1654: Catherine Lorion: La veuve malchanceuse. The Unfortunate Widow

The English version follows the French one.
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Souvent, je me demande si nous ancêtres vivant en France et qui décidèrent de migrer en Nouvelle-France, présumaient ce qui les attendait. Catherine Lorion avait 17 ans lorsqu’elle a quitté sa terre natale et s’est embarquée dans un voyage périlleux à travers l’Atlantique. Une expédition comblée de défis. S.v.p. voir le texte intitulé: 1653: La Grande Recrue de Montréal, déjà publié, pour revivre cette aventure exceptionnelle vécue par Catherine. Je me questionne à savoir si les personnes avaient soupçonné leur avenir, si elles auraient choisi de s’aventurer sur cette terre d’Amérique.

Catherine Lorion, fille de Mathurin Lorion et de Françoise Morin (Morinet) est née vers 1636 à Sainte-Soulle, La Rochelle, France. Sa mère est décédée lorsque Catherine avait 12 ans, le 6 novembre 1648 à Notre-Dame de Cogne à Larochelle. Le 2 mai 1649 son père se remaria avec Jeanne Bizet au même endroit.

Catherine est une des 14 femmes qui font partie de la Grande Recrue. Un groupe de gens recruté par Maisonneuve pour venir s’établir à Montréal. Elle arrive en Nouvelle-France le 22 septembre 1653, cependant, elle arrive à Montréal le 16 novembre 1653.

Le 13 octobre 1654, Catherine Lorion épousa Pierre Villain. Pierre est le fils de Jean Villain et de Jeanne Marchet. Pierre est né vers 1630 à La Roche-sur-Yon, France. Lors du mariage Pierre est âgé de 24 ans et Catherine de 18 ans. Il est considéré comme un “Montréaliste”. Le malheur frappe cette famille et Pierre meurt, tué accidentellement par un arbre, le 19 janvier 1655 à Montréal. Donc, Catherine et Pierre avaient été conjoints pour une très courte période de temps. Le couple Lorion-Villain n’a pas d’enfant.

Cinq mois plus tard, le 29 juin 1655**, Catherine épousa Jean Simon, fils de Jean Simon et de Léonarde Dupin. Il est né vers 1636 à Saint-Sorlin, Magnac, France. Jean et Catherine ont tous les deux 19 ans, lors du mariage. Jean était arrivé de France en mai 1655. Catherine donne naissance à Léonard Simon, notre ancêtre le 3 septembre 1656. Le malheur frappe une seconde fois! Le 24 novembre 1656, notre ancêtre Jean Simon s’est noyé. La pauvre Catherine se retrouve veuve avec un bébé de deux mois et elle n’a pas encore vingt ans.

** (Je trouve cette date intéressante, car je suis né 300 ans après cette date, jour pour jour, le 29 juin 1955!)

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Quatre mois plus tard, le 9 avril 1657, Catherine épousa Nicolas Millet dit Bosseron. Fils de Jacques Millet et de Jeanne Vincent, Nicolas est né le 6 décembre, 1628 à Neuville-aux-Bois, France. Nicolas a 29 ans et Catherine 21 ans lors du mariage. Nicolas est un maître charpentier et scieur de long. Nicolas est arrivé à Montréal, le 16 novembre 1653 et comme Catherine est aussi membre de la Grande Recrue.

Le 31 décembre 1657, Nicolas signe une convention avec le parrain de l’enfant Léonard Simon, Lambert Closse. Il entre en possession de la terre laissée par le père de Léonard, Jean Simon. Il veut la faire valoir pour le bien de Léonard et il s’engage à s’occuper de Léonard jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de 12 ans. À cette date, il lui donnera 150 livres. De plus, il le considérera comme un fils et le nommera héritier de ses biens gagnés avec Catherine au même pied d’égalité que les enfants qui vont naître du mariage Lorion-Millet.

Le 4 décembre 1758, Catherine Lorion est présente à la signature du contrat de mariage de sa sœur Marie et de son futur époux Étienne Lair. Son père, Mathurin, est venu rejoindre ses filles à Ville-Marie au cours de cette année 1658 et il assiste également à ce mariage accompagné de son épouse, Jeanne Bizette. Deux autres de ses demi-sœurs, Renée et Jeanne et un demi-frère, Jean sont aussi venus s’établir en Nouvelle-France.

Catherine et Nicolas deviennent parents de sept enfants: Catherine, Nicolas, Charlotte, Pierre, Jacques, François et Jean Millet. La catastrophe frappe une troisième fois! Nicolas brûle accidentellement dans les ruines de sa maison incendiée, le 6 mars 1674. Catherine se retrouve avec huit enfants, sans conjoint et sans maison.

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Deux ans et neuf mois plus tard, le 23 novembre 1676, Catherine épousa Pierre Desautels dit Lapointe. Fils de Thomas Desautels et de Marie Marthe Buisson, Pierre est né le 4 avril 1631 à Malicorne-sur-Sarthe. Pierre a 45 ans et Catherine en a 40. Pierre avait été engagé pour venir en Nouvelle-France le 4 mai 1653 à La Flèche. Il est arrivé à Montréal le 16 novembre 1653. Donc, il était aussi membre de la Grande Recrue. Desautels était veuf de Marie Rémy qu’il avait épousé le 11 janvier 1666. Marie Rémy est décédée le 11 novembre 1675 et elle était la mère d’un fils Joseph 2 Desautels. Ses deux autres fils Joseph 1 et Gabriel Desautels étaient décédés. Catherine Lorion et Pierre deviennent parents de deux enfants: Pierre et Gilbert Desautels.

Un fils Jean Millet est décédé en 1714, Pierre Millet est décédé très jeune et un bébé est décédé après avoir été ondoyé.

Pierre décède le 19 novembre 1708. Nous ne connaissons pas la cause de son décès mais il était d’un âge respectable. Son fils Gilbert Desautels s’engage à fournir nourriture et entretien à sa mère devenue veuve une quatrième fois.

Catherine est décédée le 20 avril 1720, à la Côte Saint-Martin et elle est inhumée à Montréal.

Il n’y a pas longtemps les mariages de veufs et de veuves étaient surveillés de près par les gens au Québec et ailleurs. Selon certaines conventions la veuve devait se marier au moins un an après la mort du dernier conjoint pour montrer qu’elle vivait le deuil du défunt. Tel n’était pas le cas en Nouvelle-France au temps de Catherine. Montréal était une communauté naissante et il y avait peu de femmes dans le petit bourg donc, les modalités et les conventions utilisées étaient différentes de celles établies plus tard dans le temps.

Il demeure que notre Catherine, une jeune fille qui a quitté la France et a traversé l’Atlantique dans des conditions extrêmement difficiles pour venir s’établir dans un pays nouveau est une femme de valeur dans l’histoire de notre famille et de notre pays.* De plus, elle a vécu des moments très difficiles pour une jeune femme et elle a continué à persévérer. Nous lui devons tout notre respect et notre admiration!

* voir le texte intitulé: 1653: La Grande Recrue de Montréal , déjà publié, pour lire au sujet de son voyage à travers l’Atlantique.

Catherine et sa descendance jusqu’à moi.

Catherine Lorion (1636 – 1720) Léonard Simon (Bosseron) (1656 – 1723) Marie-Anne Simon (1696 – 1735) Marie Josephte Poutré (1716 – 1785) Augustin Bombardier (1747 – 1828) Josephte Bombardier (1784 – 1856) Zoé Quay (Éthier Dragon) (1820 – 1885) Marguerite Blain (1857 – 1925) Alexandre fils Bérubé (1882 – 1969) Eugène Bérubé (1926 – 1992) Robert Bérubé

La semaine prochaine: 1690: La bataille de Rivière-Ouelle

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1654 : Catherine Lorion: The Unfortunate Widow!

Often, I wonder if our ancestors who lived in France and who decided to migrate to New France imagined what lay ahead for them. Catherine Lorion was 17 when, she left her native land and embarked on a perilous journey across the Atlantic. An expedition filled with challenges. Please see the text entitled: 1653: The Great Recruitment of Montréal, already published on this blog, to relive Catherine’s monumental adventure. I wonder if my ancestors could have predicted their future if they would have ventured to the American continent.

Catherine Lorion, daughter of Mathurin Lorion and Françoise Morin (Morinet) was born about 1636 in Sainte-Soulle, La Rochelle, France. Her mother died when Catherine was 12 years old, on November 6, 1648 at Notre-Dame de Cogne church in LaRochelle. On May 2, 1649 her father remarried Jeanne Bizette in the same town.

Catherine is one of the 14 women who were part of the “Great Recruitment of Montréal”. A group of people recruited by Maisonneuve to come and settle in Montréal. She arrived in New France on September 22, 1653, however, she only arrived in Montréal on November 16, 1653.

On October 13, 1654, Catherine Lorion married Pierre Villain. Pierre was the son of Jean Villain and Jeanne Marchet. Pierre was born around 1630 in La Roche-sur-Yon, France. At the wedding Pierre is 24 years old and Catherine is 18 years old. He is considered as a “Montréalist” which means that he is one of the earliest settlers. Misfortune strikes this family and Pierre dies, for he is accidentally killed by a tree, on January 19, 1655, in Montréal. So Catherine and Pierre had been spouses for a very short period of time. The Lorion-Villain couple had no children.

Five months later, on June 29, 1655**, Catherine married Jean Simon, son of Jean Simon and Léonarde Dupin. He was born around 1636 in Saint-Sorlin, Magnac, France. Jean and Catherine are both 19 years old at the wedding. Jean had arrived from France in May 1655. Catherine gave birth to Léonard Simon, my ancestor on September 3, 1656. Misfortune strikes a second time! On November 24, 1656, our ancestor Jean Simon drowned. Poor Catherine finds herself a widow with a two month old baby and she is not yet twenty years old.

** (I find this date interesting because I was born 300 years after that date, day to day, on June 29, 1955!)

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Four months later, on April 9, 1657, Catherine married Nicolas Millet dit Bosseron. Son of Jacques Millet and Jeanne Vincent, Nicolas was born on December 6, 1628 in Neuville-aux-Bois, France. Nicolas is 29 and Catherine is 21 years old at the wedding. Nicolas is a master carpenter and a “scieur de long” (sawyer). Nicolas arrived in Montréal on November 16, 1653 and like Catherine, he is also a member of the Great Recruitment.

On December 31, 1657, Nicolas signed an agreement with Léonard Simon’s godfather, Lambert Closse. He is granted possession of the land left by Léonard’s father, Jean Simon. He wants to make it workable land for the benefit of Léonard and he also undertakes to take care of Léonard until he becomes 12 years old. On that date, Nicolas will give the boy 150 pounds. In addition, he will consider him as his own son and will make him the heir of his properties and estate, acquired with Catherine, on the same footing as the other children who will be born of the Lorion-Millet marriage.

On December 4, 1758, Catherine Lorion was present at the signing of the marriage contract of her sister Marie and her future husband Étienne Lair. Her father, Mathurin, had come to join his daughters in Ville-Marie during this year in 1658. Also present was his wife, Jeanne Bizette. Two other half-sisters, Renée and Jeanne and a half-brother, Jean, also came to settle in New France.

Catherine and Nicolas became parents of seven children: Catherine, Nicolas, Charlotte, Pierre, Jacques, François and Jean Millet. Catastrophe strikes a third time! Nicholas accidentally burns in the ruins of his blazed house on March 6, 1674. Catherine finds herself with eight children, without a spouse nor a house.

Two years and nine months later, on November 23, 1676, Catherine married Pierre Desautels dit Lapointe. Son of Thomas Desautels and Marie Marthe Buisson, Pierre was born on April 4, 1631 in Malicorne-sur-Sarthe. Pierre is 45 years old and Catherine is 40 years old. Pierre had been hired to come to New France on May 4, 1653 in La Flèche. He arrived in Montréal on November 16, 1653.

He was also a member of the Great Recruitment. Desautels was the widower of Marie Rémy whom he had married on January 11, 1666. Marie Rémy died on November 11, 1675 and she was the mother of one son Joseph 2 Desautels. Her two other sons, Joseph 1 and Gabriel Desautels had died. Catherine Lorion and Pierre become parents of two children: Pierre and Gilbert Desautels.

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Catherine’s son Jean Millet died in 1714, Pierre Millet died when he was a child and another baby had died and had no name since he had been conditionally baptised.

Pierre died on November 19, 1708. We do not know the cause of his death but, he was of respectable age. Her son Gilbert Desautels committed himself to the care of his four times widowed mother.

Catherine died on April 20, 1720 at Côte Saint-Martin and was buried in Montréal.

A short time ago, the remarriage of widows and widowers in Québec and elsewhere were followed closely by society. According to certain conventions the widow had to marry at least one year after the death of her last spouse to show that she was mourning the deceased. Such was not the case in New France during Catherine’s time. Montréal was a nascent community and there were few women in the small community so the terms and conventions were different than those used later in time.

The fact remains that Catherine, a young girl who left France and crossed the Atlantic in extremely difficult conditions to settle in a new country, is a woman of great value in the history of our family and of our country. * In addition, she lived through extremely difficult times and challenges for a young woman and she continued to persevere.

We owe her our utmost respect and admiration!

*See the text link: 1653: The Great Recruitment of Montréal, already published, to read about her journey across the Atlantic.

Catherine and her descendants down to me…

Catherine Lorion (1636 – 1720) Léonard Simon (Bosseron) (1656 – 1723) Marie-Anne Simon (1696 – 1735) Marie Josephte Poutré (1716 – 1785) Augustin Bombardier (1747 – 1828) Josephte Bombardier (1784 – 1856) Zoé Quay (Éthier Dragon) (1820 – 1885) Marguerite Blain (1857 – 1925) Alexandre fils Bérubé (1882 – 1969) Eugène Bérubé (1926 – 1992) Robert Bérubé

Next week: 1690: The Battle of Rivière-Ouelle.

 

1657: René Besnard dit Bourjoli: Un sorcier dans la famille! A Sorcerer in the Family!

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René Besnard (dit Bourjoli) est né et baptisé le 6 février1625, à Saint-Pierre, Villiers-au-Bouin, France. Il est le fils de Jean Bernard et de Madeleine Maillard. Il s’engage dans l’armée française et est affecté en Nouvelle-France. Il arrive à Ville-Marie (Montréal) le 16 novembre 1653, comme membre de la Grande Recrue et il occupe un poste de Caporal de la garnison au fort Ville-Marie.

En 1656, Marie Pontonnier arrive à Montréal. René Besnard devient amoureux de la jeune femme et ce d’un amour très sérieux! En 1657, Marie décida d’épouser Pierre Gadois, un armurier et fils de Pierre Gadois et de Louise Mauger.

Déçu, notre René tenta de charmer la jeune femme. Elle ne voulait rien savoir de lui. Était-il traumatisé ou insulté d’être rejeté? Peut-être car, c’est à ce moment qu’il fit une menace très sérieuse si Marie n’abandonnait pas son projet de mariage avec Pierre Gadois. Il lui révéla qu’il était sorcier et qu’il savait nouer l’aiguillette ce qui rendrait son union stérile pendant plusieurs années. Pauvre Marie Pontonnier, elle en parla à son fiancé ainsi qu’au curé et ils décidèrent de procéder quand même avec le mariage, le 12 août, 1657.

Il semblerait que durant la messe, notre jeteur de sorts René, noua une cordelette pendant la cérémonie des épousailles. Cette gesticulation créa une forte impression chez les individus car à ce temps les gens croyaient que l’ourdissage rendrait le mari impuissant. De plus, René ne se gêna pas de partager avec qui voulait l’entendre le fait qu’il avait noué l’aiguillette pour rendre le marié, Pierre Gadois incapable.

Le sortilège du nouement de l’aiguillette est une pratique qu’on retrouve en France et dans d’autres pays d’Europe à ce temps. Cette démonstration de diablerie existait depuis des siècles. Il y a plusieurs variantes, tout dépendant des régions et des traditions. L’expression ou la manifestation qui semblait primer en Nouvelle-France est la suivante. Au passage du cortège nuptial ou pendant la messe, le jeteur de sort, dissimulant ses mains à l’intérieur de son chapeau, noue une cordelette autant de fois que l’époux s’efforcera en vain de consommer le mariage. Il y a plusieurs façons de contrecarrer ou de défaire le nouage de l’aiguillette selon les croyants de sorcellerie.

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Il appert qu’après quelques semaines de mariage, le jeune couple constata que la mariée n’enfantait pas. Ils consultent le curé qui leur conseilla de se rendre à Québec et de faire bénir leur union par Monseigneur de Laval. Malgré les prières et les bénédictions du Monseigneur le mariage était un échec.

Le 2 novembre 1658, René Besnard dit Bourjoli comparaît devant la justice seigneuriale de Montréal. Le procès est en réponse à des accusations d’usage de maléfices et de sorcellerie. Les conséquences sont néfastes si René est trouvé coupable, il risque d’être brûlé. Il doit répondre sur les faits et charge contenues dans les plaintes faites par Pierre Gadois et Marie Pontonnier. Nous sommes les descendants de tout un personnage!

