marion (1933 – 1995) (Eugène Bérubé)

Partie 4: Les mères voyageuses: Euphémie Moisan et sa fille Célina Lepage.

par Robert Bérubé

18. Lepage Moisan

10-Euphémie Moisan

(1845-1929)

Euphémie Moisan, fille d’Eulalie Racette et de Louis Moisan, est née le 31 août 1845, à Saint Jacques L’Achigan. Elle est baptisée le même jour.

Le 6 février 1866, elle épousa Israël Lepage, fils de Charles Lepage 3 et d’Éloise Venne à Saint Jacques L’Achigan. Israël est né le 27 août, 1846 à Saint Jacques L’Achigan.

16. Lepage Moisan

Euphémie Moisan et Israël Lepage sont parents des enfants suivants :

Nom Naissance Mariage Décès Conjoint(e)
Célina 12 déc. 1866 Saint-Jacques 5 mai 1889 Sainte Anne Sudbury 2 juillet 1951 Warren Pierre Fortin
Délia 1869 Saint-Jacques 18 avril 1898 Verner 12 mars 1948 Georges Bouchard
Louisia 1870 mars Saint-Jacques 24 avril 1900 Verner 14, 16 avril Warren François Turgeon
Parmena 12 nov. 1871 Saint-Jacques 27 Août 1890 Victoria Mine 26 mars 1954 David Gauthier
Ouivina (Olivina) 5,6 septembre 1873 Saint-Jacques 15 août 1896 Verner Jean-Baptiste Couturier
Delvina 28 mai 1876 Saint-Jacques 15 août 1888 Verner 1957 Verner Joseph Miron
Luména 3 mars 1878 Saint-Jacques 7 octobre 1899 Verner 1956 Verner Edmond Miron
Alexina 13 août 1885 Massachusetts 26 juin 1922 Verner 24 juin,1976 Verner Janvier Miron
Hormidas 25 nov 1888 Verner 14 juillet 1932 Cache Bay Rhéa Grandchamps

Le recensement de 1851, nous révèle qu’elle a cinq ans et qu’elle fréquente l’école. De plus, il précise qu’elle vit dans la paroisse de Saint-Alexis, comté de Leinster dans ce que l’on appelait à ce temps, le Canada-Est. Elle vit avec ses parents Eulalie et Louis ainsi que ses grands-parents paternels, Ignace Moisan et Élisabeth Bourg et une tante Élise Moisan. Ses soeurs et son frère, Élodie, Justine, Eulalie, Jean Louis et Joseph sont aussi présents.

Il y a quelques semaines, j’ai publié sur le blogue, une partie de la biographie d’Euphémie dans “1861: Lettre de Louis Moisan à son frère Thomas Moisan”.Voici le lien: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/01/19/1861-lettre-de-louis-moisan-a-son-frere-thomas-moisan-a-letter-and-picture-from-the-past/

Il y a quelque temps, j’avais écrit une histoire qui s’appelle “La Vieille Photo” qui parlait seulement de la photo de la famille de Louis Moisan et d’Eulalie Racette sur le site: http://welovewords.com/documents/la-vieille-photo)

Donc, je reproduis ci-dessous, une adaptation de ce que j’ai écrit ailleurs, au sujet de cette famille.

Vers 1877, Euphémie Moisan et Israël Lepage, accompagnés de leurs filles, avaient quitté Saint-Jacques comme plusieurs Québécois du temps et s’étaient aventurés au Massachusetts afin de survivre. Ils étaient des réfugiés économiques et la vie aux États-Unis pour cette famille n’était pas plus facile qu’elle ne l’avait été au Québec.

La famille Moisan-Lepage a vécu aux États-Unis pendant dix ans. Les conditions de vie étaient très difficiles et dans les usines, le travail encore plus dangereux. De plus, un des moulins avait brûlé et plusieurs personnes avaient péri. Le manque de sécurité financière et physique, l’isolement, la pression du clergé de rapatrier les exilés furent les raisons principales qui ont motivé leur retour au Canada. Une odyssée monumentale les attendait, car la famille retournait au Canada, mais non au Québec. Ils devenaient des pionniers d’une nouvelle colonie dans le nord de l’Ontario. Ils quittaient une ville américaine moderne, en pleine révolution industrielle, pour vivre dans un pays où il n’y avait que peu de populations. En quelque sorte, ils devenaient les premiers habitants dans un territoire immense et éloigné avec une profusion de lacs, peu de terres cultivables, des forêts immenses et des maringouins gros comme des rats. Tout était à découvrir. Tout était à construire. Un avenir se dressait.

