La famille David et le village de Sleepy Hollow. The David family and Sleepy Hollow!

 

Ichabod Crane, Respectfully Dedicated to Washington Irving. William J. Wilgus (1819–53), artist Chromolithograph, c. 1856

Ichabod Crane, Respectfully Dedicated to Washington Irving. William J. Wilgus (1819–53), artist Chromolithograph, c. 1856

 

The English version follows the French one.

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La famille David et le village de Sleepy Hollow.

par Robert Bérubé

D’ici quelques jours, plusieurs jeunes et moins jeunes vont célébrer la Halloween. Cela me rappelle des souvenirs de jeunesse à l’école de mon petit village, certaines “bonnes soeurs” nous disaient que nous ne devions pas nous costumer car cette fête était païenne et protestante! C’était un combat perdu car tout de suite après l’école, notre plaisir c’était de se déguiser en fabriquant nos propres costumes! Nous étions des fantômes, des sorciers, des sorcières, des clowns, des gitanes, des cowboys, des Indiens, des Chinois et des Japonaises! Les costumes Disney ainsi que ceux de “Super-Héros” n’existaient pas! Bien entendu certains de nos costumes d’antan sont justement découragés aujourd’hui!

Une fois costumés et accompagnés de nos amis, nous parcourions le village en faisant du porte-à-porte. Certaines maisons étaient ciblées car les grands-mères nous gâtaient avec des friandises faites à la maison. À ce jour, l’eau me vient encore à la bouche lorsque je me remémore le très bon sucre à la crème préparé par madame Groulx! Même nos amis anglophones et protestants, appréciaient la valeur des sucreries de madame Groulx et de ma grand-mère. Pour nous, la Halloween c’était la veille de la Toussaint et il n’y avait ni légendes, ni histoires faisant partie du répertoire littéraire francophone concernant la Halloween, pour nous épeurer! Face à cette pénurie, nous écoutions les histoires de nos amis anglophones qui nous racontaient entre autres, la “Légende de Sleepy Hollow”.

 

La Toussaint, Émile Friant (1888).

La Toussaint, Émile Friant (1888)

 

Le lendemain, de retour à l’école française et catholique, les bonnes soeurs, nous attendaient, nous les petits pécheurs de la veille! C’était avant les changements du Concile du Vatican II et le jour de la Toussaint était célébré à l’église et c’était une journée noire et morbide car on célébrait aussi le jour des morts en même temps!

Imaginer mon plaisir lorsque j’ai découvert que certains de mes ancêtres qui étaient des Protestants et des Huguenots avaient vécu à Tarrytown en Nouvelle-Angleterre et que certains de leurs descendants étaient enterrés dans le cimetière de Sleepy Hollow! Je savais qu’un jour je parlerais de la vie de ces ancêtres!

Cependant, avant de parler de cette famille, il faut bien que je vous parle un peu de Sleepy Hollow.

Sleepy Hollow est un village dans la ville de Mount Pleasant, dans le comté de Westchester, de l’État de New York. Connu à l’origine sous le nom de North Tarrytown, le village est situé sur la rive est de la rivière Hudson, à environ 48 km au nord de la ville de New York. Le village est connu par beaucoup à cause de «la légende de Sleepy Hollow», une histoire courte au sujet de son spectre infâme, le cavalier sans tête! Ce texte a été écrit par Washington Irving, qui a vécu à Tarrytown et est enterré au cimetière de Sleepy Hollow. En raison de cette histoire, ainsi que des racines du village dans l’histoire et le folklore américain, Sleepy Hollow est considéré par certains comme l’un des «endroits les plus hantés dans le monde.

“The Legend of Sleepy Hollow” a été publiée en 1820. Elle est parmi les premiers exemples de fiction américaine avec une popularité durable, en particulier pendant l’Halloween à cause d’un personnage connu comme le “Cavalier sans tête”.

 

F.O.C. Darley -Le Magasin Pittoresque

F.O.C. Darley -Le Magasin Pittoresque

 

L’histoire se déroule en 1790 dans la campagne autour de la colonie hollandaise de Tarry Town, dans un vallon isolé appelé Sleepy Hollow. Ce village est célèbre pour ses fantômes et l’atmosphère envoûtante qui imprègne l’imagination de ses habitants et visiteurs. Certains citoyens disent que cette ville a été ensorcelée au début de la colonisation hollandaise. D’autres disent qu’un vieux chef amérindien, le sorcier de sa tribu, y tenait ses pow-wow avant que le pays ne soit découvert par maître Hendrick Hudson. Le plus infâme spectre du Hollow est le Cavalier sans Tête! On dit qu’il était le fantôme d’un soldat Hessian qui avait la tête abattue par un boulet de canon, pendant “une bataille sans nom” de la guerre d’Indépendance Américaine, et il “monte à la scène de bataille dans la quête nocturne de sa tête”.

Du repos apathique de l’endroit, et le caractère particulier de ses habitants, qui sont des descendants des colons néerlandais originaux, cette vallée séquestrée pendant longtemps sous le nom de Sleepy Hollow … Une influence somnolente, rêveuse qui semble prendre la terre, et de pénétrer l’atmosphère même.

– Washington Irving, “La Légende de Sleepy Hollow”

La légende raconte l’histoire d’Ichabod Crane, un maître d’école extrêmement superstitieux du Connecticut, qui rivalise avec Abraham «Brom Bones» Van Brunt, le tapin de la ville, pour la main de Katrina Van Tassel. Après avoir échoué à sécuriser la main de Katrina, Ichabod rentre à la maison et rencontre un cavalier masqué à une intersection dans un marécage menaçant. Déconcerté par la taille et le silence inquiétants de son compagnon de voyage, le professeur est horrifié de découvrir que la tête de son compagnon n’est pas sur ses épaules, mais sur sa selle …

Vous pouvez trouver la conclusion de l’histoire à: http://www.eastoftheweb.com/short-stories/UBooks/LegSle.shtml

Tarrytown, à l’origine connue sous le nom de Phillips Burgh, a été colonisé à la fin des années 1600, principalement par des colons néerlandais de New Amsterdam (New York). La première colonie hollandaise fut perdue pour les Anglais lors de la seconde guerre anglo-néerlandaise qui se termina en 1667 et le territoire néerlandais fut définitivement cédé à l’Angleterre après la Troisième guerre anglo-néerlandaise qui se termina en 1674.

Un groupe de colons n’était pas Néerlandais mais français de la Novelle-France. Il s’agit de la famille David-Armand qui s’était installé à New York. Quand les enfants ont atteint l’âge adulte, ils ont migré vers le nord pour devenir fermiers à Phillips Burgh et ils sont devenus membres de l’Église réformée de Sleepy Hollow.

 

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Croix Huguenote

 

Voici l’histoire de la famille David!

Guillaume David est né probablement vers 1636 en France. Nous ne connaissons pas sa date de naissance, ni son lieu d’origine. Nous savons cependant qu’il est le frère de Claude David, époux de Suzanne Denoyon.

Nous assumons que vers 1656, il épousa Marie Armand (Herman). Malheureusement, nous ne connaissons pas les noms de ses parents, ni son lieu d’origine. Certains avancent qu’elle serait née en France, d’autres en Nouvelle-Angleterre ou un pays autre que la France.

On dit que Guillaume David se trouve à Trois-Rivières dès 1656. Si tel est le cas, il se peut qu’il a épousé Marie Armand avant son arrivée en Nouvelle-France. Nous n’avons pas trouvé un certificat de mariage ni en France, ni en Nouvelle-France, ni en Nouvelle-Anglettere. Il faut noter que son frère Claude est à Trois-Rivières en 1646! Si Guillaume avait accompagné son frère ceci voudrait dire qu’il a épousé Marie Armand (Herman) en Nouvelle-France. Cependant, il n’y a aucune mention de Guillaume David, ni de Marie Armand en Nouvelle-France avant le 23 octobre 1657! Date du baptême de leur fils Jacques David à Trois-Rivières. Marcel Trudel dans son “Catalogue des Immigrants” dit que Marie est arrivée enceinte de Jacques avec son époux Guillaume David. Il n’y a aucune preuve documentée de ceci!

La même année, le 29 décembre 1657, avec son frère et Barthélémy Bertaud , il est poursuivi, pour coups et blessures à l’endroit de Pierre Couc, un autre de mes ancêtres! Voir Pierre Couc et son épouse Marie Mite8ameg8k8 à: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/04/13/1632-marie-mite8ameg8k8-et-ses-enfants-marie-mite8ameg8k8-and-her-children/
Voici les enfants de Guillaume David et de Marie Armand:

Nom Naissance Mariage Décès Conjoint(e)
Jacques 23 octobre 1657 Trois-Rivières 11 octobre 1690 Boucherville 29 octobre 1708 Boucherville Catherine Lussier
Anne 29 novembre 1659 Québec 21 décembre 1659 Québec
Marguerite 12 avril 1661 Québec 8 décembre 1674

Québec

1707 Pierre Montarras Marmande (Montrose)(Richard Reyster)
Marie Anne 15 décembre 1663 Québec M annulé 14 janvier 1675 Pierre Girardeau
Madeleine 15 février 1666 Québec Avant le 31 décembre 1684 New York

8 novembre 1711 Montréal

3 février 1715 Montréal Jacques Lepage

Jean Poussart Bonapetit

Charles (Carel) 1672 10 avril 1706 Dutch Church Tarrytown 1750 Antje Lent
David 1675 1702 Brooklyn New York Jannitje Springsteen
Angélique 8 mars 1678 Sorel 10 octobre 1708 Dutch Church Tarrytown New York Paul Rutan

Le PRDH ne reconnaît pas Charles (Carel) époux de Antje Lent, ni David époux de Jannije Springsteen! D’autres sites ajoutent Pierre, René, Ursula, Mathys, Angelica (Engeltje) et Daniel. Je ne peux ajouter ces six noms d’enfants car je n’ai trouvé aucune preuve.

Le 8 mai 1658, à Trois-Rivières, Marie Armand “demande à être excusée de donner un témoignage verbal car elle a de la difficulté à parler français’.”

Guillaume David et Marie Armand quittent la région de Trois-Rivières pour Québec ils sont confirmés, le10 aout 1659.

Le 12 janvier 1664, Nicolas Juchereau à qui Guillaume doit 300 livres, le fait comparaitre au Conseil souverain. Juchereau exige qu’il travaille pour lui afin de remettre cet argent. Guillaume se plaint qu’il ne peut pas faire subsister sa famille. Il est condamné à travailler pour Juchereau.

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Les noms des David-Armand ne paraissent pas dans les recensements de 1666 et 1667.

Le 5 septembre 1667, le seigneur Jean-Francois Bourdon lui concède une terre dans sa seigneurie. Guillaume emprunte de l’argent au sieur Denis-Joseph Ruette Dauteuil afin de s’établir sur sa terre.

Le 2 juillet 1667, il loue à René Branche, pour trois mois, quatre boeufs et leur harnais, une charrette, un tombereau et un cabriolet. Il en obtient 90 livres.

Le 5 août 1668, il doit 212 livres et 12 sols au sieur Ruette. Il l’a remboursé en travail et en lui donnant deux peaux d’orignal et de la viande d’orignal. Il vend ses deux terres à Dombourg pour 200 livres, le 22 septembre au sieur Ruette.

Il quitte ensuite la région de Québec pour aller vivre dans la seigneurie d’Autray. Le 19 octobre 1668, en compagnie de Jean de Lalonde et de Jacob l’Heureux, ils s’ engagent à défricher plusieurs arpents de terre pour Anne Gasnier, afin de rembourser des dettes. Le 15 janvier 1671, elle proteste officiellement devant le notaire Becquet parce ce qu”ils n’ont pas réalisé le travail.

En 1674, la famille David-Armand habite dans la région de Sorel.

Le 25 juin 1676, Guillaume doit 122 livres et 10 sols à Jacques Babie.

Guillaume David et Marie Armand passent en Nouvelle-Angleterre vers 1678, avec leurs enfants Marguerite, Madeleine, Marie Angélique, Charles, David et possiblement Marie Anne si elle n’était pas décédée avant leur départ. Il semblerait que Marie Armand avait de la famille en Nouvelle-Hollande (New York). Au moins un de leurs petits-enfants est baptisé à l’Église réformée de New York. Le seul enfant qui est demeuré en Nouvelle-France était Jacques David, cependant, il a fait plusieurs voyages en Nouvelle-Angleterre et en Nouvelle-Hollande. Nous savons qu’en 1678, que Guillaume était allé au fort Orange en tant que guide et interprète.

Nous savons que Guillaume David et son fils Jacques David voyageaient beaucoup entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Angleterre. Le commerce des peaux était plus lucratif avec les gens de la Nouvelle-Angleterre et de la Nouvelle-Hollande. Dans une lettre de Saurel à l’intendant Duchesnau, le 14 novembre 1679, nous apprenons le suivant: “nouvelles reçues d’Orange par Lafleur, habitant de Saint-Louis, qui a rencontré au lac Champlain Guillaume David établi en Nouvelle-Hollande : les Français n’ont plus liberté de commerce à Orange, où, dès leur arrivée, on les envoie à Manate et de là, à la Barbade; les Anglais pensent que la guerre est déclarée entre les deux métropoles et prennent des dispositions pour bloquer les voies conduisant chez eux; Boyvinet lui aura appris les autres nouvelles” Archives nationales d’outre-mer.

Cependant, après 1679, Guillaume David et Marie Armand semblaient être disparus! Leurs résidences sont évoquées en identifiant la résidence de leurs enfants à Kingston, Newton, Philipsburg Manor, et Tarrytown.

Une autre théorie est aussi valable! Selon le texte “Personnes et familles à la Martinique au XVIIe siècle d’après les recensements et terriers nominatifs, tome I, par Jacques Petit-Jean Roget et Eugénie Bruneau-Latouche aux Éditions Desormeaux”: “Guillaume David était à la Martinique en 1680 avec la Compagnie du Sieur Roy, capitaine du quartier du Prescheur. « 59. Caze de Guillaume David 63 ans, Marie Hermant (Herman) sa femme 61 ans, Marie David fille 12 (1-2)? ans, 3 nègres de 21 à 46 ans, 2 négresses de 61 à 70 ans”.

Si ce couple à la Martinique est bel et bien notre Guillaume David et notre Marie Armand, il se pourrait fort bien que notre Marie Armand est décédée en Martinique. Le registre paroissial de la communauté de Le Prescheur entre 1680 et 1720 fait référence au décès d’une Marie Harman le 7 juin 1698. Marie Harman, femme de Guillaume David 70 âgé de 70 ans, décédé le 7 juin 1698 et a été enterrée dans l’église. A. Chartier, jésuite”.

Leur fils Jacques David, notre ancêtre est demeuré en Nouvelle-France.

Jacques David et son compagnon René Faure ont cultivé une terre à Saint-François de 1672 à 1680. Le recensement du 14 novembre 1681 de l’intendant Duchesnau nous révèle que Jacques David, 26 ans vit avec René Faure, 32 ans, sur une terre de 8 arpents en valeur.

Vers 1680, Jacques David et René Faure sont devenus des coureurs de bois. Ils firent du commerce illégal de fourrures en 1681 avec des traiteurs de la Nouvelle-Hollande. Ils furent donc emprisonnés puis libérés.

“1681-07-21 : Arrêt que le Conseil souverain prendra connaissance de l’affaire de René Faure Laprairie et Jacques David, prisonniers dans les prisons de Québec, et que les procédures les concernant seront communiquées au procureur général. – 21 juillet 1681. Registre no 5 des arrêts, jugements et délibérations du Conseil souverain de la Nouvelle-France”.

René Faure (Lefort, Fort) et Jacques David libérés.

“1681-09-04 : Arrêt accordant mainlevée à René Faure et Jacques David sur toutes les porcelaines et marchandises saisies, ainsi que les douze castors et ordonnant que le tout leur soit rendu par Josias Boisseau ou les autres dépositaires, qu’ils soient élargis des prisons et déchargés de leurs cautions, vu les lettres d’amnistie délivrées par Sa Majesté. – 4 septembre 1681. Registre no 5 des arrêts, jugements et délibérations du Conseil souverain de la Nouvelle-France”.

Et en conclusion…

1682-02-16 : Arrêt du Conseil défendant de faire commerce des pelleteries avec les Anglais, Hollandais et autres nations étrangères, et réglant la valeur qu’ont les monnaies étrangères en Nouvelle-France, mention d’un arrêt du Conseil en date du 27 septembre 1681, mention de François Hazeur, marchand bourgeois de Québec, Josias Boisseau, agent et procureur des droits du Roi en Nouvelle-France, René Faure, Jacques David, messire Claude de Bermen de la Martinière, fait au Trois-Rivières le 16 février 1682, enregistré à Québec le 20 février 1682

Plusieurs personnes disent que Guillaume David vivait à Larochelle lors du contrat de mariage de sa fille Madeleine avec Jean Poussard, dit Bon appétit, le 26 octobre 1711. Cette mention ne dit pas que Guillaume David vivait à Larochelle mais qu’il était de Larochelle.

Malheureusement, nous ne pouvons pas déterminer l’endroit Guillaume David est décédé. Son fils Jacques notre ancêtre est décédé à Boucherville en Nouvelle-France. Alors vous vous demandez peut-être qui sont les ancêtres enterrés à Sleepy Hollow? Nous savons que Marguerite David devenue Margaret Davids et son conjoint Pierre Montras (Peter Montrose) et leurs enfants sont devenus membres de l’église Huguenote de Sleepy Hollow. Ils sont aussi enterrés dans le vieux cimetière de Sleepy Hollow !Il est fort probable aussi que les descendants de Charles, David et Angélique ont aussi été membres de la même église! Madeleine David, ses enfants et son conjoint Jacques Lepage sont revenus en Nouvelle-France vers 1678.

Origine du nom de la rivière et village de Saint-David:

La tradition veut que Jacques David ait eu une cabane sur les bords de la rivière David. Cet ancien trappeur et commerçant de fourrures venait chasser le castor dans les étangs. Il eut l’honneur de laisser son nom à la rivière par il passait pour parvenir à son endroit de chasse.
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Rivière David (Yamaska)

 

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Voici la descendance de Marie Armand et Guillaume David jusqu’à moi.

Guillaume David et Marie Armand

Jacques David

Marie Madeleine David

Charles Mousseau (Désilets)

Jean-Baptiste Mousseau (Désilets)

Abraham Mousseau

Stéphanie Mousseau

Fernande Chenette

Thomas Marion

Huguette Marion

Robert Bérubé

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

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Ichabod Crane, Respectfully Dedicated to Washington Irving. William J. Wilgus (1819–53), artist Chromolithograph, c. 1856

Ichabod Crane, Respectfully Dedicated to Washington Irving. William J. Wilgus (1819–53), artist Chromolithograph, c. 1856

The David family and Sleepy Hollow!

by Robert Bérubé

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In a few days, young and old will celebrate Halloween. It reminds me of memories of my childhood at school in the small village, where I grew up when some of the “bonnes soeurs” (good nuns) told us that we should not dress up because this activity was pagan or Protestant! It was a lost battle for them because immediately after school, our pleasure was to disguise ourselves by making our own costumes! We were ghosts, wizards, witches, clowns, gypsies, cowboys, Indians, Chinese and Japanese! The present day Disney costumes as well as those of “Super-Heroes” did not exist! Of course some of our costumes of yesteryear are rightly discouraged today!

Once dressed and accompanied by our friends, we traveled the village door-to-door. Some houses were targeted because the grandmothers spoiled us with homemade treats. To this day, the water still comes to my mouth when I remember the very good “sucre à la crème” (sugar fudge) prepared by Madame Groulx! Even our English and Protestant friends appreciated the value of Madame Groulx’s and my grandmother’s French sweets. For us, Halloween was All Saints Eve and there were no legends or stories that were part of the Francophone literary repertoire about Halloween, to scare us! Faced with this shortage, we listened to the stories of our English-speaking friends who told us, among other things, the “Legend of Sleepy Hollow”.

The next day, back at the French and Catholic school, the nuns were waiting for us, the little sinners of the night before! It was a time before the changes of the Vatican Council II and La Toussaint (All Saints’ Day) was celebrated in the church and it was a black and morbid day because we also celebrated the day of the dead at the same time!

 

La Toussaint, Émile Friant (1888).

La Toussaint, Émile Friand 1888

 

Imagine my pleasure when I discovered that some of my ancestors who were Protestants and Huguenots had lived in Tarrytown, New England, and that some of their descendants were buried in the Sleepy Hollow cemetery! I knew that one day I would talk about the life of these ancestors.

However, before talking about this family, I need to talk to you a bit about Sleepy Hollow.

Sleepy Hollow is a village in the city of Mount Pleasant, Westchester County, New York. Originally known as North Tarrytown, the village is located on the east bank of the Hudson River, approximately 48 km north of New York City. The village is known by many because of “The Legend of Sleepy Hollow,” a short story about its infamous specter, the headless rider! This text was written by Washington Irving, who lived in Tarrytown and is buried at Sleepy Hollow Cemetery. Because of this history, as well as the village’s roots in American history and folklore, Sleepy Hollow is considered by some to be one of the “most haunted places in the world!

