Nouvelle France: 1756: Le destin tragique d’Élisabeth Rivard Laglanderie 1756 : Her Tragic Destiny

SiteWeb histo.comli PhotosHistoriques Mauricie Yamachiche

Ancienne église de Yamachiche. L’église illustrée ici est celle qui existait en 1794.

source: photojrad.shost.ca Collection Jean Lord: Croquis de l’église de Yamachiche comme elle aurait eu l’air en 1794.

The English version follows the French one.

Élisabeth Rivard (Laglanderie) (1689-1771) fille de Julien Rivard (Laglanderie) et d’Élisabeth Tunes (Dufresne) a été baptisée le 29 septembre 1689 à Batiscan. Le 30 juillet 1707, elle a épousé Jean Baptiste Lesieur (Desaulniers) à Batiscan.

Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) (1686-1740) né le 27 juillet 1686 à Batiscan est le fils de Charles Lesieur (Lapierre) et de Françoise Lafond. On explique que Jean Baptiste porte le nom de Desaulniers par le fait que sur les rives de la Petite Rivière de Yamachiche, il pousse des aulnes, en grande quantité. Jean-Baptiste ayant établi sa demeure sur les bords de cette rivière, ses frères et ses amis le désignaient toujours sous le nom “des aulniers”.

desaulniers

Élisabeth Rivard et Jean-Baptiste Lesieur-Désaulniers ont été les parents de 14 enfants Lesieur-Désaulniers:

Enfant et conjoint(e)

Naisance

Mariage

Décès

Jean Baptiste et Marguerite Lamy

Le 5 mai 1708 Batiscan

Le 12 août 1737 Yamachiche

Le 16 janvier 1756 Yamachiche

Augustin et Marie Joseph Frigon

Le 21 décembre 1709 Batiscan

Le 18 novembre 1734 Louiseville

Le 15 mai 1748 Yamachiche

Étienne

Le 16 décembre 1711 Batiscan

Louis et Marie Charlotte Frigon

Le 10 septembre 1714 Batiscan

Le 17 février 1738 Yamachiche

Le 17 février 1756 Yamachiche

Marie-Françoise et Jean-Baptiste Gélinas

Le 25 avril 1717 Louiseville

Le 30 mai 1746 Yamachiche

Le 22 février 1770 Yamachiche

Joseph

Marie Josephte Gélinas

Le 25 avril 1717 Louiseville

Le 13 août 1743 Yamachiche

Le 23 février 1756 Yamachiche

Marie Élisabeth et Étienne Lamy

Le 23 novembre 1722 Yamachiche

Le 16 mars 1742 Yamachiche

Le 13 juin 1753 Yamachiche

Pierre et Marie Anne J. Saucier

Le 28 octobre 1724 Yamachiche

Le 28 février 1751 Louiseville

Le 8 janvier 1756 Yamachiche

Charles et Marie Josephe Lefebvre

Avant 1726

Le 10 février 1749 Batiscan

Le 12 février 1756 Yamachiche

Marie Louise et Antoine Gélinas

Le 19 janvier 1727 Yamachiche

Le 23 novembre 1744 Yamachiche

Le 10 novembre 1809 Yamachiche

Marie Catherine et Alexis Gélinas

Le 17 janvier 1729 Yamachiche

Le 17 février 1744 Yamachiche

Le 6 mars 1756 Yamachiche

Marie Josephe et Robert Rivard Bellefeuille

Le 28 juin 1731 Yamachiche

Le 5 mars 1753 Yamachiche

Le 13 août 1798 Yamachiche

François et Marie Madeleine Toutant

Le 30 mai 1734 Yamachiche

Le 26 août 1758 Yamachiche

Le 21 mai 1801 Yamachiche

Étienne Antoine

Le 7 juillet 1736 Yamachiche

n-a

Le 26 janvier 1756 Yamachiche

Selon l’ordre de naissance des enfants nous pouvons déterminer que la famille à vécu à Batiscan, jusque vers 1716 ils sont déménagés à Louiseville. Il semblerait que vers 1720, la famille est venue se fixer à Yamachiche dans le rang appelé la Petite-Rivière, à une vingtaine d’arpents de l’église actuelle.

La vie d’Élisabeth et de Jean-Baptiste en était une comparable à toutes les autres familles de Batiscan ou de Yamachiche. Un de leur fils Étienne est probablement décédé en bas age ce qui explique le manque de renseignements à son sujet.

Suite au décès de Jean-Baptiste père, le 22 avril 1740 à Yamachiche, Élisabeth était maintenant veuve. Malheureusement, elle a été témointe de la mort le 15 mai 1748, de son fils Augustin à Yamachiche (38 ans). Nous ne connaissons pas les causes de son décès. Le 13 juin 1753, sa fille Marie Élisabeth est aussi décédée à Yamachiche.(30 ans) Dans son cas, les documents ne reflètent non plus les causes de son décès. Lorsqu’on on effectue des comparaisons avec d’autres grandes familles, il est presque normal de constater un ou deux décès surtout dans une famille de 14 enfants.

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Cependant, le destin de la pauvre Élisabeth allait devenir des plus tragique. L’année 1755 est reconnue comme étant celle de la grande picote qui est une épidémie de variole. Certains historiens avancent que celle-ci avait été transportée par des troupes militaires! Des 14 enfants d’Élisabeth et de Jean-Baptiste père, tous nés entre 1708 à 1736, onze survivent en 1756. Tous sont mariés sauf Étienne-Antoine.

L’abbé Napoléon Caron rapporte, dans son « Histoire d’Yamachiche », une note écrite en 1867, par Abraham L.-Desaulniers au sujet de la famille de Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) et d’Élisabeth Rivard (Laglanderie) La voici : « L’année 1756 est une époque tristement mémorable pour la famille Desaulniers. On y remarque que sept des enfants de Jean-Baptiste Desaulniers et d’Élisabeth Rivard-Laglanderie, six frères et une soeur, tous moins un, chefs de famille, sont morts dans le court espace de deux mois, sans compter encore quelques autres personnes d’une parenté un peu plus éloignée. Il y a là de quoi surprendre ceux qui n’auraient pas entendu parler de la grande picotte. (variole) La famille Desaulniers fut alors victime des terribles ravages exercés par cette maladie dans un temps où l’on ne connaissait pas encore l’art de l’inoculation. Il n’y eut qu’un frère et deux sœurs, François, marié à Madeleine Toutant; Marie-Louise, mariée à Antoine Gélinas ; et Marie-Françoise, mariée à Jean-Baptiste Bellemare (Gélinas), qui, ainsi que leurs enfants échappèrent au fléau ».

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Dans les « Mémoires de la Société Généalogique Canadienne-Française, cahier 44, No 4, hiver 1993, No 198, pages 293 à 305” on rapporte: “En deux mois, soit du 8 janvier au 7 mars, la mort va faire des dizaines d’orphelins, tous cousins, puisque six hommes et une femme, frères et sœur, dont l’âge varie de 19 à 47 ans et tous mariés à la réserve du plus jeune, vont se succéder dans la tombe! Il s’agit là d’un phénomène très rare, qui prouve que cette famille n’avait jamais été en contact avec le virus jusque là, y compris la redoutable épidémie de variole de 1733, autrement ils en auraient été largement immunisés”.

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Images : Wikipédia

Jean-Baptiste, père étant décédé, c’est Élisabeth la mère qui a subit la dure épreuve. La famille d’Élisabeth a presque été complètement décimée par la maladie. De sa grande famille de 14 enfants il ne lui restaient que trois enfants et une vingtaine de petits enfants.

Les enfants d’Élisabeth sont décédés selon l’ordre et les dates suivantes: Pierre est décédé le 8 janvier, Jean-Baptiste fils, le 16 janvier, Étienne-Antoine le 26 janvier, Charles le 12 février, Louis le 17 février, Joseph le 23 février et Marie Catherine le 6 mars. De plus l’épouse de Pierre, Marie Anne Saucier a donné naissance à un fils Pierre le 10 février et le bébé est décédé quelques jours plus tard.

Notre ancêtre Élisabeth est décédée le 18 août 1771 à Yamachiche.

Deux des enfants d’Élisabeth Rivard (Laglanderie) et de Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) sont nos ancêtres. Il s’agist de Jean-Baptiste Lesieur Désaulniers décédé en 1756 lors de l’épidémie familiale et de Élisabeth Lesieur (Desaulniers) décédée auparavant en 1753.

Élisabeth Rivard Laglanderie=Jean-Baptiste Lesieur (Désaulniers)

Jean-Baptiste 2 Lesieur (Désaulniers) (1708 – 1756)

Élisabeth Lesieur (Désaulniers) (1722 – 1753)

Antoine Lesieur (Désaulniers) (1744 – 1801)

François Lamy (1747 – 1825)

Louise Lesieur (Désaulniers) (1781 – 1848)

Joseph Lamy (1780 – 1848)

Sophie Lesage (1815 – 1892)

Louis Lamy (1813 – 1855)

Julie Lamy (1849 – 1906)

Olive Paquin (1876 – 1925)

Lucienda Fréchette (1899 – 1969)

Eugène Bérubé (1926 – 1992)

Robert Bérubé

La semaine prochaine : Nouvelle-France 1617 : La plaque des premiers colons de la ville de Québec

1756 : Élisabeth Rivard (Laglanderie) Her Tragic Destiny

Élisabeth Rivard (Laglanderie) (1689-1771) daughter of Julien Rivard (Laglanderie) and Elisabeth Tunes (Dufresne) was baptized on September 29,1689 in Batiscan. On July 30, 1707, she married Jean Baptiste Lesieur (Desaulniers) in Batiscan.

Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) (1686-1740) born on July 27, 1686 in Batiscan is the son of Charles Lesieur (Lapierre) and Françoise Lafond. It is explained that Jean-Baptiste bears the name of Desaulniers by the fact that on the banks of the Petite Rivière (small river) in Yamachiche grew alders in large quantities. Jean-Baptiste having established his dwelling on the banks of this river, his brothers and friends always referred to him as “des aulniers(of the alders)

Elisabeth Rivard and Jean-Baptiste were the parents of 14 Lesieur- Desaulniers children:

Child and spouse

Birth

Marriage

Death

Jean Baptiste and Marguerite Lamy

Le 5 mai 1708 Batiscan

Le 12 août 1737 Yamachiche

Le 16 janvier 1756 Yamachiche

Augustin and Marie Joseph Frigon

Le 21 décembre 1709 Batiscan

Le 18 novembre 1734 Louiseville

Le 15 mai 1748 Yamachiche

Étienne

Le 16 décembre 1711 Batiscan

Louis and Marie Charlotte Frigon

Le 10 septembre 1714 Batiscan

Le 17 février 1738 Yamachiche

Le 17 février 1756 Yamachiche

Marie-Françoise et Jean-Baptiste Gélinas

Le 25 avril 1717 Louiseville

Le 30 mai 1746 Yamachiche

Le 22 février 1770 Yamachiche

Joseph et Marie Josephte Gélinas

Le 25 avril 1717 Louiseville

Le 13 août 1743 Yamachiche

Le 23 février 1756 Yamachiche

Marie Élisabeth et Étienne Lamy

Le 23 novembre 1722 Yamachiche

Le 16 mars 1742 Yamachiche

Le 13 juin 1753 Yamachiche

Pierre et Marie Anne J. Saucier

Le 28 octobre 1724 Yamachiche

Le 28 février 1751 Louiseville

Le 8 janvier 1756 Yamachiche

Charles et Marie Josephe Lefebvre

Avant 1726

Le 10 février 1749 Batiscan

Le 12 février 1756 Yamachiche

Marie Louise et Antoine Gélinas

Le 19 janvier 1727 Yamachiche

Le 23 novembre 1744 Yamachiche

Le 10 novembre 1809 Yamachiche

Marie Catherine et Alexis Gélinas

Le 17 janvier 1729 Yamachiche

Le 17 février 1744 Yamachiche

Le 6 mars 1756 Yamachiche

Marie Josephe et Robert Rivard Bellefeuille

Le 28 juin 1731 Yamachiche

Le 5 mars 1753 Yamachiche

Le 13 août 1798 Yamachiche

François et Marie Madeleine Toutant

Le 30 mai 1734 Yamachiche

Le 26 août 1758 Yamachiche

Le 21 mai 1801 Yamachiche

Étienne Antoine

Le 7 juillet 1736 Yamachiche

n-a

Le 26 janvier 1756 Yamachiche

According to the order of birth of the children we can determine that the family lived in Batiscan, until about 1716 when they moved to Louiseville. It would seem that around 1720, the family came to settle at Yamachiche in a section called La Petite-Riviere, (small river) about twenty acres from the present church.

The life of Elizabeth and Jean-Baptiste would have been comparable to all the other families of Batiscan or Yamachiche. One of their sons Étienne probably died in infancy, which explains the lack of information about him.

Following the death of Jean-Baptiste, (father) on April 22, 1740 in Yamachiche, Elisabeth was now a widow. Unfortunately, she witnessed the death on May 15, 1748 of her son Augustin in Yamachiche (38 years). We do not know the cause of his death. On June 13, 1753, her daughter Marie Elisabeth also died in Yamachiche. (30 years) In her case, the documents also do not reflect the cause of her death. When we compare these facts to other large families, it is almost normal to find one or two deaths, especially in a family with 14 children.

However, the fate of poor Elizabeth would become a most tragic one. The year 1755 is known to have had an epidemic of smallpox. Some historians claim that it was transported by military troops! Of the 14 children of Elisabeth and Jean-Baptiste father, all born between 1708 and 1736, eleven were alive in 1756. All were married except Étienne-Antoine.

In his “History of Yamachiche”, Abbé Napoléon Caron records a note written in 1867 by Abraham L.-Desaulniers about the family of Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) and Elisabeth Rivard (Laglanderie). “The year 1756 is a sadly memorable epoch for the Desaulniers family. It is noteworthy that seven of the children of Jean-Baptiste Desaulniers and Elisabeth Rivard-Laglanderie, six brothers and one sister, all except one, heads of families, died within a short span of two months and there were also cousins and other relatives who also died. This would be surprising to someone who as never heard of « la grande Picote » (Smallpox) The Desaulniers family was then the victim of the terrible ravages exercised by this sickness in a time when there was no inoculation. There was only one brother and two sisters François, married to Madeleine Toutant, Marie-Louise, married to Antoine Gélinas, and Marie-Françoise, married to Jean- Baptiste Bellemare (Gélinas), who, like their children, escaped the scourge”.

In the Memoirs of the French Canadian Genealogical Society-Book 44, No. 4, Winter 1993, No. 198, pages 293-305, it is reported: “In two months, from January 8 to March 7, death created many orphans, all cousins, since six men and one woman, brothers and a sister, whose age varied from 19 to 47 years and all married except the youngest, succeeded each other to the tomb! This is a rare phenomenon due to the fact that this family had never been in contact with the virus including the one from the smallpox epidemic of 1733. If they had they would have been largely immunized.”

Since Jean-Baptiste, (father) had died before his children did, it was Elizabeth the mother who was challenged and saddened by these events. Elizabeth‘s family was almost completely decimated by the disease. From his large family of 14 children she had only three children and about twenty grandchildren left.

Pierre died on January 8, Jean-Baptiste (son), January 16, Étienne-Antoine on January 26, Charles on February 12, Louis on February 17, Joseph on February 23 and Marie Catherine on March 6. Pierre’s wife Anne Saucier gave birth to a Pierre on February 10 and the baby died a few days later.
Our ancestor Elisabeth died on 18 August 1771 in Yamachiche.

Two of the children of Elisabeth Rivard (Laglanderie) and Jean-Baptiste Lesieur (Desaulniers) are our ancestors: Jean-Baptiste Lesieur Desaulniers who died in 1756 and Elisabeth Lesieur (Desaulniers) who died in 1753.

Élisabeth Rivard Laglanderie=Jean-Baptiste Lesieur (Désaulniers)

Jean-Baptiste 2 Lesieur (Désaulniers) (1708 – 1756)

Élisabeth Lesieur (Désaulniers) (1722 – 1753)

Antoine Lesieur (Désaulniers) (1744 – 1801)

François Lamy (1747 – 1825)

Louise Lesieur (Désaulniers) (1781 – 1848)

Joseph Lamy (1780 – 1848)

Sophie Lesage (1815 – 1892)

Louis Lamy (1813 – 1855)

Julie Lamy (1849 – 1906)

Olive Paquin (1876 – 1925)

Lucienda Fréchette (1899 – 1969)

Eugène Bérubé (1926 – 1992)

Robert Bérubé

NEXT WEEK: Nouvelle-France 1617 : THE MEMORIAL TO QUÉBEC CITY PIONNEERS!

 

 

1861 : Lettre de Louis Moisan à son frère Thomas Moisan…A Letter and Picture from the Past!

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…et la photo de famille de Louis Moisan et d’Eulalie Racette

The English version follows the French one

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Louis Moisan

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Thomas Moisan

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Famille Louis Moisan-Eulalie Racette

Eulalie Racette fille de Louis Augustin Racette et de Marie Poliquin est née le 24 mai 1816 à l’Assomption au Québec. Le 28 juillet 1840, elle a épousé Louis Moisan à St-Jacques l’Achigan, Québec. Lorsque Eulalie a épousé Louis, elle était orpheline car sa mère est décédée en 1835 et son père en 1839. Eulalie est décédée le 8 décembre 1895 à St-Jacques l’Achigan.

Eulalie et Louis sont les parents d’Élodie, Justine, Euphémie, Eulalie, Jean Louis, Joseph, Delphis, Euclide, Marie Louise et Alix Moisan.

Louis Moisan fils d’Ignace Moisan et d’Élisabeth Bourg, (fille d’Acadiens déportés) est né le 14 janvier 1819 à St-Jacques L’Achigan. La mère de Louis est décédée en 1857 et son père est décédé en 1859. Tout ce que nous savons au sujet de son décès est qu’il est décédé après 1902. Il était vivant lors du recensement canadien de 1901 et il vivait à St-Jacques.

Son frère Thomas Moisan est né le 22 décembre 1809 à St-Jacques L’Achigan. Il a épousé Henriette Longtain fille d’André Longtain et de Nancy Okanagan, une Amérindienne, le 3 octobre 1842 à St-Paul, Marion, Orégon. Thomas est décédé le 15 janvier 1888 à Brooks, Marion, Orégon.

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Henriette Longtain

Il y a plusieurs années, mon arrière grand-oncle Hormidas Lepage frère de Célina Lepage m’a remis une photo (ci-haut) de ses grands parents Louis Moisan et Eulalie Racette et leur famille. Cette photo en est une des plus vieilles de ma collection. Quelques années plus tard j’ai trouvé un site dans lequel se trouvait une lettre de Louis Moisan envoyé à son frère Thomas Moisan pionnier de l’Orégon. Ci-dessous vous trouverez la lettre et sa traduction en anglais. Au même site il y a une autre lettre envoyée par un autre frère Pierre que vous pouvez trouver au site suivant: http://freepages.genealogy.rootsweb.ancestry.com/~meilleuro/50609-01.htm

Cette lettre et la photo de la famille Moisan-Racette m’a motivé d’écrire l’histoire que vous trouverez après la lettre (ci-dessous) qui s’appelle La Vieille Photo ( vous pouvez trouver cette histoire au site http://welovewords.com/documents/la-vieille-photo)

Descendance de Louis Moisan et d’Eulalie Racette à moi! A picturesque chart, from Louis and Eulalie to me!