Le recensement américain de 1880, me révéla que la famille Moisan-Lepage vivait à Chicopee Hampden dans l’État du Massachusetts. Israël (33 ans) et ses filles Célina (16 ans) et Délia (15 ans) travaillaient dans un ‘cotton mill’, une usine de tissage de coton. Les sœurs Louisia (11 ans), Parmélia (9 ans) et Wivina (Ouivina) (7 ans) fréquentaient l’école et les deux plus jeunes Malvina (4 ans) et Luména (2 ans) vivaient à la maison. Une dernière fille Alexina est née au Massachusetts après le recensement. Un fils est né et il est décédé peu de temps après sa naissance. Dans le document l’épouse d’Israël se prénomme «Molzer» (34 ans) et son rôle était de «keeping house» donc, elle était ménagère du foyer. Ce prénom m’était étranger et il me fascinait. Je ne voyais aucun lien phonétique entre Euphémie et Molzer. Ce n’est qu’en feuilletant davantage le document que j’ai constaté que presque toutes les épouses originaires du Canada français portaient le nom Molzer. Une mère en anglais est «mother». Certes, le recenseur comprenait mal l’accent francophone et toutes les «mothers» héritèrent du prénom Molzer. Notre bonne Euphémie Moisan s’était faite américaniser et fut transformée statistiquement en “Molzer Lepage”.

Un deuxième document trouvé fut un condensé d’histoire produit par la Société historique du Nouvel-Ontario intitulé «Verner et Lafontaine». On y raconte :

«Grand branle-bas dans la colonie. M.I. Lepage arrivait avec ses huit filles. Huit filles dans une paroisse de colons. Que de mariages en perspective…»

La chroniqueuse oublie de mentionner le fait que Monsieur I. Lepage et ses huit filles, étaient aussi accompagnés de son épouse et de leur mère Euphémie Moisan. Ayant vécu la transformation de son nom, la pauvre femme était maintenant reléguée à l’oubli. Tel est le sort de plusieurs de nos pionnières en terre Nord-Américaine. L’histoire est injuste envers nos mères! L’arrivée des Moisan-Lepage en territoire de colonisation, eut lieu en 1887. Personne n’a décrit la route précise et les défis encourus par cette famille lorsqu’ils ont quitté Chicopee Hamden, au Massachusetts pour se rendre à Verner, en Ontario. Je soupçonne que de Chicopee Hamden, ils se sont rendus à Montréal et ensuite ils sont montés dans un train sur la ligne ferroviaire transcanadienne jusqu’à North Bay, ensuite Meadowside. Ce qui est dit cependant c’est qu’ils sont arrivés durant la nuit et qu’il n’y avait ni hôtel, ni maison, ni famille qui les attendaient. Le train arrêta à une vingtaine de kilomètres de leur destination finale a un endroit aujourd’hui appelé Meadowside situé sur le lac Nipissing près de North Bay. La dernière partie de leur périple est presque incroyable. Les dix membres de la famille ont dû se transporter eux-mêmes, en utilisant deux vélocipèdes manuels sur les rails. (ce qui explique mon choix de photo comme frontispice). La rédactrice précise qu’un voisin «ne put leur offrir que le plancher de la cuisine ce que la famille Lepage accepta avec plaisir». Chaque fois que je relie ce passage je suis très ému. Les défis qu’ils et elles ont surmontés dénotent la dureté d’une vie de colonisation et d’une terre inhospitalière, mais aussi leur force de caractère et, surtout leur détermination de surmonter des obstacles en dehors de toutes mesures humaines.

En 1888, Euphémie Moisan donna naissance à un fils, Hormidas Lepage. Quelques années plus tard, les huit filles Lepage se sont trouvé des conjoints et à elles seules, sont les ancêtres d’une bonne partie de la population du Nouvel-Ontario. Hormidas aussi s’est touvé une conjointe!

Le village de Verner se situe dans le canton de Caldwell, dans le district de Nipissing presque à mi-chemin entre North Bay à l’est et Sudbury à l’ouest dans le nord de l’Ontario. Le rivière Veuve longe une grande partie du village et ensuite coule jusqu’au lac Nipissing. Cette communauté a toujours été une communauté à majorité francophone et catholique. Certaines personnes qui ont grandi à Verner n’ont jamais eu besoin d’apprendre l’anglais car la communauté était autonome et francophone.

Enfants d’Euphémie Moisan et Israël Lepage

11 2. Célina Pierre2  12 6. Célina Pierrell 13 25b. Lepage Moisan Luisia2
Célina (Pierre Fortin) Délia (Georges Bouchard) Louisia (François Turgeon)
14 44c. Lepage Moisan parména (2) 15 56c. Lepage Moisan ouivina8  16 58b. Lepage Moisan (2)
Parmena (David Gauthier) Ouivina (Jean-Baptiste Couturier) Delvina (Joseph Miron)
 17. 58b. Lepage Moisan luména 18 65c. Lepage Moisan2 19 71. Lepage Moisan9
Luména (Edmond Miron) Alexina (Janvier Miron) Hormidas (Rhéa Grandchamps)

Euphémie Moisan et Israël Lepage étaient propriétaires d’une ferme à quelques kilomètres à l’est du village. Israël avait construit une très belle maison. Si je ne me trompe pas cette maison a brulé au début des années 1970.

 

10. Lepage Moisan.jpg

Maison construite par Israël Lepage. Photo circa 1897.

Alexina et Hormidas ne sont pas inclus dans le recensement de 1881, au Massachusetts, car ils n’avaient pas encore vu le jour.