“The Legend of Sleepy Hollow” was published in 1820. It is among the first examples of American fiction with lasting popularity, especially during Halloween because of a character known as the “Headless Horseman”.

 

F.O.C. Darley -Le Magasin Pittoresque

F.O.C. Darley -Le Magasin Pittoresque

 

The story takes place in 1790 in the countryside around the Dutch colony of Tarry Town, in an isolated valley called Sleepy Hollow. This village is famous for its ghosts and the mesmerizing atmosphere that permeates the imagination of its inhabitants and visitors. Some citizens say that this city was bewitched at the beginning of the Dutch colonization. Others say that an old Native American chief, the wizard of his tribe, held his pow-wow there before the country was discovered by Master Hendrick Hudson. The most infamous specter of the Hollow is the Headless Horseman! It is said that he was the ghost of a Hessian soldier who had his head shot by a cannonball, during “a nameless battle” of the American Revolutionary War, and he “climbs to the battle scene in the night in quest of his head “.

From the listless repose of the place, and the peculiar character of its inhabitants, who are descendants from the original Dutch settlers, this sequestered glen has long been known by the name of SLEEPY HOLLOW. A drowsy, dreamy influence seems to hang over the land, and to pervade the very atmosphere.

Washington Irving, “The Legend of Sleepy Hollow”

The legend tells the story of Ichabod Crane, an extremely superstitious schoolmaster from Connecticut, who competes with Abraham “Brom Bones” Van Brunt, for the hand of Katrina Van Tassel. After failing to secure Katrina’s hand, Ichabod returns home and meets a masked rider at an intersection in a threatening swamp. Disconcerted by the worrisome size and silence of his traveling companion, the teacher is horrified to discover that his companion’s head is not on his shoulders, but on his saddle …

You can find the conclusion of the story at: http://www.eastoftheweb.com/short-stories/UBooks/LegSle.shtml

Tarrytown, originally known as Phillips Burgh, was colonized in the late 1600s, mainly by Dutch settlers from New Amsterdam (New York). The first Dutch colony was lost to the British during the Second Anglo-Dutch War which ended in 1667 and the Dutch territory was finally ceded to England after the Third Anglo-Dutch War which ended in 1674.

A group of settlers was not Dutch but French from Nouvelle-France. This is the David-Armand family who settled in New York. When the children reached adulthood, they migrated north to become farmers at Phillips Burgh and became members of the Reformed Church of Sleepy Hollow.

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Here is the story of the David family!

Guillaume David was born probably around 1636 in France. We do not know his date of birth, nor his place of origin. We know, however, that he is the brother of Claude David, husband of Suzanne Denoyon.

We assume that around 1656 he married Marie Armand (Herman). Unfortunately, we do not know the names of her parents, nor her place of origin. Some argue that she was born in France, others in New England or a country other than France.

It is said that Guillaume David was in Trois-Rivières in 1656. If so, he may have married Marie Armand before his arrival in New France. We did not find a marriage certificate in France, New France or New England. It should be noted that his brother Claude is in Trois-Rivières in 1646! If Guillaume did accompany his brother this would mean that he married Marie Armand (Herman) in New France. However, there is no mention of Guillaume David or Marie Armand in New France before October 23, 1657! Date of the baptism of their son Jacques David in Trois-Rivières. Marcel Trudel in his “Catalog of Immigrants” says that Marie was pregnant with Jacques when she arrived with her husband Guillaume David. There is no documented proof of this!

The same year, December 29, 1657, with his brother and Barthélémy Bertaud, Guillaume is pursued, for assault on Pierre Couc, another one of my ancestors! See Pierre Couc and his wife Marie Mite8ameg8k8 in https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/04/13/1632-marie-mite8ameg8k8-et-ses-enfants-marie-mite8ameg8k8-and-her-children/

Following are the children of Guillaume David and Marie Armand

Name Birth Marriage Death Spouse
Jacques 23 october 1657 Trois-Rivières 11 october 1690 Boucherville 29 october 1708 Boucherville Catherine Lussier
Anne 29 november 1659 Québec 21 décember 1659 Québec
Marguerite 12 april 1661 Québec 8 décember 1674

Québec

1707 Pierre Montarras Marmande (Montrose)

(Richard Reyster)

Marie Anne 15 décember 1663 Québec M annuled 14 jan. 1675 Pierre Girardeau
Madeleine 15 feb. 1666 Québec Before 31 décember 1684 New York

8 november 1711 Montréal

3 feb.1715 Montréal Jacques Lepage

Jean Poussart Bonapetit

Charles (Carel) 1672 10 april 1706 Dutch Church Tarrytown 1750 Antje Lent
David 1675 1702 Brooklyn New York Jannitje Springsteen
Angélique 8 march 1678 Sorel 10 october 1708 Dutch Church Tarrytown New York Paul Rutan

The PRDH does not recognize Charles (Carel) husband of Antje Lent, nor David husband of Jannije Springsteen! Other sites add Peter, Rene, Ursula, Mathys, Angelica (Engeltje) and Daniel. I can not add these six names of children because I have found no evidence of them.

On May 8, 1658, in Trois-Rivières, Marie Armand “asks to be excused from giving a verbal testimony because she has difficulty speaking French.”

Guillaume David and Marie Armand leave the region of Trois-Rivières for Québec where they are confirmed, August 10, 1659.

On January 12, 1664, Nicolas Juchereau, to whom Guillaume owes 300 livres, makes him appear to the Conseil Souverain. Juchereau demands that he work for him in order to hand over this money. Guillaume complains that he can not support his family. He is sentenced to work for Juchereau.

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The names of the David-Armand do not appear in the censuses of 1666 and 1667.

On September 5, 1667, Jean-Francois Bourdon granted him land in his seigneury. Guillaume borrows money from Denis-Joseph Ruette Dauteuil to settle on his land.

On July 2, 1667, he leased to René Branche, for three months, four oxen and their harness, a cart, a dump truck and a cabriolet. He gets 90 pounds.

On August 5, 1668, he owes 212 pounds and 12 sols to Sir Ruette. He reimbursed him for work and gave him two moose skins and moose meat. He sells his two pieces of land in Dombourg for 200 livres, on September 22.

He then left the region of Québec to live in the seigneurie of Autray. On October 19, 1668, along with Jean de Lalonde and Jacob l’Heureux, they committed themselves to clearing several acres of land for Anne Gasnier, in order to repay debts. On January 15, 1671, she officially protests before the notary Becquet because they did not complete the work.

In 1674, the David-Armand family lived in the Sorel region.

On June 25, 1676, Guillaume owes 122 livres and 10 sols to Jacques Babie.

Guillaume David and Marie Armand go to New England around 1678, with their children Marguerite, Madeleine, Marie Angélique, Charles, David and possibly Marie Anne if she had not died before their departure. It seems that Marie Armand had family in New Holland (New York). At least one of their grandchildren is baptized at the Reformed Church of New York. The only child who remained in New France was Jacques David, however, he made several trips to New England and New Holland. We know that in 1678 Guillaume had gone to Fort Orange as a guide and an interpreter.

We know that Guillaume David and his son Jacques David traveled a great deal between New France and New Holland and New England. The beaver pelt trade was more lucrative with the people of New England and New Holland. In a letter from Saurel to Intendant Duchesnau, November 14, 1679, we learn the following: “news received from Orange by Lafleur, resident of St. Louis, who met at Lake Champlain, Guillaume David who is established in New Holland: the French no longer have freedom of commerce at Orange, where, as soon as they arrive, they are sent to Manate, and from there to Barbados; the English think that war is declared between the two metropolises and take steps to block the roads leading to them; Boyvinet will have taught him the other news Archives nationales d’outre-mer (Overseas National Archives)

However, after 1679, Guillaume David and Marie Armand seemed to be missing! Their residences are evoked by identifying the residence of their children in Kingston, Newton, Philipsburg Manor, and Tarrytown.

Another theory is also valid! According to the text “People and families in Martinique in the seventeenth century according to censuses and “terriers nominatifs”, Volume I, by Jacques Petit-Jean Roget and Eugénie Bruneau-Latouche Desormeaux Editions”: “Guillaume David was in Martinique in 1680 with the Sieur Roy Company, captain of the Prescher district. “59. Caze of Guillaume David 63 years old, Marie Hermant (Herman) his wife 61 years old, Marie David daughter 12 (1-2)? years, 3 Negroes from 21 to 46, 2 Negresses from 61 to 70 years old “.

If this couple in Martinique is indeed our Guillaume David and Marie Armand, it could well be that our Marie Armand died in Martinique. The parish register of the community of Le Prescheur between 1680 and 1720 refers to the death of a Marie Harman June 7, 1698. “Marie Harman, wife of 70 year old Guillaume David 70, died June 7, 1698 and was buried in the church. A. Chartier, Jesuit “.

As previously stated their son Jacques David, our ancestor remained in New France.

Jacques David and his companion René Faure cultivated land at Saint-François from 1672 to 1680. The census of November 14, 1681 by Intendant Duchesnau reveals that Jacques David, 26 years old lives with René Faure, 32, on land of 8 arpents in value.

Around 1680, Jacques David and René Faure became “coureurs de bois”. They did illegal fur trading in 1681 with traders from New Holland. They were imprisoned and released.

“1681-07-21: Judgment that the Sovereign Council will take cognizance of the case of René Faure Laprairie and Jacques David, prisoners in the prisons of Québec, and that the procedures concerning them will be communicated to the public prosecutor. – July 21, 1681. Register No. 5 of the judgments, judgments and deliberations of the Sovereign Council of New France “.

René Faure (Lefort, Fort) and Jacques David released.

“1681-09-04: Judgment granting release to René Faure and Jacques David on all the porcelains and goods seized, as well as the twelve beaver pelts and ordering that the whole be returned to them by Josias Boisseau or the other depositories, that they are to leave the prisons and be discharged from their bonds, considering the letters of amnesty delivered by His Majesty. – 4 September 1681. Register No. 5 of the judgments, judgments and deliberations of the Sovereign Council of New France “.

And in conclusion…

1682-02-16: Judgment of the Council forbidding to trade in fur skins with the English, Dutch and other foreign nations, and regulating the value of foreign currencies in New France, mention of a judgment of the Council dated September 27, 1681, mention of François Hazeur, bourgeois merchant of Quebec, Josias Boisseau, agent and prosecutor of the rights of the King in New France, René Faure, Jacques David, messire Claude of Bermen of the Martinière, made in Trois-Rivières the 16 February 1682, registered in Québec.

Several people say that Guillaume David lived in Larochelle at the marriage contract of his daughter Madeleine with Jean Poussard, dit Bon appétit, October 26, 1711. This mention does not say that Guillaume David lived in Larochelle but was from Larochelle.

Unfortunately, we can not determine where Guillaume David died. His son Jacques our ancestor died in Boucherville, New France. So you may be wondering who the ancestors are buried at Sleepy Hollow? We know that Marguerite David became Margaret Davids and her husband Pierre Montras (Peter Montrose) and their children became members of the Huguenot Church of Sleepy Hollow. They are also buried in the old cemetery of Sleepy Hollow! It is also likely that the descendants of Charles, David and Angélique were also members of the same church! Madeleine David, her children and her husband Jacques Lepage returned to New France around 1678.

Origin of the name of the river and village of Saint-David:

Tradition has it that Jacques David had a cabin on the banks of the David River. This former trapper and fur trader would hunt beaver in the ponds. He had the honor of leaving his name to the river by which he passed to reach his hunting place.

 

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Rivière David : Yamaska

 

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Here are the descendants of Marie Armand and Guillaume David down to me.

Guillaume David et Marie Armand

Jacques David

Marie Madeleine David

Charles Mousseau (Désilets)

Jean-Baptiste Mousseau (Désilets)

Abraham Mousseau

Stéphanie Mousseau

Fernande Chenette

Thomas Marion

Huguette Marion

Robert Bérubé

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A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.

Le visage des Filles du roi. The Faces of the Daughters of the King.

 

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Crédit photo: Olivier Bousquet. La murale:  “Étoffe de pionnières, origines d’un peuple” d’Annie Hamel

 

The English version follows the French one.

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Le visage des Filles du roi.

par Robert Bérubé

Lorsque j’étais adolescent, une parente, qui sait tout mais connaît peu, racontait à qui voulait bien l’entendre que la famille de ma mère était issue de royauté et ce, à plusieurs reprises. Elle racontait que nous avions plusieurs princesses dans la famille, qui étaient venues s’établir en Nouvelle France pour évangéliser les Amérindiens, (qu’elle nommait des sauvages) et pour épouser des soldats et des voyageurs! J’aimais déjà l’histoire de nos ancêtres et la généalogie et comme presque tout jeune adolescent qui voit une adulte en erreur, j’ai décidé de corriger ces faussetés que je jugeais monumentales! J’ai dit: “Nous avons peut-être des ancêtres royaux mais les rois, les princes et les princesses ne sont pas venus au Canada. Vous parlez des filles du roi et elle n’étaient pas royales”. Sa réponse fut brusque et virulente: “Espèce d’effronté et de mal élevé, qu’est-ce que tu connais? Si on les appelle des filles du roi, c’est parce qu’elles sont des filles du roi ou des princes! Autrement, on les appellerait que t’chose d’autres. Tu devrais peut-être t’éduquer!” Ne voulant pas créer une situation encore plus difficile, j’ai jugé de me taire en rétorquant: “Vous avez probablement raison!”. Mes parents qui avaient entendu le scénario, m’ont félicité par la suite, d’avoir arrêté rapidement le débat et ils me donnèrent raison en disant que parfois il est mieux de ne rien dire et de laisser les gens croire leurs illusions! C’est à ce moment que je me suis dit qu’un jour j’étais pour repérer les noms de toutes mes ancêtres y compris celles qui étaient des filles du roi. À ce temps, je me disais qu’il y en avait peut-être une vingtaine.

Étant obsédé par la généalogie, j’ai effectué plusieurs voyages au Québec et en Europe afin de repérer les lieux de naissance, de mariage et de décès de mes ancêtres. Mon épouse et mes filles ont vite appris qu’il y a deux genres de voyage, un je visite la région ou le pays, comme un touriste et l’autre je visite tous les villes, villages, cimetières, cathédrales, églises, musées comme chercheur de renseignements. Une fois, elles ont décidé de m’accompagner dans une tournée du Québec, dans laquelle, j’ai visité plus d’une trentaine de villages et de villes. Ce fut une aventure qu’elles ne veulent pas répéter! Quelques années plus tard notre fille aînée décida de nous rejoindre à Paris, car elle vit en Europe et elle voulait voir l’endroit l’épouse du premier Bérubé, Jeanne Savonnet avait vécu! Je dois admettre que je n’avais jamais visité la Pitié-Salpêtrière. Je m’attendais à voir une grosse plaque et un musée dévoué à ces filles et ces femmes. Imaginez ma surprise de voir qu’il n’y avait presque rien pour commémorer le passage de ces pionnières d’un pays.

De plus, lire la plaque: “Histoire de Paris: La Salpêtrière” c’est comme recevoir un coup de poing en pleine face. J’ai quitté la Salpêtrière déçu et je n’ai pas encore digéré le message de la plaque qui dit: “…la construction d’un “Hôpital général” destiné aux femmes pauvres ou invalides, aux folles puis au filles publiques…Son histoire est riche en tragédie: de 1669 à 1750, les prostituées sont embarquées de forces aux colonies…”

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C’est triste de savoir que les touristes voient cette plaque qui est fausse. Nous avons beau écrire des documents rejetant ces affirmations et d’effectuer des recherches prouvant le contraire, cette plaque fait un tort monumental à nos ancêtres! Il faudrait poser des gestes politiques et exiger des politiciens de la ville de Paris de supprimer cet écriteau. Depuis cet épisode, chaque fois que je retourne à Paris, je refuse de me rendre visiter la Salpêtrière. Cependant, j’ai appris que le 6 juin 2013, une seconde plaque a été apposée sur le bâtiment Montyon, qui était le pavillon des jeunes filles au XVIIe siècle, dans la Cour Sainte-Claire. Elle rappelle le souvenir de 240 filles de la Salpêtrière parmi les 327 Parisiennes envoyées en Nouvelle-France entre 1663 et 1673. Si la première inscription est encore là elle refute le message et les effets de la deuxième!

 

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Plaque commémorative de Paris, pavillon Montyon, cour Sainte-Claire de la Salpêtrière

 

Il y a quelques semaines, je cherchais des renseignements concernant une ancêtre à savoir si elle était une Fille du roi ou non. J’ai posé ma question sur une dizaine de sites généalogiques et historiques. J’ai été surpris par les réponses et les renseignements que me donnaient les gens car ils et elle m’expliquaient, selon leurs croyances ce qu’était une Fille du roi. Plusieurs réponses étaient similaires au commentaire suivant: “Elles devaient présenter des moeurs irréprochables (elles n’étaient pas des prostituées)”. Il y eut plusieurs répliques à ce commentaire dont la suivante: “Quant à leurs mœurs, faut-il encore, au XXIe siècle, déshabiller nos Filles du roi sur la place publique pour prouver leur vertu ! il serait grand temps qu’on donne son congé à ce discours sexiste. Après tout, se pose-t-on la même question au sujet des hommes, familles, soldats et prêtres qui furent recrutés et transportés dans la colonie aux frais du roi…?”. Je suis tout à fait en accord avec ce commentaire sauf, qu’il faudra avant d’accepter ces principes, enlever les plaques fautives, corriger les textes historiques et miser sur d’autres caractéristiques communes à ces Filles de France.

Je me suis alors posé la question, qu’elle est la différence entre une Fille du roi, une devancière et une migrante qui arrive avec son époux, ou n’importe quelle autre femme ou fille migrante en Nouvelle-France et en Acadie qui n’est pas considérée comme une Fille du roi. Le site de l’université de Montréal (https://www.genealogie.umontreal.ca/fr/les-filles-du-roi) définit ces femmes “comme étant les immigrantes, filles ou veuves, venues au Canada de 1663 à 1673 inclusivement et ayant présumément bénéficié de l’aide royale dans leur transport ou leur établissement”.

En réponse à ma question initiale Madame Mona Rainville rédigea sur son site: “Les 2000 femmes de la Nouvelle-France”, le commentaire suivant:

Il n’existe aucune définition officielle contemporaine à l’envoi de ces femmes dans la colonie pour les décrire toutes. Ce n’est qu’à partir du milieu du 19e siècle que l’historiographie se soucia de chercher à définir ces cohortes d’immigrantes en leur attribuant l’épithète «Filles du roi». Or, ces trois petits mots furent empruntés aux écrits de Marguerite Bourgeoys qui ne les avait utilisés qu’une seule fois, encore qu’elle les destinait uniquement aux 16 ou 17 jeunes femmes dont elle avait pris la charge, à Montréal, AVANT 1663. Jamais donc l’autorité coloniale n’a utilisé cet épithète pour décrire les filles recrutées et transportées dans la colonie aux frais du Trésor de France, ni encore moins pour les qualifier ou leur accorder un statut particulier ou privilégié.

Au-delà de la gratuité de leur passage en mer et d’une aide matérielle à leur arrivée – aide par ailleurs offerte à TOUS les nouveaux arrivants recrutés pour les colonies – ces femmes ne jouissaient d’aucune protection particulière de la part du roi ou de ses Ministres. Elles ne furent jamais dotées par le roi, même si certaines d’entre elles ont reçu une prime au mariage. On ne commença à qualifier cet apport de «dot» dans la littérature qu’au début du 20e siècle. Et, elles ne reçurent ici aucun traitement de faveur, sinon que le Conseil souverain, soucieux de s’assurer qu’elles forment ici des familles le plus rapidement possible, leur accorda le droit de «se marier quand bon leur semblera» pour éviter qu’un employeur éventuel ne s’oppose à ce dessein. Voilà, en ce qui me concerne la seule «définition» qui tienne.

Cette définition est la plus juste car les filles et femmes migrantes à ce temps ne savaient pas qu’elles seraient appellées des Filles du Roi. Ce qui me pousse à poser deux nouvelles questions. Est-ce que nous sommes obligé de les appeler des Filles du roi ou devrions-nous trouver un autre terme pour définir ces filles et femmes migrantes qui sont arrivées de 1663 à 1673. Au lieu de cibler un groupe de femmes pour une période de temps, est-ce qu’il serait plus juste de parler de toutes les filles et les femmes migrantes en Nouvelle-France et en Acadie. J’avance ceci car il y a des expériences collectives entre toutes les migrantes et l’étude de ces expériences particulières révéleraient surement de nouvelles thématiques relatives à toutes les femmes.

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Jouvain de Rochefort 1672

 

Au lieu de parler de dot et de moeurs nous pourrions peut-être étudier les conditions de vie de ces migrantes. On pourrait se renseigner sur la manière de vivre en France, du voyage de Paris aux ports de mer, de la traversée, des défis surmontés à leur arrivée et durant toute leur vie en Nouvelle-France et en Acadie et une multitude d’autres sujets y compris les responsabilités assumées par celles-ci ainsi que les réalités communes entre ces pionnières de notre pays.

Mon ancêtre Olive Landry a quitté la France en 1663 avec son époux Pierre Poupeau et ses enfants Marguerite et Jean Poupeau. Pierre est décédé durant une traversée difficile. En Nouvelle-France, elle a épousé Pierre Caya. Olive Landry n’est pas une Fille du roi parce qu’elle n’a pas été recrutée et transportée en Nouvelle-France aux frais de la Couronne dans le but spécifique de participer à l’augmentation de la population en se mariant à un colon.