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Louis Moisan-Eulalie Racette

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Euphémie Moisan-Israël Lepage

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Célina Lepage-Pierre Fortin

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Maria Fortin-Thomas Marion

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Huguette Marion-Eugène Bérubé

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Robert Bérubé- Michele Barbara

Et ensuite mes filles Stéphanie et Véronique (Omar Lopez) et ensuite les petits enfants Omar et Isabella!

Lettre de Louis Moisan, de St-Jacques, à son frère Thomas en Orégon.

Lettre originalement écrite en français
English translation (I did not do the translation)
Mr Thomas Moisan Salem, Orégon
 St-Jacques 27 juillet 1861
Cher frère
J’ai reçu ta lettre en date du 2 juin dans laquelle tu m’apprend l’état de votre santés qui je suis contant d’apprendre que tu est mieux et j’apprend que tes trois enfants sont à l’école que Dieu le veulent. Je te dirai que les deux plus vieux de mes garçons ont fait leur première communion le 28 juin, et ils ont été confirmés avec une de mes petites filles qui ne l’était pas encore, le 15 juillet.
Au sujet des journaux, la (Minerve) que tu me dis qu’ils sont mal enveloppés ; j’en ai parlé à M. Louis Mareschal mon curé, il me dit que ses journaux là sont toujours mal enveloppés et que les papiers sont trop grand ce qui fait qui ne prenne jamais garde ; ceux qui les reçoivent, mon curé me dis, qu’il ne sont jamais bien enveloppés.
M. L. Maréchal reçois les journaux du courrier du pays, il me dit que s’est bien intéressant, et les papiers sont plus petits ils sont toujours bien enveloppés. J’ai recommandé à l’agent que je voudrais bien que les journaux serais mieux enveloppés ; il a écrit tous de suite devant moi pour envoyer à Montréal. Tu me diras si je vais continuer de t’abonner à la Minerve ou une autre pour le courrier du pays. Mon curé donne 4 piastres par année pour recevoir les journaux trois fois par semaine ; à la Minerve cette année, j’ai donné 5 piastres pour t’abonné ; pour le courrier du pays, il faut être abonné à Québec.
Comme j’étais dit que ma femme était malade depuis la fin de mars. Ces temps ici elle se couche et lève seule et elle raude un peu dans la maison. Depuis que je t’ai écris mon rumathisme me tombe dans les dents. Il ma rendu assez malade que je suis venu à perdre connaissance et a présent, je suis un peu mieux. Je vais enpeu à mes affaires. Je t’ai dis ce printemps que j’avais vendu une vache, j’en ai vendu une autre pour la maladie et pour achever de payer ton abonnement. Il m’en reste deux vieilles et une tare qui me donne du profit cette été. Comme je vois bien qui faudras que je les vende tous, j’ai mis quatres veaux en élève. Je t’ai dis aussi que j’avais trois mères moutonne qui m’ont amené cinq agnaux à leur trois. J’en ai perdu une de mes vieille voilà une quinzaine de jours. Je vois pas de payer la terre avant cet automne. J’ai encore mes deux jeunes chevaux que je t’ai dis, mais ils sont bien maigres par la raison qu’ils ont été mal hivernés et il y a pas d’herbes. Ont attend pas parlé que les animaux prennent leur pris, rien se vend. Je les offre dès à présent, mais personne sans soucient aussitôt que je le pourrai je le ferai parce que j’ai bien hâte de t’envoyer les quittances.
Mon cher frère, c’est Dieu qui nous conduit. Je suis écrasé par la maladie et je me recommande moi aussi à tes prières. Quand j’ai porté ma lettre à M. Maréchal, je lui ai dit que tu te recommandais à mes prières. Je lui ai demandé pour m’aider à prier pour toi, il m’a dit que oui. Je ne va pas te dire plus que j’ai pour me glorifier et je ne va pas te dire moins que j’ai pour me plaindre. Tu pourra me croire. Je t’envois la vérité. Quand sa te plaira de t’informé de moi, informe toi à mon curé.
Cher frère, pour mes frères et soeurs, il est vraie que je t’envois pas leur arrangements ils sont à peu près comme je t’ai déjà dis. Tercile a une bonne rante d’atacher sur sa terre et une chambre chaude tant qu’elle vivera. Elle a qu’un garçon qui est déjà bien instruits.
Lisette est seule avec son marie. Elle est sur une belle place. Ils retire une petite rante tous les ans et son marie fait des corps à potasses.
Rose est seule dans une maison ; elle s’engage pas au mois ni à l’année, elle travaille au mètre et à la file. Et l’été dans les travaux, elle va en journée et elle a une vache à elle.
Joseph avait une bonne terre et un lot au bord des Montagnes. Il a donné celas à son garçon pour se faire vivre, et moyennant de donné chacun un ménage à chacun de ses enfants. 
Pierre est sur un beau bien car il c’était acheté une terre de deux arpents voilà quelqu’année, il s’est agrandis. Il s’est acheté une arpent qui lui tenait, qui lui fait un beau bien. Il ensemence sa terre et presque tous les ans il en sème une autre sois à moitié ou au tiers. Il a un grand garçon qu’à bonne santé et il est fort d’animaux qui fait que ses années ici il réussit bien. Cette été il a une de ses filles qui a prit une école. Elle va gagné vingt louis pour un an quand elle a laissé d’aller à l’école. Il avait les forces de la mettre au couvent pour la rachevé de perfectionner.
Luc est sur la montagne sur un lot il sème un peu tous les ans. Il fait du bardeaux. Il vient le vendre par chez nous. Il est pas chanceux. Il peut pas élevé d’animaux.
Ignace, il est toujours a loyer. Tu sait ce que s’est un pauvre homme, quelquefois on s’endette. Quelquefois mal vient a bout de payer. Ce printemps, il était décidé de venir ce bâtir ; il s’est acheté une vieille maison mais à présent, il me dit qu’il se bâtiras pas cette été parce qu’il a pas assez de force et il dit qui va rachevé de m’écrasé dans la maladie que je suis. Il dit que je ferai pas autrement que de lui aider et lui fournir. Je crois bien qu’il va attendre au printemps prochain.
Voilà comme mes frères et soeurs vivre et je crois qu’ils fréquente tous bien les sacrements. Tous mes frères et sœurs sont en bonne santé et font de leur respects.
Je suis ton tendre frère
Louis Moisan qui ne t’oublieras jamais.
Cher oncle. Je vous pris bien de m’excuser et de me pardonner, car la dernière lettre que je vous ai écrite, il y avait beaucoup de fautes, Lorsque cette lettre fut partie, je me suis souvenu que le nom de papa y était pas. J’étais si occupé tous les petits enfants faisaient que pleurer, étant bien occupé ce qui fait que je n’ai pas mis le nom de papa.
Adieu cher oncle et tente.
Cousins et Cousine.
To Mr Thomas Moisan Salem, Oregon, USA
 St.Jacques, July 27, 1861
Dear Brother
I received your letter of June 2nd in which you tell me the state of your health and I am happy to learn that you are better. And I learned that your three children are going to school, God willing. I will tell you that the two oldest of my boys did their first communion on June 29th and that they were confirmed with one of my little girls who had not been confirmed yet on July 15th.
As for the newspapers, The Minerva, that you told were poorly wrapped, I spoke of it to Louis Marechal, my country priest, he tells me that those papers are always poorly wrapped and that they are too big, which makes the ____ to be badly handled. Those who received them, my country priest tells me, say they are never well wrapped.
Mr. L. Marechal receives the local newspapers and tells me they are very interesting and the newpapers being smaller are always well wrapped. I asked the agent, that I would like very much that the newspapers would be better wrapped. He wrote immediately in my presence a letter to Montreal. You must tell me if I am going to go on with your subscription to The Minerva or change to another one. For the local mail my country priest, pays 4 dollars per year to get the newspapers three times a week for The Minerva this year I gave 5 dollars for your subscription, for the local news you have to subscribe in Quebec.
As I told you my wife has been sick since the end of March. Now, she goes to bed and gets up by herself and is able to get around a little bit in the house. Since I wrote to you, my rheumatism went to my teeth and got me so sick that I passed out. Right now I am a little better. I take care of my affairs a little. I told this spring that I had sold a cow. I sold another one because of the illness and to be able to finish paying your subscription. I have two old ones (cows) left and one bull which will be profitable this summer. Since I can see that I will have to sell them all, I am raising four calves. I also told you that I had three mother sheep that gave me five lambs. I lost one of my old ones about two weeks ago. I don’t see that I will be able to pay you for the land before this fall. I still have two young horses, as I told you but they are very scrawny because of the bad winter. There was no grass. We don’t expect to get a full price for the animals, nothing sells, I have them on the market right now and no one cares. As soon as I can, I will do it because I am eager to send you your receipt for amount.
My dear brother, it is God who directs us, I am wrecked by sickness and I ask for your prayers. When I took my letter to Mr. Marechal, I told him you were asking for my prayers and I asked him to help me pray for you. He told me yes. I don’t want to tell you more than I have to glorify myself and I don’t want to tell you less than I have to complain. You can believe me I am telling you the truth. When you feel like finding out about me as my country priest.
Dear brother, for my brothers and sisters, it is true that I am not sending you their livelihood, they are about the same as I already told you. Tercile (Tharsile) has a good pension from her land and a warm room as long as she will live, she has a big boy who is well instructed.
Lisette is alone with her husband. She has a good job (domestic work). They have a small yearly pension and her husband makes a body ( ?) with potash. 
Rose is alone in a house. She doesn’t work by the month or year she works by the meter (weaves ?) and spins. In the summer she works by the day. She has a cow of her own.
Joseph had some good land and a plot near the mountains ; he gave them to his son to help him live and in exchange for him to give each of the (his ?) children a living.
Pierre owns a beautiful piece of land of two acres a few years back. He has enlarged and bought another acre which gives him a beautiful piece of land. He plants his land and almost every year he plants another one either by half or by thirds. He has a big boy in good health and many animals so he is doing well here. This summer one of his daughters who went to school is going to earn twenty louis a year when she is through with school. He is wealthy enough to put her in a convent for her education.
Luc is in the mountains on a plot that he plants a little bit every year. He makes shingles. He sells it in our area. He is not lucky and can’t raise animals.
Ignace, you know how it is. He is a poor man, in debt, and is sometimes able to pay them. This spring he had decided to build. He had bought an old house but now he tells me that he will not build this summer because he is not strong enough. And what he says will push me more into the sickness I am because he says that I cannot do otherwise than to help him. I think he will wait until next spring.
This is how my brothers and sisters live. They follow the sacraments. All are in good health.
I am your tender brother 
Louis Moisan who will never forget you.
Dear Uncle. Please forgive and pardon me because in the last letter I sent you there were many mistakes. After the letter was gone I remembered that the name of my father was not in it. I was so busy, all the grandchildren were crying all the time. I was so busy and that’s why I did not put in the name of my father. 
Goodby dear uncle and aunt and cousins.