Les recensements de 1891, 1901, 1911 et 1921 de Caldwell-Nipissing, nous révèlent le suivant: en 1891, Célina et Parmena ne sont pas relevées car elles vivent ailleurs. Les deux étaient mariées. En 1901, il y a seulement Alexina et Hormidas à la maison. On précise qu’Israël est cultivateur. En 1911, Alexina et Hormidas sont encore à la maison, Israël est cultivateur et ses voisins sont, son gendre Pierre Fortin, et sa fille Célina Lepage et neuf enfants. En 1921, Alexina et Hormidas vivent encore avec leurs parents. Les certificats de naissance des enfants nous indiquent qu’Israël a été journalier, cultivateur, marchand et commerçant.

9. Lepage Moisan

Photo circa 1897. Israël Lepage, Alexina Lepage, Euphémie Moisan et Hormidas Lepage

Israël est décédé le 23 mai 1925, à Verner, d’urémie. Il avait été malade pendant cinq mois.

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Quatre générations: Euphémie, fille Turgeon, enfant, Louisia Lepage circa 1925.

Euphémie est décédée le 12 septembre 1929, et elle a été enterrée le 14, à Verner en Ontario. La cause de son décès était une hémorragie cérébrale. Le document dit que le médecin l’avait soigné les 10 et 20 août 1929.

21. Lepage Moisan

31. Célina Pierre3.jpeg

Circa 1940: Célina, Alexina, Parména, Délia, Delvina.

11-Célina Lepage

(1866-1951)

8. Célina Pierre

Célina Lepage, fille d’Euphémie Moisan et d’Israël Lepage, est née le 12 décembre 1866, à Saint Jacques L’Achigan au Québec.

Comme j’ai raconté dans le texte de sa mère, en 1878 sa famille et elle sont déménagées aux États-Unis.

11 2. Célina Pierre2

Célina: Massachussetts circa 1885

Ils sont revenus au Canada, vers 1888.

Le 5 mai 1889, elle épousa Pierre Fortin, fils de Pierre Fortin, père, et de Lydia Brillant (Boisbriant) à la paroisse Sainte-Anne des Pins à Sudbury en Ontario. Pierre Fortin fils, est né le 3 avril 1862 et il a été baptisé le 6 avril, à la paroisse Saint-Jérôme dans le comté de Matane. Le certificat de mariage indique que Pierre est un résident de Wahnapitae (Ontario) et Célina une résidente de Verner (Ontario).

 

10. Célina Pierre

Maria, Albert, Hermina, Omer, Alpha, milieu Annetta, Dorina, devant Alexina et parents et bébés Élias et Alcidas.

Pierre et Célina Lepage eurent les enfants suivants:

 

nom naissance baptême mariage décès sépulture conjoint(es)
Omer Fortin 9 mars 1890 Wahnapitae 29 avril 1912 Verner 28 jan 1927 Warren Antoinette Miron
Hermina Fortin 3,10 déc. 1892 Wahnapitae 29 avril 1912 Verner 23 nov 1971 ChiswickBonfield Arcidas Ouellette(Archie)
Albert Fortin 12, 24 jan 1894 Wahnapitae 17 sept 1917

Verner

15 mars 1975

Blind River

Léa Chartrand
Cléophas Fortin 28 fév.1897 Wahnapitae 3 mars s 4, 1897 Wahnapitae
Hormidas Fortin 28 fév. 1897 Wahnapitae —- 18 mars s 20 1897Wahnapitae
Alexina Fortin 5,16 jui. 1899 Warren 27 sept. 1915 Verner 6 sept. 1976 Sturgeon Falls Joseph Legault
Alpha Fortin 24, 26 av. 1901 Verner 4 avril 1921

Warren

15 déc. 1991Chelmsford Anna Simon
Maria Fortin 27, 28 jan. 1903 Verner 8 sept 1920 Warren (13, 18 sept. 1920) 21 février 1999 Sturgeon Falls Thomas Marion
Dorina Fortin 5,8 mai 1904 Verner M 1 : 12 sept.1927 Warren       M 2 le 28 avril 1946 Warren 20-30 juin 1982 Sudbury 1) Alexandre Bélanger

2) Donat Lapierre

Annetta Fortin 26, 29 jui. 1906 Verner 3 avril 1929 Warren 30 décembre 1977 Warren Robert Bole
Élias Fortin 10 oct. 1908 Verner 1975
Alcidas Fortin 10 oct. 1908 Verner 6 février 1910 Verner
Josepha Fortin 23 juin 1911 Verner 24 mai 1943 Notre-Dame de Lourdes 1973?