Cependant, notre René Besnard se défend bien! Il choisit bien ses réponses aux accusations. Lorsqu’on lui demande s’il avait affirmé savoir “nouer l’aiguillette” à Marie Pontonnier, il réponds qu’il parlait de nouer le cordon de ses chaussures. De plus, il tente de changer sa situation en accusant Marie de vouloir coucher avec lui s’il était capable de défaire le noeud de l’aiguillette. Initialement, c’est elle qui l’avait accusé des mêmes propos. Il est évident qu’en plus de sorcellerie, Besnard semble être un maître du chantage, un expert en repérant les blancs de mémoires qui conviennent à son histoire et un expert dans l’évasion des faits. Il était prêt à presque tout car la sentence de ces accusations pourrait lui coûter sa vie!

Durant le procès, Besnard nie toutes les accusations faites pendant le litige. Finalement, il admet cependant qu’il a dit à Marie: “que si elle voulait qu’il ait jouissance d’elle, que ça ferait qu’elle aurait jouissance avec son mari”.

Il est évident que certaines gens du milieu y compris Besnard croient en ses pouvoirs de sorcellerie. L’histoire se poursuit et nous apprenons que la pauvre femme affligée avait même discuté d’un rendez-vous fixé chez elle pour remédier à la situation mais Besnart ne s’est pas rendu à cause du bavardage des voisins.

En contradiction aux faits exprimés par l’accusé, Françoise Bénard (une cousine) et Jeanne Godard témoignent que Bénard avait parlé de sa capacité de nouer l’aiguillette. Finalement, Besnard affirme qu’il badinait dans le but de faire peur à Gadois.

En fin de compte, la cour ne semble pas croire les équivoques, les quiproquos et l’ambiguïté de Pierre. Besnard est disculpé en partie de l’accusation de sorcellerie mais il est trouvé coupable de sortilèges contre les Pontonnier-Gadois.

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Le 4 novembre 1658, Besnard fut sanctionné d’une amende de 300 livres, par la justice seigneuriale de Montréal, pour avoir attenté à la vertu de Marie. Le sieur de Chomedey de Maisonneuve, qui officiait comme magistrat, condamna René Besnard dit Bourjoli à la prison, puis à l’exil pour usage de maléfices. On l’expulsa de Montréal exilé à 30 lieues du lieu . Étant donné, les peines qui étaient infligées pour sorcellerie à ce temps, Besnart c’est assez bien tiré d’affaire.

Après le délais de trois années, exigé par les droits canoniques (droits de l’Église), le mariage fut annulé le 31 août 1660, pour cause de maléfices et on permit à Pierre Gadois et Marie Pontonnier de se remarier avec d’autres personnes.

Marie épousa Pierre Martin dit La Rivière, le 3 novembre, 1660. Marie devient enceinte peu de temps après. Pierre est tué, le 24 mars 1661, lors d’un combat avec des Iroquois. Leur fille Marie est née le 9 novembre 1661. Le 5 décembre 1661, Marie Pontonnier épousa Honoré Langlois dit La Chapelle. Marie et Honoré deviennent parents de 10 enfants. Marie est décédée le 7 janvier 1718.

Pierre Gadois épousa Jeanne Besnard et ils eurent 14 enfants

René déménagea dans la région de Trois-Rivières. Le 2 février 1661, il épousa Marie Sédilot, fille de Louis Sédilot et de Marie Challé (Charier). Elle est veuve du riche propriétaire foncier, Bertrand Fafard, et mère de quatre enfants.

René et Marie Sédilot sont parents de six enfants : Marie-Anne, Joseph, Marie-Jeanne, Maurice, Isabelle et René.

Plus tard, René engagea Antoine Desrosiers comme fermier. En 1662, il réclame de Desrosiers, en justice, mais sans succès, le coût de 200 bottes de paille qu’il avait fait brûler pour éloigner les Iroquois. En 1665, René devient substitut du procureur du roi, et il est souvent poursuivi pour non- paiement de créances.

Il meurt au printemps de 1689. Marie Sédilot est décédée le 12 juin 1689 à Trois-Rivières.

Voici les liens de descendance de René à moi:

René Besnard (1625 – 1685):  Marie Anne Besnard (1661 – 1719):  Marie Madeleine Bourbeau (1686 – 1722) : Michel Gélinas (Lacourse) (1715 – 1760) :  Josephte Gélinas (Lacourse) (1740 – 1767) :Josephte Carbonneau (1764 – 1833) :Joseph 3 Lacerte (1784 – 1849) :Geneviève Lacerte (1815 – 1892) :Louise Auger (Lemaître) (1850 – 1911): Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874 – 1942) :Lucinda Fréchette (1899 – 1969): Eugène Roger Bérubé (1926 – 1992) : Robert Bérubé

Source consultée: Séguin Robert-Lionel « La vie libertine en Nouvelle-France au 17ème siècle » Leméac, 1972.

La semaine prochaine: 1654: Catherine Lorion: La veuve malchanceuse.

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René Besnard dit Bourjoli: A Sorcerer in the Family!

René Besnard dit Bourjoli was born and baptized on February 6, 1625 in Saint-Pierre, Villiers-au-Bouin, France. He is the son of Jean Bernard and Madeleine Maillard. He joined the French army and was posted to New France. He arrived at Ville-Marie (Montréal) on November 16, 1653, as a member of the Grande Recrue and occupied a post of Corporal of the garrison at Fort Ville-Marie.

In 1656, Marie Pontonnier arrived in Montréal. René Besnard fell in love with the young woman and quite seriously! In 1657, Marie decided to marry Pierre Gadois, a gunsmith and son of Pierre Gadois and Louise Mauger.

Disappointed, René attempted to charm the young woman. She did not want to know anything about him. Was he traumatized or insulted because he was rejected? For it was at this time that he made a very serious threat if Marie did not abandon her marriage plans with Pierre Gadois. He revealed to her that he was a sorcerer and that he knew how to “nouer l’aiguillette” (tie the knots). The equivalent translation in English of this French expression regarding sorcery would be “tying the codpiece string” This also means to render a man impotent. Poor Marie Pontonnier, she spoke to her fiancé and the parish priest, about this threat and they decided to proceed with the marriage, on August 12, 1657.

It would seem that during Mass, the spell caster René, tied a cord during the wedding ceremony. This gesticulation created a strong impression on the people who believed that the warping would make the husband powerless in assuming his role as a lover. Moreover, René did not hesitate to share with anyone, who wanted to hear him, the fact, that he had tied the knots to make the groom, Pierre Gadois useless as a husband and procreator.

The spell of the knotting of the “aiguillette” is a practice that is found in France and in other countries of Europe. This rite of devilry had survived through the centuries. There are several variations, depending on the regions and traditions. The expression or manifestation that appeared to prevail in New France is as follows. At the passage of the wedding cortege or during mass, the spell-thrower, hiding his hands inside his hat, ties a cord as many times as the husband endeavors in vain to consummate the marriage without success. Each knot is a year. There are several ways to thwart or undo the effects of the knotting of cord according to believers of sorcery.

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It appears that after a few weeks of marriage, the young couple noticed that the bride did not get pregnant. They consulted the parish priest, who advised them to go to Québec and to have their union blessed by Monseigneur de Laval to stop the curse. Despite the prayers and blessings of the Bishop, the marriage was a failure.

On November 2, 1658, René Besnard dit Bourjoli was summoned and appeared before the Lord Justice of Montréal. The lawsuit was in response to accusations of witchcraft and sorcery. The consequences would be very harmful if René was found guilty. He risked being burned alive. He had to respond to the facts and charges contained in the complaints made by Pierre Gadois and Marie Pontonnier. We are the descendants of quite the character!

However, René Besnard defends himself well! He is careful to choose good responses to the accusations. When asked if he had stated that he knew how to “tie the aiguillette” to Marie Pontonnier, he answered that he was speaking of tying the laces of his shoes. Moreover, he tries to modify the facts by accusing Marie of wanting to sleep with him, if he was able to undo the tying of the aiguillette. Initially, it was she who had accused him of the same deed.

Besnard seems to be a master of coercion, and an expert in memory loss regarding certain elements and facts. He was fighting with all his might because the sentence for these charges could cost him his life! During the trial, Besnard denied all the accusations made at the beginning of the litigation. Finally, he admits that he said to Marie: “If she wanted him to enjoy her, it would make it possible for her to enjoy her husband.”

It is obvious that some people at this time, including Besnard himself believe in his powers of witchcraft. The story goes on and we learn that the poor woman had even discussed setting a fixed appointment at her house to remedy the situation but Besnart did not show up blaming gossipy neighbors.

Contrary to the facts declared by the accused, Françoise Bénard (a cousin) and Jeanne Godard testify that Bénard had spoken of his ability to “tie the aiguillette”. Finally, Besnard asserts that he was kidding in order to scare Gadois.

In the end, the court does not seem to believe the statements made by Pierre that this was a misunderstanding. Besnard is exonerated in part from the accusation of sorcery, but is found guilty of spells and malice against the Pontonnier-Gadois couple.

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On November 4, 1658, Besnard was fined 300 “livres” (pounds) by the Seigneurial Justice of Montréal for having attempted to destroy the virtue of Marie. Sieur de Chomedey de Maisonneuve, who officiated as a magistrate, condemned René Besnard dit Bourjoli to prison, and then to exile for the use of spells. He was expelled and sent to a distance of 30 leagues away from Montréal. Given, the punishment that usually were inflicted for sorcery at that time, Besnard fared fairly well.

After the delay of three years, required by canon law, the marriage was annulled on August 31, 1660, on grounds of sorcery and Pierre Gadois and Marie Pontonnier were allowed to remarry with other people

Marie married Pierre Martin dit Larivière, on November 3, 1660. Marie became pregnant shortly after. Pierre was killed on March 24, 1661, during a fight with the Iroquois. Their daughter Marie was born on November 9, 1661. On December 5, 1661, Marie Pontonnier married Honoré Langlois dit La Chapelle. Marie and Honoré became parents of 10 children. Marie died on January 7, 1718.

Pierre Gadois married Jeanne Besnard and they had 14 children.

René moved to the Trois-Rivières region. On February 2, 1661, he married Marie Sédilot, daughter of Louis Sédilot and Marie Challé (Charier). She was the widow of the rich landowner, Bertrand Fafard, and mother of four children.

René and Marie Sédilot became the parents of six children: Marie-Anne, Joseph, Marie-Jeanne, Maurice, Isabelle and René.

Later, René hired Antoine Desrosiers as the person who would manage his farm In 1662, he went to court to obtain from Desrosiers, the cost of 200 boots of straw which he had burned to keep the Iroquois away. He was unsuccessful in this claim.

In 1665, René became the substitute for the king’s prosecutor, and in spite of this he was often prosecuted for non-payment of money owed.

He died in the spring of 1689. Marie Sédilot died June 12, 1689 in Trois-Rivières.

Here are the descendants of René down to me:

René Besnard (1625 – 1685):  Marie Anne Besnard (1661 – 1719):  Marie Madeleine Bourbeau (1686 – 1722) : Michel Gélinas (Lacourse) (1715 – 1760) :  Josephte Gélinas (Lacourse) (1740 – 1767) :Josephte Carbonneau (1764 – 1833) :Joseph 3 Lacerte (1784 – 1849) :Geneviève Lacerte (1815 – 1892) :Louise Auger (Lemaître) (1850 – 1911): Joseph 2 Hermidas Fréchette (1874 – 1942) :Lucinda Fréchette (1899 – 1969): Eugène Roger Bérubé (1926 – 1992) : Robert Bérubé

Source consulted: Séguin Robert-Lionel « La vie libertine en Nouvelle-France au 17ème siècle » Leméac, 1972.

Next week : 1654 Catherine Lorion: The Unfortunate Widow.

 

1667: Catherine-Françoise Desnaguez: Accompagnatrice des Filles du Roi: Companion of the Daughters of the King

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Peinture par Éléanore Fortescue-Brickdale

1667: À la défense de Catherine-Françoise!

Catherine-Françoise Desnaguez (Desnoyers) est née vers 1620 à Saint- Germain l’Auxerrois, Paris. Elle est la fille de Bonaventure Desnaguez et d’Anne des Gautiers. Bonaventure Desnaguez est ingénieur du roi pour l’artillerie. Le 28 mars 1646, Catherine-Françoise épousa Pierre Petit à Saint-Sulpice. Pierre est le fils de Pierre Petit et de Denise Frichot. En Nouvelle-France, il devient écuyer et seigneur de Neuville. Catherine-Françoise est arrivée en Nouvelle-France pour la première fois en 1647. Pierre et elle sont repassés à quelques reprises en France.

Catherine-Françoise et Pierre sont parents de:

Joseph né le 12 juillet 1647.

Marie née le 30 janvier 1650.

Anne Charlotte née en 1652.

René Jacques né le 16 janvier 1657.

Louis Alexandre né le 6 avril 1660.

Le certificat de mariage du couple spécifie que Catherine-Françoise est domiciliée “en la maison des pauvres orphelines de Saint-Joseph rue St-Dominique à Saint-Germain-des-Prés”. De plus, Marie Delpesche Delestang supérieure de la maison stipule pour elle. La mariée est assistée de ses frères et soeur, Anne, Antoine et Gaston, et “de plusieurs notables”.

J’ai choisi de parler au sujet de cette femme, car elle assuma un rôle tout à fait spécial dans l’histoire des débuts de la Nouvelle-France, celui d’accompagnatrice des Filles du roi en 1667.

Sylvio Dumas dans son livre Les Filles du roi en Nouvelle-France, (SHQ, no 24, Québec, 1972, p. 33) nous décrit les caractéristiques désirées des femmes accompagnatrices: “On confiait la direction de chaque contingent à une femme de France ou de la colonie bien recommandée et capable de maintenir ses protégées sous une discipline rigoureuse pendant une traversée de deux mois dans des vaisseaux peu confortables où elles étaient en contact avec divers passagers : matelots, engagés, soldats, etc.” Le contingent de 1667 comprenait près de cent filles et jeunes femmes, être directrice de ce groupe pouvait être tout un défi.

L’intendant Talon voulait attirer des “demoiselles” en Nouvelle-France et il semblerait que Catherine-Françoise Desnaguets a été choisie, en partie parce qu’elle est d’origine parisienne et qu’elle a ses entrées à la Cour! Nous savons à cause de son certificat de mariage qu’elle connaît la supérieure, Marie Delpesche Delestang, de la maison des pauvres orphelines de Saint-Joseph, à Saint-Germain-des-Prés et elle connaît plusieurs notables. Est-ce là son entrée? Selon Yves Landry, les “demoiselles” sont des filles de naissance, ou plutôt des filles de notables, celles dont le père est noble ou bourgeois, marchand, officier militaire, ou haut fonctionnaire. On retrouve dans les orphelinats certaines demoiselles, orphelines de père, de mère ou des deux.

Les Filles du Roi, voyageaient en groupe, accompagnées par des femmes, destinées à être responsables des filles, pendant tout le trajet. Certaines de ces directrices du groupe étaient des religieuses. En 1667, Catherine-Françoise Desnaguets est la personne attitrée comme  la dirigeante du contingent. Il y a près de cent filles et femmes. Bien entendu, il y a une vingtaine de “demoiselles” dans le groupe. Le voyage se fait de Paris à Dieppe et ensuite, en navire de Dieppe à la Nouvelle-France.

Il semblerait que l’accompagnatrice attitrée et certaines demoiselles auraient quitté Paris, le 2 juin 1667.

Or, le 17 juin 1667, un vendredi après-midi, devant Antoine Le Maréchal, notaire royal de Dieppe et de Jacques Le Doyen une requête est faite contre la superviseure. Selon les renseignements révélés dans la revendication nous apprenons que Catherine-Françoise est présente à Dieppe. De plus, elle a l’ordre de Sa Majesté de conduire cent filles pour passer avec elle, en Nouvelle-France “audit pays du Canada”. Les plaignantes attestent que depuis quelles sont parties de la ville de Paris, il y a quinze jours pour venir à Dieppe qu’elles ont été nourries, entretenues et hébergées durant le voyage, jusqu’au jour de leur arrivée à Dieppe qui fut le jour du Saint-Sacrement. Ce voyage a été fait aux frais, “de ladite damoiselle Desnoyers (Desnaguets)” et elle a fourni tout ce qui leur a été nécessaire. Les vingt plaignantes affirment avoir eu des engagements du roi par l’intermédiaire de leur accompagnatrice.

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Port de Dieppe

Les demoiselles se plaignent du mauvais accueil qu’on leur a fait à Dieppe, en attendant de prendre les bateaux. Il semblerait que le jour de leur arrivée, elles ont demandé de quoi subsister au commis des Messieurs de la Compagnie dudit lieu du Canada. Les plaideuses ont dit qu’on leur avait refusé de quoi manger mais on aurait donné ordre à une hôtesse de leur fournir les choses à elles nécessaires, non pas ce qu’elles disent leur avoir été accordé par Sa Majesté “ce que ladite dam(oiselle) des Naguets” leur aurait fait entendre en partant de Paris pour faire le voyage.