Bonne lecture!

La semaine prochaine : 1756: Le destin tragique d’Élisabeth Rivard (Laglanderie): 1756 Her Tragic Destiny…

La vieille photo

par Robert Bérubé

Une photo en noir et blanc révélant un passé vieux de plus d’un siècle. Dans la photo, il y a deux personnes assez âgées. Elles sont assises sur des chaises de bois devant une maison en bois. La vieille femme porte un bonnet. Son mari, un homme à la barbe blanche, porte un grand chapeau. Il y a deux enfants. Une fille et un garçon au seuil de l’adolescence. Il y a aussi deux jeunes hommes, affichant des moustaches, des complets et des chapeaux melon. Il y a quatre jeunes femmes. Les robes sont longues reflétant la mode du temps. Toutes les personnes portent des souliers et elles sont endimanchées. Tous ont un air très sérieux sauf la vieille qui affiche un début de sourire. Quelle était l’occasion qui a engendré cette photo? Un mariage? Des funérailles? Impossible de déterminer en regardant cette photo.

Depuis un très jeune âge, j’ai été un passionné de la généalogie. Lorsque j’avais 18 ans, l’oncle maternel de ma grand-mère maternelle, Hormidas Lepage, me donna une copie d’une photo de la famille de ses grands-parents maternels accompagnés de quelques membres de leur famille. Il m’a dit : «Y’a pu personne qui veut ça sauf toi! » Il ajouta : «C’est une copie d’une photo qui a été envoyée à des gens de la famille exilée aux États-Unis. » Je voulais des précisions concernant la photo. Qui étaient les personnes dans la photo? Quelle était la circonstance? En quelle année la photo avait-elle été prise? Malgré son âge avancé, Hormidas était centenaire et plus, il possédait une mémoire encyclopédique de son histoire familiale.

«Tout ce que je sais c’est que les deux vieux sont Louis Moisan et Eulalie Racette! Pour les enfants, je ne pourrais pas te dire qui est qui. La photo a été prise à St-Jacques-L’Achigan au Québec! Pour l’année, je sais que c’est avant le départ de mes parents qui sont déménagés au Massachusetts vers 1877. Ils étaient allés travailler dans les usines de tissage. »

La mère d’Hormidas, Euphémie Moisan, était aussi la fille d’Eulalie Racette et de Louis Moisan. Cette Euphémie que je ne pouvais identifier dans la photo, et ce, à cause des ressemblances avec ses sœurs avait épousé Israël Lepage. Euphémie et Israël, accompagnés de leurs filles, avaient quitté St-Jacques comme plusieurs Québécois du temps et s’étaient aventurés au Massachusetts afin de survivre. Ils étaient des réfugiés économiques et la vie aux États-Unis pour cette famille n’était pas plus facile qu’elle ne l’avait été au Québec. Célina Lepage, la fille aînée d’Euphémie et d’Israël, avait raconté les péripéties de sa vie à ses enfants et à ses petits-enfants, et à ma mère Huguette Marion. Maman nous avait régalés avec les histoires d’aventures de sa grand-mère aux États. Pendant de nombreuses années tout ce que je savais, c’est que Célina et ses sœurs avaient travaillé dans des usines de textile à Holyoke, au Massachusetts. Ce n’était pas une vie facile. Ils vivaient dans une communauté d’exilés canadiens francophones parsemée d’immigrants de diverses origines européennes. Célina connaissait un peu l’anglais, assez pour travailler. Elle avait appris une chanson bilingue et elle la chantait à ses descendants.

‘I went to the market mon petit panier sous mon bras. I went to the market mon petit panier sous mon bras. The first girl I met was la fille d’un avocat. I love you et vous ne m’entendez guère, I love you et vous ne m’entendez pas…’

La famille Moisan-Lepage a vécu aux États-Unis pendant dix ans. Les conditions de vie étaient très difficiles et dans les usines, le travail encore plus dangereux. De plus, un des moulins avait brûlé et plusieurs personnes avaient péri. Le manque de sécurité financière et physique, l’isolement, la pression du clergé de rapatrier les exilés furent les raisons principales qui ont motivé leur retour au Canada. Une odyssée monumentale les attendait car la famille retournait au Canada mais non au Québec. Ils devenaient des pionniers d’une nouvelle colonie dans le nord de l’Ontario. Ils quittaient une ville américaine moderne, en pleine révolution industrielle, pour vivre dans un pays où il n’y avait que peu de population. En quelque sorte, ils devenaient les premiers habitants dans un territoire immense et éloigné avec une profusion de lacs, peu de terres cultivables, des forêts immenses et des maringouins gros comme des rats. Tout était à découvrir. Tout était à construire. Un avenir se dressait.

Pendant de nombreuses années les seuls renseignements et documents que je possédais au sujet de cette famille ancestrale étaient la chanson de Célina Lepage, la courte histoire concernant l’exil et bien entendu la photo des Racette-Moisan. Trois éléments qui manquaient de liens entre eux.

Et la vie continua…

Lorsque j’avais le temps, je m’adonnais à mon passe-temps d’apprenti généalogiste et je faisais des découvertes. La première fut le recensement américain de 1880. Ce document me révéla que la famille Moisan-Lepage vivait à Chicopee Hampden dans l’État de Massachusetts. Israël (33 ans) et ses filles Célina (16 ans) et Délia (15 ans) travaillaient dans un ‘cotton mill’, une usine de tissage de coton. Les sœurs Louisia (11 ans), Parmélia (9 ans) et Wivina (Ouivina) (7 ans) fréquentaient l’école et les deux plus jeunes Malvina (4 ans) et Luména (2 ans) vivaient à la maison. Une dernière fille Alexina est née au Massachusetts après le recensement. Dans le document l’épouse d’Israël se prénomme «Molzer» (34 ans) et son rôle était de «keeping house» donc elle était ménagère du foyer. Ce prénom m’était étrangé et il me fascinait. Je ne voyais aucun lien phonétique entre Euphémie et Molzer. Ce n’est qu’en feuilletant davantage le document que j’ai constaté que presque toutes les épouses originaires du Canada français portaient le nom Molzer. Une mère en anglais est «mother». Certes, le recenseur comprenait mal l’accent francophone et toutes les «mother» héritèrent du prénom Molzer. Notre bonne Euphémie Moisan s’était faite américaniser et fut transformée statistiquement en Molzer Lepage.

Le deuxième document trouvé fut un condensé d’histoire produit par la société historique du Nouvel-Ontario intitulé «Verner et Lafontaine». On y raconte :

«Grand branle-bas dans la colonie. M.I. Lepage arrivait avec ses huit filles. Huit filles dans une paroisse de colons. Que de mariages en perspective…»

La chroniqueuse oublie de mentionner le fait que Monsieur I. Lepage et ses huit filles étaient aussi accompagnés de son épouse et de leur mère Euphémie Moisan. Ayant vécu la transformation de son nom, la pauvre femme était maintenant reléguée à l’oubli. Tel est le sort de plusieurs de nos pionnières en terre Nord-Américaine. L’histoire est injuste envers nos mères! L’arrivée des Moisan-Lepage en territoire de colonisation eu lieu en 1887. Personne n’a décrit la route précise et les défis encourus par cette famille lorsqu’ils ont quitté Chicopee Hamden au Massachusetts pour se rendre à Verner, en Ontario. Ce qui est dit cependant c’est qu’ils sont arrivés durant la nuit et qu’il n’y avait ni hôtel, ni maison, ni famille qui les attendaient. Le train arrêta à une vingtaine de kilomètres de leur destination finale. La dernière partie de leur périple est presque incroyable. Les dix membres de la famille ont dû se transporter eux-mêmes, en utilisant deux vélocipèdes manuels sur les rails. La rédactrice précise qu’un voisin «ne put leur offrir que le plancher de la cuisine ce que la famille Lepage accepta avec plaisir». Chaque fois que je relie ce passage je suis très ému. Les défis qu’ils ont surmontés dénotent la dureté d’une vie de colonisation et d’une terre inhospitalière, mais aussi leur force de caractère et, surtout leur détermination de surmonter des obstacles en dehors de toutes mesures humaines.