Mon ancêtre Louise Gargottin a aussi quitté la France en 1663. Louise a épousé Daniel Perron en première noces et Charles-Louis Alain en deuxième noces. Elle est considérée comme une Fille du roi.

Les gens et les historiens parlent beaucoup de Louise Gargottin car elle est une Fille du roi et ils mentionnent très peu Olive Landry car elle ne l’est pas! Cependant, en mentionnant Louise comme faisant toujours partie d’un groupe est-ce que l’on n’oublie pas son individualité?

J’avance qu’Olive Landry et Louise Gargottin ont davantage des expériences communes. Elles ont quitté la France au même moment, elles ont probablement beaucoup souffert lors de la traversée, ayant probablement voyagé sur le même bateau. Les deux ont été veuves et elles se sont remariées! Est-ce que nous ferions de nouvelles découvertes si nous comparions les expériences de ces deux femmes et de toutes les pionnières? Il faudrait rechercher, étudier et documenter la vie de toutes les migrantes.

Il y a quelques mois, j’ai rédigé un texte intitulé: 1667: Catherine-Françoise Desnaguez: Accompagnatrice des Filles du Roi. https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/03/16/1667-catherine-francoise-desnaguez-accompagnatrice-des-filles-du-roi-companion-of-the-daughters-of-the-king/ À ce texte, j’avais ajouté une photo de la peinture d’Éléanore Fortescue-Brickdale intitulée “Les Filles du Roi de 1667”. J’ai été surpris par le nombre de réactions négatives de la part de certaines personnes qui n’aiment pas ce tableau. L’accusation était que cette peinture n’est pas réaliste et que nous devons présenter des images réalistes de ces femmes, comme le fond certaines femmes qui se costument et se disent jumelées! Un lecteur en faveur de la peinture a aussi répliqué que ces jumelées représentent mal les Filles du roi car en général elles sont beaucoup plus âgées que l’étaient les filles et les femmes lors de leur arrivée en Nouvelle-France.

 

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Éléanore Fortescue-Brickdale : Les Filles du roi de 1667 (Brides of the King)

 

Ces commentaires sont révélateurs et le sentiment qui semble se dégager est qu’il ne faut pas parler en mal de nos Filles du roi, surtout si elles sont nos ancêtres! Mes réponses aux deux commentaires ci-haut sont les suivants: si une personne veut bien se jumeler à une ancêtre, à condition qu’elle raconte les réalités et les faits biographiques justes, cela est bien car nos ancêtres féminines se font connaître!

Pour ce qui est de la peinture d’ Éléanore Fortescue-Brickdale, il faut la garder et l’afficher! Pour ceux et celles qui sont outrés par le manque de réalisme de ce tableau, il faut expliquer que cette peinture présente les femmes et les filles à leur apogée! Comme toutes les toiles de ce genre ce n’est pas le réalisme qui prime mais le message! Presque toute l’oeuvre de Fortescue-Brickdale représente des femmes fortes et des femmes extraordinaires! La représentation est très révélatrice de par son symbolisme. Les femmes sont belles, dignes, riches et grandes. Elles occupent plus de la moitié du tableau et elles sont à l’avant-plan. Presque toutes les femmes sont plus grandes que les hommes! La couleur et la confection des robes, la coiffure, les objets portées révèlent que chacune est individuelle! Je ne suis pas un expert en peinture et je suis certain qu’une personne formée dans l’interprétation des arts trouverait d’autres messages symboliques.

Je remarque chez certains contemporains que l’image d’une fille devient l’image représentative de toutes les femmes! La dernière série télévisée de CBC, nous présente des Filles du roi qui semblent très réelles, mais l’image n’est pas juste! Les critiques à faire en ce qui concerne les images dans les arts contemporains sont multiples. Certaines personnes présentent des images de femmes sexualisées, dans d’autres tableaux on voit des religieuses qui occupent beaucoup trop de place, au lieu des filles. Il y a des oeuvres elles ont tous le même visage, le même costume, la même apparence. Il y a des représentations elles n’ont pas de visages. J’aime bien la murale: “Étoffe de pionnières, origines d’un peuple” d’Annie Hamel surtout lorsque l’on comprend l’importance de chacune des robes cependant, j’ai aussi entendu la critique, “les robes sont justes mais on a décapité les Filles du roi”. Je dois admettre que lorsque l’on regarde la murale, dans son ensemble, que cette critique semble assez juste.

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Anne Hébert dans “Le Premier Jardin” avait écrit: “Il faudrait les nommer toutes, à haute voix, les appeler par leur nom, face au fleuve d’où elles sont sorties au dix-septième siècle, pour nous mettre au monde et tout le pays avec nous”. À ceci j’ajouterais, il faut les nommer, il faut raconter leur histoire, il faut leur donner un visage! Depuis quelque temps certaines Filles du roi ont été honorées en tant que personne unique soit par une plaque de famille, un monument, une sculpture, une place dans un musée. C’est un bon début mais chacune des Filles du roi et chacune de nos ancêtres pionnières de ce pays méritent une place d’honneur en tant que personne unique. Un peintre Acadien a effectué une peinture des ancêtres en calquant le visage de descendants. Peut-être qu’un ou une artiste pourrait peindre le visage d’une descendante dans la lignée matrilinéaire de nos ancêtres?

 

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Céline Audet

 

Je suis un descendant de 87 femmes et filles qui sont considérées comme étant des Filles du roi et je vous présente un tableau de ces 87 femmes. Je me propose d’ici quelque temps de créer un tableau dans lequel figureront toutes mes ancêtres! Suite à cela, je vais tenter de rédiger une biographie pour chacune!

Nom Naissance

Décès

Arrivé

Mariage

Conjoint

Orpheline ou non

Enfants

1 Anne Adam 1651 Ile Fran

1709

1671 (20) 1671 Jean Poliquin O père

3

2 Françoise Aubé 1641 Sulpice

1709 Pérad

1668 (26) 1668 Michel Roy-Châtellerault

5

3 Suzanne Aubineau 1634 Roche

1694 IO

1666 (32) France

1667

Pierre Auclair

Mathias Campagna

Veuve 2 fils

2

4

4 Jacqueline Aubry 1642 Norm

1702 MTL

1670 (28) 1670

1689

Antoine Gros Laviolette

Guillaume Desnoyers

O père

6

0

5

Catherine Baillon

1645 Monfor

1688 RO

1669 (24)

1669

Jacques Miville

0 père

6

6

Françoise Baiselat (Bizelan)

+couches

1646 Paris

1694 Trembles

1668 (22)

1668

1670

1693

Laurent Cambin Larivière

Pierre Marsan

André Cobeil

0 père

1

10

3

7

Catherine Ballié (Bailly)

1642 Rouen

1667 Qué

1667 (25)

1667

Pierre Bouvier

0 père

4

8

Marie Barbant

1639 Dieppe

1689 Lachine?

1666 (27) ou 1669

1669

Jean Lalonde

Pierre Tabault

5

9

Jeanne Barbier

1649 Reims

1688 Chambly-région

1670 (21)

1670

1681

Julien Plumereau

François Blain

6

4

10

Marie Anne Beaumont (Basmont)

1655 Coutrai

1708 MTL

1673 (18)

1673

Vincent Morisseau

10

11

Louise Bercier

1649 Auvregnat 1687

1668 (19)

1668

Michel Feuillon (Filion)

5

11

Renée Birette

1646 Roche

1715 Beaum

1671 (25)

1672

1681

1709

Pierre Balan Lacombe

Jean Brias Latreille

François Lavergne

9

3

0

12

Marie Blanchard

1649 Rouen

1722 Lachine

1667 (18)

1667

1703?

Michel Brunet Létang

Luc Lucas Venan

10

0

13

Marie Bonheur

1651 Paris

1682

1669 (18)

1669

1669

Paul Inard Provencal

Contrat a Pierre Neveu

0 père

7

14

Jeanne Marguerite Boucault Foucault

1651 Paris

1696 Beaupo

morte gelée

1668 (17)

1668

1670

Enfant naturel

Louis Coulombe

0 père

1

12

15

Marie Buot

1647 Chartre

1732 IO

1670 (23)

1670

Pierre Martin

0 père

10

16

Jeanne Burel

1648 Rouen

1724 Tremb

1667 (19)

1667

André Poutré Lavigne

0 père

12

17

Jeanne Caillé (Trottier)

1672

Jacques Renouart

18

Marie Campion

1654 Rouen

1694…

1670 (16)

1670

Mathurin Dubé

0 mère

8

19

Marie Chancy

1657 Burgog

1688

1673 (26)

1673

Michel Prézeau Chambly

Alexis Bigras??

0 mère

6

20

Françoise de Charmesnil

1651 Rouen

1683

1667 (16)

Jean Gélinas

7

21

Marguerite Charpentier

1641 Brie

1709 neuville

1668 (17)

1668

1705

René Meusnier

Jean Fanie

0 père

2

0

22

Jeanne Chevalier

1644 Rouen

1716 RO

1671 (27)

1671

1679

1701

Guillaume Lecanteur

Robert Levesque

François Deschamps

0 père

3

6

0

23

Marie Chevreau

1652 Chartre

1724 Chatea

1665 (13)

1665

René Réaume

0 père

13

24

Madeleine Chrétien

1646 Paris

1709 Contre

1670 (24)

1670

Pierre Chicoine

Louis Audet percot

Verifie parents

9

0

25

Catherine Clérice

1653 paris

1713 Sorel

1671 (18)

1671

Jacques Lussier

12

26

Anne Colin

1647 Champ

1719 IO

1669 (22)

1669

Vincent Boissonneau

12

27

Denise Colin

1651 Brie

1715

1673 (22)

1673

1694

Roch Thouin

Antoine Gloria

8

2

28

Martine Crosnier

1645 Rouen

1713…

1669 (24)

1669

Philippe Destroismaiso Picard

0 mère

12

29

Françoise Curé

1643 Picardi

1709 Bouche

1669 (26)

1669

Lucas Loiseau

0=2

5

30

Denise Damané

1641 Paris

1704 Champ

1665 (24)

René Houray Grandmont

9

31

Claude Damisé

1643 Paris

1705 Montr

1668 (25)

1668

1676

Pierre Perthuis

enfant naturel

0 père

12

1

32

Élisabeth de la Guéripière

1648 Paris

1723 Québ

1671 (23)

1671

Jean Rainville

0=2

9

33

Marie Claire de la Hogue

1651 Paris

1687 Québec

1669 (18)

1669

Jean Sédilot Montreuil

morte en couches

10

34

Marguerite de Laplace

1651-59 Pari

1735 Sulpice

1671 (20)

1673

??

Pierre Le Siège

Pierre Brébant

0 père

8

35

Anne Delestre

1651

1685 Bouche

1673 (22)

1675

François César La Gardelette

?

7

36

Claude Deschalets

1651 Poitou

1681

1668 (27)

1668

Simon Roy Audy

0=2

9

37

Catherine Durand

1649 Paris

1665 (16)

1665

Pierre Piché (Pichet)

(bigame)

0=père

8

38

Françoise Durand

1648 Rouen

1718 IO

1670 (22)

1671

Jacques Beaudoin

0=2

9

39

Antoinette Éloi

1665

1665

Mathurin Masta

0=père

40

Marie Gaillard Daire

1647 Rouen

1736 Lachine

1669 (32)

1669

1682

Jean Baptiste Perrier

Jean Sabourin

0 père

6

0

41

Marguerite Gaillard Du Plessis

1632 Picard

1664 (32) veuve

1664

1671

1677

François Provost

Hercule Duperron (1)

Louis Saucier

Michel Legardeur

0 père

2

2

3

42

Marguerite Gambier

1637 Paris

1664 (27)

1664

Michel Legardeur

2

43

Louise Gargottine

1637 Paris

1704

1663 (26)

1664

1679

Daniel Peron

Charles-Louis Alain

6

1

44

Jeanne Gilles

1644 Paris

1708 Montré

1670 (26)

1670

1689

1704

François Fleury

René Dumas

Pierre Galet

0 père

10

1

45

Marie Anne Guédon

1641 Rouen

1732 Bouche

1665 (24)

1665

1695

Gabriel Benoist

Marin Marais

6

0

46

Catherine Guérard

1649 Paris

1669 (20)

1670

Julien Dubord

10

47

Madeleine Guérin

1646 Picar

1665 (19)

1665

1673

Jean Julien

Pierre Boivin

3

0

48

Marguerite Jourdain

1648

1667 (19)

1667

1689

Bernard Delpêche

Louis Mageau

0 mère

10

2

49

Marguerite Lamain (Main)

1657 Rouen

1670 (13)

1670

1685

Michel Rognon

Pierre Mercier

6

8

50

Anne Lamarre

1648 Paris

1698 Québec

1665 (17)

1666

Pierre Duquet

10

51

Marie Langlois

1639 Chartre

1681?

1665 (26)

1665

Jean Gladu (Cognac)

7

52

Claude Laval

1651 Picard

1691?

1671 (20)

1671

Louis Bonnodeau Chatellereau

0 mère

5

53

Louise Lecoutre

1648

1689?

1665 (17)

1665

Nicolas Crevier

11

54

Élisabeth Agnes Lefebvre

1655 Paris

1725

1670 (15)

1670

François Thibault

0 pere

12

55

Madeleine Leguay (Guay)

1640 Paris

1688

1668 (28)

1669

Jacques Larchêveque

11

56

Marie Lelong

1646 Rennes

1671 (25)

1671

René Dumas

0 père

9

57

Marie Lemaire

1648 Orléans

1674

1669 (21)

1669

Pierre Ratel

3

58

Françoise Lemoine

1645 Paris 1728 Fran La

1665 (10)

1666

Pierre René Niquet

11

59

Constance Lepage

1651 Bourg

1688 IO

1673 (22)

1674

François Garinet

rejoint ses frères

6

60

Marie Leroux

1645 Rouen

1717 Sorel

1668 (23)

1668

1691

Jacques Énaud Canada

Pierre Borneuf

Inconnu

1

0

61

Anne Magnan

1650 Paris

1713 Québec

1665 (25)

1665

Jean Gauvin

0 père mère inconnu

10

62

Denise Marié

1654 Paris

1720 Montre

1673 (19)

1674

1704

Jean Quenneville

Jean Guilbert Laframb

0 père

11

63

Jeanne Marié

1643 Paris

1684

1670

1670

François Vézina

0 mère

8

64

Louise Menacier

1637 Champ

1687 Lévy

1663

1663

Toussaint Ledran

10

65

Antoinette Meunier

1637 Bourg

1697 Grondi

1665

1665

Jacques Aubert

3

66

Jacquette Michel

1637 Laroch

1710 RO

1668

1668

André Mignier Laga

veuve de Jean Gardin

0 père

6

67

Michelle Oinville

1647 Paris

1727

1668 Dumas O Landry N

1668

1677

Nicolas Barabé

Michel Lemay

0+0

? 14 total

68

Madeleine Olivier

1642 Rouen

1716

1667

1667

Thomas Rousseau

0+0

11

69

Marie Pelletier

1651 Orléana

1707 Québ

1669

1669

1677

1703

Mathurin Renaud

Pierre Canard

Jean Joubert

4

1

0

70

Anne Perrot

1646 Paris

1688 IO

1669

1668

Pierre Blais

10+5

71

Marie Thérèse Petit

1652 Paris

1738 Contrecoeur

1669

1669

1676-77

Christophe Laurent

Jean Coitou

0 père

2

11

72

Madeleine Philippe

1651Paris

1724 Lotbini

1668

1668

Pierre Tousignat

7

73

Catherine Pillat

1650 Aunis

1717 Montré

1663

1665

Pierre Charron

Sébastien Brisson

12

0

74

Françoise Pilois

1635 Paris

1683

1669

1669

André Barsa (Bresa Lafleur)

0 mère

6

75

Anne Rabady

1654

1747 Batisca

1671

1671

Antoine Lecuyer

11

76

Marie Richard

1647 Champ

1713 Bouche

1669

1669

Antoine Daunay

0 mère

9

77

Geneviève Rigaud

1643 Paris

1720 Châtea

1667

1667

Pierre Têtu

12

78

Anne Rivet

1635 Norma

1675 Chât

1665

1666

René Ouellette

veuve Grégoire Hisse

?

3

79

Jeanne Rossignol

1652 Chartre

1712 Québec

1670

1670

1674

1676

Charles Petit

Jean Forget

Urbain Fouquereau

0 père

2

1

8

80

Barbe Roteau (Rateau)

1653 Paris

1673

1673

1695

Pierre Moisan

Jacques Renaud

0 père

10

81

Charlotte Roussel

1646 Norma

1694 Iroquoi

1668

1668

Pierre Gauthier Saguingora

0+0

8

82

Anne Roy

1653 Champ

1719 Cap I

1670

1670

Nicolas Bouchard

Claude Guimond

6

6

83

Jeanne Roy

1641 Norma

1721 Montr

1669

1670

1670

Étienne Bouvet

Étienne Bonnet

Jean Pédaleau

0

1

7

84

Marie Roy

1647 Poitou

1667

1667

Mathurin Thibodeau

0+0

3

85

Jeanne Savonnet

1647 Paris

1721 R .O

1670

1671

1679

1692

Jean Soucy

Damien Bérubé

François Miville

4

7

1

86

Madeleine Taurey (Taurel)

1646 Orléans

1683

1670

1670

Nicolas Marcotte

6

87

Marie Valade

1649 Aunis

1663

1663

1682

Jean Cadieux

Philippe Boudier

10

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

 

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Credit photo: Olivier Bousquet. The mural:  “Étoffe de pionnières, origines d’un peuple” by Annie Hamel

 

The Faces of “Les Filles du roi” (Daughters of the King)

by Robert Bérubé

For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at: https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

When I was a teenager, a relative, who knows everything but is not very well-informed told anyone who would listen that my mother’s family came from royalty several times. She told us that we had several princesses in the family who had come to New France to evangelize the Indians (whom she called savages) and to marry soldiers and voyageurs! I already loved the history and the genealogy of our ancestors and like almost any young teenager who sees an adult in error, I decided to correct these falsehoods that I considered monumental! I said, “We may have royal ancestors, but kings, princes and princesses did not come to Canada. You talk about the king’s daughters, and they were not royal”. Her response was abrupt and virulent: “You brazen and badly bred child, what do you know? If they are called daughters of the king, it is because they are daughters of the king or of princes! Otherwise, they would be called something else. Maybe you should educate yourself!” Not wanting to create an even more difficult situation, I decided to shut up by saying, “You’re probably right!”. My parents, who had heard the scenario, congratulated me afterwards, for having quickly stopped the debate and they gave me reason by saying that sometimes it is better not to say anything and let people believe their illusions! It was at this moment that I thought that one day I would find the names of all my ancestors, including those who were the daughters of the king. At that time, I thought there might have been about 20 of them.

Being obsessed with genealogy, I made several trips to Qu.bec and Europe to identify the places of birth, marriage and death of my ancestors. My wife and daughters quickly learned that there are two kinds of trips, one where I visit the region or the country, as a tourist and the other where I visit all the towns, villages, cemeteries, cathedrals, churches, museums as a researcher of information. Once, they decided to accompany me on a tour of Québec, in which, I visited more than thirty villages and towns. It was an adventure they did not want to repeat! A few years later our eldest daughter decided to join us in Paris, because she lives in Europe and she wanted to see the place where the wife of the first Bérubé, Jeanne Savonnet had lived! I must admit that I had never visited the Pitié-Salpêtrière. I expected to see a big plaque and a museum devoted to these girls and women. Imagine my surprise to see that there was almost nothing to commemorate the passage of these pioneers of a country.

After I read the plaque: “History of Paris: La Salpêtrière”, I felt like someone had punched me in the face. I left the Salpêtrière disappointed and I have not yet digested the message of the plaque that says: “… the construction of a” General Hospital “for poor or disabled women, crazy women and then public girls (prostitutes). Its history is rich in tragedy: from 1669 to 1750, the prostitutes were forcibly embarked by forces to go to the colonies.

Filles du Roy7

It is sad to know that tourists see this plate that is false. Although we write documents rejecting these claims and carry out research proving the contrary, this plaque does monumental damage to our ancestors! Political gestures should be made so that politicians from the city of Paris would have it removed. Since this episode, every time I return to Paris, I refuse to visit the Salpêtrière. However, I learned that on June 6, 2013, a second plaque was affixed to the Montyon building, which was the girls’ pavilion in the 17th century in the Saint Clair Court. It recalls the memory of 240 girls of the Salpêtrière among the 327 Parisian women sent to New France between 1663 and 1673. If the first inscription is still in existence then it refutes the message and the effects of the second!

untitled88

A few weeks ago, I was looking for information about an ancestor to determine whether she was a King’s Daughter or not. I asked my question on about a dozen genealogical and historical sites. I was surprised by the answers and information that people gave me because their responses reflected their beliefs, in their definition what are the daughters of the king. Several answers were similar to the following comment: “They had to be irreproachable (they were not prostitutes)”. There were several replies to this comment, including the following: “As for their manners, it is still necessary, in the twenty-first century, to undress our Daughters of the King in the public square to prove their virtue! it is high time that we leave this sexist discourse. After all, is the same question asked about men, families, soldiers and priests who were recruited and transported to the colony at the expense of the king …? I completely agree with this comment, except that it will be necessary before accepting these principles, to remove the erroneous plates and plaques, to correct the historical texts and focus on other characteristics common to these Daughters of France.