Elles ajoutent qu’il y a quelques personnes mal intentionnées à la commission donnée par Sa Majesté. (La reine) Elles accusent leur dirigeante d’empêcher leur embarquement, les privant de faire le voyage. De plus, il semble que la gouvernante s’empare de leurs hardes!

Il faut se rappeler que ces accusations ne sont pas prouvées! Il n’y a aucun document qui dit que Catherine-Françoise Desnaguets est coupable et qu’elle a reçu une sentence ou qu’elle a été punie à cause de ces accusations.

Les demoiselles disent que Catherine-Françoise Desnaguez s’est bien occupée d’elles durant le trajet Paris-Dieppe pendant quinze jours. Le problème semblerait que la dirigeante ait fait des promesses qui ne sont pas gardées ou honorées par les “Messieurs de la Compagnie dudit lieu du Canada”. En vérifiant les histoires concernant les promesses faites à nos ancêtres lors de leur migration en Nouvelle-France, il est facile de constater que cette problématique n’est pas nouvelle. Ce genre de manigances existaient depuis longtemps et aussi loin que lors du départ de Louis Hébert et de Marie Rollet en 1617, (50 ans plus tôt). Plusieurs de nos ancêtres se sont vus refuser des promesses faites et non gardées.

Les demoiselles et les autres filles sont souvent hébergées dans des couvents (Dieppe) ce qui me pousse à demander si Catherine-Françoise Desnaguets avait vraiment un mot à dire quant aux soins et hébergement afin que les filles et femmes reçoivent le nécessaire? Devons-nous la blâmer ou bien placer les reproches sur les “Messieurs de la Compagnie dudit lieu du Canada” qui sont les vrais responsables de ce voyage et qui semblent vouloir dissimuler la responsabilité entière sur une subordonnée?

Elles accusent Catherine-Françoise Desnaguets d’empêcher leur embarquement. Il semblerait que seulement 14 des vingt-et-une filles qui avaient protesté sont arrivées en Nouvelle-France. Est-ce qu’il y avait des raisons légitimes d’empêcher leur embarquement? (Certaines sont peut-être mortes lors du voyage). Était-ce que l,accompagnatrice était la seule responsable de cette décision? Encore une fois et je me répète quel était le rôle et les responsabilités des messieurs dans cette affaire?

La dernière accusation est que Catherine-Françoise leur a friponné la moitié de leurs hardes. Le capitaine est responsable du bateau. Il est évident lorsque l’on étudie les modalités de l’embarquement des navires que les passagers peuvent apporter seulement le strict nécessaire. Lorsque l’on procède au chargement des marchandises, des opérations ont lieu dans les jours précédant le départ et elles répondent à des règles précises. Est-ce que certaines demoiselles avaient trop de bagages et la responsable du groupe devait confisquer le surplus? Quant aux voyageurs, les commodités dépendent de leurs rangs. Les officiers et les personnages de marque profitent de plus d’espace et d’un lit peu confortable. Quant aux autres passagers, habituellement, ils et elles s’entassent dans un entrepont à l’arrière du voilier. Même si elles pensaient posséder un rang, il est évident que les demoiselles ne pouvaient jouir des conforts égaux aux personnages de marque car elles n’avaient pas d’argent.

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Nous ne connaissons pas la date exacte du départ. Il semblerait que les voyageurs ont quitté Dieppe aux alentours du 19 juin 1667 sur le Saint-Louis et ils sont arrivés en Nouvelle-France, le 25 septembre, 1667.

Le 27 octobre 1667, l’intendant Talon envoie une lettre au ministre Colbert. Talon qui contredit les demoiselles en affirmant : « les Demoiselles qui sont venues de France cette année se louent fort du traitement qu’elles ont reçu des Messieurs de la Compagnie à Rouen, (Compagnie des Indes occidentales) à Dieppe et en rade, mais elles m’ont fait de grandes plaintes de celui qu’elles ont reçus sur mer et elles m’ont assuré que du moment qu’elles ont été sous la voile, elles n’ont reconnu ni honnêteté ni humanité, dans les officiers de leur bord, qui les ont beaucoup fait souffrir de la faim, ne leur donnant qu’un léger repas le matin, et le soir pour souper un bien peu de biscuit sans aucune suite ». Talon suggère qu’un conducteur sage et autorisé accompagne les demoiselles de qualité l’année suivante.

Est-ce que Talon a raison ou tente-t-il de présenter une réalité différente? Il est évident que les demoiselles se sont plaints à différents moments des conditions du voyage. Il faut préciser que les passagers qui en avaient la possibilité apportaient avec eux leurs provisions et préparaient eux-mêmes leurs repas. Les Filles du roi devaient se fier à la cuisine du bord préparée par les mousses. Lors des traversées en mer, l’aliment premier est le biscuit qui est un pain cuit deux fois pour le durcir.

Le voyage de Paris à la Nouvelle-France n’était pas facile pour nos ancêtres. Un groupe de jeunes femmes se sont plaint des réalités propres à elles. On accuse Catherine-Françoise d’être la responsable des malheurs cependant, il faudrait peut-être prendre en considération qu’elle était la subordonnée et qu’elle devait composer avec peu de ressources. C’est une circonstance malheureuse que de se faire accuser mais cela n’enlève en rien les qualités que possédaient Catherine-Françoise pour être choisie dans ce poste d’accompagnatrice du contingent de 1667.

Une chose est certaine c’est que Talon souligne qu’il tente d’amoindrir leur chagrin et il veut les détourner de leur projet d’écrire à leurs correspondants racontant les mauvais traitements subis, ce qui pourrait contrecarrer le prochain envoi de demoiselles. Il ne semble pas préciser que l’on devrait peut-être effectuer des changements en ce qui a trait aux comportements des commis de la compagnie des Indes occidentales.

Il semblerait que ceci est le seul voyage fait par Catherine-Françoise Desnaguez (Desnoyers) en tant qu’accompagnatrice. Le voyage allé-retour en France pouvait durer six mois donc, il aurait été difficile pour une mère de famille de répéter cette aventure à plusieurs reprises.

Catherine-Françoise est décédée entre le 16 juin 1669 et le recensement de 1681.

Selon le Journal des Jésuites, Jean Talon, dans une lettre du 27 octobre 1667, aurait écrit au ministre Colbert, l’informant que 84 filles seraient venues de Dieppe et 25 de Larochelle pour un total de 109. Le chercheur Yves Landry a repéré 63 filles venues de Dieppe. Elles sont les femmes énumérées ci-dessous:

Catherine-Françoise a accompagné les 63 femmes suivantes dont huit sont mes ancêtres. (caractère gras)

No nom No Nom
1 Ballié Catherine 33 Larchevêque Françoise
2 Banse Françoise 34 Lasnon Marie
3 Baron Barbe 35 Lebrun Marie
4 Basset Catherine 36 Lemaître Gabrielle
5 Belleau Catherine 37 Lepage Marie-Rogère
6 Billot Lucrèce 38 Lequin Élizabeth
7 Blanchard Marie 39 Levaigneur Marguerite
8 Boisandré Jeanne-Claude 40 Levasseur Jeanne
9 Bonnefoy dite Ste-Foy Marguerite 41 Limoges Marie
10 Bouchard Louise 42 Lostelneau Catherine
11 Bouet Marie 43 Michel Marie
12 Bourgeois Catherine 44 Nevelet Marguerite
13 Bourgeois Marie 45 Niel Madeleine
14 Burel Jeanne 46 Olivier Madeleine
15 Carcireux Sylvine+ 47 Pasquier Marguerite
16 Charmesnil Mesnil Françoise (de) 48 Paviot Marie
17 Charton Jeanne 49 Piéton Françoise
18 Chevalier Françoise 50 Plouard M.-Madeleine
19 Déchard Dexard Jeanne 51 Portas Marie Angélique
20 Devault Marie 52 Quelquejeu Marie
21 Dumortier dite De Leur Madeleine 53 Relot Catherine
22 Durand Suzanne 54 Renaud Marguerite
23 Éloy Marguerite 55 Rigaud Geneviève
24 Firman Marie-Anne 56 Sageot Geneviève
25 Grangeon Marie Madeleine 57 Sel Marie
26 Hébert Françoise 58 Sénécal, Louise
27 Hubert Elizabeth 59 Topsan Catherine
28 Hué Marie 60 Turbar Ursule Madeleine
29 Itas Marguerite 61 Varin Marie
30 Jourdain Marguerite 62 Vassal Françoise
31 Laîné Geneviève 63 Vieillot Catherine
32 Langlois Marie

Noms des filles et femmes qui sont mes ancêtres dans les familles suivantes:

Bérubé Fréchette Marion Fortin
Jeanne Burel Catherine Ballié Marie Blanchard Madeleine Olivier
Marie Sel Françoise Charmesnil Marguerite Jourdain  
Geneviève Rigaud
Catherine-Françoise Desnaguez est une ancêtre de la famille Fréchette.

La semaine prochaine: 1657: René Besnard dit Bourjoli: Un sorcier dans la famille!

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Painting by Eleanore Fortescue-Brickdale

1667: A Defense for Catherine-Françoise!

Catherine-Françoise Desnaguez (Desnoyers) was born around 1620 in Saint-Germain l’Auxerrois, Paris. She is the daughter of Bonaventure Desnaguez and Anne des Gautiers of Paris. Bonaventure Desnaguez is an engineer of the king at the artillery. On March 28, 1646, she married Pierre Petit at Saint-Sulpice in Paris. Pierre is the son of Pierre Petit and Denise Frichot.

In New France, Pierre became squire and seigneur (lord) of Neuville. Catherine-Françoise arrived in New France for the first time in 1647. The couple did return several times to France.

Catherine-Françoise and Pierre are parents of:

Joseph born on July 12, 1647.

Marie born on January 30, 1650.

Anne Charlotte born in 1652.

René Jacques born on January 16, 1657.

Louis Alexandre born on April 6, 1660.

The marriage certificate specifies that Catherine-Françoise is domiciled “in the house of the poor orphans of Saint-Joseph on Saint-Dominique street in Saint-Germain-des-Prés. Marie Delpesche Delestang superior of the house vouches for her. She is assisted by her brothers and sister Anne, Antoine and Gaston, and also by several notables”.

I chose to speak about this woman, because she assumed a very special role in the creation of New France, that of travelling companion of the “Filles du roi” (Daughters of the King).

Sylvio Dumas in his book “ Les Filles du roi en Nouvelle-France” (The Daughters of the King in New France), (SHQ, No. 24, Québec, 1972, p.33) describes the desirable characteristics of the companions: “The direction of each contingent was entrusted to a woman of France or of the colony that was well-recommended, and capable of keeping her protégées under strict discipline during a journey of two months in uncomfortable vessels where these girls would be in contact with various passengers: sailors, “engagés” (indentured people), soldiers, etc.”

Moreover, Talon wanted to attract “demoiselles” (young ladies of a higher class) to New France and it seemed that Catherine-Francoise Desnaguets was chosen because she was Parisian in origin and had her “entrées” (connections) to the Court! We know, because of her marriage certificate, that she knew the superior, Marie Delpesche Delestang, of the convent of the poor orphans of Saint-Joseph, in Saint-Germain-des-Prés and moreover it states that she knows a few notable people.

Is this her connection? According to Yves Landry, the “young ladies” were of notable birth, meaning that they were the daughters of noblemen, bourgeois, merchants, dignitaries, military officers, or high officials. Some of the girls found in the convent were fatherless, motherless or were orphaned by both parents.

The “Daughters of the King” travelled in groups. They were accompanied by women, some being religious, destined to be responsible for the girls. In 1667, Catherine-Élizabeth Desnaguets is the person appointed as a companion of the contingent. The journey takes place from Paris to Dieppe and then on a ship from Dieppe to New France.

It would seem that the companion to the girls and some young ladies left Paris on June 2, 1667.

On June 17, 1667, on a Friday afternoon and before Antoine Le Maréchal, royal notary of Dieppe and Jacques Le Doyen, a petition was filed against Catherine-Françoise Desnoyers. According to information in the request, the accused is present in Dieppe and has the order of Her Majesty to lead one hundred girls and accompany them with to New France “in the said country of Canada”.

The young ladies testify that since they left the city of Paris, fifteen days before to come to Dieppe they were fed, taken care of and lodged until the day of their arrival in Dieppe which was the day of the Blessed Sacrament. This trip was made at the expense of the said Desnoyers (Desnaguets), and that she furnished all that was necessary to them. Therefore, the hundred girls and women had commitments from the king through Catherine-Françoise Desnoyers (Desnaguets), the woman who accompanies them.

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Port of Dieppe

However, about twenty of them complain of the bad reception they received in Dieppe, when waiting to take the boats. It would seem that on the day they arrived they had requested food from the “Messieurs de la Compagnie dudit Canada” (Men of the Company of Canada). The complainants said that they had been denied food, but that the company had ordered a hostess to provide them with the necessary things, which the girls stated that was not what they should have been granted to them by Her Majesty. And they state that this is what Desnaguets would have had them believe, when they left Paris.

The girls add that there are some ill-intentioned persons in the commission given by Her Majesty. (The Queen) They accuse Desnaguets of preventing their embarkation and depriving them of making the journey. Moreover, it seems that the governess is taking their “hardes” (clothes).

It must be remembered that these accusations are not proven! There is no document that says that Catherine-Françoise Desnaguets is guilty and that she was sentenced, disciplined or punished for these charges.

So the ladies state that Catherine-Françoise Desnaguez took good care of them during the Paris-Dieppe trip during 15 days. It seems that Catherine-Francoise made promises to the girls that were not kept by the “Messieurs de la Compagnie dudit lieu du Canada” (the men who were in charge of the Company of Canada). By verifying stories about the promises made to our ancestors who migrated to New France, we promptly realize that this is not a new problem and that tactics to contradict the promises made did exist for a long time and, as far back as the departure of Louis Hébert and Marie Rollet in 1617 (50 years earlier). Many of our ancestors who travelled to the New World were refused promises that had been made. The “damsels” and other girls were often housed in convents (Dieppe) therefore did Catherine-Élizabeth Desnaguets really have a say in their care and accommodation so that they would receive what is necessary for comfort? Should we blame Catherine-Élizabeth or should we reproach the behaviour of the “gentlemen of the Company of Canada” who are the true decision makers who seem to dissimulate the blame onto a subordinate.

The girls accuse their supervisor of preventing their embarkation. It would seem that only 14 of the twenty-one girls who had protested in Dieppe made it to New France. Were there any legitimate reasons for preventing their boarding? (Some of the girls may have died on route) Was Catherine-Françoise solely responsible for this decision? Again, what was the role of the gentlemen of the company in this matter?

The last charge is that she had ruffled half of their “hardes” (clothes and belongings). The captain of the ship is responsible for the vessel. It is obvious when one considers the modalities of embarkation on ships that the passengers could bring only the bare necessities. When the goods are loaded, operations take place in the days prior to departure and they comply with specific rules.

Did the ladies have too much baggage and Catherine-Françoise had the responsibility to confiscate the surplus? As for all travelers, the commodities that they can bring depends on their ranks and money. Officers, religious and the higher class enjoy more space and a bed, that is almost comfortable. As for the other passengers, they were packed together into a closed area at the stern of the ship. Even though they thought they had a rank, it was obvious that the girls could not enjoy equal comforts as the upper class since they had no money to pay for it.

We do not know the exact date of departure. We think that the travelers left Dieppe around June 19, 1667 on a ship named the Saint-Louis and they arrived on September 25, 1667.

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On October 27, 1667, the intendant Talon sent a letter to Minister Colbert. Talon contradicted the young ladies by asserting: “The young ladies who came from France this year are very much indebted to the treatment they received from the gentlemen of the Company at Rouen (West India Company) at Dieppe and in the harbor, but they made major complaints regarding the way they were treated once the ship sailed stating that there was no honesty, nor humanity from the officers on board and that the officers made them suffer from hunger giving them only a light meal in the morning and a small biscuit for supper without anything else”. Talon suggests that a wise and authoritative conductor accompany the “damsels of quality” the following year.

Is Talon right or is he trying to present a different reality? It is evident that the ladies complained at different times about the conditions of the journey. It should be noted that the passengers who had the means of bringing their own provisions and preparing their own meals on the ship were allowed to do so.

The Daughters of the King had to rely on the food prepared by the apprentice sailors. During crossings at sea, the main food was the biscuit which is a bread cooked twice to harden it.

The journey from Paris to New France was not easy for our ancestors. A group of young women complained about the realities of their lives. Catherine-Françoise is accused of being responsible for the misfortunes, however, it may be necessary to take into consideration that she was the subordinate and that she had to deal with fewer resources.

It is an unfortunate circumstance to be accused, but this in no way detracts from the qualities that Catherine-Francoise possessed to be chosen in this position of accompanying the contingent of 1667.

One thing is certain, Talon points out that he is trying to lessen their grief and divert them from their plans to write to their correspondents the ill-treatment they have suffered, which might thwart the next sending of young ladies.

It would seem that this is the only trip made by Catherine-Françoise Desnaguez (Desnoyers) as an accompanying person to the Daughters of the King. The trip back and forth to France could last six months, so it would have been difficult for a mother to repeat this adventure on several occasions.