Hamilton

Aline Lachance Annette Paquette

 

 9.. Enfants Pierre Célina5  53. Enfants Pierre Célina8  66b. Enfants Pierre Célina
Omer (Antoinette Miron) Hermina (Arcidas Ouellette) Albert (Léa Chartrand)
127. Enfants Pierre Célina7  114. Enfants Pierre Célina7 12. Maria Thomas
Alexina (Joseph Legault) Alpha (Anna Simon) Maria (Thomas Marion)
 136. Enfants Pierre Célina9  141. Enfants Pierre Célina0  164. Enfants Pierre Célina
Dorina  (Alexandre Bélanger et Donat Lapierre) Annetta (Robert Bole) Élias Fortin
169. Enfants Pierre Célina
Josepha (Annette Paquette)

En vérifiant les recensements nous pouvons conclure que Pierre est arrivé à Wahnapitae, entre 1881 et 1889. En se fiant à l’historique de la colonisation de la région, Pierre serait venu s’établir vers la fin des années 1880. Sa mère s’était remariée avec Cyprien Gauthier et ils étaient propriétaires et gérants de l’Hôtel Grand à Wahnapitae. Pierre et Célina étaient des employés de l’hôtel. De son côté, Célina est venue s’établir à Wahnapitae, probablement en 1888. Elle travaillait comme servante à l’hôtel. Suite à leur mariage, ils ont continué à vivre à Wahnapitae.

Le recensement de 1891, précise que Pierre et Célina vivent dans ce qui est maintenant considéré comme Wahnapitae (Ontario). Leur résidence est à côté de l’hôtel. Ils sont parents de deux enfants : Omer et Hermina. Leurs cinq premiers enfants sont nés à Wahnapitae mais, ils ont été baptisés à la paroisse Sainte-Anne des Pins à Sudbury, car il n’y avait pas de paroisse catholique à Wahnapitae.

26. Célina Pierre

Selon le père Lionel Séguin dans son “Historique de la Paroisse de Saint-Charles” en Ontario, “Pierre Fortin arrive à Saint Charles en 1899, venant de Wahnapitae et il s’établit sur le lot 7 concession 1, de Dunnet”. Le canton (township) de Dunnet se trouve entre les villages de Saint Charles et de Warren. Une fille Alexina est née à Warren en 1899. En 1901, Pierre Fortin et Célina Lepage quittent cet endroit et ils déménagent à Verner.

Le recensement de 1901, précise que Pierre et Célina vivent à Warren. (cantons de Ratter et Dunnet) Ils sont parents de cinq enfants : Omer, Hermina, Albert, Alexina et Alpha.

Le recensement de 1911, précise que Pierre et Célina vivent dans ce qui est maintenant considéré comme Verner (canton de Caldwell) Ils sont parents de neuf enfants: Omer, Hermina, Albert, Alexina, Alpha, Maria, Dorina, Annetta et Élias. Il faut préciser qu’ils étaient voisins d’Euphémie Moisan et d’Israël Lepage vivant dans une maison construite sur la propriété des Lepage-Moisan.

La déclaration de mariage de leur fille Alexina détermine que la famille vit encore à Verner le 27 septembre, 1915. Le certificat de mariage de leur fils Albert précise que la famille vit à Warren, le 17 septembre 1917. De plus, le certificat de décès de Pierre énonce que la famille vivait sur la ferme à Warren depuis 12 ans. Ces trois documents nous prouvent que la famille est déménagée de Verner à Warren entre 1917 et 1918. À quelques reprises leurs filles Maria, ma grand-mère et sa soeur Dorina m’ont raconté les raisons des déménagements. Pierre Fortin était un grand buveur d’alcool et de plus, il aimait les paris. Perdant plus d’une fois, ses affaires louches avaient mené la famille dans la misère et la pauvreté Il avait parié une ferme et il l’avait perdu. Tante Dorina m’a dit que la famille était déménagée avec tout leur avoir sur une charrette, que les enfants suivaient à pied et ils ont marché près de 12 kilomètres pour se rendre à leur nouvelle demeure au sud de Warren, une ferme située sur ce qui est maintenant, appelé le chemin Sutcliffe. Dorina se souvenait que c’est elle qui accompagnait et s’occupait de la vache. Les enfants qui ont fait le déménagement étaient les plus jeunes de la famille: Alpha, Maria, Dorina, Annetta, Élias et Josepha.Le recensement de 1921, précise que Pierre et Célina et famille vivent à Warren dans le canton de Ratter et Dunnet. Les enfants qui vivent avec eux sont: Dorina, Annetta, Élias et Josepha. Les plus vieux sont mariés.

44. Célina Pierre

Célina a survécu au décès de trois bébés, Cléophas, Hormidas et Alcidas. Son fils aîné Omer est décédé à l’âge de 36 ans. C’est lui qui s’occupait de la ferme familiale.

Pierre est décédé le 12 mai 1930. Le certificat précise qu’il souffrait d’urémie depuis un mois. Il avait 68 ans.

Suite au décès de Pierre, Célina tenta avec ses fils plus jeunes, Élias et Josépha d’opérer la ferme mais ce fut sans succès car les fils n’étaient pas intéressés. Vers 1934, elle a vendu la ferme à sa fille Maria et son gendre Thomas Marion, mes grands-parents. Célina a vécu les restant de ses jours avec eux. Cependant, elle visitait assez régulièrement ses deux autres filles Dorina et Annetta qui vivaient dans le village de Warren.

14. Célina Pierre

Circa 1923: Euphémie Moisan, Célina Lepage, Maria Fortin et le petit garçon, Thomas Marion fils

Célina est décédée le 2 juillet 1951, à Warren, en Ontario. Le document dit qu’elle souffrait de paralysie.