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À Verner, la vie des Moisan-Lepage continua…

En 1888, Euphémie Moisan donna naissance à un fils, Hormidas Lepage. Hormidas bien entendu, était l’arrière grand-oncle qui m’avait donné la photo. Les huit filles Lepage se sont trouvé des conjoints et à elles sont seules les ancêtres d’une bonne partie de la population du Nouvel-Ontario.

Connaissant ma passion pour la généalogie, plusieurs descendants de cette famille me firent don de photos, et je les en remercie. Le séjour des filles Moisan-Lepage aux États-Unis était bel et bien documenté. Adolescentes, Célina et ses sœurs profitèrent un peu de la vie américaine. Le legs pour la postérité, de leur exode à Chicopee Hamden, fut une trentaine de belles photos prises par un photographe professionnel.

Il y a quelques mois, je recherchais des renseignements additionnels au sujet d’Euphémie Moisan et de ses parents Louis Moisan et Eulalie Racette. Ma grande découverte fut celle d’apprendre qu’Euphémie Moisan et son époux Israël Lepage n’étaient pas les premiers membres de cette famille à s’exiler aux États-Unis. Louis Moisan avait un frère qui avait quitté St-Jacques l’Achigan en 1838. Il s’appelait Thomas Moisan. Son histoire témoigne d’une vie extraordinaire.

En 1838, âgé de 28 ans, Thomas Moisan s’est rendu à New-Orleans en Louisiane pour assumer le poste de trappeur pour la «American Fur Company». En 1839, il traversa les Rocheuses pour se rendre à Fort Vancouver, voyage long et très périlleux. Durant ce temps, il a occupé les fonctions de mineur en Californie, d’employé chez McLoughlin et ensuite d’engagé chez la «Hudson’s Bay Company». En 1842, il a établi une réclamation territoriale à Salem en Orégon, devenant fermier et propriétaire d’un grand domaine. Le 3 octobre 1842, Thomas avait épousé Henriette Longtain fille d’André Longtain et de Nancy Okanagan. Durant sa vie, Thomas a géré plusieurs entreprises et est devenu riche. Il a construit une très belle maison qui, à l’époque a fait beaucoup d’envieux. Cette maison est maintenant un musée. Thomas Moisan est aujourd’hui considéré comme un des pionniers et fondateurs de l’État de l’Orégon.

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Bien que la vie extraordinaire de Thomas Moisan mérite une attention toute particulière, tel n’est pas le but premier de mes propos. Une autre découverte m’attendait! En approfondissant mes recherches j’ai découvert que Thomas Moisan entretenait une correspondance avec ses neveux et ses frères dont Pierre de Montréal et Louis Moisan de St-Jacques. Mon Louis Moisan! Celui qui était le père d’Euphémie Moisan, grand-père de Célina Lepage, qui était la mère de Maria Fortin, qui avait donné naissance à Huguette Marion, ma mère.

Le 27 juillet 1861, Louis Moisan avait rédigé une longue lettre à son frère Thomas. Cette lettre donne un aperçu de la vie de mon ancêtre Louis, de son épouse Eulalie Racette, ses enfants et ses frères et sœurs. Il parle du quotidien, du journal ‘La Minerve’, du curé, de ses vaches, de ses agneaux et de ses chevaux et de ce qui lui tient à coeur. Il rapporte des détails concernant la santé et la condition de vie de ses proches. Le vocabulaire et les expressions sont empreints de catholicité, d’archaïsme et de terroir. Ce qui est des plus touchants c’est la salutation de la fin :

«Je suis ton tendre frère

Louis Moisan qui ne t’oubliera jamais.»

Le lecteur se demande si les deux frères se sont revus au moins une fois avant de mourir. Je doute…

Une seconde lettre écrite par un autre frère, Pierre, le 25 mars 1888 est adressée à la veuve de Thomas Moisan, Henriette Longtain. Pierre parle du deuil éprouvé suite à la mort de Thomas. Henriette dans une correspondance antérieure avait demandé aux Moisan de lui faire parvenir des photos de famille. Pierre confirme que les photos de famille lui seront remises dans quelques temps par le Missionnaire Monsieur Delorme. Il termine sa correspondance en indiquant qu’il est son beau-frère pour la vie.

Une photo en noir et blanc révélant un passé vieux de plus d’un siècle. Dans la photo, il y a deux personnes assez âgées. Elles sont assises sur des chaises de bois devant une maison en bois. La vieille femme porte un bonnet. Son mari, un homme à la barbe blanche, porte un grand chapeau. Il y a deux enfants. Une fille et un garçon au seuil de l’adolescence. Il y a aussi deux jeunes hommes, affichant des moustaches, des complets et des chapeaux melons. Il y a quatre jeunes femmes. Les robes sont longues reflétant la mode du temps. Toutes les personnes portent des souliers et elles sont endimanchées. Tous ont un air très sérieux sauf la vieille qui affiche un début de sourire. Quelle était l’occasion qui a engendré cette photo? Un mariage? Des funérailles? Impossible de déterminer en regardant cette photo.

Je pouvais maintenant conclure que la photo de Louis Moisan, d’Eulalie Racette et de leurs enfants avait été prise avant 1877, avant le départ d’Euphémie Moisan et d’Israël Lepage. Un des destinataires de cette photo était, sans aucun doute, Thomas Moisan. Le fait de recevoir une photo était la seule façon de voir sa famille lorsque l’on vivait aux deux extrêmes d’un continent durant les débuts d’une colonisation en terre américaine. Mais, quel précieux témoignage!

écrit en juin 2014. Robert Bérubé

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1861 : A Letter and Picture from the Past

Eulalie Racette daughter of Louis Augustin Racette and Marie Poliquin was born on May 24, 1816 in Assumption, Québec. On July 28, 1840, she married Louis Moisan in St-Jacques l’Achigan, Québec. When Eulalie married Louis, she was an orphan because her mother died in 1835 and her father in 1839. Eulalie died on December 8, 1895 in St-Jacques l’Achigan.

Eulalie and Louis are the parents of Élodie, Justine, Euphémie, Eulalie, Jean Louis, Joseph, Delphis, Euclide, Marie Louise and Alix Moisan.

Louis Moisan son of Ignace Moisan and Elisabeth Bourg, (daughter of deported Acadians) was born on January 14, 1819 in St-Jacques L’Achigan. Louis’ mother died in 1857 and his father died in 1859. He was alive during the 1901 Canadian census and lived in St Jacques. He died after 1902.

His brother Thomas Moisan was born on December 22, 1809 in St-Jacques L’Achigan. He married Henriette Longtain daughter of André Longtain and Nancy Okanagan, an Amerindian on October 3, 1842 in St. Paul, Marion, Oregon. Thomas died on January 15, 1888 in Brooks, Marion, Oregon.

Several years ago, my great-uncle Hormidas Lepage, Célina Lepage’s brother gave me a picture (above) of his grandparents Louis Moisan and Eulalie Racette and their family. This photo is one of the oldest in my collection.

A few years later, I found a letter on a genealogy site that my ancestor Louis Moisan sent to his brother Thomas Moisan, a pioneer of Oregon. Below you will find the letter and its translation in English. At the same site there is another letter sent by another brother … that you can find at the same site: http://freepages.genealogy.rootsweb.ancestry.com/~meilleuro/50609-01.htm

This prompted me to write a short story called La vieille photo (The Old Photo) which was published on the following site. I translated it for this document but I am not a translator!
The Old Photo ttp://welovewords.com/documents/la-vieille-photo)

I hope that you enjoy reading it!

Next week: 1756: Le destin tragique d’Élisabeth Rivard (Laglanderie): 1756 Élisabeth Rivard’s Tragic Destiny…

The old photo (translation)

by Robert Bérubé

A black and white photo revealing a past of more than a century. In the photo, there are two elderly people. They sit on wooden chairs in front of a wooden house. The old woman wears a bonnet. Her husband, a man with a white beard, wears a big hat. There are two children. A girl and a boy on the threshold of adolescence. There are also two young men, with mustaches, suits and bowler hats. There are four young women. The dresses are long, reflecting the fashion of the time. All the people are wearing shoes and their Sunday best. All of them show a very serious look except the old woman who displays what seems to be the beginning of a smile. What was the occasion that spawned this photo? A marriage? A funeral? It is impossible to determine the occasion by looking at the photo.


From a very young age, I was a passionate genealogist. When I was 18, the maternal uncle of my maternal grandmother, Hormidas Lepage, gave me a copy of a photo of the family of his maternal grandparents shown with some members of their family. He said, “There’s nobody who wants those souvenirs except you!” He added, “This was a copy of a photo that was sent to exiled family in the United States I wanted some details about the picture What was the circumstance? When was the photo taken? Despite his advanced age, because Hormidas was over one hundred years old, he displayed an encyclopaedic memory of his family history.


Hormidas stated: “ All I know is that the two old folks are Louis Moisan and Eulalie Racette. As for the children I could not tell you who is who.The photo was taken in St-Jacques-L’Achigan in Québec. As for the year, I know that it was before my parents departure when they moved to Massachusetts around 1877. They had gone to work in the weaving mills. “

Hormidas’ mother, Euphémie Moisan, was also the daughter of Eulalie Racette and Louis Moisan. This Euphémie, that I could not identify in the photograph, because of her resemblance to her sisters, had married Israël Lepage. Euphémie and Israël, accompanied by their daughters, had left St. Jacques as had many Québécois of the time and had ventured into Massachusetts in order to survive. They were economic refugees and life in the United States was no easier than it had been in Québec. Célina Lepage, the eldest daughter of Euphémie and Israël, had recalled and shared the adventures of her life with her children and grandchildren one of whom was my mother Huguette Marion. Maman had entertained us with her grandmother’s stories of adventures in the States. For many years all I knew was that Célina and her sisters had worked in textile factories in Holyoke, Massachusetts. It was not an easy life. They lived in a community of French-Canadian exiles dotted with immigrants from various European backgrounds. Célina knew a little English, enough to work. She had learned a bilingual song and had sung it to her descendants.