I then asked myself the question, what is the difference between a Daughter of the King, a “devancière” (girl to be married) and a migrant who arrives with her husband, or any other woman or girl migrating to New France and Acadia who is not considered a Daughter of the King. The website of the University of Montréal https://www.genealogie.umontreal.ca/fr/les-filles-du-roi defines these women “as immigrant women, girls or widows, who came to Canada from 1663 to 1673 inclusively and having presumably benefited from royal assistance in their transportation or settlement “.

In reply to my initial question, Madame Mona Rainville wrote on her website: “Les 2000 femmes de la Nouvelle-France”, the following:

There is no contemporary official definition concerning the sending of these women to the colony that describe them all. It was not until the middle of the 19th century that historiography was concerned to define these cohorts of immigrant women by attributing them the epithet “Daughters of the King”. These three little words were borrowed from the writings of Marguerite Bourgeoys who had used them only once, although she only intended them for the 16 or 17 young women she had taken charge of, in Montréal, BEFORE 1663. Never, therefore, has the colonial authority used this epithet to describe the girls recruited and transported to the colony at the expense of the Treasury of France, let alone to qualify them or grant them special or privileged status.

Beyond their free passage at sea and material aid upon their arrival, which was also offered to ALL the new arrivals recruited for the colonies, these women did not enjoy any special protection from the king or of its Ministers. They were never endowed by the king, although some of them received a marriage bonus. This contribution was not described as a “dot”(dowry) in literature until the beginning of the 20th century. And they received no special treatment, except that the Sovereign Council, anxious to ensure that they formed families here as soon as possible, granted them the right to “marry when it pleased them” so that a prospective employer could not be opposed to the marriage. That, in my case, is the only definition that is relevant.

This definition is the most accurate because the migrant girls and women at that time did not know that they would be called Daughters of the King. This leads me to ask two new questions. Are we forced to call them Daughters of the King, or should we find another term to define those migrant girls and women who arrived from 1663 to 1673. Instead of targeting a group of women for a period of time , would it be more appropriate to talk about all girls and migrant women in New France and Acadia. I argue this because there are collective experiences among all migrant women and the study of these particular experiences would surely reveal new themes related to all women.

 

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Jouvain de Rochefort 1672

 

Instead of talking about dowry and morals, we could perhaps study the living conditions of these migrant women. One could inquire about the way of life in France, the journey from Paris to the seaports, the crossing, the challenges overcome on arrival and throughout their lives in New France and Acadia and a multitude of other subjects including the responsibilities assumed by them and the common realities between these pioneer women of our country.

My ancestor Olive Landry left France in 1663 with her husband Pierre Poupeau and her children Marguerite and Jean Poupeau. Pierre died during the difficult crossing. In New France, she married Pierre Caya. Olive Landry is not a King’s Daughter because she was not recruited and transported to New France at the expense of the Crown for the specific purpose of participating in the population increase by marrying a settler .

My ancestor Louise Gargottin also left France in 1663. Louise married Daniel Perron in a first marriage and Charles-Louis Alain in a second one. She is considered as a Fille du roi.

Historians and people talk a lot about Louise Gargottin because she is a Daughter of the King and they mention very little about Olive Landry because she is not! However, Louise is nearly always mentioned as being part of a group. Does one not forget her individuality because of this?

I argue that Olive Landry and Louise Gargottin have many experiences i common. They left France at the same time, they probably suffered a lot during the crossing, having probably traveled on the same boat. Both were widowed and they remarried! Would we make, new discoveries if we compared the experiences of these two women and all the pioneer women? The lives of all migrant women should be researched, studied and documented.

A few months ago, I wrote a text entitled: 1667: Catherine-Françoise Desnaguez: Accompanist of the Daughters of the King.https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/03/16/1667-catherine-francoise-desnaguez-accompagnatrice-des-filles-du-roi-companion-of-the-daughters-of-the-king/ To this text, I had added a picture of Eleanor Fortescue-Brickdale’s painting entitled “The Daughters of the King of 1667”. I was surprised by the number of negative reactions from some people who do not like this picture. The accusation was that this painting is not realistic and that we have to present realistic images of these women, as some women who costume themselves and say they are twinned to particular daughters! A reader in favor of the painting also replied that these twins do not represent the Daughters of the King because in general, they are much older than the girls and women when they arrived in New France.

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These comments are revealing and the feeling that seems to emerge is that we should not speak ill of our Daughters of the King, especially if they are our ancestors! My answers to the two above comments are: if a person wants to be twinned with an ancestor, that is a good thing provided that she tells the right biographical facts and stories, because our female ancestors get to be known!

As for the painting of Eleanor Fortescue-Brickdale, it must be kept and displayed! For those who are outraged by the lack of realism in this painting, it must be explained that this painting presents women and girls at their peak! Like all paintings of this kind, it is not realism that prevails but the message! Almost all the work of Fortescue-Brickdale represents strong women and extraordinary women! The representation is very revealing in its symbolism. Women are beautiful, worthy, rich and great. They occupy more than half the tableau and are in the foreground. Almost all women are taller than the men! The color and the cloth of the dresses, the hairstyles, the objects worn reveal that each is an individual! I am not an expert in painting, and I am certain that someone who is knowledgeable in the arts would find other symbolic messages.

I notice in some contemporary art that the image of a girl becomes the representative image of all women! The latest CBC television series, presents the King’s Daughters who seem very real, but the depiction is not accurate! The criticisms to be made concerning the images in the contemporary arts are manifold. Some people present images of sexualized women, in other paintings we see nuns occupying far too much space, instead of the girls. There are works in which they all have the same face, the same costume, the same appearance. There are representations where they have no faces. I like the mural: “Étoffe de pionnières, origines d’un peuple” “Cloth of pioneers, origins of a people” of Annie Hamel especially when we understand the importance of each of the dresses however, I also heard the criticism that “the dresses are accurate, but the King’s Daughters were beheaded.” I must admit that when we look at the mural as a whole, this criticism seems accurate.

Anne Hébert in “Le Premier Jardin” (The First Garden) had written: “We should name them all, aloud, call them by their name, facing the river from which they came out in the seventeenth century, to give us birth and birth to a country with us”. To this I would add, we must name them, we must tell their story, we must give them a face! Lately, some of the King’s Daughters have been honored as unique persons either by a family plaque, a monument, a sculpture or a place in a museum. It’s a good start, but each of the King’s Daughters and each of our pioneering women ancestors deserve a place of honor. An Acadian crafted a tableau of ancestors by painting the faces of descendants. Maybe an artist could paint the face of a descendant in the matrilineal lineage of our feminine ancestors?

 

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Céline Aud

 

I am a descendant of 87 women and girls who are considered to be Daughters of the King and I present you a grid of information regarding these 87 women. I propose that some time in the future, I will create a table in which I will include all my women ancestors who were migrants! Following this, I will try to write a biography for each!

Name Birth Death Arrival

Marriage

Spouse

Orphan

Children

1 Anne Adam 1651 Ile Fran

1709

1671 (20) 1671 Jean Poliquin O père

3

2 Françoise Aubé 1641 Sulpice

1709 Pérad

1668 (26) 1668 Michel Roy-Châtellerault

5

3 Suzanne Aubineau 1634 Roche

1694 IO

1666 (32) France

1667

Pierre Auclair

Mathias Campagna

Veuve 2 fils

2

4

4 Jacqueline Aubry 1642 Norm

1702 MTL

1670 (28) 1670

1689

Antoine Gros Laviolette

Guillaume Desnoyers

O père

6

0

5

Catherine Baillon

1645 Monfor

1688 RO

1669 (24)

1669

Jacques Miville

0 père

6

6

Françoise Baiselat (Bizelan)

+couches

1646 Paris

1694 Trembles

1668 (22)

1668

1670

1693

Laurent Cambin Larivière

Pierre Marsan

André Cobeil

0 père

1

10

3

7

Catherine Ballié (Bailly)

1642 Rouen

1667 Qué

1667 (25)

1667

Pierre Bouvier

0 père

4

8

Marie Barbant

1639 Dieppe

1689 Lachine?

1666 (27) ou 1669

1669

Jean Lalonde

Pierre Tabault

5

9

Jeanne Barbier

1649 Reims

1688 Chambly-région

1670 (21)

1670

1681

Julien Plumereau

François Blain

6

4

10

Marie Anne Beaumont (Basmont)

1655 Coutrai

1708 MTL

1673 (18)

1673

Vincent Morisseau

10

11

Louise Bercier

1649 Auvregnat 1687

1668 (19)

1668

Michel Feuillon (Filion)

5

11

Renée Birette

1646 Roche

1715 Beaum

1671 (25)

1672

1681

1709

Pierre Balan Lacombe

Jean Brias Latreille

François Lavergne

9

3

0

12

Marie Blanchard

1649 Rouen

1722 Lachine

1667 (18)

1667

1703?

Michel Brunet Létang

Luc Lucas Venan

10

0

13

Marie Bonheur

1651 Paris

1682

1669 (18)

1669

1669

Paul Inard Provencal

Contrat a Pierre Neveu

0 père

7

14

Jeanne Marguerite Boucault Foucault

1651 Paris

1696 Beaupo

morte gelée

1668 (17)

1668

1670

Enfant naturel

Louis Coulombe

0 père

1

12

15

Marie Buot

1647 Chartre

1732 IO

1670 (23)

1670

Pierre Martin

0 père

10

16

Jeanne Burel

1648 Rouen

1724 Tremb

1667 (19)

1667

André Poutré Lavigne

0 père

12

17

Jeanne Caillé (Trottier)

1672

Jacques Renouart

18

Marie Campion

1654 Rouen

1694…

1670 (16)

1670

Mathurin Dubé

0 mère

8

19

Marie Chancy

1657 Burgog

1688

1673 (26)

1673

Michel Prézeau Chambly

Alexis Bigras??

0 mère

6

20

Françoise de Charmesnil

1651 Rouen

1683

1667 (16)

Jean Gélinas

7

21

Marguerite Charpentier

1641 Brie

1709 neuville

1668 (17)

1668

1705

René Meusnier

Jean Fanie

0 père

2

0

22

Jeanne Chevalier

1644 Rouen

1716 RO

1671 (27)

1671

1679

1701

Guillaume Lecanteur

Robert Levesque

François Deschamps

0 père

3

6

0

23

Marie Chevreau

1652 Chartre

1724 Chatea

1665 (13)

1665

René Réaume

0 père

13

24

Madeleine Chrétien

1646 Paris

1709 Contre

1670 (24)

1670

Pierre Chicoine

Louis Audet percot

Verifie parents

9

0

25

Catherine Clérice

1653 paris

1713 Sorel

1671 (18)

1671

Jacques Lussier

12

26

Anne Colin

1647 Champ

1719 IO

1669 (22)

1669

Vincent Boissonneau

12

27

Denise Colin

1651 Brie

1715

1673 (22)

1673

1694

Roch Thouin

Antoine Gloria

8

2

28

Martine Crosnier

1645 Rouen

1713…

1669 (24)

1669

Philippe Destroismaiso Picard

0 mère

12

29

Françoise Curé

1643 Picardi

1709 Bouche

1669 (26)

1669

Lucas Loiseau

0=2

5

30

Denise Damané

1641 Paris

1704 Champ

1665 (24)

René Houray Grandmont

9

31

Claude Damisé

1643 Paris

1705 Montr

1668 (25)

1668

1676

Pierre Perthuis

enfant naturel

0 père

12

1

32

Élisabeth de la Guéripière

1648 Paris

1723 Québ

1671 (23)

1671

Jean Rainville

0=2

9

33

Marie Claire de la Hogue

1651 Paris

1687 Québec

1669 (18)

1669

Jean Sédilot Montreuil

morte en couches

10

34

Marguerite de Laplace

1651-59 Pari

1735 Sulpice

1671 (20)

1673

??

Pierre Le Siège

Pierre Brébant

0 père

8

35

Anne Delestre

1651

1685 Bouche

1673 (22)

1675

François César La Gardelette

?

7

36

Claude Deschalets

1651 Poitou

1681

1668 (27)

1668

Simon Roy Audy

0=2

9

37

Catherine Durand

1649 Paris

1665 (16)

1665

Pierre Piché (Pichet)

(bigame)

0=père

8

38

Françoise Durand

1648 Rouen

1718 IO

1670 (22)

1671

Jacques Beaudoin

0=2

9

39

Antoinette Éloi

1665

1665

Mathurin Masta

0=père

40

Marie Gaillard Daire

1647 Rouen

1736 Lachine

1669 (32)

1669

1682

Jean Baptiste Perrier

Jean Sabourin

0 père

6

0

41

Marguerite Gaillard Du Plessis

1632 Picard

1664 (32) veuve

1664

1671

1677

François Provost

Hercule Duperron (1)

Louis Saucier

Michel Legardeur

0 père

2

2

3

42

Marguerite Gambier

1637 Paris

1664 (27)

1664

Michel Legardeur

2

43

Louise Gargottine

1637 Paris

1704

1663 (26)

1664

1679

Daniel Peron

Charles-Louis Alain

6

1

44

Jeanne Gilles

1644 Paris

1708 Montré

1670 (26)

1670

1689

1704

François Fleury

René Dumas

Pierre Galet

0 père

10

1

45

Marie Anne Guédon

1641 Rouen

1732 Bouche

1665 (24)

1665

1695

Gabriel Benoist

Marin Marais

6

0

46

Catherine Guérard

1649 Paris

1669 (20)

1670

Julien Dubord

10

47

Madeleine Guérin

1646 Picar

1665 (19)

1665

1673

Jean Julien

Pierre Boivin

3

0

48

Marguerite Jourdain

1648

1667 (19)

1667

1689

Bernard Delpêche

Louis Mageau

0 mère

10

2

49

Marguerite Lamain (Main)

1657 Rouen

1670 (13)

1670

1685

Michel Rognon

Pierre Mercier

6

8

50

Anne Lamarre

1648 Paris

1698 Québec

1665 (17)

1666

Pierre Duquet

10

51

Marie Langlois

1639 Chartre

1681?

1665 (26)

1665

Jean Gladu (Cognac)

7

52

Claude Laval

1651 Picard

1691?

1671 (20)

1671

Louis Bonnodeau Chatellereau

0 mère

5

53

Louise Lecoutre

1648

1689?

1665 (17)

1665

Nicolas Crevier

11

54

Élisabeth Agnes Lefebvre

1655 Paris

1725

1670 (15)

1670

François Thibault

0 pere

12

55

Madeleine Leguay (Guay)

1640 Paris

1688

1668 (28)

1669

Jacques Larchêveque

11

56

Marie Lelong

1646 Rennes

1671 (25)

1671

René Dumas

0 père

9

57

Marie Lemaire

1648 Orléans

1674

1669 (21)

1669

Pierre Ratel

3

58

Françoise Lemoine

1645 Paris 1728 Fran La

1665 (10)

1666

Pierre René Niquet

11

59

Constance Lepage

1651 Bourg

1688 IO

1673 (22)

1674

François Garinet

rejoint ses frères

6

60

Marie Leroux

1645 Rouen

1717 Sorel

1668 (23)

1668

1691

Jacques Énaud Canada

Pierre Borneuf

Inconnu

1

0

61

Anne Magnan

1650 Paris

1713 Québec

1665 (25)

1665

Jean Gauvin

0 père mère inconnu

10

62

Denise Marié

1654 Paris

1720 Montre

1673 (19)

1674

1704

Jean Quenneville

Jean Guilbert Laframb

0 père

11

63

Jeanne Marié

1643 Paris

1684

1670

1670

François Vézina

0 mère

8

64

Louise Menacier

1637 Champ

1687 Lévy

1663

1663

Toussaint Ledran

10

65

Antoinette Meunier

1637 Bourg

1697 Grondi

1665

1665

Jacques Aubert

3

66

Jacquette Michel

1637 Laroch

1710 RO

1668

1668

André Mignier Laga

veuve de Jean Gardin

0 père

6

67

Michelle Oinville

1647 Paris

1727

1668 Dumas O Landry N

1668

1677

Nicolas Barabé

Michel Lemay

0+0

? 14 total

68

Madeleine Olivier

1642 Rouen

1716

1667

1667

Thomas Rousseau

0+0

11

69

Marie Pelletier

1651 Orléana

1707 Québ

1669

1669

1677

1703

Mathurin Renaud

Pierre Canard

Jean Joubert

4

1

0

70

Anne Perrot

1646 Paris

1688 IO

1669

1668

Pierre Blais

10+5

71

Marie Thérèse Petit

1652 Paris

1738 Contrecoeur

1669

1669

1676-77

Christophe Laurent

Jean Coitou

0 père

2

11

72

Madeleine Philippe

1651Paris

1724 Lotbini

1668

1668

Pierre Tousignat

7

73

Catherine Pillat

1650 Aunis

1717 Montré

1663

1665

Pierre Charron

Sébastien Brisson

12

0

74

Françoise Pilois

1635 Paris

1683

1669

1669

André Barsa (Bresa Lafleur)

0 mère

6

75

Anne Rabady

1654

1747 Batisca

1671

1671

Antoine Lecuyer

11

76

Marie Richard

1647 Champ

1713 Bouche

1669

1669

Antoine Daunay

0 mère

9

77

Geneviève Rigaud

1643 Paris

1720 Châtea

1667

1667

Pierre Têtu

12

78

Anne Rivet

1635 Norma

1675 Chât

1665

1666

René Ouellette

veuve Grégoire Hisse

?

3

79

Jeanne Rossignol

1652 Chartre

1712 Québec

1670

1670

1674

1676

Charles Petit

Jean Forget

Urbain Fouquereau

0 père

2

1

8

80

Barbe Roteau (Rateau)

1653 Paris

1673

1673

1695

Pierre Moisan

Jacques Renaud

0 père

10

81

Charlotte Roussel

1646 Norma

1694 Iroquoi

1668

1668

Pierre Gauthier Saguingora

0+0

8

82

Anne Roy

1653 Champ

1719 Cap I

1670

1670

Nicolas Bouchard

Claude Guimond

6

6

83

Jeanne Roy

1641 Norma

1721 Montr

1669

1670

1670

Étienne Bouvet

Étienne Bonnet

Jean Pédaleau

0

1

7

84

Marie Roy

1647 Poitou

1667

1667

Mathurin Thibodeau

0+0

3

85

Jeanne Savonnet

1647 Paris

1721 R .O

1670

1671

1679

1692

Jean Soucy

Damien Bérubé

François Miville

4

7

1

86

Madeleine Taurey (Taurel)

1646 Orléans

1683

1670

1670

Nicolas Marcotte

6

87

Marie Valade

1649 Aunis

1663

1663

1682

Jean Cadieux

Philippe Boudier

10

 

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Partie 2: Judith Rigaud. Et la vie continue… Part 2: Judith Rigaud. And life continues…

 

16lespetitesmains_enfants-trouves_lenain-1640

Les frères Le Nain : Visite à la Grand-mère.

 

The English version follows the French one.

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Partie 2: Judith Rigaud. Et la vie continue…

par Robert Bérubé

Pour lire la partie 1, veuillez vous référer au texte suivant:

 https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/10/10/le-grand-scandale-et-linjustice-envers-judith-rigaud-the-great-scandal-and-the-injustice-towards-judith-rigaud/

Plus d’un an après le décès de son premier conjoint François Lemaistre, Judith épousa le marchand et le trappeur Jean Therrien dit Duhaime à Trois-Rivières, le 26 janvier 1667. Il était le fils de Jean Therrien et de Marie Élie (Hélie) de Saint-Jacques de Dieppe, en Normandie. Judith a environ 34 ans et Jean en a 24. En plus des biens, la veuve apporte six enfants à cette famille. Deux de ses enfants Noël et Marguerite Lemaître sont décédés avant 1666.

Judith Rigaud et Jean Therrien dit Duhaime sont parents des enfants suivants:

Nom

Naissance

Mariage

Décès

Conjoint(e)

Dominique Therrien

6 novembre 1667 Trois-Rivières

6 décembre 1667

Trois-Rivières

Jean-Baptiste Therrien

16 mars 1669

Trois-Rivières

9 novembre 1700 Trois-Rivières

23 mai 1759 Nicolet

Marguerite Lampron

Louis Michel Duhaime (En1701: Mississippi)

19 mars 1671 b 5 avril 1671 Trois-Rivières

Santo Domingo 1716

Le recensement de 1667, précise que les Rigaud-Therrien possèdent cinq bêtes à cornes et 30 arpents de terre en valeur.

À l’automne 1670, Jean Therrien quitte Trois-Rivières pour faire une expédition de traite. Il ne revient jamais car il est probablement décédé accidentellement durant le voyage. Selon Michel Langlois dans son “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois”, Jean Therrien est mort entre le mois de juin et avant le 4 novembre 1670.

Voici les accusations des critiques pour la période entre le 26 janvier 1667, date du mariage de Judith et Jean et le 4 novembre 1670, date qui documente le fait que Jean Therrien est décédé.