Célina est mère de cinq filles: Hermina, Alexina, Maria, Dorina, Annetta. Ces cinq femmes ont laissé une très grande descendance dans le Nord de l’Ontario.

Célina peut être considérée comme la deuxième Franco-Ontarienne de cette famille. Euphémie Moisan, sa mère était la première.

Ma mère, Huguette Marion aimait beaucoup sa grand-mère Célina.

 

35b. Célina Pierre

Célina Lepage circa 1950

 

La semaine prochaine: Les Franco-Ontariennes, Maria Fortin et sa fille Huguette Marion.

5. Lepage Moisan

I have chosen this picture for two reasons, the first being that the sidecars were the means of transportation that the Moisan Lepage family used in the final segment of their journey and the second was that there were hardly any women in the community, therefore these men seem to be waiting for the eight Moisan-Lepage girls to arrive in the colony!

Part 4: The Travelling Mothers: Euphémie Moisan and her daughter Célina Lepage.

by Robert Bérubé

A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.
For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at       https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

Part 1: The Migrant Mothers

Françoise Méry (1621 – 1671) (Antoine Brassard)

Jeanne Brassard (1641 – 1709) (Jacques Hédouin-Laforge)

Part 2: The Mothers of Nouvelle-France

Jeanne Andrée Hédouin (1670 – 1747) (Pierre Dorion)

Jeanne Dorion (1689 – 1749) (Jean Adrien Sédilot-Montreuil)

Marguerite Sédilot (Montreuil) (1717 – 1785) (Jean Thomelet)

Part 3: The Québécoises Mothers

Marie Louise Thomelet (1741 – 1774) (François Fourmois)

Marie Louise Fourmoy (1763 – 1846) (Joseph Poliquin)

Marie Poliquin (1780 – 1835) (Louis Augustin Racette)

Eulalie Racette (1816 – 1895) (Louis Moisan)

Part 4:  The Travelling Mothers

Euphémie Moisan (1845 – 1929) (Israël Lepage)

Célina Lepage (1866 – 1951) (Pierre Fortin)

Part 5: The Franco-Ontarian Mothers

Maria Fortin (1903 – 1999) (Thomas Marion)

Huguette Marion (1933 – 1995) (Eugène Bérubé)

 

The Traveling Mothers: Euphémie Moisan and her daughter Célina Lepage.

10-Euphémie Moisan

(1845-1929)

18. Lepage Moisan

Euphémie Moisan, daughter of Eulalie Racette and Louis Moisan, was born on August 31, 1845, in Saint Jacques L’Achigan, Québec. She was baptized the same day.

On February 6, 1866, she married Israël Lepage, son of Charles Lepage 3 and Éloise Venne in Saint Jacques L’Achigan. Israël was born on August 27, 1846 also in Saint Jacques L’Achigan.

16. Lepage Moisan

Euphémie Moisan and Israël Lepage are parents of the following children:

Name Birth Marriage Death burial Spouse
Célina Lepage 12 dec. 1866 Saint Jacques 5 may 1889 Sainte Anne Sudbury 2 july 1951 Warren Pierre Fortin
Délia 1869 Saint Jacques 18 april 1898 Verner 12 mar. 1948 Sudbury Georges Bouchard
Louisia March 1870 Saint Jacques 24 april 1900 Verner 14, 16 april??? François Turgeon
Parmena 12 nov. 1871 Saint Jacques 27 aug. 1890 Victoria Mine 26 march, 1954 David Gauthier
Ouivina (Olivina) 5, 6 sept. 1873 Saint Jacques 15 aug. 1896 Verner Jean-Baptiste Couturier
Delvina Champlain 28 may 1876 Saint Jacques 15 aug. 1888 Verner 1957 Joseph Miron
Luména 3 march 1878 Saint Jacques 7 octobre 1899 Verner 1956 Edmond Miron
Alexina 13 aug. 1885 Massachusetts 26 juin 1922 Verner 24 june 1976 Verner Janvier Miron
Hormidas 25 nov 1888 Verner 14 juillet 1932 Cache Bay  Verne Rhéa Grandchamps

The census of 1851 reveals that Euphémie is five years old and attends school. In addition, it says that she lives in the parish of Saint Alexis, Leinster County in what was then known as Canada East. She lives with her parents Eulalie Racette and Louis Moisan and her paternal grandparents, Ignace Moisan and Élisabeth Bourg and her aunt Élise Moisan. Her sisters and her brothers, Élodie, Justine, Eulalie, Jean Louis and Joseph are also present.

A few weeks ago, I published on the blog, part of a biography of Euphémie in “1861: Letter of Louis Moisan to his Brother Thomas Moisan”. Here is the link: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/01/19/1861-lettre-de-louis-moisan-a-son-frere-thomas-moisan-a-letter-and-picture-from-the-past/

Some time ago, I wrote a story called “La Vieille Photo” (The old photo) which only spoke of the Louis Moisan and Eulalie Racette family photo, that can be read on this site: http://welovewords.com/documents/la-vieille-photo)

I reproduce below, an adaptation of what I wrote in the story, about this family.