I went to the market mon petit panier sous mon bras. I went to the market mon petit panier sous mon bras. The first girl I met was la fille d’un avocat. I love you et vous ne m’entendez guère, I love you et vous ne m’entendez pas…”

The Moisan-Lepage family lived in the United States for ten years. The living conditions were very difficult and even more dangerous in the textile industries. In addition, one of the mills had burned and several people had perished. The lack of financial and physical security, isolation, and pressure from the clergy to repatriate the exiles were the main reasons for their return to Canada. A monumental odyssey awaited them as the family returned to Canada but not to Québec. They became pioneers of a new settlement in northern Ontario. They were leaving a modern American city, in full industrial revolution, to live in a country where there was little population. In a way, they became the first inhabitants in an immense and remote territory known for its a profusion of lakes, not much cultivated land, immense forests, and gigantic mosquitoes. Everything was to be discovered. Everything had to be built. This was the beginning of new future.


For many years, the only information and documents that I possessed regarding this family of ancestors were Célina Lepage’s song, the short story about their exile and return and the Racette-Moisan photo.


And life went on …

When I had the time, I devoted myself to my hobby as an apprentice genealogist and I made discoveries. The first was the American census of 1880. This document revealed to me that the Moisan-Lepage family lived in Chicopee Hampden, Massachusetts. Israël (33) and his daughters Célina (16) and Délia (15) worked in a cotton mill, a cotton weaving plant. Their sisters Louisia (11), Parmélia (9) and Wivina (Ouivina) (7) attended school and the two youngest ones Malvina (4 years) and Luména (2 years) lived at home. One last daughter Alexina was born in Massachusetts after the census. In the document the wife of Israël is named “Molzer” (34 years) and her role was “keeping house” so she was a housewife. That name was foreign to me and it fascinated me. I did not see any phonetic link between Euphémie and Molzer. It was only by flipping through the document that I noticed that all the French-Canadian mothers were identified with the name Molzer. Of course, the enumerator did not understand the French-speaking accent and all the “mothers” inherited Molzer’s as a first name. Our good Euphémie Moisan had been Americanized and was statistically transformed into Molzer Lepage.

The second document that I discovered was a summary of a history produced by the Historical Society du Nouvel-Ontario entitled “Verner and Lafontaine. ” It stated: (translation) “Great commotion in the colony, Monsieur I. Lepage has arrived with his eight daughters. So many marriages should occur!”

The columnist forgets to mention the fact that Mr I. Lepage and his eight daughters were also accompanied by his wife and their mother Euphémie Moisan. Having lived with the transformation of her name, the poor woman was now relegated to oblivion. This is the fate of many pioneers in North American soil. History is unfair to our mothers! The arrival of the Moisan-Lepage in colonisation territory took place in 1887. No one has written about the challenges surmonted by this family when they left Chicopee Hamden in Massachusetts to travel to Verner, Ontario. What is stated though is that the family arrived during the middle of the night and that there was no hotel, no house and no family to greet them. The train stopped twenty kilometers from their final destination. The last part of their journey is almost incredible. The ten members of the family had to transport themselves, using two manual rail carts! The writter states that a neighbor “could only offer them the floor of their kitchen as lodging.. .and that the Lepage family accepted this offer with pleasure”. Every time I read this passage I am very moved. The challenges they overcame denote the harshness of life of pionneers in an inhospitable land, and also all their determination to overcome obstacles beyond ordinary human measure.

In Verner, the life of Moisan-Lepage continued …


In 1888, Euphémie Moisan gave birth to a son, Hormidas Lepage. Hormidas of course, was the great great-uncle who had given me the picture. The eight Lepage daughters had found spouses and are the ancestors of much of Northern Ontario’s population.

Knowing my passion for genealogy, many descendants of this family donated pictures to me, and I thank them for it. The Moisan-Lepage girls’ stay in the United States was well documented. The legacy for posterity, of their stay in Chicopee Hamden, are some thirty beautiful photographs taken by a professional photographer on tin plates.

A few months ago, I was looking for additional information about Euphémie Moisan and her parents Louis Moisan and Eulalie Racette. Euphémie Moisan and her husband Israël Lepage were not the first members of this family to go into exile in the United States. Louis Moisan had a brother who had left St-Jacques l’Achigan in 1838. His name was Thomas Moisan. His life history is a testimony to an extraordinary life.


In 1838, aged 28, Thomas Moisan traveled to New Orleans, Louisiana to assume the post of trapper for the American Fur Company. In 1839, he crossed the Rocky Mountains to Fort Vancouver, a long and perilous journey. During this time, he worked as a miner in California, as an employee of McLoughlin, and later as an employee of the Hudson’s Bay Company. In 1842, he established a territorial claim in Salem, Oregon, becoming a farmer and owner of a large estate. On October 3, 1842, Thomas married Henriette Longtain, daughter of André Longtain and Nancy Okanagan . During his life, Thomas managed several companies and became rich. He built a very nice house which at the time made some people envious. This house is now a museum. Thomas Moisan was a pioneer of the State of Oregon.

Although the extraordinary life of Thomas Moisan deserves special attention, this is not the primary purpose of this text. Another discovery awaited me! In deepening my research I discovered that Thomas Moisan had a correspondence with his nephews and brothers including Pierre from Montréal and Louis Moisan from St-Jacques. My Louis Moisan! He was the father of Euphémie Moisan, grandfather of Célina Lepage, who was the mother of Maria Fortin, who had given birth to Huguette Marion, my mother.

On July 27, 1861, Louis Moisan wrote a long letter to his brother Thomas. This letter gives an insight into the life of my ancestor Louis, his wife Eulalie Racette, his children and his brothers and sisters. He talks about everyday life, about the newspaper ‘La Minerve’, about the priest, about his cows, his lambs and his horses and what he loves. He reports on the health and living conditions of his family. The vocabulary and the expressions are marked by catholicity, archaism and ‘terroir‘. What is most touching is the greeting of the end:
“I am your tender brother
Louis Moisan who will never forget you. ”

The reader wonders if the two brothers ever met again, at least once, before they died. I doubt it…
A second letter written by another brother, Pierre, on March 25, 1888 is addressed to the widow of Thomas Moisan, Henriette Longtain. Pierre speaks of the mourning experienced after the death of Thomas. Henriette in an earlier correspondence had asked the Moisans in Québec to send her family pictures. Pierre confirms that the family pictures would be handed to her in a short while by the Missionary Mr. Delorme. He ends his correspondence by indicating that he will remain her brother-in-law for life.

A black and white photo revealing a past of more than a century. In the photo, there are two elderly people. They sit on wooden chairs in front of a wooden house. The old woman wears a bonnet. Her husband, a man with a white beard, wears a big hat. There are two children. A girl and a boy on the threshold of adolescence. There are also two young men, with mustaches, suits and bowler hats. There are four young women. The dresses are long, reflecting the fashion of the time. All the people are wearing shoes and their Sunday best. All of them show a very serious look except the old woman who displays what seems to be the beginning of a smile. What was the occasion that spawned this photo? A marriage? A funeral? It is impossible to determine the occasion by looking at the photo.

I could now conclude that the photograph of Louis Moisan, Eulalie Racette and their children had been taken before 1877, before the departure of Euphémie Moisan and Israël Lepage. One of the recipients of this photograph was, without a doubt, Thomas Moisan. Receiving a photograph was the only way to see one’s family when siblings lived at the two extremes of the large North American continent.

Written in June 2014 : Robert Bérubé

 

Marie Rollet (1580-1649): La première canadienne. The First Canadienne!

The English text follows the French one.

Une des premières femmes et Françaises à venir s’établir en Nouvelle-France en territoire d’Amérique était Marie Rollet épouse de Louis Hébert. Nous pourrions aussi dire que ses deux filles Anne et Guillemette Hébert sont aussi pionnières. Cependant, le titre de mère de la patrie revient à Marie car elle est la première Européenne à laisser une descendance. Marie Rollet est née vers 1580 à Paris en France.

Marie Rollet et son conjoint Louis Hébert sont parents de trois enfants: Anne, Guillemette, et Guillaume Hébert. Je ne répéterai pas les notices biographiques de Marie Rollet car il y a plusieurs excellentes biographies que je vous conseille de lire et j’en ai noté quelques unes ci-bas.

Cependant, j’aimerais bien mettre en évidence le suivant concernant notre aïeule.

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Marie Rollet, son époux Louis Hébert et leurs trois enfants ont quitté Honfleur en France le 11 mars 1617 sur le voilier le Saint-Étienne. En plus de Samuel de Champlain, son frère Claude Rollet, son futur gendre Étienne Jonquet et les missionnaires récollets Joseph Le Caron et Paul Huet sont à bord. Le voyage dure trois mois et les conditions du voyage sont telles que les voyageurs vivent une continuelle appréhension de la mort. Il est écrit : ”Une fois Marie Rollet élève ses deux enfants (Guillemette et Guillaume) par les coutils pour qu’ils reçoivent des récollets ce qu’elle croyait être leur dernière bénédiction.” Il arrivent à Québec le 15 juillet 1617. Il faudrait peut-être comparer ce type de voyage à un voyage en espace aujourd’hui. Il faut aussi préciser que la famille Hébert-Rollet est arrivée en Amérique du Nord trois ans avant l’arrivée du Mayflower!