Catherine-Françoise died between 16 June 1669 and the census of 1681.

According to the “Journal des Jésuites”, Jean Talon, in a letter dated October 27, 1667, had written to Colbert, informing him that 84 girls had come from Dieppe and 25 from La Rochelle for a total of 109. The researcher Yves Landry has identified 63 of the girls from Dieppe.  See list below:

Catherine-Françoise was a companion to the 63 women including eight of my ancestors. (in bold)

No Name No Name
1 Ballié Catherine 33 Larchevêque Françoise
2 Banse Françoise 34 Lasnon Marie
3 Baron Barbe 35 Lebrun Marie
4 Basset Catherine 36 Lemaître Gabrielle
5 Belleau Catherine 37 Lepage Marie-Rogère
6 Billot Lucrèce 38 Lequin Élizabeth
7 Blanchard Marie 39 Levaigneur Marguerite
8 Boisandré Jeanne-Claude 40 Levasseur Jeanne
9 Bonnefoy dite Ste-Foy Marguerite 41 Limoges Marie
10 Bouchard Louise 42 Lostelneau Catherine
11 Bouet Marie 43 Michel Marie
12 Bourgeois Catherine 44 Nevelet Marguerite
13 Bourgeois Marie 45 Niel Madeleine
14 Burel Jeanne 46 Olivier Madeleine
15 Carcireux Sylvine+ 47 Pasquier Marguerite
16 Charmesnil Mesnil Françoise (de) 48 Paviot Marie
17 Charton Jeanne 49 Piéton Françoise
18 Chevalier Françoise 50 Plouard M.-Madeleine
19 Déchard Dexard Jeanne 51 Portas Marie Angélique
20 Devault Marie 52 Quelquejeu Marie
21 Dumortier dite De Leur Madeleine 53 Relot Catherine
22 Durand Suzanne 54 Renaud Marguerite
23 Éloy Marguerite 55 Rigaud Geneviève
24 Firman Marie-Anne 56 Sageot Geneviève
25 Grangeon Marie Madeleine 57 Sel Marie
26 Hébert Françoise 58 Sénécal, Louise
27 Hubert Elizabeth 59 Topsan Catherine
28 Hué Marie 60 Turbar Ursule Madeleine
29 Itas Marguerite 61 Varin Marie
30 Jourdain Marguerite 62 Vassal Françoise
31 Laîné Geneviève 63 Vieillot Catherine
32 Langlois Marie

Name of the girls and women who are my ancestors in the following families:

Bérubé Fréchette Marion Fortin
Jeanne Burel Catherine Ballié Marie Blanchard Madeleine Olivier
Marie Sel Françoise Charmesnil Marguerite Jourdain  
Geneviève Rigaud

Catherine Françoise Desnaguez is an ancestor on the Fréchette side of my family.

Next week: 1657: René Besnard dit Bourjoli:  A Sorcerer in the Family

1653: La Grande Recrue de Montréal. 1653: The Great Recruitment for Montréal

The English version follows the French one.

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La Grande Recrue est le terme utilisé pour décrire une centaine d’hommes et quinze femmes venus de France pour accroître la colonie de Montréal (Fort Ville-Marie). Ils et elles sont arrivés le 16 novembre 1653, accompagnés de Maisonneuve et de Marguerite Bourgeoys.

Au début des années 1650, Ville-Marie est continuellement attaquée par des Iroquois et il y a multiples victimes. Plusieurs habitants quittent et il ne reste presque plus personne pour défendre et peupler la communauté. Les gens doivent se déplacer avec des armes et même Jeanne Mance abandonne l’Hôtel-Dieu et se réfugie dans le fort de Ville-Marie.

Le gouverneur et fondateur de Montréal, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, décide alors d’obtenir du secours. Jeanne Mance convainc Maisonneuve, d’effectuer un voyage en France dans le but de recruter une centaine de colons. Elle lui offre des fonds destinés à l’Hôtel-Dieu, afin d’assurer la réussite du projet.

Maisonneuve quitte Ville-Marie à l’automne de 1651. À Québec, il demande de l’aide au gouverneur de la Nouvelle-France, Jean de Lauzon. Lauzon préfère garder ses ressources à Québec. Maisonneuve quitte Québec le 5 novembre 1651 en destination de l’Europe.

En France, Maisonneuve rencontre Madame de Bullion, la bienfaitrice de l’Hôtel-Dieu et il aborde les membres de la Société de Notre-Dame-de-Montréal. Madame de Bullion lui offre la somme de 20 000 livres. De son côté, la Société de Notre-Dame-de-Montréal prélève une somme totale de 75 000 livres.

Maisonneuve et de la Dauversière membre de la société, recrutent une centaine d’hommes, engagés pour une période de trois à cinq ans. Ces hommes doivent exercer un métier ou une profession propice à bâtir une ville. Maisonneuve se rend à Troyes et c’est là qu’il rencontre Marguerite Bourgeoys. Marguerite est acceptée comme membre de la Grande Recrue et elle quitte Troyes pour Paris, où elle s’arrête et ensuite, elle se rend à Nantes, par le coche d’eau, sur la Loire. Dans son autobiographie, elle présenta de nombreux exemples concernant les défis et les périls des voyageurs et surtout ceux envisagés par une femme voyageant seule.

Le Saint-Nicolas-de-Nantes, le bateau menant les recrutés vers la Nouvelle-France, est amarré au port. Le capitaine responsable de la traversée est Pierre le Besson. Le Saint-Nicolas quitte le port de Saint-Nazaire le 20 juin 1653 avec, à son bord, environ 122 passagers et plusieurs membres de l’équipage. Après quelques jours de navigation, (environ 1600 km) ils s’aperçoivent que le bateau est pourri et qu’il prend l’eau. Il est impossible d’avancer, les provisions commencent à être endommagées. Les responsables décident de revenir en France.

Il est évident que ce faux départ éprouve et indispose les voyageurs. Ayant peur de voir tout son monde abandonner son projet de colonisation, Maisonneuve choisit de ne pas ramener les migrateurs sur le continent Européen. Selon Marguerite Bourgeoys : «Monsieur de Maisonneuve fut, avec tous ses soldats, en une île d’où l’on ne pouvait s’échapper, car autrement il n’en serait pas demeuré un seul. Il y en eut même qui se jetèrent à la nage pour se sauver, car ils étaient comme des furieux et croyaient qu’on les menait en perdition» (Les Écrits de Mère Bourgeoys, p. 46).

Donc, après avoir passé plusieurs jours sur un bateau qui coulait, nos ancêtres ayant tout abandonné en France, deviennent maintenant des prisonniers sur une île pendant plusieurs semaines. Les dirigeants trouvent un autre bateau et le nolisent. Un mois après le premier départ, le second lancement a lieu, le 20 juillet 1653.

Nous ne connaissons pas le nom du navire mais nous savons que les conditions du voyage ont été des plus difficiles. Une épidémie se manifesta ce qui veut dire que le vaisseau était contaminé. Il y a de nombreux malades durant la traversée. Plusieurs personnes meurent. De plus, les périls causés par les éléments naturels telles les intempéries, l’absence de vent, le froid excessif, les orages, l’irruption des icebergs menacent le confort des itinérants qui sont détenus sur le navire 24 heures sur 24.

En dépit des conditions sanitaires déficientes et de la maladie, la Grande Recrue arrive à Québec. Le voyage se termine plus de trois mois après le premier départ. Ainsi, le 22 septembre 1653, le vaisseau, ayant à son bord Maisonneuve et ses recrutés, arrive devant le Cap-Diamant.

Une dernière mésaventure clôt cette odyssée. Le navire qui a conduit les voyageurs en Nouvelle-France s’enfonça et il a dû être brûlé au milieu du fleuve! Plusieurs passagers souffrent encore des symptômes de l’épidémie et les malades sont installés dans un entrepôt en basse-ville de Québec. Le mois d’octobre est consacré à la recherche de nouvelles embarcations. Finalement, la Grande Recrue arrive à Montréal, le 16 novembre 1653.

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Des 94 hommes qui arrivent à Montréal, douze sont mes ancêtres et des 14 femmes qui arrivent quatre femmes le sont aussi! La plupart des hommes sont des défricheurs et certains ont un deuxième métier tel que charpentier-maçon, serrurier, scieur de long et sabotier.

Une seule des femmes ancêtres épouse un homme de la Grande Recrue lors d’un premier mariage. Il s’agit de Marie Lorgueil qui s’unit à Toussaint Huneault dit Deschamps, le 23 novembre 1654. Trois de cinq autres femmes épousent d’autres hommes parmi les premiers «Montréalistes»: Catherine Lorion avec Pierre Vilain, le 13 octobre 1654, Jeanne Soldé avec Jean Beauvais, le 7 janvier 1654 et Jeanne Voidy avec Jean Dumay, le 9 novembre 1654. Cependant, il faut préciser que Catherine Lorion a épousé en troisième noces Nicolas Millet dit Bosseron et en quatrième noces Pierre Desautels tous deux membres de la Grande Recrue.

Nos ancêtres de la Grande-Recrue sont :

  1. BAUDREAU dit GRAVELINE, Urbain
  2. BESNARD (ou BÉNARD) dit BOURJOLI, René

  3. BOUVIER, Michel

  4. CADIEUX, Jean

  5. DENIAU, Jean

  6. DENIAU dit DESTAILLIS, Marin

  7. GUERTIN dit LE SABOTIER, Louis

  8. HOURAY dit GRANDMONT, René

  9. HUNAULT dit DESCHAMPS, Toussaint

  10. LAUZON, Gilles

  11. LORGUEIL, Marie

  12. LORION, Catherine

  13. MOUSSEAU dit LAVIOLETTE, Jacques

  14. PICARD dit LAFORTUNE, Hugues

  15. SOLDÉ, Jeanne

  16. VOIDY (VÉDIÉ), Jeanne

Biographies des ancêtres de la Grande Recrue :

Urbain Baudreau dit Graveline: 1631-1695

(Ancêtre de Thomas Marion)

Fils de Jean Baudreau et de Marie Chaveau, Urbain Baudreau dit Graveline,  est né vers 1631, à Saint-Lambert de Clermont, près de La Flèche. À son arrivée, il était défricheur. Il épousa Mathurine Juillet, le 20 octobre 1664 à Montréal. Mathurine est la fille de Blaise Juillet et d’Antoinette de Liercourt. En 1663, il est caporal de la milice et de 1663 à 1666, il est procureur-syndic de Montréal. Il fait la traite de fourrures, car il règle un compte en peaux de castors.

Urbain et Mathurine sont parents de huit enfants: Gabriel, Marie, Jean-Baptiste, Élisabeth, Marie Anne, Paul, Madeleine et Jean-Baptiste.

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Il vit au Coteau Saint-Louis, ensuite il devient propriétaire d’une terre à la côte Saint-François. De plus, il se procure deux emplacements sur la rue Notre-Dame près de la chapelle Bonsecours.

Urbain est décédé le 28 janvier 1695 et il fut enterré le lendemain. Mathurine est enterrée le 6 mars 1723, à Montréal.

Le parc Urbain-Baudreau-Graveline à Montréal a été créé en son honneur!

Urbain est notre ancêtre à travers une lignée de Stéphanie Mousseau grand-mère maternelle de mon grand-père maternel Thomas Marion.

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René Besnard dit Bourjoli 1625-1689

(Ancêtre de Lucienda Fréchette)

Fils de Jean Besnard et de Madeleine Maillard, René est né le 6 février 1625 à Saint-Pierre de Villiers-au-Bouin (Indre-et-Loire). À son arrivée, il était défricheur et il est devenu caporal de la garnison. Il épousa le 2 février 1661, à Trois-Rivières, Marie Sédilot, veuve d’un riche propriétaire foncier, Bertrand Fafard, et mère de quatre enfants. Marie est la fille de Louis Sédilot et de Marie Challe.

René et Marie sont parents de six enfants: Marie Anne, Joseph, Marie Jeanne, Maurice, Élisabeth et René.

René meurt au printemps de 1689. Son épouse Marie Sédilot décède le 12 juin 1689 à Trois-Rivières.

Un de mes textes qui sera publié dans quelques semaines parlera de René Besnard dit Bourjoli et sera intitulé: Un sorcier dans la famille!

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René est notre ancêtre à travers une lignée de Louise Auger-Lemaître, grand-mère paternelle, de ma grand-mère paternelle Lucienda Fréchette.

Michel Bouvier 1633-1703

(Ancêtre d‘Israël Lepage et de Maria Fortin)

Michel Bouvier est né le 29 juillet 1633, à Saint-Thomas de La Flèche (Sarthe). Il est le fils de Louis Bouvier et d’Anne Darondeau. À son arrivée, il est défricheur et maçon. Michel repassa en France en 1658 et il est revenu en 1659 à bord du Saint-André. Le 16 août 1663, il épousa Mathurine Desbordes, veuve de Pierre Guiberge.

Michel et Mathurine ont quatre enfants: Suzanne, Urbain, Jean 1 et Jean 2.

En tant que maître maçon, Michel travaille souvent en compagnie de Jean Milot et d’Urbain Brossard.

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Mathurine décéda en octobre 1698. Michel meurt accidentellement, le 4 août 1703, en tombant d’un échafaud, rattaché à une maison qu’il était à bâtir. L’acte de sépulture nous révèle le suivant: …d’ où, il fut emmené en canot pour le confesser et lui donner les derniers sacrements mais il mourut en chemin dans le canot”.

La rue Michel-Bouvier qui honore notre ancêtre se trouve à Montréal.

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Michel est notre ancêtre à travers une lignée d’Israël Lepage grand-père maternel de ma grand-mère maternelle, Maria Fortin.

Jean Baptiste Cadieux 1629-1681

(Ancêtre de Thomas Marion)

Jean Baptiste Cadieux est né le 29 août 1629 à Notre-Dame de Pringé-sur-Loir, près de La Flèche (Sarthe). Il est le fils de Pierre Cadieux et de Renée Foureau.

À son arrivée, il était serrurier mais il avait été engagé comme défricheur. Le 26 novembre 1663, il épousa Marie Valade, fille d’André Valade et de Sara Cousseau, une fille du roi, originaire de La Rochelle.

Jean Baptiste et Marie sont parents de 10 enfants: Marie Jeanne, Pierre, Madeleine, Geneviève, Jean, Marie Thérèse Catherine, Marie Nicole, Marguerite, Jeanne Anne et Catherine.

Jean Baptiste tire profit d’une ferme au Pied-du-Courant. Il décéda à Montréal le 30 septembre 1681. Marie Valade se remaria le 9 février 1682 avec Philippe Boudier et elle a deux autres enfants. Elle mourut le 9 janvier 1719 à Montréal.

La Légende de Cadieux n’est pas au sujet de notre Jean Baptiste Cadieux mais plutôt au sujet de son fils Jean Cadieux, coureur de bois et voyageur des Pays d’en Haut. Vous pouvez trouver un exemple de cette légende au site suivant: http://www.rpfo.ca/fr/Biographies_40/Jean-Cadieux-16711709_108 ou bien en effectuant une recherche sur internet.

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Jean Baptiste Cadieux est notre ancêtre à travers une lignée de Stéphanie Mousseau grand-mère maternelle de mon grand-père maternel Thomas Marion.

Jean Deniau (Daigneault) 1629-1695

(Ancêtre d’Alexandre Bérubé)

Jean Deniau fils de Pierre Deniau et de Jeannette Gaudette est né vers 1639 à Sainte-Croix de Nantes en Bretagne. À son arrivée, il est défricheur et scieur de long. Le 21 janvier 1664, il épousa Hélène Daudin, fille d’Isaac Daudin et d’Anne Jarnet. Certains disent qu’Hélène est une fille du roi et d’autres disent qu’elle était une fille à marier.

Jean et Hélène sont parents de six enfants: René, Gilles, Thomas, Pierre, Marguerite et Jean-Baptiste.

En mars 1678, il quitte la côte Saint-François et déménage à Boucherville, sur une terre de la seigneurie Du Tremblay. Le 12 août 1695, Jean Deniau et son épouse Hélène Daudin sont tués par les Iroquois.

J’ai parlé de Jean et d’Hélène dans le texte au sujet de leur fils et leur bru Madeleine “Elle a donné sa vie: Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie” publié la semaine dernière.

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Site web: Passerelle pour l’histoire militaire canadienne http://www.cmhg.gc.ca

Plusieurs descendants se nomment Daignault. Jean est notre ancêtre à travers une lignée de Marguerite Blain, mère de mon grand-père paternel Alexandre Bérubé.

Marin Deniau (Deneau) dit Destaillis 1621-1673

(Ancêtre d’Alexandre Bérubé)

Nous ne connaissons pas les noms des parents de Marin Deniau. Il est né vers 1621 à Saint- Martin de Luché, près de La Flèche. Il est veuf de Marie Hogue. À son arrivée, il était défricheur. En 1659, il loue une concession à Pointe Saint-Charles et il épousa Louise Thérèse Le Breuil, le 24 novembre 1659, à Montréal. Louise Thérèse Le Breuil est la fille de Jean Dubreuil et de Marie Lecompte. Louise est orpheline et elle est aussi une “Fille à marier”. À Montréal, elle devient sage-femme.