Around 1877, Euphémie and Israël, accompanied by their daughters, had left Saint Jacques like many Québécois of the time and had ventured to Massachusetts in order to better their lives. They were economic refugees and life in the United States for this family was no easier than it had been in Québec.

The Moisan-Lepage family lived in the United States for ten years. The living conditions were very difficult and in the factories, the work even more dangerous. In addition, one of the mills had burned down and several people had perished. The lack of financial and physical security, isolation, and pressure from the clergy to repatriate the exiles were the main reasons for their return to Canada.

A monumental odyssey awaited them, as the family returned to Canada, but not to Québec. They became pioneers of a new settlement in a new colony in Northern Ontario. They were leaving a modern American city, during the industrial revolution, to live in a country and area where there were few people. In a way, they became the first French speaking inhabitants, in an immense and distant territory known for its profusion of lakes, little cultivable land, immense forests and mosquitos as big as rats. Everything was to be discovered. Everything had to be built. Here was their future.

The American census of 1880 revealed to me, that the Moisan-Lepage family lived in Chicopee Hampden, in the state of Massachusetts. Israël (33 years old) and his daughters Célina (16 years old) and Délia (15years old ) were working in a cotton mill, a cotton weaving plant. The daughters Louisia (11 years old), Parmélia (9 years old) and Wivina (Ouivina) (7 years old) attended school and the two youngest Malvina (4 years old) and Lumena (2 years old) lived at home. One last daughter Alexina was born in Massachusetts after the census. A son was also born and died shortly after his birth. In the document the wife of Israël is called “Molzer” (34 years old) and her role was “keeping house” so she was a housewife. That name was foreign to me and it fascinated me. I did not see any phonetic link between Euphémie and Molzer. It was only by flipping through the document, that I noticed that almost all the wives from French Canada bore the name Molzer. A mother in English is “mother”. Of course, the enumerator did not understand the French accent and all the mothers inherited the first name Molzer. Our good Euphémie Moisan had been Americanized and was statistically transformed into “Molzer Lepage”.

A second document, that I found, was a summary of the history produced by the Nouvel Ontario (New Ontario) Historical Society entitled “Verner and Lafontaine.” It says:

“Great upheaval in the colony. Monsieur Israël Lepage arrived with his eight daughters. Eight girls in a parish of settlers. So many marriages should be in perspective… »

The chronicler forgets to mention the fact that Monsieur Israël. Lepage and his eight daughters were also accompanied by his wife and mother of the girls, Euphémie Moisan. Having lived the transformation of her name, the poor woman was now relegated to oblivion. Such is the fate of many of our woman pioneers on North American soil. History is unjust to our mothers! The arrival of the Moisan-Lepage in colonization territory took place in 1887. No one described the precise route and challenges faced by this family when they left Chicopee Hamden, Massachusetts to travel to Verner, Ontario. I suspect that from Chicopee Hamden they traveled to Montréal by train and then boarded another train on the Trans Canada Railway to North Bay, then Meadowside. Meadowside was the post where the train stopped and it was a barren place and the Trans Canada Railway was still under construction.

What is said however is that they arrived during the night and that there was no hotel, no house or family waiting for them. The train had stopped about 20 kilometers from their final destination at a place now called Meadowside located on Lake Nipissing near North Bay. The last part of their journey is almost incredible. The ten members of the family had to transport themselves, using two manual velocipedes on the rails. (Which explains my choice of photo as frontispiece). The writer states that a neighbor “could only offer them the floor of the kitchen to sleep on and that the Lepage family accepted this invitation with pleasure”. Every time I read this passage I am very moved. The challenges they overcame denote the harshness of a life of colonization and in an inhospitable land, but also denotes their strength of character and above all their determination to overcome obstacles testing human measures.

In 1888, Euphémie Moisan gave birth to a son, Hormidas Lepage. A few years later, the eight Lepage daughters found spouses and, by themselves, are the ancestors of much of Northern Ontario’s population. Hormidas also found a spouse!

The village of Verner is located in the Township of Caldwell in the District of Nipissing, almost halfway between North Bay, to the east and Sudbury to the west in northern Ontario. The Veuve River runs along a large part of the village and then flows to Lake Nipissing. This community has always been Francophone and Catholic community where French people are the majority. Some people who grew up in Verner never needed to learn English because the community was autonomous and francophone.

Euphémie Moisan and Israël Lepage’s children:

11 2. Célina Pierre2  12 6. Célina Pierrell 13 25b. Lepage Moisan Luisia2
Célina (Pierre Fortin) Délia (Georges Bouchard) Louisia (François Turgeon)
14 44c. Lepage Moisan parména (2) 15 56c. Lepage Moisan ouivina8  16 58b. Lepage Moisan (2)
Parmena (David Gauthier) Ouivina (Jean-Baptiste Couturier) Delvina (Joseph Miron)
 17. 58b. Lepage Moisan luména 18 65c. Lepage Moisan2 19 71. Lepage Moisan9
Luména (Edmond Miron) Alexina (Janvier Miron) Hormidas (Rhéa Grandchamps)

Euphémie Moisan and Israël Lepage owned a farm a few kilometers east of the village. Israel had built a very beautiful house. If I am not mistaken, this house burned in the early 1970s.