Les détracteurs disent que ce couple dépense au-dessus de leurs moyens car ils ont deux serviteurs. Ils mettent beaucoup d’accent sur le fait que Judith est beaucoup plus vieille que Jean Therrien. Ils disent que Louis Michel est illégitime. Ils réitèrent que le couple a beaucoup de dettes et qu’ils sont poursuivis par des créditeurs. De plus, ils ont toutes sortes problèmes légaux. Une critique particulière insinue que Judith a quitté Trois-Rivières à cause d’une triste aventure dans le but de fuir les autorités!

Pour répondre aux accusations j’ai effectué une vérification des causes juridiques dans lesquelles figurent les noms de Judith Rigaud et de Jean Therrien. J’ai repéré 14 causes durant la période de temps à partir du mariage jusqu’au décès de Jean. En ce qui concerne le fait que le couple vit au-dessus de leurs moyens, l’auteur de ceci ne fournit aucune preuve à l’appui. Selon le recensement, leurs avoirs ressemblent à ce qu’ont leurs voisins. En ce qui concernant les dettes, les créditeurs et les problèmes légaux, certains auteurs basent leur opinion sur l’arrêt du 6 août 1668 dans lequel: “Judith Rigaud, femme de Jean Terrien, auparavant veuve de François Lemaistre suite aux poursuites des créanciers de Lemaître, aura un délai de trois années, à la condition qu’elle ne pourra aliéner ses biens pendant ce temps”.

La transcription du texte avec orthographe modernisée révèle beaucoup!

«Du sixième août 1668. Le Conseil assemblé où présidait messire Daniel de Rémy etc auquel assistait messire François de Laval etc. messieurs de Villeray, de Gorribon, de Tilly, Damours et de la Tesserie, le substitut du procureur général présent. Entre Judith RIGAUD femme de Jean Terrien auparavant veuve feu François Lemaistre demanderesse en requête d’une part, et Thierry DELESTRE, Pierre DUQUET, notaire, en cette ville, au nom et comme procureur d’Arnaud Perré marchand demeurant à La Rochelle, et Jean MAHEUST comparant par Marguerite Corrivault sa femme, créanciers de ladite demanderesse, défendeurs d’autre part., après que ladite Rigault a dit conformément à sa requête qu’elle est poursuivie pour les dettes de feu ledit Lemaistre son mari auxquelles elle s’est obligée en France, croyant trouver vivant son dit défunt mari et des effets de quoi y satisfaire; mais l’ayant trouvé décédé et la plupart de ses biens absorbés et divertis, le peu qui en restait ayant été par elle employé dans le pays à l’acquit de plusieurs dettes, en sorte qu’il ne lui reste à présent que pour faire subsister ses enfants dans une très grande pauvreté, joint à cela qu’elle a fait perte d’une partie des marchandises, en l’achat desquelles elle avait fait emploi des emprunts qu’elle avait faits en France, et qu’elle a aussi perdu que le prix des autres ayant été contrainte de les vendre à vil prix pour en payer une partie de ses dettes; pourquoi elle demande qu’il lui soit accordé six années de terme pour payer ce qu’elle doit aux défendeurs, et que défenses leur soient faites de la poursuivre ni inquiéter pendant ledit temps, promettant qu’elle tâchera par tous les moyens possibles de les satisfaire. à quoi lesdits défendeurs ont dit que les pertes posées en fait par ladite Rigaud sont supposées sauf correction, qu’elle a disposé ainsi qu’elle a voulu des effets provenant de l’emploi de leurs deniers; que la vérité est qu’elle a un lit qui est estimé cinq cents livres et des habits somptueux et qu’elle a troqué ses marchandises avec les Sauvages dont elle a eu de bonnes pelleteries qu’elle séquestre et ladite pour les frustrer de leur dû, d’ailleurs ledit Duquet en la qualité qu’il procède, soutient qu’il ne doit être accordé aucun répit contre la dette dudit sieur Perré d’autant qu’elle est contractée à cause qu’il a été obligé comme caution de ladite Rigaud de payer au sieur Richard Creaghe la somme de mille livres en principal et profits aventureux d’icelle à raison de trente pour-cent ainsi qu’il appert par obligation passée devant Pierre Teulleron notaire en ladite ville de La Rochelle le dix-neuf mai mille six cent soixante-six, et par acte passé devant ledit notaire le premier avril mille six cent soixante-sept dont il a fait exhibition; et ladite Corrivault qu’à son égard il ne doit être accordé aucun terme à ladite Rigaud en ce que c’est elle-même qui a depuis son retour de France créé sa dette qui est de la somme de trente-sept livres cinq sols restante de celle de cinquante-cinq livres pour vente qu’elle Corrivault lui a faite d’un habit de deuil de laquelle elle a obligation qu’elle a aussi exhibée, passée devant Rageot notaire en cette ville le dix-neuvième juin mille six cent soixante-sept; vu ladite requête signée Judith Rigaud renvoyé en ce Conseil par ordonnance de messire Jean Talon etc. en date du vingt-septième juillet dernier, au bas de laquelle est arrêt de ce Conseil en date du trentième dudit mois, portant que les créanciers dudit feu LeMaistre et de ladite Rigaud seraient assignés, et l’exploit du Vasseur huissier en date du premier du présent mois, portant assignation à ce jourd’hui aux défendeurs; ouï le substitut du procureur – Répit – général, le Conseil a accordé délai de trois années à ladite Rigaud, pendant lequel elle ne pourra vendre ni aliéner tant les terres et maisons appartenant audit défunt LeMaistre et à elle, que deux boeufs servant à la culture desdites terres, sans le consentement desdits créanciers, sur peine de déchoir dudit délai, et en ce faisant ledit Conseil a fait et fait défenses auxdits créanciers de faire aucune poursuite ni exécution à l’encontre de ladite Rigaud et desdits biens pour raison de leurs créances, sauf à eux toutefois de se pourvoir sur les marchandises, pelleteries et meubles audit défunt et à elle appartenant, lesquels pourront venir à leur connaissance pendant trois mois, à commencer du jour de la signification du présent arrêt, à l’exception de ceux réservés par l’ordonnance du Roi, et pour cet effet ledit Conseil leur a permis et permet d’en faire telles perquisitions qu’ils verront être à faire par les voies de droit.»

La conclusion est que Judith dit qu’elle est pauvre et les défendeurs disent que non!

Pour ce qui est de la triste aventure motivant le départ de Judith je n’ai pas été capable de trouver aucune preuve. Les causes légales nous révèlent que Judith a rendu 7 minots de blé à Marie Boucher. Elle paye un minot et demi de blé pour dommage fait par ses deux boeufs dans les javelles de Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin. Elle a quelques problèmes avec Marie Boucher concernant des étoffes pour habits. Elle doit payer le marchand Simon Baston, la somme de 75 livres dont 40 livres pour un canot dont il a répondu pour elle et le reste pour de la marchandise.

Il y a une requête de Judith Rigaud pour la somme de 15 livres pour une chaudière neuve qui lui avait été baillée par Jacques Ménard dit Lafontaine. Elle s’est cassée en la mettant sur le feu. Ménard est condamné à reprendre la chaudière et de lui déduire 30 sols en plus d’avoir à payer les frais de justice

Une autre requête de Judith Rigaud à l’encontre de Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin, pour qu’il lui rende 2 truies qu’il avait prises en ses grains Ledit sieur de Saint-Quentin est prêt à les rendre si ladite Rigaud paie la taxe de l’ordonnance de l’année présente ainsi que celle de l’an passé où 8 de ses cochons ont aussi fait du dommage dans ses grains alors qu’elle était à Montréal. Judith doit aussi payer les dommages faits par les 8 cochons l’an passé ainsi que les dépens. Les problèmes d’animaux dans les grains ne semblent pas s’arrêter.

Dans une autre requête, Judith Rigaud demande que Pierre Chaperon replante les pieux de cèdre qu’il a arrachés de sa grange pour les emporter et les brûler. Judith Rigaud est aussi demanderesse, contre Pierre Frerot dit Lafontaine, à propos d’un paiement de la somme de 3 livres et 6 sols dus par ledit Lafontaine ou bien il doit rendre à la demanderesse une peau d’orignal. Il est ordonné de faire assigner des témoins. Un autre cas est entre Simon Baston, Judith Rigaud et Philippe Estienne à propos d’effets dont un bahut et une vieille table. Judith Rigaud est demanderesse, contre Louis Desrochers, tailleur. Louis Brignon dit Desrochers, tailleur est demandeur contre Judith Rigaud, défenderesse, car il veut être payé de la somme de 18 livres et 10 sols.

Il est vrai que Judith est plus âgée que Jean. Ceux qui en font un cas devraient vérifier l’âge des couples lors de deuxièmes ou troisièmes mariages à ce temps en Nouvelle-France. Étant donné la pénurie de femmes en Nouvelle-France, certains hommes semblent préférer épouser des femmes qui sont établies et ont des terrains.

La seule histoire triste qui aurait motivé le départ de Judith aurait été le décès de Jean Therrien, Elle a quitté Trois-Rivières en 1672, car son fils Pierre Lemaistre était déjà établi à Rivière-du-Loup (Rivière Maneureuil) qui est devenu Louiseville. De plus, elle a acheté des terrains qui lui rapportaient des fonds.

La dernière critique pendant cette période de temps est que Louis Michel est illégitime. La plupart des historiens disent que Louis Michel est le fils de Jean Therrien dit Duhaime. Cependant, il y a encore des bases de données qui le déclarent illégitime y compris le PRDH. Certains auteurs affirment qu’il y a deux personnes Jean Therrien dit Duhaime et Jean Duhaime. Il est difficile de croire que deux personnes ayant le même nom étaient en relation avec Judith Rigaud au même moment. Pour ceux qui parlent d’un deuxième Jean Duhaime ils ne peuvent fournir des renseignements biographiques, ni des antécédents pour ce monsieur. Donc, nous pourrions conclure que le père de Louis Michel est Jean Therrien dit Duhaime et que Judith Rigaud était enceinte lorsque Jean Therrien dit Duhaime est décédé.

Cependant, il demeure une contradiction à cette rumeur et c’est le certificat de baptême de Louis Michel Duhaime. Le curé le nomme Louis Michel Duème mais il ajoute aussi le commentaire “illégitime”. Étant donné que Louis Michel est devenu un voyageur dans les Pays d’en Haut, au Mississippi et même à Saint Domingue nous ne pouvons pas repérer un certificat de mariage, s’il s’est marié, indiquant les noms de ses parents, ni un certificat de décès.

PRDH a inscrit le nom Louis Michel et a inscrit ce renseignement avec la note illégitime sur la fiche des conjoints de sa mère Judith Rigaud. PRDH devrait corriger ce fait car le nom du père et le nom de famille de l’enfant sont indiqués sur le certificat de naissance.

Ce qui est à noter dans le registre du baptême c’est l’ajout du mot illégitime entre deux lignes et le commentaire dans la Louis Michel du Heme “ex Illigitimo matrimonio”. De plus, il y a une section noircie et il faut se demander pourquoi ce document a-t-il été modifié?

Suzanne Sommerville dans sa recherche “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” présente de très bons arguments qui doivent être considérés. Elle conclut que le curé a fait erreur

Une fois arrivée à Rivière-du-Loup, Judith a fait la rencontre de Jean Laplanche qui était originaire de La Flèche en Anjou. Le 6 octobre 1675, à Trois-Rivières, Judith épousa Jean Laplanche fils d’Urbain Laplanche et de Pilernie Gilbert. Jean Laplanche était chirurgien et le premier médecin de la Rivière-du-Loup et des environs. De plus, il était impliqué dans la traite de fourrures. La date du 6 octobre est celle fixée par Michel Langlois car le jour n’est pas inscrit dans le registre. Jean Laplanche est né le 17 juillet 1643. Judith a environ 42 ans et Jean en a 32. Encore une fois certains auteurs font un cas au sujet de la différence d’âge.

Le 21 janvier 1676: Jean Laplanche et Judith Rigaud enregistrent leur contrat de mariage qui avait été précédemment écrit avec Antoine Adhémar. Dans le contrat ils déclarent la séparation des biens. Cela signifiait que le conjoint ne serait pas responsable des dettes de son épouse, ni elle pour les siennes.

Vers la fin de 1676, Judith Rigaud et Jean Laplanche s’établissent à Montréal.

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Jean Laplanche repasse en France avant la fin du mois de juin 1678. Nous apprenons ce fait car Judith a des problèmes avec un certain abbé Jean Cavelier.

Une sentence est rendue en faveur de Jean Cavelier prêtre contre Judith Rigaud, le 22 mars 1678.

Il est noté le14 juin 1678: “réception en appel de Judith Rigaud, femme de Jean Laplanche, chirurgien, actuellement en France, d’une sentence rendue par le bailli de Montréal au profit du messire Jean Cavelier, prêtre, le 22 mars 1678”.

Le 29 août 1678, on note: “Un arrêt renvoyant l’appel pris d’un jugement du bailli de Montréal le 22 juillet 1678, par Judith Rigaud femme de Jean Laplanche, chirurgien, présentement en France, comme procuratrice de Jacques Passard LaBretonnière, son gendre, contre messire Jean Cavelier, prêtre; ladite Rigaud est condamnée à payer la somme de 100 sols d’amende et aux dépens des deux instances.

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En vérifiant la documentation dans Jugements et délibérations du Conseil Souverain, nous apprenons qu’entre le 22 mars 1678 et le 30 octobre 1679, il y a une dizaine d’instances où Judith Rigaud seule, Judith en tant que procuratrice de son gendre Jacques Passard La Bretonnière, Judith Rigaud et Pierre Cavelier et Pierre Cavelier seul sont en conflits avec l’abbé Jean Cavelier.

Il est évident dans ces causes que Judith est instruite et qu’elle est bel et bien capable de se défendre et de défendre ses enfants et ses êtres chers. Je ne suis pas capable de comprendre le contenu de toutes les causes étant donné que je ne suis pas familier avec le vocabulaire juridique du temps. Une étude approfondie de ses documents par un spécialiste de la jurisprudence du temps pourrait révéler de nouvelles découvertes.

Cependant, Jean Cavelier, prêtre sulpicien et frère de l’explorateur Robert Cavelier de La Salle, est un homme très instruit et il faisait partie de la haute bourgeoisie de Rouen. Selon Jean-Guy Pelletier dans sa biographie dans le « Dictionnaire Biographique du Canada » , « un différend l’opposa à un certain Pierre Cavelier ; il tenta de faire saisir la maison et la terre que ce dernier possédait à Montréal. Puis en octobre 1679, se préparant à partir pour la France, il voulut récupérer les avances qu’il avait faites à son frère, Robert Cavelier de La Salle, arrivé en Nouvelle-France depuis 1667. Le Conseil souverain rendit le 30 octobre une sentence qui lui permit d’obtenir une somme assez élevée. Ceci ruina le crédit de La Salle dans la colonie à un point tel qu’il écrivit dans une lettre : « [Jean] a fait […] tout ce que le plus enragé ennémy pourroit faire ».

Il est évident dans les causes et dans sa biographie que Jean Cavelier, prêtre est un homme désireux de s’enrichir et capable de faire presque n’importe quoi pour réaliser ses buts! Il suffit de se demander si Judith et Pierre Cavelier n’étaient pas les victimes dans ces affaires. C’est lors d’une de ces causes que nous apprenons que Judith et Pierre Cavelier vivent ensemble.

Certains auteurs affirment que Jean Laplanche a abandonné Judith car elle était une femme infidèle. Les accusateurs ne peuvent prouver qu’elle était infidèle avant le départ de Laplante! Il se pourrait fort probable que Laplante a abandonné son épouse et qu’elle s’est retrouvée seule!

Nous apprenons que Jean Laplanche est décédé en France après 1678.

Il est difficile de déterminer la date quand Judith Rigaud et Pierre Cavelier sont devenus des amants et quand ils ont commencé à cohabiter ensemble! À un moment donné Judith a été accusé d’avoir abandonné sa maison conjugale et de vivre en tant que mari et femme avec Pierre Cavelier.

Le jugement du 5 septembre 1678 révèle: que ledit Pierre Cavelier et Judith Rigaud sortiront incessamment de la maison de la terre saisie réellement sur ledit Cavelier, pour en laisser la libre possession au commissaire, lequel fera couper, engranger et améliorer les grains qui sont présentement sur ladite terre et s’ils étaient coupés qu’ils lui seront livrés par ceux qui en seront saisis en l’état qu’ils le seront, pour dû tout être tenu compte à qui il appartiendra, et ouï le procureur général, dit a été que les choses demeureront en état jusque en fin du procès”.

Certains auteurs ont écrit des textes similaires à ceci: “Le sieur Abbé Cavelier n’a pas qu’un seul adversaire (c’est-à-dire Pierre Cavelier) à confronter, il y a également une femme, et quelle Femme! ”. Pierre Cavelier a été emprisonné et Judith bannie pendant 10 ans de Montréal, elle aurait reçu le procureur avec une fourche”!

Il est vrai que Judith et Pierre ont été les adversaires de l’abbé Cavelier! Cependant, je n’ai pas trouvé nulle part une preuve juridique du fait que Pierre avait été emprisonné, que Judith avait accueilli le procureur avec une fourche et qu’elle avait été banni pendant 10 ans! Si ces documents existent, il faudrait les trouver!

Il semblerait que Judith a quitté Montréal avant le 14 avril 1679, et que le juge probablement Jean- Baptiste Migeon a condamné Judith Rigaud “in absentia” à «dix années consécutives de bannissement de l’île de Montréal, l’empêchant de violer son interdiction sous peine de châtiment corporel».

Le recensement de 1681 suggère que Pierre Cavelier vit dans la maison LeBer-LeMoyne à Lachine. Son épouse, Louise Dusouchet et lui n’ont qu’une vache et un fusil et aucune terre en culture. En 1684, ils font baptiser un fils, Pierre, à Lachine. Il achète un terrain à Montréal en 1678. Cette année-là, il déclare habiter au pays depuis 10 ans et s’être adonné à la traite des fourrures pendant deux ans à la foire de Montréal.

Judith avait quitté Montréal avant la sentence et elle est allé vivre à Rivière-du-Loup avec sa fille Marie-Louise. Nous apprenons que le 9 juin 1684, Judith a reçu un terrain de 9 arpents et demi à Rivière du Loup.

En 1685, Judith retourne en France. Le 6 février 1686 à Saint-Jean d’Angély, Charente-Maritime, Judith Rigaud épousa Louis Gillet dit Laplante. Louis est né vers 1633 à Paris et il est le fils de Jean Gillet et d’Anne Gougeon.

Judith revient en Nouvelle-France avec Louis Gillet. Judith et Louis Gillet achètent une maison sur la rue Saint-Paul à Montréal, le 8 mai 1688. Ce fait est intéressant car son bannissement de Montréal devait finir en 1689. Comment se fait-il que Judith est revenue à Montréal sans conséquence? Je n’ai pas trouvé de documentation à cet effet! Il faut dire que l’abbé Jean Cavelier était rentré en France, en novembre 1679.

Judith n’a pas eu d’enfants avec Jean Laplanche, ni avec Pierre Cavelier, ni avec Louis Gillet.

Elle vit ses dernières années à Montréal et elle est décédée après le 21 novembre 1696.

Voici les deux lignées de Judith Rigaud à moi

Judith Rigaud 1633-1696?

Charles 1 Auger (Lemaistre) 1666-1746

Charles 2 Auger (Lemaistre) 1694-1780

Madeleine Auger (Lemaistre) 1726-1767

Pierre Auger (Lemaistre) 1728-1794

Charles Choret 1753-1824

Joseph Auger (Lemaistre) 1777-1858

Félicité Choret 1786-1865

Benjamin Auger (Lemaistre) 1819-1896

Zéphirin Fréchette 1813-1911

Joseph 1 Fréchette 1846-1916

Louise Auger (Lemaistre) 1850-1911

Joseph 2 Fréchette 1874-1942

Lucienda Fréchette 1899-1969

Eugène Bérubé 1926-1933

Robert Bérubé

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

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The LeNain brothers: Visite à la Grand-mère (A visit to the Grandmother)

 

Part 2: Judith Rigaud. And Life Continues…

by Robert Bérubé

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To read part 1, please go to this site: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/10/10/le-grand-scandale-et-linjustice-envers-judith-rigaud-the-great-scandal-and-the-injustice-towards-judith-rigaud/

More than a year after the death of her first spouse François Lemaistre, Judith married the merchant and trapper Jean Therrien dit Duhaime in Trois-Rivières on January 26, 1667. He was the son of Jean Therrien and Marie Élie (Hélie) of Saint-Jacques of Dieppe, in Normandy. Judith is about 34 years old and Jean is 24. In addition to property, the widow brings six children to this family. Two of her children, Noël and Marguerite Lemaître, had died before 1666.

Judith Rigaud and Jean Therrien dit Duhaime are the parents of the following children:

Name

Birth

Marriage

Death

Spouse

Dominique Therrien

6 november 1667 Trois-Rivières

6 décember 1667

Trois-Rivières

Jean-Baptiste Therrien

16 march 1669

Trois-Rivières

9 november 1700 Trois-Rivières

23 may 1759 Nicolet

Marguerite Lampron

Louis Michel Duhaime (En1701: Mississippi)

19 march 1671 b 5 april 1671 Trois-Rivières

Santo Domingo 1716

The census of 1667 states that the Rigaud-Therrien’s own five horned cattle and 30 arpents (acres) of land in value.