Jean et Marie ont six enfants: Jacques, Charles, Joseph, Gabriel, Marie et Marie 2.

Ils s’établissent sur une terre concédée par les Jésuites à La Prairie de la Madeleine, sur le fleuve Saint-Laurent vers la côte Saint-Lambert.

Marin est probablement décédé en 1673. Louise Thérèse s’est remariée à Charles Boyer, à La Prairie, le 29 octobre 1678. Elle est décédée à Montréal le 23 mars 1727.

Marin est l’ancêtre des Deneau. Jean est notre ancêtre à travers une lignée de Marguerite Blain, mère de mon grand-père paternel Alexandre Bérubé.

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Plaque érigée au port du Pré Luneau où se sont embarqués les engagés de la Grande Recrue, en 1653, pour se rendre à Nantes et à Saint-Nazaire. La plaque fut inaugurée en mai 1954, à l’occasion du 300e anniversaire du départ de la Recrue.

Louis Guertin dit le Sabotier 1625-1687

(Ancêtre de Thomas Marion et de Lucienda Fréchette)

Louis Guertin a été baptisé le 28 juin 1625, à Saint-Martin de Daumeray (Maine-et-Loire). Il est le fils de Louis Guertin et de Georgette Leduc. À son arrivée, il est un défricheur et un sabotier. Le 26 janvier 1659, il épousa Élisabeth Camus, fille d’un marchand de Paris, Pierre Camus et de Jeanne Charas (Charles). Élisabeth est une “Fille à marier”. Ils s’établissent en bas du Coteau Saint-Louis.

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Ils sont parents de onze enfants : Élisabeth, Marie, Catherine, Marie 2, Louis, Madeleine, Pierre, Eustache, Angélique, Françoise, et Paul.

Élisabeth Camus décède le 20 juin 1680 à l’hôpital deux mois après avoir donné naissance à son onzième enfant. Louis meurt le 8 décembre 1687, à la Pointe-aux-Trembles.

Louis est notre ancêtre à travers une lignée de Lucienda Fréchette à travers son grand-père Joseph Fréchette. Louis est aussi notre ancêtre à travers deux lignées de Thomas Marion à travers sa grand-mère maternelle Stéphanie Mousseau.

René Houray dit Grandmont 1629-1706

(Ancêtre de Lucienda Fréchette)

René Houray est né le 7 janvier 1629 à Asaint Symphorien d’Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). Il est le fils de Jacques Houray et de Marguerite Castillon. À son arrivée, il est défricheur. Au terme de son engagement, il se donne aux Jésuites chez les Onnontagués, mais il reprend sa liberté le 28 avril 1660.

Il épousa Denise Damané, le 26 octobre 1665 à Champlain. Denise est la fille de Michel Damané et de Catherine Toureau. Elle est aussi une “Fille du roi”.

René et Denise sont parents de dix enfants: René, Thérèse, Catherine, Denise, Jean, Pierre, Joseph, Jeanne, Alexis, Marie,

Il s’installa sur une terre que lui avaient concédée les Jésuites, au Cap-de-la-Madeleine, en 1662. En 1666, il reçoit une concession dans la seigneurie de Champlain. René est un pionnier de Champlain.

Denise Damané décéda le 22 septembre 1704 à Champlain. René est mort le 11 juin 1706 au même endroit. 

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René est notre ancêtre à travers une lignée de Lucienda Fréchette à travers sa grand-mère maternelle Julie Lamy.

Toussaint Hunault dit Deschamp (1628-1690)

(Ancêtre de Thomas Marion et d’Alexandre Bérubé)

Toussaint Hunault dit Deschamps est né vers 1625 à Saint-Pierre-aux-Champs en Picardie. Il est le fils de Nicolas Hunault et de Marie Benoît. À son arrivée, il est défricheur et laboureur.

Le 23 novembre 1654, il épousa Marie Lorgueil, fille de Pierre Lorgueil et de Marie Bruyère. Marie Lorgueil est également membre de la Grande Recrue et est considérée comme une “Fille à marier”.

Toussaint et Marie sont parents de dix enfants: Thècle, André, Jeanne, Pierre, Thérèse, Mathurin, Françoise, Toussaint, Toussaint 2 et Charles.

Il reçoit une concession au Coteau Saint-Louis. À cause de dettes, il vend sa maison et il s’établit à la Côte Saint-François, ensuite il déménage à la Rivière-des-Prairies.

Le 13 septembre 1690, Toussaint est assassiné par le lieutenant de marine Dumont de Blaignac qui lui transperce le corps d’un coup d’épée. Il est inhumé à Montréal. Marie décéda le 28 novembre 1700 à Sainte-Thérèse.

Les Huneault et les Deschamps sont ses descendants.

Un article sera consacré à cette famille afin d’y dévoiler les multiples péripéties!

Toussaint est notre ancêtre à travers une lignée de Thomas Marion jusqu’à Jeanne Hunault épouse d’Étienne Marion et fille de Pierre Hunault fils de Toussaint Hunault.

Toussaint est notre ancêtre à travers une lignée de Thomas Marion et sa grand-mère maternelle Stéphanie Mousseau jusqu’à Thérèse Hunault.  (deux fois).

Toussaint est notre ancêtre à travers une lignée d’Alexandre Bérubé et de sa mère Marguerite Blain jusqu’à Jeanne Hunault épouse d’André Quévillion et fille de Toussaint Hunault.

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Gilles Lauzon 1627-1687

(Ancêtre de Thomas Marion)

Gilles Lauzon est né vers 1627 à Saint-Julien de Caen (Normandie). Il est le fils de Pierre Lauzon et d’Anne Boivin. À son arrivée, il était défricheur et chaudronnier. Le 27 novembre 1656, il épousait Marie Archambault, fille de Jacques Archambault et de Françoise Tourault.

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Cette plaque est affichée sur l’Édifice Alexandre-Bourgeau au 31, rue Saint-Jacques à Montréal. (photos Pascale Llobat 2008 c. Ministère de la Culture et des Communications).

Gilles et Marie sont parents de 13 enfants: Michelle, Marguerite, Françoise, Marie, Catherine, Séraphin, Louise, Michel, Paul, Madeleine, Anne, Jeanne et Gilles.

Il obtient une concession au Coteau Saint-Louis.

Marie décède le 8 août 1685, elle avait donné naissance à son treizième enfant en 1684. Gilles meurt le 21 septembre 1687.

Gilles est notre ancêtre à travers une lignée de Thomas Marion et de sa grand-mère paternelle Olive Raymond (Labrosse).

Marie Lorgueil 1638-1700

(Ancêtre de Thomas Marion et d’Alexandre Bérubé)

Marie Lorgueil est née vers 1638 à Cognac, Saintonge, France. Elle est la fille de Pierre Lorgueil et de Marie Bruyère. Elle est la seule “Fille à marier” de nos ancêtres à épouser un autre membre de la Grande Recrue lors d’un premier mariage.

Le 23 novembre 1654, elle épousa Toussaint Hunault, fils de Nicolas Hunault et de Marie Benoît.

Marie et Toussaint sont parents de 10 enfants: Thècle, André, Jeanne, Pierre, Thérèse, Mathurin, Françoise, Toussaint, Toussaint 2 et Charles.

Toussaint Huneault fut assassiné le 13 septembre 1690 par un lieutenant de la Marine.

Elle vécut à Montréal et à l’Île-Sainte-Thérèse où elle décéda le 28 novembre 1700. Elle a été inhumée à Varennes.

Un article sera consacré à la famille Lorgueil-Huneault afin d’y dévoiler les multiples péripéties!

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Marie est notre ancêtre à travers une lignée de Thomas Marion jusqu’à Jeanne Hunault épouse d’Étienne Marion et fille de Pierre Hunault fils de Toussaint Hunault.

Marie est notre ancêtre à travers une lignée de Thomas Marion et sa grand-mère maternelle Stéphanie Mousseau jusqu’à Thérèse Hunault. (deux fois).

Marie est notre ancêtre à travers une lignée d’Alexandre Bérubé et sa mère Marguerite Blain jusqu’à Jeanne Hunault épouse d’André Quévillion et fille de Toussaint Hunault.

 

Catherine Lorion (1636-1720)

(Ancêtre d’Alexandre Bérubé)

Catherine Lorion est née vers 1636 et elle est originaire de Sainte-Soulle, près de La Rochelle, en Charente. Catherine est la fille de Mathurin Lorion et de Françoise Morin.

La vie de Catherine est des plus intéressantes et sans vouloir tout dévoiler, tout de suite, je vous invite à lire le texte qui paraîtra dans quelques semaines : Catherine Lorion : la veuve malchanceuse

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Catherine décède le 20 avril 1720, à l’âge de 84 ans, à la côte Saint-Martin et elle est inhumée à Montréal.

Catherine est notre ancêtre à travers Alexandre Bérubé et sa grand-mère maternelle Zoé Quay (Éthier) Dragon.

 

Jacques Mousseaux dit Laviolette (1627-1694)

(Ancêtre de Thomas Marion)

Jacques Mousseau dit Laviolette est né le 23 septembre 1627 à St-Symphorien, Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). Il est le fils de Jacques Mousseau et de Jacquine Janot. À son arrivée, il est défricheur, scieur de long et milicien. Le 16 septembre 1658, il épousa Marguerite Sauviot, fille de Jean Sauviot et de Louise Brodeur.

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Jacques et Marguerite sont parents de sept enfants:

Françoise, Anne, Marguerite, Jacques, Élisabeth, Hélène et Jean.

Il obtient une concession en août 1654, au Coteau Saint-Louis, ensuite, il en obtient une autre à Saint-Martin. En 1667, il est à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Il revient dans la région de Montréal, à Repentigny.

La date de son décès est après le 10 janvier 1694.

Jacques est notre ancêtre à travers Thomas Marion et sa grand-mère Stéphanie Mousseau à deux reprises à cause des petits-fils Joseph et Jacques, les fils de Jacques Mousseau 2.

Hugues Picard dit Lafortune (1627-1707)

(Deux fois l’ancêtre de Thomas Marion)

Hugues Picard est né vers 1627 à Saint-Colombin (Bretagne). Il est le fils de Gabriel Picard et de Michelle Clavier. À son arrivée, il était défricheur et scieur de long. Il repasse en France et il revient en 1659, comme menuisier des Sulpiciens.

Le 30 juin 1660, il épousa Antoinette de Liercourt, veuve de Blaise Juillet et mère de quatre enfants. Elle est la fille de Philippe de Liercourt et de Jeanne Patin. Hugues et Anne Antoinette sont parents de cinq enfants: Michelle, Anne, Marguerite, Jean Gabriel et Jacques.

Il est baptisé par Mgr de Laval en août 1660. Il reçoit une concession au Sault Saint-Louis, en 1667.

Antoinette décède le 30 septembre 1707. Hugues est inhumé le 22 décembre 1707 à Montréal.

Hugues est notre ancêtre à travers Thomas Marion et sa grand-mère maternelle Stéphanie Mousseau et une deuxième fois à travers sa grand-mère paternelle Olive Raymond dit Labrosse.

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Jeanne Soldé 1632-1697

(Ancêtre de Thomas Marion)

Jeanne Soldé est baptisée le 15 mai 1638 à La Flèche, Angers, Anjou. Elle est la fille de Martin Soldé et de Julienne Potier. Le 7 janvier 1654, elle épousa Jacques Beauvais fils de Gabriel Beauvais et de Marie Crosnier.

Jeanne et Gabriel sont parents de neuf enfants: Raphaël, Barbe, Marguerite, Jean, Jean Baptiste, Jacques, Charlotte, Marie et Jeanne.

Jacques décède à Montréal, le 20 mars 1691. Jeanne est morte après 12 novembre 1697.

Jeanne est notre ancêtre à travers Thomas Marion et sa grand-mère paternelle Olive Raymond dit Labrosse.

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Jeanne Voidy-Védié (1637-1708)

(Ancêtre des Fréchette, Marion, Fortin-Lepage-Moisan)

Jeanne Védié (Voidy) est née vers 1637 à Saint-Germain-du-Val (Sarthe). Elle est la fille de Michel Védié (Voidy) et de Catherine Dorbelle.

Elle épousa Jean Demers, le 9 novembre 1654. Il est le fils de Jean Demers et de Barbe Mauger.

Jeanne et Jean sont parents de 12 enfants: François, Marguerite, Jean, Pierre, Anne Marie, René, Madeleine, André, Eustache, Catherine, Nicolas et Michel Jean.

Jeanne vit à Ville-Marie puis à Sillery et à Lauzon. Jean décède le 3 juillet 1708 et Jeanne décède le 1er décembre 1708 à Québec.

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Maison de Jean Demers et de Jeanne Védié à Québec.

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La maison Jean-Demers se situe à proximité du fleuve Saint-Laurent, dans le secteur Place-Royale, dans la ville de Québec. Photos Christian Lemire 2006 Ministre de la Culture et des Communications.

Jeanne est notre ancêtre à travers Thomas Marion jusqu’à son ancêtre Madeleine Demers épouse de Georges Marion.

Jeanne est notre ancêtre à travers Lucienda Fréchette, jusqu’à Marguerite Demers épouse d’André Bergeron.

Jeanne est notre ancêtre à travers Maria Fortin et sa grand-mère maternelle Euphémie Moisan jusqu’à Jean Demers.

La semaine prochaine: 1667: Catherine-Françoise Desnaguez: Accompagnatrice des Filles du Roi

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1653 : The Great Recruitment of Montréal

The Great Recruitment (La Grande Recrue) is the term used to describe a little more than one hundred men and fifteen women, who came from France to enlarge the colony of Montréal (Fort Ville-Marie). They arrived on November 16 1653, accompanied by Maisonneuve and Marguerite Bourgeoys.

In the early 1650s, Ville-Marie was continually attacked by the Iroquois and there were several victims among the settlers. Many pioneers left and there were almost no people that stayed to defend and populate the community. People had to walk around with weapons and even Jeanne Mance had abandoned the Hôtel-Dieu hospital to take refuge in the fort of Ville-Marie.

The governor and founder of Montréal, Paul de Chomedey, Sieur de Maisonneuve, then decided to seek help. Jeanne Mance convinced Maisonneuve to make a trip to France in order to recruit one hundred settlers. She offered him funds originally donated for the Hôtel-Dieu, to ensure the success of this project.

Maisonneuve left Ville-Marie in the fall of 1651. In Québec, he asked the governor of New France, Jean de Lauzon, for help. Lauzon preferred keeping his ressources in Québec. Maisonneuve left Québec on November 5, 1651, bound for France.

There, Maisonneuve met Madame de Bullion, the benefactress of the Hôtel-Dieu, and he also contacted the members of the Society of Notre-Dame-de-Montréal. Madame de bullion offered him 20,000 (livres) pounds. For its part, the Society raised a total of 75,000 livres (pounds).

Maisonneuve and de la Dauversière, a member of the Society, recruited around one hundred men, hired to work for between three to five years. These men had to have a trade or a profession conducive to building a city. Maisonneuve went to Troyes and this is where he was introduced to Marguerite Bourgeoys. Marguerite was accepted as a member of the Great Recruitment and left Troyes for Paris, where she stopped. She then went to Nantes, by water coach (coche d’eau) on the Loire. In her autobiography, she presented many examples of the challenges and perils of travelers at that time and especially those contemplated by a woman traveling alone.

The Saint-Nicolas-de-Nantes, the boat leading the recruits to New France was moored at the port. The captain responsible for the crossing was Pierre le Besson. The Saint-Nicolas leaves the port of Saint-Nazaire on June 20, 1653, with, on, board, about 122 passengers and several members of the crew. After a few days sailing, (about 1600 km) they realize that the boat is rotten and that it takes in water and will probably sink. It is impossible to advance any further, and even the provisions begin to be damaged. The officials decide to return to France.

It is evident that this false departure is a challenge and an annoyance for the travelers. Afraid of seeing his recruits abandon his colonization project, Maisonneuve chose not to bring the migrants back to the European continent. According to Marguerite Bourgeoys: “Monsieur de Maisonneuve was, with all his soldiers, on an island from which no one could  escape, for otherwise he would have remained alone. Some even swam to save themselves for they were like furious men and believed that they were being carried away to perdition. “Les Écrits de Mère Bourgeois” (The Writings of Mother Bourgeoys, p.46)

After spending several days on a sinking ship, our ancestors having abandoned everything in France, now became prisoners on an island for several weeks. The leaders found another boat and it was chartered. One month after the first departure, the second launch took place on July 20, 1653.

We do not know the name of the ship, but we know that the conditions of the voyage were very difficult. An epidemic occurred, which meant that the vessel was contaminated. There are many people who became sick during the trip. Many passengers die. Moreover, the perils caused by natural elements such as bad weather, absence of wind, excessive cold weather, thunderstorms and iceberg eruptions threaten the comfort of the pilgrims, who are held  and detained on the vessel, 24 hours a day.