10. Lepage Moisan

House built by Israël Lepage. Photo circa 1897.

Alexina and Hormidas are not included in the 1881 census in Massachusetts, as they had not yet seen the light of day.

9. Lepage Moisan

Circa 1897. Israël Lepage, Alexina Lepage, Euphémie Moisan and Hormidas Lepage.

The censuses of Caldwell-Nipissing in 1891, 1901, 1911 and 1921 reveal the following: in 1891, Célina and Parmena are not identified because they live elsewhere. Both were married. In 1901, there is only Alexina and Hormidas at home. It is stated that Israël is a farmer. In 1911, Alexina and Hormidas are still at home, Israël is a farmer and his neighbors are his daughter Célina Lepage, his son-in-law Pierre Fortin, and nine children. In 1921, Alexina and Hormidas still live with their parents. The birth certificates of his children tell us that Israël was at different times a day laborer, a farmer, a merchant and a trader.

21. Lepage Moisan

Israël died on May 23, 1925, in Verner, of uremia. He had been sick for five months.

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Euphémie Moisan, daughter Turgeon, child of daughter, Louisia Lepage

Euphémie died on September 12, 1929 and was buried on the 14, in Verner, Ontario. She had had a cerebral hemorrhage and had been attended by the doctor on August 10 and 20 of the same year.

31. Célina Pierre3

Circa 1940: Célina, Alexina, Parména, Délia, Delvina

 

11-Célina Lepage

(1866-1951)

 

 8. Célina Pierre

Célina Lepage, daughter of Euphémie Moisan and Israël Lepage, was born on December 12, 1866, in Saint Jacques L’Achigan, Québec.

As recounted in her mother, Euphémie Moisan’s text above, in 1878, her family and she moved to the United States. They returned to Canada about 1888 and established themselves in Northern Ontario.

 

11 2. Célina Pierre2

Célina Lepage circa 1885

 

On May 5, 1889, she married Pierre Fortin, son of Pierre Fortin, father, and Lydia Brillant (Boisbriant) at Sainte-Anne des Pins parish, in Sudbury, Ontario. Pierre Fortin, son, was born April 3, 1862 and was baptized on April 6, in the parish of Saint Jérome in the county of Matane. The marriage certificate indicates that Pierre is a resident of Wahnapitae, Ontario and Célina a resident of Verner, Ontario.

Maria, Albert, Hermina, Omer, Alpha, milieu Annetta, Dorina, devant Alexina et parents et bébés Élias et Alcidas.

10. Célina Pierre

Maria, Albert, Hermina, Omer, Alpha, milieu Annetta, Dorina, devant Alexina et parents et bébés Élias et Alcidas

 

Pierre and Célina Lepage had the following children:

Name Birth, baptism Marriage Death burial Spouse
Omer Fortin 9 march 1890 Wahnapitae 29 april 1912 Verner 28 jan 1927 Warren Antoinette Miron
Hermina Fortin 3,10 dec. 1892 Wahnapitae 29 april 1912 Verner 23 nov 1971 Chiswick Bonfield Arcidas Ouellette(Archie)
Albert Fortin 12, 24 jan 1894 Wahnapitae 17 sept. 1917 Verner 15 march 1975

Blind River

Léa Chartrand
Cléophas Fortin 28 feb.1897 Wahnapitae 3 march 4, 1897 Wahnapitae
Hormidas Fortin 28 feb. 1897 Wahnapitae 18 march 20 Wahnapitae
Alexina Fortin 5, 16 june 1899 Warren 27 sept. 1915   Verner 6 sept. 1976 Sturgeon Falls Joseph Legault
Alpha Fortin 24, 26 april 1901 Verner 4 april 1921 Warren 15 dec. 1991  Chelmsford Anna Simon
Maria Fortin 27, 28 jan. 1903 Verner 8 sept 1920 Warren (13,18) 21 feb.  1999 Sturgeon Falls Thomas Marion
Dorina Fortin 5,8 mai 1904 Verner 1 : 12 sept. 1927 Warren            2: 28 apr.1946 Warren 20-30 june 1982 Sudbury Alexandre Bélanger     Donat Lapierre
Annetta Fortin 26, 29 jul. 1906 Verner 3 april 1929 Warren 30 déc.1977 Warren Robert Bole
Élias Fortin 10 oct. 1908 Verner 1975?
Alcidas Fortin 10 oct. 1908 Verner 6 feb. 191 Verner
Josepha Fortin 23 june 1911 Verner 17 juin 1935 Warren           24 mai 1943 1973? Hamilton Aline Lachance Annette Paquette

Children of Pierre and Célina:

 9.. Enfants Pierre Célina5  53. Enfants Pierre Célina8  66b. Enfants Pierre Célina
Omer (Antoinette Miron) Hermina (Arcidas Ouellette) Albert (Léa Chartrand)
127. Enfants Pierre Célina7  114. Enfants Pierre Célina7 12. Maria Thomas
Alexina (Joseph Legault) Alpha (Anna Simon) Maria (Thomas Marion)
 136. Enfants Pierre Célina9  141. Enfants Pierre Célina0  164. Enfants Pierre Célina
Dorina  (Alexandre Bélanger et Donat Lapierre) Annetta (Robert Bole) Élias Fortin
169. Enfants Pierre Célina
Josepha (Annette Paquette)

In verifying the censuses, we can conclude that Pierre arrived in Wahnapitae between 1881 and 1889. Based on the history of the colonization of the region, Pierre came to settle in the late 1880s. His mother was remarried with Cyprien Gauthier and they were the owners and managers of the Grand Hotel in Wahnapitae. Pierre and Célina were employees of the hotel. Célina, for her part, came to live in Wahnapitae, probably in 1888. She worked as a maid at the hotel. Following their marriage, they continued to live in Wahnapitae.

The census of 1891, states that Pierre and Célina live in what is now considered Wahnapitae, Ontario. Their residence is next to the hotel. They are the parents of two children: Omer and Hermina. Their first five children were born in Wahnapitae but they were baptized in Sudbury at Sainte Anne des Pins parish, as there was no Catholic parish in Wahnapitae.

 

26. Célina Pierre

Pierre Fortin and Célina Lepage

 

According to Father Lionel Séguin in his “History of the Parish of Saint-Charles” in Ontario, Pierre Fortin arrived in Saint Charles in 1899, coming from Wahnapitae and settled on lot 7 Concession 1, Dunnet Township. Dunnet is between the villages of Saint Charles and Warren. A daughter Alexina was born in Warren 1899. In 1901, Pierre Fortin and Célina Lepage left this place and they moved to Verner.

The census of 1901, specifies that Pierre and Célina live in Warren. (Ratter and Dunnet Townships) They are the parents of five children: Omer, Hermina, Albert, Alexina and Alpha. Since Alpha was born in Verner, we can assume that they moved a couple of times from Warren to Verner and vice-versa.

The 1911 census states that Pierre and Célina live in what is now considered Verner (Caldwell Township). They are the parents of nine children: Omer, Hermina, Albert, Alexina, Alpha, Maria, Dorina, Annetta and Elias. It should be noted that they were neighbors of Euphémie Moisan and Israël Lepage living in a house built on the Lepage-Moisan property.

The declaration of the marriage of their daughter Alexina determines that the family still lives in Verner, on September 27, 1915. The marriage certificate of their son Albert specifies that the family lives in Warren on September 17, 1917. In addition, Pierre’s death certificate stated that the family had lived on the farm in Warren for 12 years. These three documents prove that the family moved from Verner to Warren between 1917 and 1918. On several occasions their daughters Maria, my grandmother and her sister Dorina told me the reasons for the move. Pierre Fortin drank alcohol a lot and moreover, he liked betting. Losing more than once, this shady business had led the family into misery and poverty. Once he had bet the family farm and he had lost it.

44. Célina Pierre

Great Aunt Dorina told me that the family had moved with all their belongings on a farmer’s wagon, that the children followed on foot and they walked about 12 kilometers to their new home south of Warren, a farmhouse on that which is now called Sutcliffe Road. Dorina remembered that she was the one who accompanied and cared for the cow. The children who made the move were the youngest of the family: Alpha, Maria, Dorina, Annetta, Elias and Josepha.

The census of 1921, specifies that Pierre and Célina and family live in Warren in the township of Ratter and Dunnet. The children who live with them are: Dorina, Annetta, Elias and Josepha. The older ones are married.

Célina survived the death of three babies Cléophas, Hormidas and Alcidas. Her eldest son Omer died at the age of 36. He was in charge of the family farm.

Pierre died on May 12, 1930. The certificate states that he had been suffering from uremia for a month. He was 68 years old.

 

14. Célina Pierre

Eupémie Moisan, Célina Lepage, Maria Fortin. Child: Thomas Marion jr.

After Pierre’s death, Célina tried with her younger sons, Elias and Josépha, to operate the farm, but this was unsuccessful because the sons were not interested. The farm should have gone to the oldest son Omer but he had died. Around 1934, Célina sold the farm to her daughter Maria and her son-in-law, Thomas Marion, my grandparents. Celina lived the rest of her life with them. However, she regularly visited her two other daughters, Dorina and Annetta, who lived in the village of Warren.

Célina died on July 2, 1951 in Warren, Ontario. The document says she suffered from paralysis.

Célina is the mother of five daughters: Hermina, Alexina, Maria, Dorina, Annetta. These five sisters have left a very high progeny in Northern Ontario, which makes Célina the ancestor of Fortin’s, Ouellette’s, Legault’s, Marion’s, Bélanger’s, and Bole’s that live in Northern Ontario.

Célina should be considered the second Franco-Ontarian mother of this family since she lived in Ontario for more than 63 years. The first is Euphémie Moisan!

My mother Huguette Marion was very fond of her grandmother Célina.

 

35b. Célina Pierre

Célina Lepage circa 1950

 

Next Week: The Franco-Ontarian Mothers, Maria Fortin and her daughter Huguette Marion.