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Carte de Québec

Une fois en Nouvelle-France, Marie Rollet aide son mari à soigner les malades et partage avec lui son intérêt pour les Amérindiens. Elle s’occupe de l’instruction des jeunes filles et des garçons amérindiens. Nous pouvons lui attribuer les titres de première enseignante, de première infirmière et de première sage-femme.

Marie a vécu plusieurs joies et aussi plusieurs épreuves personnelles. En 1617, sa fille Anne Hébert a épousé Étienne Jonquet. Malheureusement, en 1619 Anne est décédée en donnant naissance à un enfant qui n’a pas survécu. Elle avait à peine 17 ans. En 1621, sa fille Guillemette épouse Guillaume Couillard. En 1627, Louis Hébert tombe sur la glace et il décède de ses blessures le 25 janvier 1627. Deux ans après la mort de Louis, Marie choisit Guillaume Hubou comme second époux.

En 1629, les frères Kirke prennent possession de Québec au nom de l’Angleterre. Marie décide de rester à Québec avec sa famille. Québec n’est plus en Nouvelle-France mais est occupé par les Anglais. Samuel de Champlain et la plupart des Français retournent en France. Il reste peut-être une quinzaine de Français y compris des coureurs de bois. Des recherches effectuées il n’y a pas longtemps par Gail Moreau-Desharnaies de la « French-Canadian Heritage Society of Michigan » révèlent que les familles Abraham Martin et son épouse Marguerite Langlois ainsi que Pierre Desportes et son épouse Françoise Langlois sont aussi retournées en France. Marie Rollet, son conjoint, sa fille Guillemette et son conjoint Guillaume Couillard et son fils Guillaume Hébert ainsi que ses petits enfants sont demeurés à Québec. SVP voir l’article : « Ceux qui restent » tiré de NOS RACINES, L’HISTOIRE VIVANTE DES QUÉBÉCOIS, 5 p. 102 (photo ci-dessous)

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Tiré de Nos Racines 5 p. 102

J’avance le principe qu’en demeurant à Québec durant l’occupation Marie abandonna son status de Française et elle est devenue par la force des choses Canadienne, car la Nouvelle France n’existait plus! Nous devons reconnaître que les gens qui sont demeurés à Québec à cette date sont les Premiers Canadiens. Marie Rollet, Guillaume Hubou, Guillaume Hébert, Guillemette Hébert, Guillaume Couillard et leurs enfants, ainsi que nos ancêtres coureurs de bois et voyageurs Jacques Hertel, Nicolas Marsolet, et notre proche parent François Marguerie sont les pionniers Canadiens de notre pays!

Après le retour des Français en 1632, sa maison devient un foyer pour les Amérindiennes confiées aux Jésuites pour leur éducation. Marie Rollet était présente lorsque Champlain est devenu paralysé et lors de son décès, le 25 décembre 1635.

En 1634, son fils Guillaume Hébert épousa Hélène Desportes. Malheureusement, en 1639 Guillaume est décédé. Nous ne connaissons pas les causes de son décès. Le fils de Guillaume, fut tué par les Iroquois ce qui fait qu’il n’y a pas de descendants du nom de Hébert qui sont issus de Louis et Marie.

Sa fille Guillemette et son époux Guillaume Couillard lui survécurent et assurèrent une très grande descendance de Couillard. Elle a certainement vu le mariage de ses petites filles Louise, Marguerite, Élisabeth et Marie Couillard. Elle était constaté la naissance des arrières petits-enfants suivants : Ignace Nicolet, Marguerite Nicolet, Marguerite Macart, Madeleine Guyon et Jean François Bissot. C’est certainement avec tristesse qu’elle a appris le décès de sa petite fille Louise Couillard en 1641.

Marie Rollet meurt à Québec le 27 mai 1649.

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Monument de Marie Rollet et de ses trois enfants.

Dans le parc Montmorency, à Québec, un monument représente Marie Rollet serrant dans ses bras ses trois enfants Anne, Guillaume et Guillemette. On y voit aussi Louis Hébert tenant une gerbe de blé dans une main et une faucille dans l’autre. Sur l’autre partie du socle du monument, son gendre Guillaume Couillard est appuyé sur une charrue. Finalement, un hôtel à Québec porte son nom de même qu’une école à Montréal. Il y a aussi plusieurs autres monuments et effigies qui témoignent de son existence!

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La semaine prochaine : 1861: Lettre de Louis Moisan à son frère Thomas Moisan

Site intéressants concernant Marie Rollet : Interesting sites that speak of Marie Rollet (Français et English)

Chanson au sujet de Marie Rollet: https://www.youtube.com/watch?v=3yZa7BkGo3M&list=PL3OLIL46NWrIjRS5jj50zlgY7mM2POJtF&index=7
Article dans le Devoir: http://www.ledevoir.com/opinions/idees/488759/marie-rollet-etre-femme-et-pionniere?utm_campaign=Autopost&utm_medium=Social&utm_source=Facebook
Sculpture : Marie Rollet et ses enfants http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=111412&type=bien#.WErwWYWcHIU
Dictionnaire biographique du Canada http://www.biographi.ca/fr/bio/rollet_marie_1E.html
Dictionnary of Canadian Biography http://www.biographi.ca/en/bio/rollet_marie_1E.html
Wikipedia français https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Rollet
A History in Families https://quebecroots.wordpress.com/2008/08/27/marie-rollet-1580-1649/
Marie Rollet first person to nurse…http://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/nursing/
A Point in History http://www.apointinhistory.net/hebert.php
Marie Rollet : mère de la Nouvelle-France https://www.editionsdelisatis.com/les-collections/bonjour-lhistoire/marie-rollet
Un storyboard pour enfants : http://www.storyboardthat.com/storyboards/72494/marie-rollet-hebert

Marie Rollet: The First Canadienne!

One of the first French women to come to New France to settle in North American Territory was Marie Rollet, spouse of Louis Hébert. We could also say that her two daughters Anne and Guillemette Hébert are also pioneers. However, the title of mother of the country should be attributed to Marie because she is the first European woman to have descendants. Marie Rollet was born around 1580 in Paris, France.

Marie Rollet and Louis Hébert are parents of three children: Anne, Guillemette, and Guillaume Hébert. I will not repeat all the biographical information regarding Marie Rollet because there are several excellent biographies that I advise you to read and I have noted some of them above.

However, I would like to highlight the following regarding our ancestress:

Marie Rollet, her husband Louis Hébert and their three children left Honfleur in France on March 11, 1617 and sailed on the Saint-Étienne. In addition to Samuel de Champlain, her brother Claude Rollet, her future son-in-law Étienne Jonquet and the Récollet missionaries Joseph Le Caron and Paul Huet are on board. The journey lasts three months and the conditions of the journey are such that the travelers live in a continual apprehension of death. It is written: ‘Once Marie Rollet raised her two children (Guillemette and Guillaume) by the britches so that they would receive from the Récollets what she believed to be their last blessing.’ ‘They arrived in Quebec City on July 15, 1617. Perhaps we should compare this type of voyage to a space journey today. It should also be noted that the Hébert-Rollet family arrived in North America three years before the arrival of the Mayflower!

Once in New France, Marie Rollet assisted her husband in caring for the sick and shared his interest with First Nations people. She was in charge of educating Native girls and boys. We can qualify her as the first teacher, the first nurse and the first midwife of Québec.

Marie lived through many joys and also was dealt several challenges. In 1617, her daughter Anne Hébert married Étienne Jonquet. Unfortunately, in 1619 Anne died giving birth to a child who did not survive. She was only 17 years old. In 1621, her daughter Guillemette married Guillaume Couillard. In 1627, Louis Hébert fell on the ice and died of head wounds on January 25, 1627. Two years after the death of Louis, Marie chose Guillaume Hubou as a second husband.

In 1629, the Kirke brothers invaded Québec in the name of England. Marie decided to stay with her family in Québec City. Québec was no longer a part of New France and was occupied by the English. Samuel de Champlain and most Frenchmen returned to France. There are perhaps fifteen French people, including some Coureurs de bois who remained. Research conducted by Gail Moreau-Desharnaies of the French-Canadian Heritage Society of Michigan reveals that the families of Abraham Martin and his wife Marguerite Langlois and Pierre Desportes and his wife Françoise Langlois also returned to France. Marie Rollet, her spouse, her daughter Guillemette and her spouse Guillaume Couillard and son Guillaume Hébert and her grandchildren remained in Quebec City. Please see the article in French: (not translated « Ceux qui restent » tiré de NOS RACINES, L’HISTOIRE VIVANTE DES QUÉBÉCOIS, 5 p. 102 (photo ci-haut).

I am advancing the principle that by staying in Québec during the occupation Marie abandoned her status as a French woman and became a Canadian because New France no longer existed! We should recognize the fact that the people who stayed in Québec on that date are the First Canadians. Marie Rollet, Guillaume Hubou, Guillaume Hébert, Guillemette Hebert, Guillaume Couillard and their children, as well as our Coureurs de bois and Voyageurs ancestors Jacques Hertel, Nicolas Marsolet and our close relative François Marguerie are the Canadian pioneers of our country!

After the return of the French in 1632, her house became a refuge for the Amerindians. Marie Rollet was also present when Champlain became paralyzed and on his death December 25, 1635.

In 1634, her son Guillaume Hébert married Hélène Desportes. Unfortunately, in 1639 Guillaume died. We do not know the cause of his death. Guillaume’s son was killed by the Iroquois, which means that there are no descendants of the name of Hébert who are the descendants of Louis and Marie.