Despite poor sanitary conditions and illness, the « Grande Recrue » arrived in Québec City. The journey ends more than three months after the first departure. Thus, on September 22, 1653, the ship, having on board Maisonneuve and his recruits, arrived before Cap-Diamant.

One final misadventure ends this odyssey. The ship that brought the nomads into New France hit bottom and it had to be burned in the middle of the river! After their arrival several passengers still suffered from the symptoms of the epidemic and the patients were installed in a warehouse in the lower town of Québec. The month of October was devoted to the search for boats that would get them to their new home. Finally, the members of the Great Recruitment arrived in Montréal on November 16, 1653.

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Of the 94 men who arrive in Montréal, twelve are my ancestors and of the 14 women who arrive four women are also forebears! Most men were hired to clear land and some have a second trade such as a carpenter-mason, locksmith, sawyer and boilermaker.

Only one of the women ancestors married a man of the Great Recruitment for her first mariage. It is Marie Lorgueil who unites her destiny with Toussaint Hunault dit Deschamps on November 23, 1654. Three of the five other women marry other men among the first “Montréalistes” who had arrived before. Catherine Lorion with Pierre Vilain, October 13 1654, Jeanne Soldé with Jean Beauvais, January 7, 1654 and Jeanne Voidy with Jean Dumay, November 9, 1654. However, Catherine Lorion did marry Nicolas Millet dit Bosseron as a third husband and Pierre Desautels as a fourth. Both of the men were part of the Great Recruitment.

Our ancestors are:

  1. BAUDREAU dit GRAVELINE, Urbain
  2. BESNARD (ou BÉNARD) dit BOURJOLI, René

  3. BOUVIER, Michel

  4. CADIEUX, Jean

  5. DENIAU, Jean

  6. DENIAU dit DESTAILLIS, Marin

  7. GUERTIN dit LE SABOTIER, Louis

  8. HOURAY dit GRANDMONT, René

  9. HUNAULT dit DESCHAMPS, Toussaint

  10. LAUZON, Gilles

  11. LORGUEIL, Marie

  12. LORION, Catherine

  13. MOUSSEAU dit LAVIOLETTE, Jacques

  14. PICARD dit LAFORTUNE, Hugues

  15. SOLDÉ, Jeanne

  16. VOIDY (ou VEDY ou VEDIÉ), Jeanne

Biographies of our Ancestors:

Urbain Baudreau dit Graveline: 1631-1695 

(An ancestor of Thomas Marion)

Son of Jean Baudreau and Marie Chaveau, Urbain Baudreau dit Graveline, was born around 1631, in Saint-Lambert of Clermont, near La Flèche. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land). He married Mathurine Juillet on October 20, 1664 in Montréal. Mathurine is the daughter of Blaise Juillet and Antoinette de Liercourt. In 1663, he was a corporal of the militia and from 1663 to 1666 he was a district attorney-general. We know that he traded fur for he settles an account with beaver pelts.

Urbain and Mathurine are parents of eight children: Gabriel, Marie, Jean-Baptiste, Elisabeth Marie Anne, Paul, Madeleine and Jean-Baptiste.

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He lived at the Coteau Saint-Louis, then he owned a piece of land on the Côte-Saint-François. In addition, he acquired two sites on Notre-Dame street near Bonsecours Chapel.

Urbain died on January 28, 1695 and was buried the next day. Mathurine was buried on March 6, 1723, in Montréal.

The Urbain-Baudreau-Graveline Park in Montreal was created in his honor!

Urbain is our ancestor through a lineage of Stéphanie Mousseau maternal grandmother of my maternal grandfather Thomas Marion.

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René Besnard said Bourjoli 1625-1689 

(An ancestor of Lucienda Fréchette)

He is the son of Jean Besnard and Madeleine Maillard. René was born on February 6, 1625 in Saint-Pierre de Villiers-au-Bouin (Indre and Loire). Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land) and became a corporal of the garrison. He married Marie Sédilot on February 2, 1661, in Trois-Rivières, and she was the widow of a wealthy landowner, Bertrand Fafard, and also mother of four children. Marie was the daughter of Louis Sédilot and Marie Challe.

René and Marie are parents of six children: Marie Anne, Joseph, Marie Jeanne, Maurice, Elisabeth and René.

René died in the spring of 1689. His wife Marie Sédilot died June 12, 1689 in Trois-Rivières.

One of my texts published in a few weeks will speak of René Besnard dit Bourjoli and will be entitled: A Sorcerer in the Family!

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René is our ancestor through a lineage of Louise Auger-Lemaître, paternal grandmother, of my paternal grandmother Lucienda Fréchette.

 

Michel Bouvier 1633-1703 

(An ancestor of Israël Lepage and Maria Fortin)

Michel Bouvier was born on July 29, 1633, in Saint-Thomas de La Flèche (Sarthe). He is the son of Louis Bouvier and Anne Darondeau. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land) and a mason. Michel returned to France in 1658 and returned in 1659 aboard the Saint-André. On August 16, 1663, he married Mathurine Desbordes, widow of Pierre Guiberge.

Michel and Mathurine have four children: Suzanne, Urbain, Jean and Jean 2.

As a master mason, Michel often works with Jean Milot and Urbain Brossard.

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Mathurine died in October 1698. Michel accidentally died on August 4, 1703, falling from a scaffold attached to a house he was building. The record of death and burial states the following: “…from where he was he was brought by canoe to be confessed and receive the last rites but he died on the way in the canoe”.

A street in Montréal is named rue Michel-Bouvier in his honour.

Michel is our ancestor through a lineage of Israël Lepage, maternal grandfather of my maternal grandmother, Maria Fortin.

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Jean Baptiste Cadieux 1629-1681 

(An ancestor of Thomas Marion)

Jean Baptiste Cadieux was born on 29 August 1629, in Notre-Dame de Pringé-sur-Loir, near La Flèche (Sarthe). He is the son of Pierre Cadieux and Renée Foureau.

Upon his arrival, he was a locksmith but he had been hired as a “défricheur” (cleared land). On November 26, 1663, he married Marie Valade, daughter of André Valade and Sara Cousseau, a “Daughter of the King”, originally from La Rochelle.

Jean Baptiste and Marie are parents of 10 children: Marie Jeanne, Pierre, Madeleine, Genevieve, Jean, Marie Thérèse Catherine, Marie Nicole, Marguerite, Jeanne Anne and Catherine.

Jean Baptiste operated a farm in Pied-du-Courant. He died in Montréal on September 30, 1681. Marie Valade remarried on February 9, 1682 with Philippe Boudier and she had two other children. She died on January 9, 1719 in Montréal.

The Legend of Cadieux or Cadieux’s Lament is not about our Jean Baptiste Cadieux but rather about his son Jean Cadieux, who was a “Coureur de bois” (Wood runner) and “Voyageur” (Traveler) of the “Pays d’en Haut”. (the Upper Lands)

Jean Baptiste Cadieux is our ancestor through a line of Stéphanie Mousseau maternal grandmother of my maternal grandfather Thomas Marion.

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Jean Deniau (Daigneault) 1629-1695 

(An ancestor of Alexandre Bérubé)

Jean Deniau son of Pierre Deniau and Jeannette Gaudette was born around 1639 in Sainte-Croix de Nantes in Brittany. Upon arrival, he is a “défricheur” (cleared land) and a “scieur de long” (wood sawyer). On January 21, 1664, he married Hélène Daudin daughter of Isaac Daudin and Anne Jarnet. Some historians state that Hélène was a “Fille du roi” (Daughter of the King) and others say that she was a “Fille à marier” (A Girl to Marry).

Jean and Hélène are the parents of six children: René, Gilles, Thomas, Pierre, Marguerite and Jean-Baptiste.

In March 1678, he left the coast of Saint-François and moved to Boucherville, on land of the “Du Tremblay” seigneury. On August 12, 1695, Jean Deniau and his wife Hélène Daudin were killed by the Iroquois.

I wrote about Jean and Hélène Daudin in a story about their son and their daughter-in-law Madeleine, and published it last week. It is called: “She Gave Her Life: Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie”

Several descendants are called Daignault. Jean is our ancestor through a line of Marguerite Blain, mother of my paternal grandfather Alexandre Bérubé.

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Site web: Passerelle pour l’histoire militaire canadienne http://www.cmhg.gc.ca

 

Marin Deniau (Deneau) dit Destaillis 1621-1673 

(An ancestor of Alexandre Bérubé)

We do not know the names of Marin Deniau‘s parents. He was born about 1621 in Saint-Martin de Luché, near La Flèche. He was a widower of Marie Hogue. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land). In 1659, he leased a concession at Pointe Saint-Charles and married Louise Thérèse Le Breuil, on November 24, 1659, in Montréal. Louise Thérèse Le Breuil is the daughter of Jean Dubreuil and Marie Lecompte.

Louise is an orphan and she is also a “Fille à marier” (A Girl to be Married). In Montréal, she later becomes a midwife.

Jean and Marie have six children: Jacques, Charles, Joseph, Gabriel, Marie 1 and Marie 2.

They settled on land conceded by the Jesuits at La Prairie de la Madeleine, on the Saint-Lawrence river towards the Saint-Lambert coast.

Marin probably died in 1673. Louise Thérèse remarried Charles Boyer in La Prairie on October 29, 1678. She died in Montréal on March 23, 1727.

Marin is the ancestor of the Deneaus. Marin is our ancestor through a lineage of Marguerite Blain, mother of my paternal grandfather Alexandre Bérubé.

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Plaque erected in the port of Pré Luneau where the members of the Great Recruitment embarked in  1653, to go to Nantes and Saint-Nazaire.

 

Louis Guertin dit Sabotier 1625-1687 

(An ancestor of Stéphanie Mousseau, Thomas Marion and Lucienda Fréchette)

Louis Guertin dit Sabotier was baptized on 28 June 1625, in Saint-Martin de Daumeray (Maine-et-Loire). He is the son of Louis Guertin and Georgette Leduc. Upon arrival, he was a “défricheur” (cleared land) and also a clog-maker. On January 26, 1659, he married Elisabeth Camus, daughter of a merchant, Pierre Camus and Jeanne Charas (Charles). Elisabeth is a “Fille à marier” (Girl to be Married).

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They settled below the Coteau Saint-Louis.

They are the parents of eleven children: Élisabeth, Marie, Catherine, Marie 2, Louis, Madeleine, Pierre, Eustache, Angélique, Françoise, and Paul.

Elisabeth Camus died on June 20, 1680 at the hospital two months after giving birth to her eleventh child. Louis died on December 8, 1687, in Pointe-aux-Trembles.

Louis is our ancestor through a lineage of Lucienda Fréchette through her grandfather Joseph Fréchette. Thomas is also an ancestor of Thomas Marion through his maternal grandmother Stéphanie Mousseau.

 

René Houray dit Grandmont 1629-1706

(An ancestor of Lucienda Fréchette)

René Houray was born on January 7, 1629 in Asaint Symphorien of Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). He is the son of Jacques Houray and Marguerite Castillon. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land). As terms of his being hired as a recruit, he had “given” himself to the Jesuits to live with the Onnontagués, but he resumed his freedom on April 28,1660.

He married Denise Damané on October 26,1665 in Champlain. Denise is the daughter of Michel Damané and Catherine Toureau. She is also a “Fille du roi” (Daughter of the King).

René and Denise are parents of ten children: René, Thérèse, Catherine, Denise, Jean, Pierre, Joseph, Jeanne, Alexis,

He settled on land given to him by the Jesuits at Cap-de-la-Madeleine, in 1662. In 1666, he received another concession in the seigneury of Champlain. René is one of the first settlers of Champlain.

Denise Damané died on September 22, 170,4 in Champlain. René died on June 11, 1706 at the same place.

René is our ancestor through a lineage of Lucienda Fréchette through her maternal grandmother Julie Lamy.

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Toussaint Hunault, dit Deschamps (1628-1690) 

(Ancestor of Thomas Marion and Alexandre Bérubé)

Toussaint Hunault dit Deschamps was born around 1625 in Saint-Pierre-aux-Champs in Picardy. He is the son of Nicolas Hunault and Marie Benoît. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land) and a plowman.

On November 23, 1654, he married Marie Lorgueil, daughter of Pierre Lorgueil and Marie Bruyère. Marie Lorgueil is also a member of the “Grande Recrue” and is considered a “Fille à marier” (A Girl to be Married).

Toussaint and Marie are parents of ten children: Thècle, André, Jeanne, Pierre, Thérèse, Mathurin, Françoise, Toussaint, Toussaint 2 and Charles.

He received a concession at Coteau Saint-Louis. Due to debts, he sold his house and settled on the Côte Saint-François, then moved to Rivière-des-Prairies.

On September 13, 1690, Toussaint was assassinated by Marine Lieutenant Dumont de Blaignac, who pierced his body with a sword. He was buried in Montréal. Marie died on November 28, 1700 in Sainte-Thérèse.

The Huneaults and Deschamps are his descendants.

Toussaint is our ancestor through a line from Thomas Marion to Jeanne Hunault wife of Étienne Marion and daughter of Pierre Hunault son of Toussaint Hunault.

Toussaint  is our ancestor through a line of Thomas Marion and his maternal grandmother Stéphanie Mousseau to Thérèse Huneault, (twice).

Toussaint is our ancestor through a lineage of Alexandre Bérubé and his mother Marguerite Blain up to Jeanne Huneault, daughter of Toussaint Hunault and wife of André Quévillion.

An article will be devoted to this family in order to reveal the multiple vicissitudes!

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Gilles Lauzon 1627-1687 

(Ancestor of Thomas Marion)

Gilles Lauzon was born around 1627 in Saint-Julien de Caen (Normandy). He is the son of Pierre Lauzon and Anne Boivin. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land) and a coppersmith. On November 27, 1656, he married Marie Archambault, daughter of Jacques Archambault and Françoise Tourault.

Gilles and Marie are parents of 13 children: Michelle, Marguerite, Françoise, Marie, Catherine, Séraphin, Louise, Michel, Paul, Madeleine, Anne, Jeanne and Gilles.

He obtained a concession at Coteau Saint-Louis.

Marie died on August 8, 1685, she had given birth to her thirteenth child in 1684. Gilles died on September 21, 1687.

Gilles is our ancestor through a line of Thomas Marion and his paternal grandmother Olive Raymond (Labrosse).

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This plaque is located on the Alexandre-Bourgeau  building on rue Saint-Jacques in Montréal. (photos Pascale Llobat 2008 c. Ministère de la Culture et des Communications).

 

Marie Lorgueil 1638-1700 

(Ancestress of Thomas Marion and Alexandre Bérubé)

Marie Lorgueil was born around 1638 in Cognac, Saintonge, France. She is the daughter of Pierre Lorgueil and Marie Bruyère. She is the only “Fille à marier” (Girl to be Married) of our ancestors to marry another member of the Great Recruit in a first mariage.

On November 23, 1654, she married Toussaint Hunault, son of Nicolas Hunault and Marie Benoît.

Marie and Toussaint are parents of 10 children: Thècle, André, Jeanne, Pierre, Thérèse, Mathurin, Françoise, Toussaint, Toussaint 2 and Charles.

Toussaint Huneault was assassinated on September 13 1690, by a lieutenant of the Navy.

She lived in Montréal and Île-Sainte-Thérèse where she died on November 28, 1700. She was buried in Varennes.

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Marie is our ancestor through a line from Thomas Marion to Jeanne Hunault wife of Étienne Marion and daughter of Pierre Hunault son of Toussaint Hunault.

Marie is our ancestor through a line of Thomas Marion and her maternal grandmother Stéphanie Mousseau to Thérèse Huneault. (twice)

Marie is our ancestor through a lineage of Alexandre Bérubé and his mother Marguerite Blain up to Jeanne Huneault, daughter of Toussaint Hunault and wife of André Quévillion.

An article will be devoted to the Lorgueil-Huneault family in order to reveal the multiple vicissitudes!

 

Catherine Lorion (1636-1720) 

(Ancestress of Alexandre Bérubé)

Catherine Lorion was born around 1636 and is native of Sainte-Soulle, near La Rochelle, in Charente. Catherine is the daughter of Mathurin Lorion and Françoise Morin.

The life of Catherine is very interesting and without wanting to reveal everything, at this time, I invite you to read the text that I will post in a few weeks called: Catherine Lorion: The Unlucky Widow.

Catherine died on April 20 1720, at the age of 84, at Saint-Martin and was buried in Montréal.

Catherine is our ancestor through Alexandre Bérubé and his maternal grandmother Zoé Quay (Éthier) Dragon.

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Jacques Mousseaux dit Laviolette (1627-1694) 

(Ancestor of Thomas Marion)

Jacques Mousseau dit Laviolette was born on September 23, 1627 in St-Symphorien, Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). He is the son of Jacques Mousseau and Jacquine Janot. Upon his arrival, he was a “défricheur” (cleared land), wood sawyer and a militiaman. On September 16, 1658, he married Marguerite Sauviot, daughter of Jean Sauviot and Louise Brodeur.

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Jacques and Marguerite are parents of seven children: Françoise, Anne, Marguerite, Jacques, Elisabeth, Hélène and Jean.