In the autumn of 1670, Jean Therrien left Trois-Rivières to make a trading expedition. He never returns because he probably died accidentally during the trip. According to Michel Langlois in his “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois“, Jean Therrien died between June and before November 4, 1670.

Here are the accusations of the critics for the period between January 26, 1667, the date of the marriage of Judith and Jean and November 4, 1670, date documenting the fact that Jean Therrien died.

Detractors say that this couple spends above their means because they have two servants. They put a lot of emphasis on the fact that Judith is much older than Jean Therrien. They say that Louis Michel is illegitimate. They reiterate that the couple has a lot of debts and that they are being sued by creditors. Moreover, they have all kinds of legal problems. One particular fault-finder insinuates that Judith left Trois-Rivières because of a sad adventure in order to escape the authorities.

In order to answer the charges, I conducted an audit of the legal cases in which the names of Judith Rigaud and Jean Therrien appear. I found 14 cases during the period of time from the marriage to the death of Jean. Regarding the fact that the couple lives above their means, the author of this does not provide any evidence to support it. According to the census, their holdings are similar to what their neighbors have. Regarding debts, creditors and legal problems, some authors base their opinion on the judgment of 6 August 1668 in which: “Judith Rigaud, wife of Jean Terrien, previously widow of François Lemaistre following the prosecution of the creditors of Lemaître, shall have a period of three years, provided that she can not alienate her property during this time”.

The transcription of the text with modern spelling reveals a lot:

“Sixth August, 1668. The Council assembled, where Messire Daniel de Remy presided, etc., at which Messrs Francois de Laval and others were present. Messrieurs de Villeray, de Gorribon, de Tilly, Damours and Tesserie, the deputy attorney general present. Between Judith Rigaud wife of Jean Terrien, former widow of the late François Lemaistre, plaintiff in motion, and Thierry Delestre, Pierre Duquet, notary, in this city, in the name and as attorney of Arnaud Perré merchant residing in La Rochelle, and Jean MAHEUST appearing for Marguerite Corrivault his wife, creditors of the plaintiff, defendants on the other hand, after the said Rigault said in accordance with her request that she is sued for the debts of the said Lemaitre her husband to whom she was obligated to in France, believing that her deceased husband was alive; but having found him deceased, and most of his property absorbed and diverted, the little which remained of it had been employed in the country by the acquittal of several debts, so that it now only remains for her to make, subsisting her children in extreme poverty, together with the loss of a part of the goods in the purchase of which she had made use of the loans she had made in France, lost as the price of the others having been forced to sell them at a low price to pay part of their debts; why she demands that she be granted six years to pay what she owes to the defendants, and that they are forbidden to pursue her or worry her during the said time, promising that she will endeavor by all possible means satisfied. To which the said defendants have said that the losses actually incurred by the said Rigaud are supposed, except in the case of correction, that it has disposed of the effects of the employment of their moneys; that the truth is that she has a bed that is estimated at five hundred pounds and sumptuous clothes and that she traded her goods with the Indians she had good furs she sequestered and said to frustrate them of their due, moreover, the said Duquet in the capacity which he proceeds, maintains that no reprieve should be granted against the said Sieur Perré’s debt, inasmuch as it is contracted because he has been obliged as surety Rigaud to pay to Mr. Richard Creaghe the sum of one thousand livres (pounds), in principal and adventurous profits thereof in the proportion of thirty per cent as it appears by obligation passed before Pierre Teulleron notary in the said city of La Rochelle on the nineteenth of May one thousand six hundred and sixty-six, and by deed passed before the said notary on the first of April, one thousand six hundred and sixty-seven, of which he has exhibited; and the said Corrivault that in respect of him there shall be no term given to the said Rigaud inasmuch as it is herself who has since her return from France created her debt which is of the sum of thirty-seven pounds five remaining sols of that of fifty-five pounds for sale which Corrivault made her for a mourning suit of which she has an obligation that she also exhibited, passed before Rageot notary in this city the nineteenth June one thousand six hundred and sixty -seven; having regard to the aforesaid motion, signed Judith Rigaud, by Order of Messire Jean Talon, etc. dated the twenty-seventh of July last, at the bottom of which is a decree of this Council dated the thirtieth of the said month, to the effect that the creditors of the said LeMaistre and the said Rigaud shall be summoned, and the exploit of the Bailiff dated the first of the present month, assigning to the defendants to this day; the Council granted Rigaud three years within which to sell or alienate both the lands and houses belonging to the said deceased LeMaistre and to him, that two oxen used for cultivation of said lands, without the consent of the said creditors, upon the expiration of the said period, and in so doing, the said Council has made and defended the said creditors from making any prosecution or execution against the said Rigaud and the said property on account of their claims, they shall, however, have access to the goods, fur skins and furniture of the deceased and of the deceased person, who may come to their attention for a period of three months from the date of service of this judgment, and for this purpose the said council has permitted them, and enables them to be searched, and to be made by law”.

The conclusion is that Judith says she is poor and the defendants say that she is not!

Regarding the sad adventure that motivated Judith’s departure I was not able to find any evidence of this. Legal causes tell us that Judith gave 7 bouquets of wheat to Marie Boucher. She pays a “minot” and a half of corn for damage done by her two oxen in the gardens of Quentin Moral, Sieur de Saint-Quentin. She has some problems with Marie Boucher regarding cloths for clothes. She must pay the merchant Simon Baston, the sum of 75 livres, of which 40 livres for a canoe of which he accounted for her and the rest for merchandise.

There is a request from Judith Rigaud for the sum of 15 livres for a new boiling pan which had been sold to her by Jacques Ménard dit Lafontaine. She broke it by putting it on the fire. Ménard is condemned to take back the pan and to deduct 30 sols in addition to having to pay the costs of justice

Another request from Judith Rigaud against Quentin Moral, Sieur de Saint-Quentin, for him to give her 2 sows he had taken from his grains. The said Sieur de Saint-Quentin is ready to return them if the said Rigaud pays the tax of the ordinance of the present year as well as that of last year when 8 of her pigs also made damage in his grains while she was in Montreal. Judith must also pay the damages made by the 8 pigs last year as well as the costs. The problems of animals in the grains does not seem to stop.

In another motion, Judith Rigaud asked that Pierre Chaperon replant the cedar posts he had torn from her barn to carry them away and burn them. Judith Rigaud is also a plaintiff, against Pierre Frerot dit Lafontaine, in respect of a payment of the sum of 3 livres and 6 sols owed by the said Lafontaine, or he must return to the plaintiff a moose skin. Witnesses are ordered to be summoned. Another case is between Simon Baston, Judith Rigaud and Philippe Estienne about effects including a chest and an old table. Judith Rigaud is plaintiff, against Louis Desrochers, tailor. Louis Brignon dit Desrochers, tailor is plaintiff against Judith Rigaud, defendant, because he wants to be paid the sum of 18 pounds and 10 sols.

It is true that Judith is older than Jean. Those who do make a case about this should check the age of the couples during second or third weddings at that time in New France. Given the shortage of women in New France, some men seem to prefer to marry women who are settled and have land.

The only sad story that would have motivated Judith’s departure would have been the death of Jean Therrien. She left Trois-Rivières in 1672, because her son Pierre Lemaistre was already established in Rivière-du-Loup (Rivière Maneureuil) which became Louiseville . In addition, she bought land that brought her money.

The last criticism during this period of time is that Louis Michel is illegitimate. Most historians say that Louis Michel is the son of Jean Therrien dit Duhaime. However, there are still databases that declare him illegitimate including the PRDH. Some authors claim that there are two persons Jean Therrien dit Duhaime and Jean Duhaime. It is hard to believe that two people with the same name were in contact with Judith Rigaud at the same time. For those who speak of a second Jean Duhaime they cannot provide biographical information nor background for this gentleman. So we could conclude that Louis Michel’s father is Jean Therrien dit Duhaime and that Judith Rigaud was pregnant when Jean Therrien dit Duhaime died.

However, what remains a contradiction to this rumor is the certificate of baptism of Louis Michel Duhaime. The parish priest named him Louis Michel Duème but he also added the comment “illegitimate”. Given that Louis Michel became a traveler in the Pays d’en Haut, Mississippi and even in Santo Domingo we can not locate a marriage certificate, if he married, indicating the names of his parents, or a death certificate.

PRDH inscribed the name Louis Michel and entered this information with the illegitimate note on the file of the spouses of his mother Judith Rigaud. PRDH should correct this because the father’s name and the child’s surname are indicated on the birth certificate.

What is to be noted in the register of baptism is the addition of the illegitimate word between two lines and the commentary in the column: Louis Michel of Heme “ex Illigitimo matrimonio”. In addition, there is a blackened section and one has to wonder why this document has been modified.

Suzanne Sommerville in her research “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” presents very good arguments that need to be considered. She concludes that the parish priest was wrong

Once arrived in Rivière-du-Loup, Judith met Jean Laplanche, who was originally from La Flèche in Anjou. On October 6, 1675, in Trois-Rivières, Judith married Jean Laplanche, son of Urbain Laplanche and Pilernie Gilbert. Jean Laplanche was a surgeon and the first physician in Rivière-du-Loup and the surrounding area. In addition, he was involved in the fur trade. The date of October 6 is that fixed by Michel Langlois because the day is not written in the register. Jean Laplanche was born on July 17, 1643. Judith is about 42 years old and Jean is 32. Again some authors make a case about the difference in age.

January 21, 1676: Jean Laplanche and Judith Rigaud register their marriage contract which had previously been written with Antoine Adhémar. In the contract they declare the separation of what they own. This meant that the spouse would not be responsible for his wife’s debts, nor she for his.

Towards the end of 1676, Judith Rigaud and Jean Laplanche settled in Montréal.

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Jean Laplanche returns to France before the end of June 1678. We learn this fact because Judith has problems with a certain abbot Jean Cavelier.

An award was made in favor of Jean Cavelier priest against Judith Rigaud, March 22, 1678. It is noted on June 14, 1678: “Judith Rigaud, wife of Jean Laplanche, surgeon, now in France, receives an appeal from the Bailiff of Montreal for the benefit of Messire Jean Cavelier, a priest, March 22, 1678” .

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On August 29, 1678, a judgment was issued referring to an appeal from a judgment of the Bailiff of Montréal on July 22, 1678, by Judith Rigaud, wife of Jean Laplanche, surgeon, presently in France, as procurator of Jacques Passard LaBretonniere, her son-in-law, against Messire Jean Cavelier, a priest; the said Rigaud is ordered to pay the sum of 100 sols of fine and at the expense of both instances.

By checking the documentation in “Judgments and Proceedings of the Sovereign Council”, we learn that between March 22, 1678 and October 30, 1679, there are about ten instances where Judith Rigaud alone, Judith as procurator of her son-in-law Jacques Passard La Bretonnière, Judith Rigaud and Pierre Cavelier and Pierre Cavelier alone are in conflict with the abbé Jean Cavelier. It is evident in these cases that Judith is educated and that she is able to defend herself and her children and loved ones. I am not able to understand the content of all the causes given that I am not familiar with the legal vocabulary of the time. An in-depth study of these documents by a specialist in the jurisprudence of time could reveal new discoveries

However, Jean Cavelier, a Sulpician priest and brother of the explorer Robert Cavelier de La Salle, is a highly educated man and a member of the upper bourgeoisie of Rouen. According to Jean-Guy Pelletier in his biography in the “Dictionnaire Biographique du Canada”, “a dispute opposed him to a certain Pierre Cavelier; he attempted to seize the house and the land which the latter possessed in Montréal. Then, in October 1679, preparing to leave for France, he wished to recover the advances of money he had made to his brother, Robert Cavelier de La Salle, who had arrived in New France in 1667. The Sovereign Council handed over a sentence on October 30 which enabled him to obtain a sufficiently high sum. This ruined La Salle’s credit in the colony to such an extent that he wrote in a letter: “[Jean] has done […] all that the most enraged enemy could do.”

It is evident in the causes and in his biography that the priest Jean Cavelier, is a man desirous of enriching himself and capable of doing almost anything to achieve his goals! It is enough to ask whether Judith and Pierre Cavelier were not the victims in these cases. It is during one of these causes that we learn that Judith and Pierre Cavelier live together.

Some authors claim that Jean Laplanche abandoned Judith because she was an unfaithful woman. The accusers cannot prove that she was unfaithful before the departure of Laplante! It may well be that Laplante abandoned his wife and she found herself alone!

We learn that Jean Laplanche died in France after 1678.

It is difficult to determine the date when Judith Rigaud and Pierre Cavelier became lovers and when they began to live together! At one point Judith was accused of having abandoned her marital home and living as husband and wife with Pierre Cavelier.

The judgment of September 5, 1678 reveals: “that the aforesaid Pierre Cavelier and Judith Rigaud shall forthwith leave the house of the land actually seized upon the said Cavelier, to leave it free to the commissioner, who shall cut and store the grains, presently on the said land and if they were cut off that they will be delivered to him by those as they will be, to be taken into account to whom it will belong, and the Attorney General says that things will remain in order until the end of the trial “.

Some authors have written similar texts to this: “The abbé Cavelier has not only one opponent (that is, Pierre Cavelier) to confront, there is also a woman, and what a Woman! ”. Pierre Cavelier was imprisoned and Judith banished for 10 years from Montreal, she would have received the prosecutor with a fork “!

It is true that Judith and Pierre were the adversaries of the abbé Cavelier! However, I did not find any legal proof of the fact that Pierre had been imprisoned, that Judith had welcomed the prosecutor with a pitchfork and that she had been banned for 10 years! If these documents exist, they should be found!

It appears that Judith left Montréal before April 14, 1679, and possibly that judge Jean-Baptiste Migeon condemned Judith Rigaud “in absentia” to “ten consecutive years of banishment from the island of Montreal, preventing her from violating her prohibition under penalty of corporal punishment “.

The census of 1681 suggests that Pierre Cavelier lives in the LeBer-LeMoyne house in Lachine. His wife, Louise Dusouchet and he, have only one cow and one rifle and no land under cultivation. In 1684, they baptized a son, Pierre, in Lachine. He had bought land in Montral in 1678. That year he declared that he had lived in Canada for 10 years and had been involved in the fur trade for two years at the Montréal fair.

Judith had left Montréal before the sentence and went to live in Rivière-du-Loup with her daughter Marie-Louise. We learn that on June 9, 1684, Judith received land measuring 9 arpents (acres) and a half at Rivière-du-Loup.

In 1685, Judith returned to France. On February 6, 1686 in Saint-Jean d’Angély, Charente-Maritime, Judith Rigaud married Louis Gillet dit Laplante. Louis was born around 1633 in Paris and is the son of Jean Gillet and Anne Gougeon.

Judith returns to New France with Louis Gillet. Judith and Louis Gillet bought a house on Saint-Paul Street in Montréal on May 8, 1688. This fact is interesting because her banishment from Montréal was to end in 1689. How was it that Judith returned to Montréal without consequences? I have not found any documentation for this! It must be said that Abbe Jean Cavelier had returned to France in November 1679.

Judith did not have children with Jean Laplanche, nor with Pierre Cavelier, nor with Louis Gillet.

She lived her last years in Montreal and died after November 21, 1696.

Here are the two lines of Judith Rigaud down to me:

Judith Rigaud 1633-1696?

Charles 1 Auger (Lemaistre) 1666-1746

Charles 2 Auger (Lemaistre) 1694-1780

Madeleine Auger (Lemaistre) 1726-1767

Pierre Auger (Lemaistre) 1728-1794

Charles Choret 1753-1824

Joseph Auger (Lemaistre) 1777-1858

Félicité Choret 1786-1865

Benjamin Auger (Lemaistre) 1819-1896

Zéphirin Fréchette 1813-1911

Joseph 1 Fréchette 1846-1916

Louise Auger (Lemaistre) 1850-1911

Joseph 2 Fréchette 1874-1942

Lucienda Fréchette 1899-1969

Eugène Bérubé 1926-1933

Robert Bérubé

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A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.

 

 

Le grand scandale et l’injustice envers Judith Rigaud. The Great Scandal and the Injustice Towards Judith Rigaud.

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The English version follows the French one.

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Le grand scandale et l’injustice envers Judith Rigaud. Partie 1: Judith Rigaud et François Lemaistre.

par Robert Bérubé

Depuis que j’ai commencé à raconter des histoires au sujet des ancêtres de ma famille, j’ai toujours tenté de faire connaître des gens peu connus ayant vécu des expériences intéressantes ou extraordinaires. Habituellement, je dois faire des recherches assez approfondies pour être capable de donner vie à mon personnage. Aussi, depuis le début, je tente de parler plus souvent des femmes ancêtres que des hommes car les femmes ont été oubliées dans notre histoire.

Cette semaine j’ai choisi de parler d’une ancêtre qui est une femme exceptionnelle. La problématique c’est qu’on a beaucoup parlé d’elle. Je remarque que certains historiens du passé, semblent catégoriser les femmes de trois façons et bien entendu, je généralise. Il y a les femmes que l’on semble sanctifier, telles Marie de l’Incarnation, Marguerite Bourgeoys et autres religieuses, ensuite, certaines mères de famille qui sont reconnues seulement parce qu’elles ont donné naissance car on oublie leurs autres contributions et finalement les femmes de caractère! On vénère les saintes sans questionner rien à leur sujet, on louange la maternité en oubliant les autres réalisations de ces mères et on salit nos femmes de caractère, en s’en prenant surtout à leur vertu! Cette façon de faire est imprégnée de sexisme et est injuste envers les femmes qui en sont victimes. Si les femmes indépendantes et intéressantes doivent faire preuve de moeurs irréprochables pourquoi ne pas exiger la même chose des hommes, des religieux et des religieuses et de ceux en pouvoir? Le seul temps l’on questionne la moralité des hommes c’est pour les rendre complices, des femmes accusées!

Le grand scandale de Judith Rigaud c’est que certains historiens ont choisi une femme de caractère, ils ont rendu sa vie scandaleuse par le mensonge, les innuendos, les insinuations et par la manipulation des faits.

J’ai trouvé plusieurs documents qui parlent de mon ancêtre Judith Rigaud. Il serait intéressant de faire une analyse et étude détaillées de toutes ces histoires! Ce que je présente dans ce présent texte et le prochain (partie 2), je l’affiche comme un début de recherche car je ne suis pas un historien!

Benjamin Sulte dans “Mélanges Historiques” en 1922 et Cyprien Tanguay dans “À travers les registres” en 1886, ne parlent pas en mal de Judith. Sauf, que Sulte mentionne le fait que E.-Z. Massicotte a une preuve que Judith a quitté son premier époux. Cependant, on ne peut trouver cette preuve nulle part! Donc, ce n’est pas une preuve mais du ouï-dire!

Les trois grands vilains dans cette affaire de destruction de caractère et de réputation sont: E.-Z. Massicotte, dans “Quelques montréalais au XVIIe siècle,” dans le “Bulletin des Recherches Historiques”, en 1942, Raymond Douville, dans “Chirurgiens, Barbiers-chirurgiens, et Charlatans de la région trifluvienne sous le régime français,” dans “Les Cahiers des Dix”, en 1950, et Raymond Douville, encore une fois, dans “La Dictature de la Famille Le Neuf,” dans “Les Cahiers des Dix” en 1955. Un des pires est le père Germain Lesage, O.M.I., dans son “Histoire de Louiseville, 1665-1960” en 1961. Ces historiens du passé sont à l’origine d’une grande injustice historique!

J’ai aussi consulté les travaux suivants: Robert Lionel Séguin, “La Vie libertine en Nouvelle-France au XVIIe siècle”, en 1972, Roland Auger, “Judith Rigaud”, dans le “French Canadian and Acadian Genealogical Review”, en 1981, Jacques Saintonge et Gérard Lebel “Nos Ancêtres 4” et la traduction de ce texte par Thomas J. Laforest,”Judith Rigaud” en 1988, Peter J. Gagné, “Before the King’s Daughters : the Filles à Marier, 1634-1662” en 2002, André Lefebvre,“Ces femmes soumises qui éduquèrent les Canayens”, en 2011, Hervé Pencalet “Une femme girouette: Judith Rigaud” en 2013, Loyd Duhaime,“The Musket and the Cane”, en 2014, Jeanne Mance Lavoie, dans la capsule historique du 350e anniversaire de Louiseville intitulée, “Une créatrice ingénieuse à la Rivière-du-Loup” en 2015. Malheureusement, ceux qui ont fondé leurs ouvrages sur les faits présentés par leurs prédécesseurs Massicotte, Douville et Lesage ont des textes fautifs. Il y a aussi plusieurs autres livres historiques qui répètent les faussetés. On peut excuser en partie, ce deuxième groupe d’écrivain, car ils présentaient des histoires avec les preuves du temps. Aujourd’hui nous avons accès à beaucoup plus de renseignements à cause de l’internet! Personnellement, j’aime beaucoup les écrits de certains de ces auteurs. Il faut comprendre que les recherches sont continues et apportent de nouveaux renseignements à tous les jours!