His daughter Guillemette and her husband Guillaume Couillard survived her and ensured a descendance through the Couillard name. Marie Rollet saw the mariages of her grandaughters Louise, Marguerite, Elisabeth and Marie Couillard. She was probably aware of the birth of her great grandchildren : Ignace Nicolet, Marguerite Nicolet, Marguerite Macart, Madeleine Guyon and Jean François Bissot. It is probably with great sadness that she learned of the death of her granddaughter Louise Couillard in 1641.

Marie Rollet died on May 27, 1649 in Québec.

Montmorency Park in Québec City, a monument depicts Marie Rollet hugging her three children Anne, Guillaume and Guillemette. There is also Louis Hébert holding a sheaf of wheat in one hand and a sickle in the other. On the other part of the base of the monument, her son-in-law Guillaume Couillard is leaning on a plow. A hotel in Québec bears her name as well as a school in Montreal. There are several other monuments and effigies that bear witness to her life in New France.

Next week: 1861: A Letter from the Past: Louis Moisan to his Brother Thomas Moisan

 

Louis Hébert: Le premier de nos ancêtres. The First Ancestor.

 

The English version follows the French one, after the listing of documents in both languages.

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Louis Hébert: (c.1575-1627) Le premier de nos ancêtres

par Robert Bérubé

Pour les intéressées et intéressés, je vous encourage à vous inscrire à mon site Facebook!

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Le premier de nos ancêtres à visiter la Nouvelle-France en territoire d’Amérique a été le célèbre Louis Hébert. Louis et son épouse Marie Rollet sont parents de trois enfants: Anne, Guillemette, et Guillaume. Certains ajoutent les noms des petits enfants comme enfants de ce couple, ce qui est erroné.

 

Trois de nos grand-parents ont Louis comme aïeul. La grand mère paternelle de Lucienda Fréchette, Louise Auger Lemaître est une descendante de Guillemette. La grand mère paternelle de Maria Fortin, Lydia Brillant est aussi une descendante de Guillemette. La mère de l’arrière grand père paternel d’Alexandre Bérubé, Marie Claire Gagnon est une descendante de Guillaume.

Je ne répéterai pas les notices biographiques de Louis car il y a plusieurs excellentes biographies que je vous conseille de lire et j’en ai noté quelques unes ci-bas.

 

J’aimerais partager la nouvelle découverte faite par monsieur Gilles Brassard au sujet du couple Hébert-Rollet, et qui a été partagée publiquement, il y a quelques semaines. Louis et Marie se sont mariés à l’église Saint-Sulpice, le 19 février 1601. Marie était veuve du défunt François Dufeu  et célébrait son deuxième mariage!

Cependant, il faut apporter des précisions qui sont erronées dans certains documents. Louis Hébert a visité l’Amérique du Nord AVANT son gendre Guillaume Couillard. Il est vrai que Guillaume Couillard s’est établi à Québec (1613) avant Louis mais Louis avait visité l’Acadie et les côtes de ce qui est devenu Gloucester au Massachussetts en 1606-1607 et 1611-1613. Certains historiens disent même en 1604. Louis Hébert à participé au premier dîner de l’Action de grâces en Amérique du Nord avec l’Ordre du Bon Temps en Acadie.

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Louis, son épouse Marie Rollet et leur trois enfants Anne, Guillemette, et Guillaume sont membres de la deuxième famille à s’établir à Québec. Ils sont  arrivés à Tadoussac le 14 juin 1617. La première famille n’a pas eu de descendants. Bien entendu Couillard est arrivé trois ans auparavant et il y avait des explorateurs, des coureurs de bois, des voyageurs, des gens des Premières Nations et des religieux qui vivaient dans le territoire de la Nouvelle-France. Donc, cette année nous célébrons le 400 anniversaire de l’arrivée de la première famille d’origine européenne qui ont eu des descendants, les Hébert-Rollet.

Photos: Bibliothèque et Archives Canada

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En 1617, Anne Hébert devient la première Européenne de notre parenté (ancêtre indirecte) à contracter mariage et ce, avec Étienne Jonquet, le 23 novembre 1617. Malheureusement, en 1619, elle est décédée en donnant naissance à un enfant qui n’a pas survécu. Donc, sa sœur  Guillemette Hébert et Guillaume Couillard (nos ancêtres) sont le premier couple d’origine européenne à contracter mariage (1621) et à laisser une descendance.

Ce qu’il faut noter au sujet de Louis Hébert c’est qu’il était un épicier et un apothicaire. Aujourd’hui nous pourrions ajouter les termes agriculteur, botaniste, biologiste, et scientifique. Il voulait à tout prix faire pousser des légumes, des plantes, des herbes et des fruits. Beaucoup ont tenté de décourager son entreprise. Son contrat initial a été défait et remplacé par un contrat inférieur par les administrateurs et ils ne voulaient pas lui fournir une charrue. La priorité en Nouvelle France était la traite des fourrures et certainement pas l’agriculture et l’établissement de communautés. Malgré tout, Louis, Marie Rollet et leurs enfants ont tenu bon.

Louis Hébert est décédé suite à une mauvaise chute sur la glace le 25 janvier 1627. Il semblerait que les blessures à la tête l’on rendu très malade et sont la cause de son décès.

Notre cher Louis mérite bien la statue, les timbres ainsi que plusieurs autres symboles qui reconnaissent ses contributions à la fondation de notre pays!

Documents, témoignages et effigies concernant Louis Hébert.  (Français)

Documents, information and symbols concerning Louis Hébert.(English)

Le Québec une histoire de Famille: Hébert (clip visuel) http://lequebecunehistoiredefamille.com/capsule/hebert

Dictionnaire Biographique du Canada Français-English http://www.biographi.ca/fr/bio/hebert_louis_1F.html

Wikipedia Louis Hébert Français-English https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_H%C3%A9bert_(pionnier)

Biographie de Louis Hébert par Azarie Couillard-Desprès (quelques erreurs car c’est un document ancien) http://www.ourroots.ca/toc.aspx?id=1757&qryID=12b48828-aba3-485b-9a03-7539b39badd0

Dictionnaire Louis Hébert (pharmacie) https://histoirepharmacie.wordpress.com/2013/06/06/dictionnaire-louis-hebert-paris-c1575-quebec-1627/

Maison natale 112 rue Saint Honoré Paris: http://maisons.natales.over-blog.com/paris-1er-arrondissement.html

Louis Hébert de Monsieur Léveillé:http://www.leveillee.net/ancestry/d174.htm

Maison Hébert Couillard :http://archeologie.ville.quebec.qc.ca/sites/seminaire-de-quebec/seminaire-de-quebec-une-ferme-du-17-sup-e-sup-siecle/

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LOUIS HÉBERT (c1575-1627) (English version)

by Robert Bérubé

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The first of our ancestors to visit New France in North American territory was the famous Louis Hébert. Louis and his wife, Marie Rollet are the parents of three children: Anne, Guillemette, and Guillaume. Some add the names of their grandchildren as children of this couple, which is erroneous.

Three of our grandparents have Louis as an ancestor. The paternal grandmother of Lucienda Fréchette, Louise Auger Lemaître is a descendant of Guillemette. The paternal grandmother of Maria Fortin, Lydia Brillant is also a descendant of Guillemette. The mother of the paternal great-grandfather of Alexandre Bérubé, Marie Claire Gagnon is a descendant of Guillaume.

I will not repeat the biographical notices of Louis because there are several excellent biographies that I advise you to read and I have noted some of them below.

I would like to speak of a discovery made by monsieur Gilles Brassard regarding the couple that was shared publicly a few weeks ago. Louis and Marie were married in Saint Sulpice Church in Paris, on February 19, 1601. Marie was the widow of François Dufeu and thus was celebrating her second wedding

Some clarification is needed on information that is erroneous in some documents. Louis Hébert visited North America BEFORE his son-in-law Guillaume Couillard. It is true that Guillaume Couillard settled in Québec (1613) before Louis, but Louis had visited Acadia and the coasts of what became Gloucester in Massachusetts in 1606-1607 and 1611-1613. Some historians even say 1604. Louis Hébert participated in the first Thanksgiving dinner in North America with “l’Ordre du Bon temps” (The Order of Good Times)

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Louis, his wife Marie Rollet and their three children Anne, Guillemette, and Guillaume were members of the second family to settle in Québec. They arrived in Tadoussac on June 4, 1617. The first family had no descendants. Of course, Couillard arrived three years earlier and there were explorers, coureurs de bois, Voyageurs, First Nations people and religious who lived in the territory of New France. So this year we celebrate the 400th anniversary of the arrival of the first family of European origin who had descendants, the Hébert-Rollet.

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In 1617, Louis’ daughter Anne Hébert became the first European of our family (indirect ancestor) to contract marriage with Étienne Jonquet on November 23, 1617. Unfortunately, in 1619, she died giving birth to a child who did not survive. So Guillemette Hébert her sister and Guillaume Couillard (our ancestors) are the first couple of European origin to contract marriage (1621) and to leave a descendance.

What should be noted about Louis Hébert is that he was a spice specialist and apothecary. Today we could add the terms farmer, botanist, biologist and scientist. He wanted at all costs to grow vegetables, plants, herbs and fruits. Many tried to discourage his business. His initial work contract was cancelled and replaced by a contract with less pay and the administrators of New France did not want to provide him with a plow. The priority in New France was the fur trade and certainly not agriculture and the establishment of communities. Nevertheless, Louis, Marie Rollet and their children stood firm.

Louis Hébert died following a bad fall on the ice on January 25, 1627. It seems that the head injuries made him very ill and are the cause of his death.

Louis Hébert is quite deserving of the statue, the stamps and several other symbols that recognize his contributions to the foundation and creation of this country.