He obtained a concession in August 1654 at the Coteau Saint-Louis, and then obtained another in Saint-Martin. In 1667, he was at Sainte-Anne-de-la-Pérade. He returned to the Montréal area and moved to Repentigny.

The date of his death is after January 10, 1694.

Jacques is our ancestor through Thomas Marion and his grandmother Stéphanie Mousseau twice because of the grandsons Joseph and Jacques, the sons of Jacques Mousseau 2.

 

Hugues Picard dit Lafortune (1627-1707) 

(Twice an ancestor of Thomas Marion)

Hugues Picard was born around 1627 in Saint-Colombin (Brittany). He is the son of Gabriel Picard and Michelle Clavier. Upon his arrival he was a “défricheur” (cleared land) and a wood sawyer. He returned to France and came back in 1659, as a carpenter for the Sulpicians.

On June 30, 1660, he married Antoinette de Liercourt, widow of Blaise Juillet and mother of four children. She is the daughter of Philippe de Liercourt and Jeanne Patin.

Hugues and Anne Antoinette are the parents of five children: Michelle, Anne, Marguerite, Jean Gabriel and Jacques.

He was baptized by Bishop Laval in August 1660. He received a concession at the Sault Saint-Louis in 1667.

Antoinette died on September 30, 1707. Hughes was buried on December 22, 1707 in Montréal

Hugues is our ancestor through Thomas Marion and his maternal grandmother Stéphanie Mousseau and a second time through his paternal grandmother Olive Raymond dit Labrosse.

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Jeanne Soldé 1632-1697

(Ancestress of Thomas Marion)

Jeanne Soldé is baptized on May 15 1638, in La Flèche, Angers, Anjou. She is the daughter of Martin Soldé and Julienne Potier. On January 7, 1654, she married Jacques Beauvais, son of Gabriel Beauvais and Marie Crosnier.

Jeanne and Gabriel are parents of nine children: Raphaël, Barbe, Marguerite, Jean, Jean Baptiste, Jacques, Charlotte, Marie and Jeanne.

Jacques died in Montréal on March 20, 1691. Jeanne died after November 12, 1697.

Jeanne is our ancestor through Thomas Marion and his paternal grandmother Olive Raymond dit Labrosse.

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Jeanne Voidy (Védié) (1637-1708)

(Ancestress of the Fréchettes, Marions and the Fortins-Lepages-Moisans)

Jeanne Voidy (Védié) was born around 1637 in Saint-Germain-du-Val (Sarthe). She is the daughter of Michel Voidy (Védié) and Catherine Dorbelle.

She married Jean Demers, November 9, 1654. He is the son of Jean Demers and Barbe Mauger.

Jeanne and Jean are parents of 12 children: François, Marguerite, Jean, Pierre, Anne Marie, René, Madeleine, André, Eustache, Catherine, Nicolas and Michel Jean.

Jeanne lives in Ville-Marie then in Sillery and Lauzon. Jean died on July 3, 1708 and Jeanne died on December 1, 1708 in Québec.

 

Jeanne is our ancestor through Thomas Marion up to his ancestor Madeleine Demers wife of Georges Marion.

Jeanne is our ancestor through Lucienda Fréchette, up to Marguerite Demers wife of André Bergeron.

Jeanne is our ancestor through Maria Fortin and her maternal grandmother Euphémie Moisan up to Jean Demers.

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Photos Christian Lemire 2006 Ministère de la Culture et des Communication

Next week: Catherine-Françoise Desnaguez: Companion of the Daughters of the King.

 

 

1699: Elle a donné sa vie… Marie Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie : She gave her life…

Je viens de créer un site Facebook pour les textes, vous pouvez me rejoindre au… https://www.facebook.com/groups/394084010943300/
I have just created a Facebook site for my texts, you can reach me at: https://www.facebook.com/groups/394084010943300/
The English version follows the French one.

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Lorsque j’effectue des recherches généalogiques, je suis souvent surpris par certains événements qui ont façonné la vie de mes ancêtres. C’est peut-être la raison primordiale pour laquelle j’aime raconter leurs histoires. À certains moments cependant, je suis complètement abasourdi par la force des événements et des circonstances et je deviens émotif en découvrant certains documents qui les touchent. Lorsque j’ai découvert un document dans le registre de décès concernant mon ancêtre Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie, je suis demeuré estomaqué par la force des malheurs qui ont touché la vie et surtout la mort de cette ancêtre. Donc, je vous en parle. Cependant, avant de décrire son décès, je vous retrace sa vie.

Marie Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie est née le 4 juillet, 1665 et elle a été baptisée le lendemain à Québec. Marie est la fille des pionniers Philippe Mathon et Marguerite Doucinet. Le père Philippe Mathon est né le 5 juin à Grisy-sur-Seine, en France. Il est arrivé en Nouvelle-France en 1662. Le 28 décembre 1662, il épousa Marguerite Doucinet à Québec. Marguerite est née le 14 février 1641, à La Rochelle. Marguerite et la famille Doucinet sont calvinistes. Elle arrive en Nouvelle-France en 1662 donc, on la qualifie de « Fille à marier. » Je ne sais quand Marguerite s’est convertie au catholicisme, mais elle l’a fait avant son mariage. La pratique de conversion était courante pour les calvinistes qui venaient s’établir en Nouvelle-France. Ils et elles n’avaient pas le choix.

Le 5 octobre 1682, Marie Madeleine Mathon a épousé Jean Haudecoeur, fils de Jean Haudecoeur et de Marie Boursier à l’église Notre-Dame de Montréal. Devenue veuve, Marie Madeleine épousa notre ancêtre René Deniau, le 27 octobre 1692, à Boucherville.

René Deniau est le fils d’un pionnier “Montréaliste” de la Grande Recrue, Jean Deniau et de son épouse Hélène Daudin. Il a été baptisé le 18 janvier 1665, à Montréal. Son père Jean Deniau est né vers 1639 à Ste Croix de Nantes en Bretagne. Scieur de long, Jean est arrivé en Nouvelle-France, le 16 novembre, 1653 à Montréal. Le 21 janvier 1664, Jean épousa Hélène Daudin à Montréal. Hélène est née le 25 septembre 1643 à La Rochelle et elle a été baptisée au Temple, le 20 novembre 1643. Hélène et sa famille sont aussi protestants. Il semblerait qu’Hélène est arrivée en Nouvelle-France en 1663, avec son père. Certains historiens la qualifient de « Fille du roi », d’autres non, donc, elle pourrait être considérée comme une « Fille à marier ». Elle s’est convertie au catholicisme avant son mariage à l’église catholique mais je n’ai pas été capable de déterminer la date. Les deux mères du couple Mathon-Deniau avaient été calvinistes.

La famille Mathon-Haudecoeur s’est établie à Boucherville où Jean a acquéri la propriété de Pierre Goislard . Selon Sylvain Daignault dans son document: De Haudecoeur à Daignault, L’oubli d’un nom: “Treize ou quatorze arpents sont défrichés comprenant une maison de pieux en coulisse et un hangar et le bois équarri sur place pour la construc­tion de la grange. Il acquiert aussi l’emplacement dans le bourg d’un quart d’arpent de front sur deux de pro­fondeur. . . La vente se conclut pour la somme de 1100 livres, soit 832 payables en castor et 288 en or.”

À Boucherville, Marie Madeleine donna naissance à quatre enfants :

Marie née le 2 juillet 1685.
Pierre Louis né le 13 septembre 1686.
Noël né le 26 mai 1688.
Marie Jeanne née le 25 août 1689.

Le 20 janvier 1688, le père de Madeleine, Philippe Mathon décède à Montréal.

Le 13 mai 1688, René Deniau est engagé pour aller dans l’ouest dans un voyage aux 8ta8ats (Outaouais). René et trois frères sont partis dans les Pays-d’en-Haut entre 1685 et 1694. Il faut croire que le commerce des engagés et des voyageurs était lucratif.

Un marchand de Montréal du nom de François Poignet (dit Beauregard) est assassiné le 23 janvier, 1690 dans sa maison. Sa sépulture est le 26 janvier, 1690. L’accusé est Jean Haudecoeur. Il est condamné à mort par le Conseil souverain pour le meurtre et certains affirment qu’il a été exécuté entre le 27 mai 1690 et le 9 avril 1691 à Québec. Haudecoeur demande un appel de la sentence et le 27 mai 1690, le Conseil souverain, modifia sa sentence :

« A ESTÉ RETENU que le dit HautdeCoeur sera seulement Estranglé auparavant de recevoir aucun coup Et qu apres auoir demeuré vingt quatre heures sur la Roüe Il sera aussy secrettement Enterré ».

La sentence est rendue à Québec, car il n’y avait pas de bourreau à Montréal. En ce qui concerne son décès j’ai trouvé le suivant dans: « Jugements et délibérations : le 27 mai 1690 » 

« L an 16 quatre vingt dix le dit jour vingt septiéme May l arrest cy dessus a Esté prononcé audit HaudeCoeur par moy Greffier en chef au Conseil Souuerain soussigné Ez prisons de cette ville où je me suis Expres transporté auec Monsieur de Villeray Con Rapporteur Et apres que le sacrement de Confession a lEsté administré au dit llaude oeur par le pere Vaillant prestre de la Compagnie de Jesus lceluy lIaudeCoeur a esté mis sur les sept heures apres midy Entre les mains de Jean Rattier Executeur de la haute Justice qui al Instant l a conduit En la place du marché de la basseville de Quebec Et Executé le dit arrest selon sa forme Et teneur En presence de mon dit sieur le Raporteur Et de Monsieur le Proeureur.» 

Donc, Haudecoeur est exécuté le 27 mai, 1690.

La propriété de Jean Haudecoeur est mise aux enchères et achetée par un certain Pierre Sauchet. Donc, Madeleine et ses enfants doivent quitter. Il est difficile de savoir ce qui est arrivé à Madeleine et à ses enfants suite à ce crime et au châtiment de Haudecoeur pendant la période de son veuvage.

Cependant, nous savons que c’est à Boucherville que Madeleine épousa René Deniau, le 27 octobre, 1692.

À la famille s’ajoutent deux enfants nés à Boucherville.

Nicolas Deniau né le 14 septembre, 1693. Il est décédé neuf mois plus tard à Boucherville.
Ursule Deniau née le 14 décembre 1694 à Boucherville.

Encore une fois, un bouleversement frappe cette famille. Le 12 août 1695, les parents de René, Jean Deniau et Hélène Daudin sont assassinés par des Iroquois. Le registre de la paroisse indique le suivant : «  sont décédés…sans avoir pu recevoir aucun sacrément, (sic) ayant été tués par les Iroquois, nos ennemis, Jean Denyau et Hélène Daudin son épouse, habitants du Tramblot (Seigneurie du Tremblay)  » 

Est-ce ceci la raison pour laquelle la famille est déménagée? Car Jean-Baptiste Deniau est né le 24 juin 1697, à Montréal. Il semblerait aussi que la mère de Madeleine est aussi allé vivre à Montréal car, Marguerite Doucinet y décède, le 15 septembre 1698.

Cependant, pour cette famille, la fatalité devient encore plus grande.

Le 14 juillet 1699, à Lachine, Madeleine donne naissance à un enfant mort et par la suite, elle décède, elle aussi. Elle vient de célébrer ses 34 ans. Ses enfants Haudecoeur sont jeunes: Marie a 14 ans, Pierre-Louis 12 ans, Noël 11 ans, Marie Jeanne 10 ans et ses enfants Deniau: Ursule a 4 ans et mon ancêtre Jean-Baptiste a 2 ans.

C’est en vérifiant le certificat de décès que j’ai découvert une réalité de ce temps hors de l’ordinaire aujourd’hui et je partage une transcription du document:

Registre de Lachine le 15 juillet 1799 : Document 1

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Transcription :La femme Matou dit Labrie
Aujourd’hui quinzième juillet mil sept cent quatre vingt dix neuf a esté inhumé dans le cimetière de cette église le corps de défunte madeleine labrie Matou laquelle a mourru la nuit du dit jour de mal d’enfant. Son enfant mort né fut baptisé à la main qu’il présent(e) et à cause de la corruption son corps que la mère mis dehors avant que de mourir a été mis en dépot par mon ordre moi portant en terre au pied d’une souche devant la maison– a ce qu’il sois pourri et consommé et que l’on puisse mettre ses os avec le corps de la mère cette inhumation a été faite en la présence des –Portier et Cuillerier qui ont signé avec moi et de plusieurs autres.

Le Père Rémy avait la tendance d’inclure toutes sortes de détails dans ses rédactions de documents ce qui fait que nous obtenons autant de renseignements. Ses entrées dans les dossiers de Lachine sont des plus intéressantes à cause du degré d’informations partagées.

Cependant, je ne comprenais pas tout à fait ce qui était arrivé. Madame Suzanne Boivin-Sommerville * me partagea d’autres documents en ce qui concerne le décès de Madeleine et de son enfant. Les prêtres avaient la responsabilité de compléter deux registres, un civil et l’autre religieux. Souvent, les deux documents donnent des renseignements différents ou additionnels.Le document suivant nous donne de plus amples renseignements:

Registre de Lachine le 15 juillet 1799 : Document 2a-2b

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Transcription: Magdelenne Mattou
Aujourd’hui quinzième juillet mil sept cent quatre vingt dix neuf a esté inhumé dans le cimetière de cette église le corps de défunte magdeleine Matou dit Labrie laquelle a mourru la nuit du dit jour de mal d’enfant. Son enfant mort né fut baptisé à la main qu’il présenta par une sage femme et par mon ordre le corps de cet enfant putrifié ne pouvant pas être porté au cimetière à cause de la trop grande puanteur qu’il échappait fut mis en dépot au pied d’une souche devant la maison ou la défunte est décédée jusqu’à ce que les chaires soient consommé et pourris et que l’on puisse transporter ses os et les ensevelir dans le tombeau de la mère cette inhumation a été faite en la présence des Maissir Jean-Baptiste Portier, notaire royal de Montréal du sieur Jean Cuillerier marchand qui ont signé du mari et de ses parents et amis qui ont déclaré ne savoir signer de ce enquis.

À ceci s’ajoutent deux autres documents : le premier étant la version civile, sans les signatures et la deuxième la version religieuse. Chose étrange les os de l’enfant ont seulement été enterrés en 1703. Les renseignements sont inscrits avec ceux d’une enfant d’une autre famille, Marie Joseph Brau.

Registre de Lachine le 5 janvier 1703 : Document 3

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Transcription:
“Et les jours et an que dessus (le 5 janvier 1703) a été inhumé dans le cimetière de cette église le corps de Marie Joseph Brau agés de dix neuf mois laquelle mourut de la picotte le troisième jour des dis mois et an. Dans la même fosse ont été mis les os de l’enfant mort né de deffunte Magdeleine Labrie qui mourrut en suitte le 14 juillet 1699 et fut enterré le lendemain cet enfant ayant été ondoyé à la main par la sage femme et était corrompu dans le ventre de la mère je le fis mettre en dépost en terre au pied d’une souche pour y laisser pourrir les chaires d’ou j’en ai fait lever les os que nous avons fait mettre dans la dite fosse. Ces inhumations ont été faites en la présence des sieurs Cuillerier et d’Aoust”

Registre de Lachine le 5 janvier 1703 : Document 4

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Transcription:
Et les jours et an que dessus (le 5 janvier 1703) a été inhumé dans le cimetière de cette église le corps de Marie Joseph Brau agés de dix neuf mois laquelle mourut de la picotte le troisième jour des dis mois et an. Dans la même fosse ont été mis les os de l’enfant mort né de René Deniau et de deffunte Magdeleine Labrie sa femme qui mourrut en suitte le 14 juillet 1699 fut ondoyé par Barbe Duschene sage-femme à la main qu’il passa et étant corrompu fut mis en dépot en terre au pied d’une souche pour y laisser pourrir dont moi curé ay fait lever les os par le bedeau le 2e des dit jours et mois que de sus (ci-haut) que nous avons fait ensevelir et mettre dans la fosse.cees inhumations ont été faites en la présence des sieurs Cuillerier et d’Aoust qui ont signé

En reconstituant les faits à partir de tous les documents le suivant devient évident: le 15 juillet 1799, Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie est enterrée dans le cimetière de Lachine. Elle est décédée durant la nuit précédente, le 14 juillet 1699 en donnant naissance à un enfant mort. Le père de l’enfant est René Deniau. Il est fort probable qu’elle a beaucoup souffert car le corps de l’enfant est déformé, putrifié et corrompu donc, le fétu est mort et était décomposé dans le ventre de sa mère depuis quelque temps. L’enfant a été baptisé par la sage-femme Barbe Duschene sur une main (et non sur la tête) preuve de la décomposition du cadavre. La dépouille de l’enfant a été enterrée dehors selon l’ordre du curé, au pied d’une souche, devant la maison à cause de la trop grande puanteur. L’inhumation a été faite en présence de Jean Baptiste Portier notaire royal de Montréal et de Jean Cuillerier, marchand, de l’époux de ses parents et amis.