Michel Langlois dans son “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois” présente des biographies justes au sujet de Judith Rigaud, de François Lemaistre et de Jean Therrien en utilisant les documents originaux. (Tome 3 en 2000, Tome 4 en 2001)

En 2013, Suzanne Boivin-Sommerville publia une recherche intitulée: “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” Dans son document en anglais, elle corrige plusieurs faits erronés au sujet de Judith Rigaud. Elle secoue certaines des autorités historiques du passé qui ont présenté des textes dénudés d’authenticité.

En 2017, Mona Rainville publia un article intéressant: “Judith Rigaud ou le prix de la liberté au mariage”. Un article qui parle du procès entre Marguerite Le Gardeur et Judith Rigaud.

Donc, voici ma version de la vie de Judith Rigaud!

Judith Rigaud est née vers 1633, à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime), en France. Elle est la fille d’Élisée (Hélie) Rigaud et de Suzanne Dugas (du Gast). Son père était un instructeur de jeunesse. Lors du mariage de Judith, sa mère Suzanne Dugas était décédée. Les Rigaud-Dugas étaient calvinistes.

Judith Rigaud est considérée comme une devancière ou une fille à marier. La première mention à son sujet, en Nouvelle-France, est en 1651, lorsqu’elle avait été engagée par Marguerite LeGardeur en tant que servante. L’époux de Marguerite est Jacques LeNeuf de la Poterie. La famille LeGardeur-LeNeuf vit à Trois-Rivières. En 1651, seules quelques familles vivent dans le fort. Selon le droit français de ce temps, les LeGardeur-LeNeuf possédaient plusieurs droits sur leur employée Judith Rigaud, y compris le droit de s’opposer à son mariage durant le temps de son engagement.

Le 24 février 1654, Judith Rigaud contracte mariage avec François Lemaistre devant le notaire Ameau. Marguerite LeGardeur et Jacques LeNeuf signèrent le contrat de mariage en tant que témoins.

 

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Copie du contrat de mariage

 

Le 6 mai 1654, Judith Rigaud épousa François Lemaistre dit Le Picard à Trois-Rivières. François est le fils de Fiacre Lemaistre et d’Anne Loyer. Selon le dossier Origine, il est né vers 1631 à Flers-sur-Noye (Saint Pierre) en France. François est arrivé en Nouvelle-France vers 1651, en tant que maître tailleur. Il avait été engagé par contrat le 5 juillet, 1651 à LaRochelle. Le contrat de mariage précise qu’il est “soldat en la garnison desdites Trois Rivières”.

Judith Rigaud et François Lemaistre sont parents des enfants suivants:

Nom Naissance Mariage Décès Conjoint(e)
Pierre 2 février 1655 Trois-Rivières 8 janvier 1682 Trois-Rivières 13 août 1711 Trois-Rivières Anne Chenet Lagarenne
François 9 février 1656 Trois-Rivières 7 janvier 1683 Trois-Rivières 13 mai 1703 Montréal Marguerite Poulin
Louise 29 juillet 1657 Trois-Rivières 22 janvier 1676 2 novembre 1733 Louisbourg Acadie Jacques Passard de la Bretonnière
Noël 24 décembre 1658 Trois-Rivières Avant 1666 Trois-Rivières
Marguerite 16 février 1660 Trois-Rivières Avant 1666 Trois-Rivières
Jean-Baptiste 24 octobre 1661 Trois-Rivières 22 novembre 1696 Montréal 14 avril 1710 Trois-Rivières Catherine Godefroy
Marie Marguerite 23 janvier 1664 Trois-Rivières 22 mai 1676 Après 1695 Christophe Gerbeau
Charles 15 avril 1666 Saint Jean du Perrot Larochelle 11 octobre 1689 Montréal Après 1713 Madeleine Crevier

Conflit Rigaud-LeGardeur:

On tente de présenter Judith comme une femme querelleuse et on dit que Madame Legardeur avait une faiblesse d’un jour lorsqu’elle consent au mariage.

Judith a commencé son service chez les LeGardeur-LeNeuf en 1651. Il faut préciser qu’entre 1651 et le 6 mai, 1654, une période de trois ans, les LeGardeur-LeNeuf étaient satisfaits du travail de Judith. Pour ceux qui font allusion à une multitude de différends entre Judith et LeGardeur pendant la période de trois ans, c’est inexact.

La faiblesse d’un jour de Madame Legardeur est aussi une affirmation illusoire! Si nous comptons à partir du contrat de mariage, la période des bans, le mariage religieux et la date de la requête de Marguerite LeGardeur qui était le 19 mai 1654, c’est plutôt une faiblesse d’au moins trois mois.

De plus, ce n’est pas la première fois que les LeGardeur-LeNeuf présentent une requête de remboursement de la part d’une servante ou d’autres employés. Le cas le plus analogue est celui d’Anne Lejonc servante de Michel LeNeuf qui vivait chez son frère Jacques. Elle voulait épouser Jean Demarais et LeNeuf refusa. De plus, il avait mis sous clés ses hardes et choses personnelles. Le résultat, un procès!

Il faut être sympathique envers Judith qui était à la merci de Madame Legardeur jugée en position de pouvoir.

Judith a brisé les meubles, lorsque madame LeGardeur refusa de lui donner ses vêtements.

Dans sa requête Madame LeGardeur veut être remboursée pour des vêtements prêtés, elle veut une restitution des frais de paiements au recruteur, et un autre paiement, car Judith a quitté son service pendant la période des semences et avant le reste de son temps achevé car le contrat était une entente de cinq ans.

Déroulement des événements:

Le 24 février 1654: Contrat de mariage de Judith et de François.

Bans du mariage

Le 6 mai 1654: Mariage

Le 19 mai 1654: Requête présentée par Marguerite LeGardeur

Le 20 mai 1654: Demoiselle Marguerite LeGardeur présente un document écrit

Le 23 mai 1654: Judith répond

Le 13 juin 1654: Demoiselle Marguerite LeGardeur répond

le 19 juin 1654: Décision de Pierre Boucher

Madame LeGardeur met la décision en appel!

Le 21 juillet 1654: De Lauzon présente le résultat de sa décision.

Dans sa décision du 19 juin 1654, Pierre Boucher affirme que Judith est obligée de rembourser les Le Gardeur d’une somme de 102 livres pour rupture de contrat, pendant que ceux-ci doivent lui remettre ses vêtements qu’ils ont saisis: «Judith Rigaud et son mari rembourseraient Marguerite LeGardeur d’un montant de 102 livres et Marguerite LeGardeur devait retourner à sa domestique les biens personnels qu’elle avait confisqués».

En ce qui concerne une réparation concernant le brie du contrat de cinq ans, le gouverneur a jugé contre Marguerite LeGardeur car elle: «avait signé le contrat de mariage et autorisé la publication de bans».

Le gouverneur a aussi rejeté la demande de Marguerite LeGardeur concernant les dommages aux meubles causés par Judith. Le gouverneur a jugé que “le serviteur peut avoir eu des raisons de se comporter de telle manière et d’avoir causé des dégâts“.

Pour ceux qui prétendent que Judith avait un mauvais caractère, il semblerait que les décisions étaient plutôt en faveur de Judith.

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Les réputations de Judith Rigaud et de François Lemaistre:

Plusieurs des auteurs radotent de façon maladroite et sans preuves le fait que Judith avait eu plusieurs amants avant son mariage. Douville (1955) va encore plus loin dans ses fabulations en suggérant que Judith avait eu un avortement! La réalité c’est que le docteur Plessais lui avait administré un lavement.

Les mêmes rédacteurs accusent François Lemaistre d’être un charmeur, un menteur, un grand buveur et un homme qui s’adonne aux jeux d’argent! Ils précisent aussi qu’il apparaît dans plus de 20 causes judiciaires entre les années 1654 et 1666 et ils révèlent que les cas sont de libelle, d’assaut et d’accumulation de dettes à cause de jeux d’argent!

Une vérification des documents juridiques et légaux disponibles nous révèle le suivant:

Le 23 octobre 1655: François achète une maison à Trois-Rivières.

Le 10 juillet 1655: il réclame de Barthélémy Bertaud, un fusil qu’il lui a fait “raccommoder”.

Le 24 novembre 1655: Jacques Besnard lui réclame 30 livres en castor pour du blé et des pois. François Lemaistre répond qu’il lui a remboursé en lui fournissant des chemises. François est un tailleur.

Le 14 octobre 1656 : François Lemaistre, tailleur, est le demandeur dans une requête contre Baptiste Bourgery, défendeur. François lui demande de prouver ses accusations, à savoir qu’il traitait de l’eau-de-vie aux Amérindiens. Lemaistre est condamné à payer les dépens du procès pour s’être mis le premier à se quereller sur un avertissement fait en particulier par Pierre Boucher.

Le 29 décembre 1656: Louis Pinard fait comparaître François parce qu’il lui a donné un soufflet et des coups de poing. François Lemaistre répond que c’est parce que Pinard l’a insulté.

Le 13 juillet 1657: Nicolas Petit lui vend une terre de deux arpents de front, à Trois-Rivières dans la seigneurie des Jésuites. François Lemaistre la paie 50 livres et remet cette somme au nommé Parent au nom du vendeur.

Le 7 mai 1658: Ignace Sevestre lui donne quittance de 186 livres qu’il devait à Charles Sevestre.

Le 19 mai 1659: Florent Leclerc réclame de François, 200 livres pour une cabane qui a brûlée, suite à la négligence de ses serviteurs. On lui ordonne de fournir le travail pour reconstruire une autre cabane.

Le 24 mai 1659: Une requête de Barthélemy Bertaut contre François Lemaistre, pour la somme de 36 livres gagnée au jeu est initiée. Ledit Lemaistre nie avoir perdu. Il est ordonné audit Bertaut de faire paraître des témoins.

Le 18 août 1659: Pierre Dandonneau lui réclame 3 livres pour des dommages dans ses grains. Il doit payer les dommages.

Le 20 novembre 1659: Pierre Ménard lui réclame 15 livres pour un fusil et une journée de travail. Il doit le rembourser de son temps.

Le 10 janvier 1660: il réclame 4 livres à Pierre Larue.

Le 25 septembre 1660: il réclame de Quentin Moral et Nicolas Petit un demi-minot de grain pour chacun de leurs cochons qu’il a surpris dans ses grains.

Le 25 septembre 1660: Comparution de Judith Rigaud, femme de François Lemaistre, demanderesse, à la demande de François Bellenaut (Bellenaud) pour des soins médicaux prodigués et des visites effectuées par ce dernier audit Lemaistre.

Le 25 septembre 1660: Le serment a été prêté par ledit le Lemaistre pour une somme de 15 livres due à Germain le Barbier.

Le 8 novembre 1660: Il achète une terre de Jean-Mignault dit Châtillon au prix de 200 livres.

Le 24 décembre 1660: Quentin Moral le fait comparaître devant le juge de Trois-Rivières pour qu’il défende à ses serviteurs d’aller puiser de l’eau dans sa mare. On défend à ses domestiques d’agir ainsi à l’avenir.

Le 26 mars 1661: Jérôme Langlois lui réclame la somme de 22 livres et 5 sols pour son travail.

Le 4 mars 1662: Il réclame 29 livres de Pierre Millet qui dit ne lui en devoir seulement que 25.

Le 4 mars 1662: Il réclame de Christophe Crevier un canot que ses domestiques ont laissé au bord de l’eau et qui a été emportée par la marée.

Le 17 mars 1662: quittance de Pierre Lepelé (deux minots de blé et deux minots de pois).

Avril 1662: Sébastien Potet lui cède 60 livres pour des hardes que Michel Lemay et Élie Bourbeau lui devaient.

Le 4 mai 1662: Jean Godefroy dit Lintot le fait comparaître parce qu’il l’a accusé d’être faussaire. François répond qu’il ne s’en souvient pas et s’il l’a fait il s’en excuse!

Le 13 mai 1662, Jacques Ménard dit Lafontaine lui réclame une broche à rôtir. Ils doivent produire des témoins.

Le 27 mai 1662: François Chapelle lui réclame 20 livres. François paye 18 livres et répare trois paires de souliers.

Le 23 juin 1662: Comparution de François Lemaistre, représenté par sa femme, Judith Rigaud, adjudicataire pour la somme de 8 livres 6 sols, laquelle dit retenir entre ses mains car due par feu Pierre Guilloteau (Guillot) pour différentes marchandises.

Le 4 juillet 1662: Il donne quittance de 31 livres à Alexandre Raoul.

Le 29 juillet 1662: Il intente contre Nicolas Gatineau pour qu’il lui remette les marchandises du sieur Giton, selon ses ordres. Il doit produire un mémoire de ce qui a été acheté.

Le 29 juillet 1662: Il réclame 41 livres de Quentin Moral qui dit avoir réglé cette affaire avec Judith Rigaud. Moral a huit jours pour fournir des preuves, qu’il ne fait pas.

Le 7 août 1662: Il va en appel d’une sentence en faveur de Quentin Moral.

Le 19 août 1662: Il réclame des dommages faits par les cochons de Quentin Moral.

Le 13 janvier 1663: Il demande qu’un arrêt soit levé contre lui par Louis Godefroy de Normanville au sujet de la somme de 24 livres.

Le 23 février 1663: Il déclare devoir 5 ou 6 pots de vin à Marguerite Hayet mais elle lui doit 30 livres.

Le 6 mars 1663: Jean Godefroy dit Lintot déclare ne pas avoir payé 23 livres car les bestiaux de Lemaistre lui ont mangé 120 choux dans son jardin! Suite au discours de témoins, l’opposition de Godefroy est déclarée nulle.

Le 4 avril 1663: Pierre Lepellé réclame 23 livres pour le bail de sa terre.

Le 10 septembre 1663: Pierre Arrivé exige 29 livres pour son travail.

Le 10 janvier 1665: Le marguiller Louis Pinard réclame 39 livres et cinq sils qu’il doit à l’église.

Beaucoup de ces documents peuvent être repérés sur le site Pistar-BanQ. http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201304222150233239&p_centre=04T&p_classe=TL&p_fonds=3&p_numunide=752119

Ce que nous pouvons conclure suite à la vérification des documents juridiques et légaux est le suivant:

Il ne faut pas parler de seulement 20 causes mais plutôt d’une quarantaine. Lorsque l’on regroupe les causes selon des thèmes particuliers nous pouvons déterminer que le gros des causes (une vingtaine) ont affaire avec des transactions, des quittances, des paiements de salaires, des achats de marchandises, de prêt de marchandises. Nous pouvons conclure que François et Judith ne semblent pas endettés comme le préconisent certains auteurs, ils semblent plutôt gérants d’entreprises qui réussissent!

Le deuxième regroupement des causes contient des ventes, des achats, des baux de terrains et de terres.

Nous apprenons dans quatre causes que les Rigaud-Lemaistre ont des serviteurs et que ceux-ci causent des ennuis tels: une cabane brûlée; le fait qu’ils puisent l’eau dans un endroit défendu et qu’ils ne surveillent pas les cochons errant dans les grains du voisin et dans les jardins de choux. Il faut dire que les voisins Quentin Moral et Nicholas Petit ont des problèmes similaires avec leurs serviteurs.

Nulle part y-a-t-il mention que François Lemaistre est un grand buveur, un charmeur et un menteur!

Cependant, il a été accusé de vendre de l’alcool aux Amérindiens, ce qui n’est pas prouvé. S’il a vendu de l’alcool, il se retrouverait en très bonne compagnie car un bon nombre de nos ancêtres ont vendu de l’alcool aux Amérindiens. De plus, il y a davantage des causes concernant le paiement du banc d’église que de la vente d’alcool!

Il est révélé dans une cause que François savait se défendre à coups de poings si on l’insultait. Nous apprenons dans une autre cause qu’il savait s’excuser s’il avait tort!

Ma conclusion est que François et Judith étaient des gens qui savaient se défendre et qu’ils étaient aussi des habiles commerçants!

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La traite des fourrures:

Certains auteurs affirment que Judith possédait des qualités masculines car elle besognait dans les affaires, que peu de temps après leur mariage elle avait obligé son conjoint à s’impliquer dans la traite de fourrures pour qu’elle puisse obtenir de beaux meubles. Ils avancent sans fondement qu’elle ne s’occupait pas de ses enfants.

Les auteurs de ces bévues n’ont aucune preuve de ceci! Il est vrai que Judith s’occupait des affaires de famille car elle savait lire, écrire et signer son nom! Des critiques similaires sont faites au sujet d’une de ses voisines et contemporaines Marguerite Hayet épouse de Médard Chouart DesGroseillers. J’ai déjà parlé de cette ancêtre Marguerite Hayet dans: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/04/27/1646-linfluence-de-marguerite-hayet-aupres-des-explorateurs-radisson-et-desgroseillers-the-influence-of-marguerite-hayet-on-the-explorers-radisson-and-desgroseillers/

Pour ce qui est de la traite de fourrures, il serait plus probable de dire que François Lemaistre s’est lancé dans la traite des fourrures, sous les conseils de son ami des Médard Chouart DesGroseillers. Il faut se souvenir que des Groseillers était un des témoins pour François lors de la signature du contrat de mariage avec Judith. De plus, si on vérifie la liste des voisins, la grande partie des hommes font la traite.

Le voyage en France 1665.

Durant l’été 1665, Judith Rigaud retourne à La Rochelle. Les auteurs ne se semblent pas être en accord sur les raisons du voyage. Certains disent qu’elle était allé établir des ententes commerciales, au nom de son conjoint, ce qui peut sembler plausible. D’autres disent qu’elle visitait sa parenté pour régler un héritage. Selon son témoignage au Conseil Souverain le 6 août 1668, elle était allé en France pour régler un héritage et elle apprend que ses biens en France avaient été vendus. Ceci est la raison qu’elle donne pour la pénurie d’argent à son retour.

Certains textes affirment fautivement qu’elle a laissé son mari et qu’elle a abandonné ses enfants. De plus son seul objectif selon les méprises est qu’elle tente de devenir une commerçante chevronnée. Un texte en particulier insinue qu’elle est enceinte et le père de l’enfant n’est pas François car Judith a un amant qui n’est pas identifié. Un autre dit qu’il y a une séparation conjugale! Les tisseurs de potins avancent que pendant que madame se promène et dépense, monsieur continue d’accumuler des dettes lui aussi et de plus, il boit car il est ivrogne!

La réalité est que Judith est allée en France pour régler un héritage et par affaires car elle sait lire et écrire! Donc, entre les deux conjoints, elle est la personne la plus qualifiée pour s’occuper des commerces. Le contrat de mariage précise qu’elle sait lire et écrire tandis que François ne le sait pas. Elle n’est pas une mauvaise mère et épouse car entre 1655 et 1666, elle a donné naissance à au moins sept enfants. Il n’y a pas eu de séparation de biens, ni de séparation de corps documentés. Comme plusieurs femmes et hommes de ce temps, elle a fait la traversée pour visiter de la famille et par affaire. En ce qui concerne une séparation, si telle avait été le cas, elle n’aurait pas été enceinte lors de son départ. Nous ne pouvons pas déterminer si elle savait qu’elle était enceinte lors de son départ ou non. En ce qui concerne François, personne n’a fourni une preuve tangible encore qu’il était ivrogne.

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Pour ce qui est des dettes, ni François ni Judith s’attendaient à ce que François décède lors de son absence. J’avance que s’il n’était pas décédé que les affaires auraient continué sans difficultés.

D’aucune façon, devons-nous douter de la paternité de l’enfant Charles, né le15 avril 1666 à Saint Jean du Perrot, Larochelle.

Mort de François et retour de Judith

Au début janvier 1666, on retrouve François dans un champ, encore vivant avec une blessure sévère à la tête. Les gens qui le découvrent s’entendent que François Lemaistre est victime d’un assaut par un Iroquois. Il avait été assommé et scalpé. Il décède à Trois-Rivières le 14 janvier 1666 et il est enterré le même jour. L’acte de sa sépulture renferme les mots suivants : “Miserabiliter trucidatus est sine ulla voce interiit”, qui veut plus ou moins dire qu’il a été abattu d’une façon misérable et il est décédé sans reprendre son discours. Malheureusement, certains historiens insinuent que François a été tué non pas par des Iroquois mais quelqu’un qu’il connaissait car il avait des ennemis, qu’il buvait et s’adonnait aux jeux de fortunes. Encore une fois, ils ne fournissent aucune documentation!

De retour à Trois-Rivières en été 1666 accompagnée de son bébé, Judith apprend que François est décédé pendant son absence. Judith Rigaud se retrouve seule avec six enfants dont le bébé Charles. Ses enfants Noël et Marguerite sont décédés avant 1666.

Le 6 août 1668, Judith comparaît devant le Conseil Souverain car les créanciers veulent être remboursés suite au décès de François. Elle explique qu’avec le peu d’argent qu’elle a retiré de son héritage en France, elle a payé les dettes de son conjoint et qu’il ne lui restait plus rien. Les demandeurs répliquent qu’elle a un lit valant 500 livres, de beaux habits qu’elle a troqués pour des pelleteries. Selon la coutume du temps, la veuve avait droit au lit. Judith demandait un délai pour payer les dettes. Le Conseil Souverain lui accorda trois années pour payer les dettes. J’assume que Judith a continué à marchander car les dettes ont été payées.