Le 5 janvier 1703, les os de l’enfant mort-né qui avaient été prélevés par le bedeau le 2 janvier 1703, en présence de Cuillerier et Daoust et ont été placés dans la fosse de Marie Joseph Brau.

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Le nom de la sage-femme apparaît seulement sur le rapport civil. En ce qui concerne le fait d’enterrer les os. Il fait très chaud le 15 juillet. À ce temps, il y avait aussi des fièvres qui causaient la mort. De plus, il y a une tradition dans l’église catholique de permettre à la dépouille mortelle de tomber en pourriture et d’enterrer seulement les os à une date ultérieure. C’était aussi une pratique chez les Amérindiens.

La description du décès de l’enfant, et de la mère pourraient être qualifiée de très morbide cependant, la réalité à ce temps était dure et très différente d’aujourd’hui en ce qui concerne la naissance des enfants et le décès de jeunes mères lorsqu’elles accouchaient de bébés. On pourrait aussi ajouter que les mécanismes de protection concernant la mort et la vie sont différents aujourd’hui. La fécondité des mères, la naissance de bébés et la survivance de ceux-ci a été une des plus grandes contributions faites par les femmes à notre histoire et à notre société! Plusieurs jeunes femmes ont souffert et ont donné leur vie! J’aimerais bien que notre histoire reconnaisse les mères de notre passé qui sont décédées en donnant naissance.

Suite au décès de son épouse, René Deniau avait la responsabilité de plusieurs enfants. Vers 1705, nous retrouvons René Deniau à Détroit dans les Pays d’en Haut. Il épousa une Amérindienne du nom d’Anastasie, une Illinoise. Ils sont parents d’une fille Rose, née vers 1705. Il meurt à Détroit le 13 juillet 1730.

La honte de voir son nom associé à celui d’un meurtrier a probablement été la cause pour laquelle les enfants Hautdecoeur ont assumé le nom de Daigneau (Deniau) dans leurs contrats de mariage et autres documents. De plus, plusieurs descendants de René Deniau et de Marie Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie portent le nom de Daigneault.

Le fils de Madeleine et de René, notre ancêtre Jean-Baptiste Deniau (Daignault) a épousé notre ancêtre Marie Primeau, fille de François Primeau et de Marie-Madeleine Deneau, le 27 novembre 1704. En deuxième noces, il épousa Catherine Ruffiange dite Laviolette, veuve de Simon Couillard, à Châteauguay.

Notre lien de descendance est le suivant:

Marie Madeleine Mathon (1665 – 1699)
Jean Baptiste Deniau (1697 – 1748)
Marie-Françoise Deniau (1729 – 1790)
Appoline Daragon (1758 – 1812)
Jacques 2 Blain (1787 – 1848)
Antoine Blain (1817 – 1876)
Marguerite Blain (1857 – 1925)
Alexandre (fils) Bérubé (1882 – 1969)
Eugène Bérubé (1926 – 1992)
Robert Bérubé

*Un merci tout à fait spécial à madame Suzanne Boivin-Sommerville du Michigan, USA qui m’a aidé à comprendre et interpréter certaines transcriptions et aussi, elle a partagé des documents additionnels qui figurent dans le texte. Madame Suzanne Boivin-Sommerville et madame Diane Sheppard ainsi que leurs collègues de la ” French Canadian Heritage Society of Michigan” sont à l’avant garde de la recherche en ce qui concerne le “Pays-d’en-Haut” et aussi en ce qui a trait à nos ancêtres de la Nouvelle-France. Vous trouverez beaucoup de renseignements au: https://www.facebook.com/groups/109717099063919/

La semaine prochaine: 1653: La Grande Recrue de Montréal

1699: Marie Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie: She gave her life…

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When I do genealogical research, I am often surprised by certain events which shaped the lives of my ancestors. It is the essential reason for which I like telling their stories. At times, however, I am completely bewildered by the magnitude of the events and the circumstances and I become emotional when discovering certain documents about them. When I found documents in the registers of Lachine concerning my ancestor Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie, I remained dumbfounded by the magnitude of the incidents which affected the life and especially the death of this ancestor. Thus, I speak to you about it. However, before describing her death, I will share aspects of her life.

Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie was born July 4, 1665 and she was baptized the next day in Québec. Marie is the daughter of the pioneers Philippe Mathon and Marguerite Doucinet. Her father Philippe Mathon was born on June 5th in Grisy-sur-Seine in France. He arrived in New France in 1662. On December 28, 1662, he married Marguerite Doucinet in Québec. Marguerite was born on February 14, 1641, in La Rochelle. Marguerite and the Doucinet family were Calvinists. She arrived in New France in 1662 thus, we can qualify her has a “Fille à Marier” (A girl to be married). I do not know when Marguerite converted to Catholicism, but she did so, before her marriage. The practice of conversion was common for the Calvinists that came to New France. They did not have a choice but to do so.

On October 5, 1682, Marie Madeleine Mathon married Jean Haudecoeur, son of Jean Haudecoeur and Marie Boursier at Notre-Dame church in Montréal. Becoming a widow, Marie Madeleine married our ancestor René Deniau, on October 27, 1692, in Boucherville.

René Deniau is the son of a Montréal-based pioneer of “The Great Recruitment” Jean Deniau and his wife Hélène Daudin. He was baptized on January 18, 1665, in Montréal. The father, Jean Deniau was born in 1639 in Sainte-Croix de Nantes in Brittany. A “scieur de long” (a sawyer), Jean arrived in New France on November 16, 1653. On January 21, 1664, Jean married Hélène Daudin in Montréal. Hélène was born on September 25 1643, in La Rochelle and was baptized in the Temple on November 20, 1643. Hélène and her family are also Protestant. It seems that Hélène arrived in New France in 1663 with her father. Some historians call her a “Fille du roi” (Daughter of the King), others do not, so she could be considered as a “Fille à marier” ” (A girl to be married). She converted to Catholicism before her marriage in the Catholic Church, but I was not able to determine the specific date. The two mothers of the Mathon-Deniau couple had been Calvinists.

The Mathon-Haudecoeur family established themselves in Boucherville where Jean had acquired Pierre Goislard’s property. According to Sylvain Daignault in his document: “De Haudecoeur à Daignault, L’oubli d’un nom” (Forgetting a Name) “thirteen or fourteen acres are cleared with a house of pickets and it has a shed and squared wood on the spot, for the construction of a barn. He also acquired a space in the village that is a quarter of an acre frontally and two acres in depth. The sale was made for the sum of 1100 livres (pounds), that was payable in the amount of 832 in beaver pelts and 288 in gold.”

In Boucherville, Marie Madeleine gave birth to four Haudecoeur children:

Marie born on July 2, 1685.
Pierre Louis born on September 13, 1686.
Noël born on May 2, 1688.
Marie Jeanne born on August 25, 1689.

One May 13, 1688, René Deniau was hired to go West on a journey to the “8ta8ats” (Ottawas). René and three brothers travelled westward to the “The Pays-d’en Haut” (Upper countries) between 1685 and 1694. One has to believe that the business of trade for the “engagés” (hired men) and the “voyageurs” (travelers) was lucrative.

A Montréal trader by the name of François Poignet (Beauregard) was murdered in his house on January 23, 1690. His funeral was on January 26, 1690. The accused murderer was Jean Haudecoeur. He was condemned to death by the Sovereign Council for the murder. Some assert that he was executed between May 27, 1690 and April 9, 1691 in Québec. Haudecoeur requested an appeal of the judgment and on May 27, 1690, the Sovereign Council modified its judgment:

“It has been retained that the said HautdeCoeur will only be strangled before receiving any blows. And that after having remained twenty four hours on the wheel he will be secretly buried”.

The judgment was rendered in Québec, because there was no executioner in Montréal. In reference to his death, I found the following in: “Jugements et délibérations (Judgments and deliberations): May 27, 1690″ .

In the year 16 ninety of the said day, the 27th day of May, one warrant as above has been pronounced to the said Haudecoeur by me chief Notary to the undersigned Sovereign Council in the prisons of this city where I deliberately transported myself with Monsieur de Villeray, his Reporter And after the sacrament of confession was administered to the said Haudecoeur by father Vaillant priest of the Company of Jesus (Jesuit) this Haudecoeur around seven o’clock in the afternoon was placed in the hands of Jean Rattier, executor of High Justice who brought him to the market place of the lower city of Québec and executed the said warrant, according to the form and – in the presence of monsieur the Reporter and Monsieur the Attorney

Thus, Haudecoeur was executed on May 27th, 1690.

Jean Haudecoeur’s property was put up for auction and bought by Pierre Sauchet. Therefore, Madeleine and her children had to leave. It is difficult to know what happened to Madeleine and her children after this crime and the punishment of Haudecoeur, during the period of her widowhood.

However, we know that it is in Boucherville that Madeleine married René Deniau, on October 27th, 1692.

Two children born in Boucherville add to her family.

Nicolas Deniau was born on September 14, 1693. He died nine months later in Boucherville.
Ursule Deniau was born on December 14, 1694 in Boucherville.

Catastrophe strikes this clan again. On August 12, 1695, the parents of René, Jean Deniau and Hélène Daudin are murdered by the Iroquois. The register of the parish indicates the following : ” died without having been able to receive any sacraments having been killed by the Iroquois, our enemies, Jean Deniau and Hélène Daudin his wife, inhabitants of the Tramblot (Seigneury of Tremblay)

Is this the reason why the family moved? Because Jean-Baptiste Deniau was born on June 24, 1697, in Montréal. It would seem as well, that Madeleine’s mother also decided to live in Montréal, because Marguerite Doucinet dies there, on September 15, 1698.

However, for this family, bad luck becomes even worse.

On July 15, 1699 in Lachine, Madeleine gives birth to a dead child and afterwards, she also dies. She had just celebrated her 34 th birthday. Her Haudecoeur children are young: Marie is 14, Pierre Louis is 12, Noël is 11, Marie Jeanne is 10 and as for the Deniau children: Ursule is 4 and my ancestor Jean-Baptiste is 2.

While verifying the death certificate, I discovered a reality of that time period that would be out of the ordinary today and I share a transcription and translation of the document:

Lachine register: July 15, 1799: document 1

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Transcription and translation

The woman Matou dit Labrie

On this day the fifteenth of July sixteen hundred ninety nine was buried in the cemetery of this church the body of deceased madelenne labrie [above the line: matou] who died in the night of the said day of “mal d’enfant” (childbirth). Her child born dead (stillbirth) was baptized on the hand that was presented (as it showed itself) and because of the corruption (decay) of the body, the mother placed it outdoors before she died (it, the body) was placed by my order in the ground at the foot of a root (of a tree) in front of the house for as long as it would take for it to decay and be consumed and so that we could place its bones with the body of its mother. this burial was made in the presence of sieurs Pottier and Cuillerier who signed with me and several other persons.

Father Rémy tended to include all kinds of details in the registers and that is why we know so much. Reading his entries at Lachine is more than interesting because of the high amount of information shared.

However, I did not understand completely what had occurred. Madame Suzanne Boivin-Sommerville* shared other documents in reference to the death of Madeleine and her child. The priests were responsible for completing two registers, a civil one and a religious one. Often, both documents gave different accounts and additional information.

The following document gives us more ample information:

Lachine register: July 15, 1799: documents 2a-b

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Transcription and translation

Magdeleine MatouToday the fifteenth of July sixteen ninety nine was buried in the cemetery of this church the body of deceased Magdelenne [above the line: Matou dit] laBrie who died in the night of the said day from childbirth, her stillborn baby was baptized on the hand that was visible by a midwife (sage femme), and by my order the body of this decaying baby that could not be carried to the cemetery because of the too great odor that it exhaled was placed and buried at the foot of a tree root in front of the house where the deceased woman died until the flesh would dissolve and decay and that we could transport the bones and bury them in the tomb of its mother. this burial was done in the presence of “Messieur” (Mister) Jean Baptiste Pottier Royal notary of Montreal of Sieur Jean Cuillierier merchant who signed, by the husband and relatives and friends who declared they did not know how to sign when asked.

To this, two other documents were also included: the first being the civil version, without signatures and the second the religious version. Strangely, the bones of the baby were only interred in 1703. The information was written and included with information concerning the death of a child from another family Marie Joseph Brau.

Lachine register : January 5, 1703: document 3

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Transcription and translation

On the said day and year as above (5 January 1703) was buried in the cemetery of this church the body of Marie Joseph Brau nineteen months old who died from “la picotte” (smallpox) the third day of the said month and year; in the same grave were placed the bones of the stillborn child of deceased magdelenne laBrie who then died on the 14th July 1699 and was buried the next day this baby having been “ondoyé” (given emergency baptism) on the hand by the “sage femme” (midwife) and having decayed within the body of its mother, I had it deposited in the earth at the foot of a root and to let the flesh rot , from which I had (someone) remove the bones and had them placed in the grave these burialswere made in the presence of the sieurs Cuillierier and Daoust.

Lachine register January 5 1703 document 4

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Transcription and translation

Marie Josepht Brault
This said day and year as above (5 January 1703) was buried in the cemetery of this church the body of Marie Joseph Brau nineteen months old who died of la picotte (smallpox) the third day of the said month and year and in the same grave were placed the bones of the baby stillborn of René Deniau and of deceased magdelenne la Brie his wife who died thereafter on the 14th July 1699 and was “ondoyé” (given emergency baptism) by Barbe duchesne sage femme (midwife) on the hand that emerged and being “corrompu” (decayed) was placed in earth at the base of a root to allow it (the body) to rot from which I pastor had the bones lifted by the “bedeau” (sexton) the 2nd of the said month above that we have had removed and placed in the said tomb this burial was made in the presence of sieurs cullierier and Daoust who signed.
[signed] Rene Cuiller Dutost Remy pastor

In reconstructing the facts from all the documents the following becomes evident: on July 15, 1799, Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie is buried in the cemetery of Lachine. She died the previous night, July 14, 1699 giving birth to a dead child. The child’s father is René Deniau. It is very likely that she suffered a lot because the child’s body is distorted, putrified and corrupted, so the fetus had died and had decomposed in the mother’s womb for some time. The child was baptized by the midwife Barbe Duschene on one hand (not on the head) evidence of the degradation of the corpse. The remains of the child were buried according to the order of the priest, at the foot of a stump, in front of the house because of the too great stench. The interment was made in the presence of Jean Baptiste Portier, a notary royal of Montréal and Jean Cuillerier, merchant, and of the husband, relatives and friends.

On January 5, 1703, the bones of the stillborn child were dug up by the sextant on January 2, 1703 in the presence of Cuillerier and Daoust and were placed in the grave of Marie Joseph Brau.

The name of the midwife appears only on the civil record. With regards to burying the bones. It is very hot on July 15th. At that time, there were also fevers that caused death. Moreover, there is a tradition in the Catholic Church to allow the mortal remains to rot and bury only the bones at a later date. It was also a practice among the Amerindians.

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The description of the death of the child and of the mother could be described as very morbid, however, the reality at that time was that life was challenging and very different from today in terms of the birth of children and the death of young mothers. It could also be added that the mechanisms of protection for death and life are distinct today. The fertility of mothers, the birth of babies and their survival was one among many of the greatest contributions made by women to our history and society! Several young women suffered and gave their lives! Our history should recognize the mothers of our past who have died giving birth.

Following the death of his wife René Deniau was parent to several children. Around 1705, we find René Deniau in Détroit, in the “Pays d’en Haut”. He married a Native American by the name of Anastasia, an Illinois woman. They are the parents of a girl named Rose, who was born around 1705. He died in Detroit on July 13, 1730.

The shame of seeing their name associated with that of a murderer was probably the cause for which the Haudecoeur children hid their name and adopted the Deniau name in their marriage contracts and other documents. Also, several descendants of René Deniau and Marie Madeleine Mathon (Matou) dit Labrie bear the name of Daigneault.

The son of Madeleine and René, our ancestor Jean-Baptiste Deniau (Daignault) married our ancestor Marie Primeau, daughter of François Primeau and Marie-Madeleine Deneau, on November 27, 1704. In a second marriage, he married Catherine Ruffiange dit Laviolette, widow of Simon Couillard, in Chateauguay.

The line of ancestors:

Marie Madeleine Mathon (1665 – 1699)
Jean Baptiste Deniau (1697 – 1748)
Marie-Françoise Deniau (1729 – 1790)
Appoline Daragon (1758 – 1812)
Jacques 2 Blain (1787 – 1848)
Antoine Blain (1817 – 1876)
Marguerite Blain (1857 – 1925)
Alexandre (son) Bérubé (1882 – 1969)
Eugène Bérubé (1926 – 1992)
Robert Bérubé

*A special thank you to Madame Suzanne Boivin-Sommerville of Michigan USA, who helped me understand and interpret certain transcriptions and she also shared additional documents that are included in the above text. Madame Suzanne Boivin-Sommerville and Madame Diane Sheppard and their colleagues from the “French Canadian Heritage Society of Michigan” are doing exceptional research when it comes to the “Pays-d’en-Haut”  and also regarding our ancestors from la Nouvelle-France. You can find extensive research at their site at: https://www.facebook.com/groups/109717099063919/

Next week: 1653: The Great Recruitment Montréal!