La semaine prochaine: Judith Rigaud: partie 2

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook! https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

17thCentWoman

The Great Scandal and the Injustice Towards Judith Rigaud.

Part 1: Judith Rigaud and François Lemaistre

by Robert Bérubé

For those  of you interested in receiving my stories automatically, I encourage you to subscribe to my Facebook site at: https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

 

Since I began to tell stories about my family ancestors, I have always tried to share the life of little-known people who have had interesting or extraordinary experiences. Usually, I have to do some thorough research to be able to give life to my character. Since the beginning of this project, I have tried to talk more often about women ancestors than men because women have been forgotten in our history.

This week I chose to talk about an ancestor who is an exceptional person. The problem is that people have talked a lot about her. I notice that some historians of the past seem to categorize women in three ways and of course I generalize. There are the women that seem to be sanctified, such as Marie de l’Incarnation, Marguerite Bourgeoys and other nuns, then some mothers of families who are recognized only because they gave birth because their other contributions are forgotten and finally women of character! We venerate the saints without questioning anything about them, we praise motherhood by forgetting the other achievements of these mothers and we dirty our women of character, especially by attacking their virtue! This practice is imbued with sexism and is unfair to women who are victims of it. If independent and interesting women have to show irreproachable morals, why not demand the same thing from men, from religious people and from those in power? The only time when the morality of men is questioned is to make them accomplices, of women accused!

The great scandal concerning Judith Rigaud is that some historians have chosen a woman of character, they have made her life scandalous by lies, innuendos, insinuations and manipulation of facts.

I found several documents that speak of my ancestor Judith Rigaud. It would be interesting to make a detailed analysis and study of all these stories! What I present in this text and the next (part 2), I post it as a beginning of research because I am not a historian!

Benjamin Sulte in “Mélanges Historiques” in 1922 and Cyprien Tanguay in “À travers les régistres” (Through the Registers) in 1886, do not speak ill of Judith. Except that Sulte mentions the fact that E.-Z. Massicotte has proof that Judith had left her first husband. However, this evidence cannot be found therefore it becomes hearsay.

The three great villains in this case of destruction of character and reputation are: E.-Z. Massicotte, in “Quelques montréalais au XVIIe siècle” (Some Montrealers in the Seventeenth Century), in the “Bulletin des Recherches Historiques”, in 1942, Raymond Douville, in “Chirurgiens, Barbiers-chirurgiens, et Charlatans de la région trifluvienne sous le régime Français” in “Le Cahiers des Dix” in 1950, and Raymond Douville, again, in” La Dictature de la Famille LeNeuf” (The Dictatorship of the Family Le Neuf), “in “Les Cahiers des Dix” in 1955. One of the worst is Father Germain Lesage, OMI, in his “History of Louiseville, 1665-1960″ in 1961. These historians of the past are at the origin of a great historical injustice!

I also consulted the following works: Robert Lionel Séguin, “La Vie libertine en Nouvelle-France au XVIIe siècle(The Libertine Life in New France in the 17th Century), in 1972, Roland Auger, “Judith Rigaud”, in the “French Canadian and Acadian Genealogical Review”, in1981 , Jacques Saintonge and Gérard Lebel “Nos Ancêtres 4(Our Ancestors 4) and the translation of this text by Thomas J. Laforest, “Judith Rigaud” in 1988, Peter J. Gagné, “Before the King’s Daughters: The Filles à Marier, 1634-1662” in 2002, André Lefebvre, ““Ces femmes soumises qui éduquèrent les Canayens(These submissive women who educated the Canayens), in 2011, Hervé Pencalet ““Une femme girouette: Judith Rigaud(A weather vane woman: Judith Rigaud) in 2013, Loyd Duhaime, “The Musket and the Cane”, in 2014, Jeanne Mance Lavoie, in the historic capsule of Louiseville’s 350th anniversary entitled ““Une créatrice ingénieuse à la Rivière-du-Loup” (An Ingenious Creator at Rivière-du-Loup) in 2015. Unfortunately, those who have based their works on the facts presented by their predecessors Massicotte, Douville and Lesage have erroneous texts.

There are also several other historical books which repeat the falsehoods. One can excuse in part, this second group of writers, for they presented stories with the knowledge of the time. Today we have access to much more information because of the internet! I personally like the writings of some of these authors. It must be understood that research is ongoing and provides new information every day!

Michel Langlois in his “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois” presents correct biographies about Judith Rigaud, François Lemaistre and Jean Therrien, using the original documents. (Volume 3 in 2000, Volume 4 in 2001)

In 2013, Suzanne Boivin-Sommerville published a research study entitled “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” In her document in English, she corrects several erroneous facts about Judith Rigaud. She challenges some of the historical authorities of the past who have presented texts stripped of authenticity.

In 2017, Mona Rainville published an interesting article: ““Judith Rigaud ou le prix de la liberté au mariage”.(Judith Rigaud or the price of Freedom at Marriage). An article about the trial between Marguerite Le Gardeur and Judith Rigaud.

So here is my version of Judith Rigaud’s life!

Judith Rigaud was born around 1633 in Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime), France. She is the daughter of Élisée (Hélie) Rigaud and Suzanne Dugas (du Gast). Her father was a youth instructor. At Judith’s wedding, her mother, Suzanne Dugas had died. The Rigaud-Dugas were Calvinists.

Judith Rigaud is considered a predecessor or a girl to be married. The first mention of her in New France was in 1651, when she had been hired by Marguerite LeGardeur as a servant. The husband of Marguerite is Jacques LeNeuf de la Poterie. The LeGardeur-LeNeuf family lives in Trois-Rivières. In 1651, only a few families lived in the fort. According to French law of that time, the LeGardeur-LeNeuf had several rights over their employee Judith Rigaud, including the right to oppose her marriage during the period of her contract.

On February 24, 1654, Judith Rigaud contracted marriage with François Lemaistre before the notary Ameau. Marguerite LeGardeur and Jacques LeNeuf signed the marriage contract as witnesses.

 

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A copy of the last part of the marriage contract.

 

On May 6, 1654, Judith Rigaud married François Lemaistre, dit Le Picard in Trois-Rivières. François is the son of Fiacre Lemaistre and Anne Loyer. According to the Origin dossier, he was born around 1631 in Flers-sur-Noye (Saint Pierre) in France. Francis arrived in New France around 1651, as a master tailor. He had been contracted on July 5, 1651 in LaRochelle. The marriage contract specifies that he is “soldier in the garrison of the said Three Rivers”.

Judith Rigaud and François Lemaistre are parents of the following children:

Name Birth Marriage Death Spouse
Pierre 2 feb. 1655 Trois-Rivières 8 jan. 1682 Trois-Rivières 13 aug. 1711 Trois-Rivières Anne Chenet Lagarenne
François 9 feb. 1656 Trois-Rivières 7 jan. 1683 Trois-Rivières 13 may 1703 Montréal Marguerite Poulin
Louise 29 july 1657 Trois-Rivières 22 jan. 1676 2 november 1733 Louisbourg Acadie Jacques Passard de la Bretonnière
Noël 24 december 1658 Trois-Rivières Before 1666 Trois-Rivières
Marguerite 16 feb. 1660 Trois-Rivières Before1666 Trois-Rivières
Jean-Baptiste 24 october 1661 Trois-Rivières 22 november 1696 Montréal 14 april 1710 Trois-Rivières Catherine Godefroy
Marie Marguerite 23 jan. 1664 Trois-Rivières 22 may 1676 After 1695 Christophe Gerbeau
Charles 15 april 1666 Saint Jean du Perrot Larochelle 11 october 1689 Montréal After 1713 Madeleine Crevier

The Rigaud-Legardeur Conflict:

An attempt is made by certain writers to portray Judith as a quarrelsome woman, and Madame Legardeur is said to have had a weakness of a day when she consents to the marriage.

Judith began her service with the LeGardeur-LeNeuf in 1651. It should be noted that between 1651 and May 6, 1654, a period of three years, the LeGardeur-LeNeuf were satisfied with Judith’s work. For those who allude to a multitude of disputes between Judith and LeGardeur during the three-year period, this is incorrect.

Madame Legardeur’s weakness of one day is also an illusory assertion! If we count on the marriage contract, the banns, the religious marriage and the date of the request of Marguerite LeGardeur which was May 19, 1654, it is rather a weakness of at least three months.

In addition, it is not the first time that the LeGardeur-LeNeuf have submitted a request for reimbursement from a maid or other employees. The most analogous case is that of Anne Lejonc servant of Michel LeNeuf who lived with his brother Jacques. She wanted to marry Jean Demarais and LeNeuf refused. Moreover, he had locked up her clothes and personal things. The result, a lawsuit!

One must be sympathetic to Judith, who was at the mercy of Madame Legardeur judged in a position of power and authority. Judith broke the furniture when Madame LeGardeur refused to give her her clothes. In her application, Madame LeGardeur wants to be reimbursed for clothes loaned, she wants a return of the costs of payments to the recruiter, and another payment because Judith left her service during the seeding period and before the end of the contract period which was a five-year agreement.

Chronological Events of the Dispute:

February 24, 1654: Marriage contract of Judith and François.

Wedding Bans

May 6, 1654: Marriage

May 19, 1654: Motion by Marguerite LeGardeur

May 20, 1654: Demoiselle Marguerite LeGardeur presents a written document

May 23, 1654: Judith responds

June 13, 1654: Demoiselle Marguerite LeGardeur answers

June 19, 1654: Decision of Pierre Boucher

Madame LeGardeur appeals the decision!

On July 21, 1654: De Lauzon presented the result of his decision.

In his decision of June 19, 1654, Pierre Boucher stated that Judith was obliged to refund the Le Gardeurs a sum of 102 livres (pounds) for breach of contract, while the latter had to give her the clothes they had seized: “Judith Rigaud and her husband would reimburse Marguerite LeGardeur in the amount of 102 livres and Marguerite LeGardeur was to return to her servant the personal property which she had confiscated “.

Regarding a remedy concerning the interruption of the five-year contract, the governor tried against Marguerite LeGardeur because she “signed the marriage contract and authorized the publication of bans”.

The governor also rejected Marguerite LeGardeur’s request for damages to furniture caused by Judith. The governor has ruled that “the servant may have had reason to behave in such a way and to have caused damage”.

For those who claim that Judith had a bad temper, it would seem that the decisions were more in favor of Judith.

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Judith Rigaud’s and François Lemaistre’s Reputations:

Many of the authors clumsily ramble without proof about the fact that Judith had had several lovers before her marriage. Douville (1955) goes even further in his fabulations by suggesting that Judith had had an abortion! The reality is that Dr. Plessais had given her an enema.

The same writers accuse François Lemaistre of being a charmer, a liar, a great drinker and a man who gambles! They also specify that he appears in more than 20 legal cases between the years 1654 and 1666 and they reveal that the cases are of libel, assault and the accumulation of debts because of gambling!

An audit of available legal and legal documents reveals the following:

October 23, 1655: François bought a house in Trois-Rivières.

On July 10, 1655, he demanded of Barthelemy Bertaud, a gun that he made him “mend”.

November 24, 1655: Jacques Besnard demanded 30 pounds in beaver for wheat and peas. François Lemaistre replied that he refunded him by providing him with shirts. François is a tailor.

October 14, 1656: François Lemaistre, the tailor, is the plaintiff in a motion against Baptiste Bourgery, defendant. François asked him to prove his accusations, namely that he was selling alcohol to the Amerindians. Lemaistre is condemned to pay the costs of the trial for having first quarreled over a warning made in particular by Pierre Boucher.

December 29, 1656: Louis Pinard summoned François because he gave him a blow to the head and punched him. François Lemaistre replied that it happened because Pinard had insulted him.

On July 13, 1657: Nicolas Petit sold him a land of two arpents frontage, at Trois-Rivières in the seigneury of the Jesuits. François Lemaistre pays him 50 livres and pays this sum to Parent in the name of the seller.

On May 7, 1658: Ignace Sevestre gave him a receipt of 186 livres which he owed to Charles Sevestre.

May 19, 1659: Florent Leclerc claims from François, 200 pounds for a cabin that burned, due to the negligence of his servants. He is ordered to provide the work to rebuild another hut.

May 24, 1659: A request of Barthelemy Bertaut against François Lemaistre, for the sum of 36 pounds gained in gambling is initiated. Lemaitre denies having lost. Bertaut is ordered to bring witnesses.

August 18, 1659: Pierre Dandonneau claims 3 pounds for damage to his grain. He must pay the damages.

November 20, 1659: Pierre Ménard claims 15 pounds for a rifle and a workday. He must repay him for his time.

January 10, 1660: he claims 4 pounds from Pierre Larue.

On September 25, 1660, he demanded from Quentin Moral and Nicolas Petit a “demi-minot” of grain for each of their pigs which he caught in his fields.

September 25, 1660: Appearance of Judith Rigaud, wife of François Lemaistre, applicant at the request of François Bellenaut (Bellenaud) for medical care and visits by the latter to Lemaitre.

September 25, 1660: The oath was made by Lemaitre for a sum of 15 pounds due to Germain Le Barbier.

November 8, 1660: He bought and from Jean-Mignault dit Châtillon for 200 pounds.

On December 24, 1660, Quentin Moral ordered him to appear before the judge of Trois-Rivières to forbid his servants to go and draw water from his water pool. His servants are forbidden to do so in the future.

March 26, 1661: Jérôme Langlois claims from him the sum of 22 pounds and 5 sols for his work.

March 4, 1662: He claims 29 pounds from Pierre Millet who says that he owes him only 25.

March 4, 1662: He claims from Christophe Crevier a canoe that his servants left at the water’s edge and that was washed away by the tide.

March 17, 1662: Receipt from Pierre Lepelé (two minots of wheat and two minots of peas).

April 1662: Sebastien Potet yielded to him 60 livres for clothes that Michel Lemay and Élie Bourbeau owed him.

May 4, 1662: Jean Godefroy dit Lintot makes him appear because François accused him of being a forger. Francois replies that he does not remember and if he did state that then he apologizes!

On May 13, 1662, Jacques Ménard dit Lafontaine demanded a roasting pin. They have to produce witnesses.

May 27, 1662: Francois Chapelle claims 20 livres. François pays 18 livres and repairs three pairs of shoes.

June 23, 1662: Appearance of François Lemaistre, represented by his wife, Judith Rigaud, adjudicator for the sum of 8 pounds, 6 sols, which says to hold in her hands because it was due to them by the late Pierre Guilloteau (Guillot) for different goods.

July 4, 1662: He gives receipt of 31 livres to Alexandre Raoul.

July 29, 1662: He requests that Nicolas Gatineau hand over the goods of the Sieur Giton, according to his orders. He must produce a brief of what has been purchased.

July 29, 1662: He claims 41 pounds from Quentin Moral who says that he has settled this case with Judith Rigaud. Moral has eight days to provide evidence, which he does not.

August 7, 1662: He appeals an award in favor of Quentin Moral.

August 19, 1662: He claims, damages made by the pigs of Quentin Moral.

January 13, 1663: He asks that a judgment be stopped against him by Louis Godefroy of Normanville concerning the sum of 24 pounds.

February 23, 1663: He declares owing five or six pots of wine to Marguerite Hayet but she owes him 30 pounds.

March 6, 1663: Jean Godefroy dit Lintot declares not to have paid 23 pounds because Lemaistre’s cattle have eaten 120 of his cabbages, in his garden! Following the comments made by witnesses, the opposition of Godefroy is declared null.

April 4, 1663: Pierre Lepellé claims 23 livres for the lease of his land.

September 10, 1663: Pierre Arrivé requires 29 livres for his work.

January 10, 1665: The Church warden Louis Pinard claims 39 pounds and five sils that he owes to the church.

Many of these documents can be found on the Pistar-BanQ website.

http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201304222150233239&p_centre=04T&p_classe=TL&p_fonds=3&p_numunide=752119

What we can conclude from a fast audit of the judicial and legal documents the following:

We should not talk about only 20 cases, but rather about forty. When we group together the causes according to particular themes, we can determine that the bulk of the cases (about twenty) deal with transactions, receipts, wage payments, purchases of goods, loan of goods. We can conclude that François and Judith do not seem indebted as some authors suggest, they seem to be managers of successful enterprises!

The second grouping of cases contains sales, purchases, and leases of land.

We learn from four causes that the Rigaud-Lemaistre have servants and that these cause much trouble: a burned cabin; the fact that they draw the water in a forbidden place and that they do not watch the pigs wandering in the grains of the neighbor and in the cabbage gardens. It must be said that the neighbors Quentin Moral and a Nicholas Petit have similar problems with their servants.

Nowhere is there mention that François Lemaistre is a drinker, a charmer and a liar!

However, he was accused of selling alcohol to the Amerindians, which is not proven. If he sold alcohol, he would be in very good company because a lot of our ancestors sold alcohol to the Amerindians. Moreover, there are more cases concerning the payment of the church bench than cases regarding the sale of alcohol!

It is revealed in a cause that François knew how to defend himself with punches if he was insulted. We learn from another cause that he knew how to apologize if he was wrong!

My conclusion is that Francis and Judith were people who knew how to defend themselves and that they were also skilled business people!

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The Fur Trade

Some authors claim that Judith possessed masculine qualities because she was involved in business, that shortly after their marriage, she had forced her husband to become involved in the fur trade so that she could obtain fine furniture. They argue that she does not care for her children.

The authors of these blunders have no proof of this! It is true that Judith took care of family business affairs because she knew how to read, write and sign her name! Similar critics are made about one of her neighbors and contemporary Marguerite Hayet wife of Médard Chouart DesGroseillers. I have already spoken of this ancestor Marguerite Hayet in: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/04/27/1646-linfluence-de-marguerite-hayet-aupres-des-explorateurs-radisson-et-desgroseillers-the-influence-of-marguerite-hayet-on-the-explorers-radisson-and-desgroseillers/

As far as the fur trade is concerned, it would be more likely to say that François Lemaistre entered the fur trade under the advice of his friend Médard Chouart DesGroseillers. It should be remembered that Groseillers was one of the witnesses for François at the signing of the marriage contract with Judith. Moreover, if one checks the list of neighbors, the greater part of the men traded in furs.

The Voyage to France 1665

During the summer of 1665, Judith Rigaud returned to La Rochelle. The authors do not seem to agree on the reasons for the trip. Some say she went to set up business deals, on behalf of her spouse, which may sound plausible. Others say she visited her relatives to settle an inheritance. According to her testimony to the Sovereign Council on August 6, 1668, she had gone to France to settle an inheritance and learned that her property in France had been sold. This is the reason she gives for the shortage of money on her return.

Some texts claim that she left her husband and abandoned her children. Moreover, her only objective, according to the critiques is that she tries to become a seasoned trader. One text in particular insinuates that she is pregnant and the father of the child is not François because Judith has a lover who is not identified. Another says there is a conjugal separation! The gossipers argue that while Madame is travelling and spending, Monsieur continues to accumulate debts, and moreover he drinks because he is a drunkard!

The reality is that Judith went to France to settle an inheritance and for business because she knows how to read and write! So, between the two spouses, she is the most qualified person to take care of the businesses. The marriage contract specifies that she can read and write while Francois does not know. She is not a bad mother and wife because between 1655 and 1666 she gave birth to at least seven children. There was no separation of property or documented “séparation de corps” (physical separation). Like many women and men of that time, she made the crossing to visit family and do business. With regard to a separation, if she had been, she would not have been pregnant on her departure. We cannot determine whether she knew she was pregnant when she left or not. As for François, no one gave any tangible proof that he was a drunkard.

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As for debts, neither François nor Judith expected that François would die in her absence. I submit that if he had not died, the business would have continued without difficulty.

In no case, must we doubt the paternity of the child Charles, born April 15, 1666 in Saint Jean du Perrot, Larochelle.

François’ Death and Judith’s Return:

At the beginning of January 1666, François’s body was found in a field, still alive with a severe head wound. The people who discovered him understood that François Lemaistre was the victim of an assault by an Iroquois. He had been knocked out and scalped. He died in Trois-Rivières on 14 January 1666 and was buried the same day. The act of his sepulcher contains the following words: “Miserabiliter trucidatus est sine ulla voce interiit”, which more or less means that he was killed in a miserable way and died without regaining his speech. Unfortunately, some writers insinuate that François was killed not by Iroquois, but someone he knew because he had enemies, he drank and played games of fortune. Again, they do not provide any documentation!

Returning to Trois-Rivières in the summer of 1666, accompanied by her baby, Judith learned that François had died during her absence. Judith Rigaud finds herself alone with six children, including baby Charles. Her children Noël and Marguerite died before 1666.

On 6 August 1668 Judith appeared before the Sovereign Council because the creditors wanted to be reimbursed following the death of François. She explains that with the little money she has taken from her inheritance in France, she paid her husband’s debts and that she had nothing left. The plaintiffs’ reply that she has a bed worth 500 pounds, beautiful clothes that she traded for furs. According to the custom of the time, the widow had a right to the bed. Judith asked for a delay in paying the debts. The Sovereign Council granted her three years to pay the debts. I assume Judith continued the family businesses because the debts were paid.

Next Week: Judith Rigaud: Part 2.

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