Partie 2: Judith Rigaud. Et la vie continue… Part 2: Judith Rigaud. And life continues…

 

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Les frères Le Nain : Visite à la Grand-mère.

 

The English version follows the French one.

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Partie 2: Judith Rigaud. Et la vie continue…

par Robert Bérubé

Pour lire la partie 1, veuillez vous référer au texte suivant:

 https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/10/10/le-grand-scandale-et-linjustice-envers-judith-rigaud-the-great-scandal-and-the-injustice-towards-judith-rigaud/

Plus d’un an après le décès de son premier conjoint François Lemaistre, Judith épousa le marchand et le trappeur Jean Therrien dit Duhaime à Trois-Rivières, le 26 janvier 1667. Il était le fils de Jean Therrien et de Marie Élie (Hélie) de Saint-Jacques de Dieppe, en Normandie. Judith a environ 34 ans et Jean en a 24. En plus des biens, la veuve apporte six enfants à cette famille. Deux de ses enfants Noël et Marguerite Lemaître sont décédés avant 1666.

Judith Rigaud et Jean Therrien dit Duhaime sont parents des enfants suivants:

Nom

Naissance

Mariage

Décès

Conjoint(e)

Dominique Therrien

6 novembre 1667 Trois-Rivières

6 décembre 1667

Trois-Rivières

Jean-Baptiste Therrien

16 mars 1669

Trois-Rivières

9 novembre 1700 Trois-Rivières

23 mai 1759 Nicolet

Marguerite Lampron

Louis Michel Duhaime (En1701: Mississippi)

19 mars 1671 b 5 avril 1671 Trois-Rivières

Santo Domingo 1716

Le recensement de 1667, précise que les Rigaud-Therrien possèdent cinq bêtes à cornes et 30 arpents de terre en valeur.

À l’automne 1670, Jean Therrien quitte Trois-Rivières pour faire une expédition de traite. Il ne revient jamais car il est probablement décédé accidentellement durant le voyage. Selon Michel Langlois dans son “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois”, Jean Therrien est mort entre le mois de juin et avant le 4 novembre 1670.

Voici les accusations des critiques pour la période entre le 26 janvier 1667, date du mariage de Judith et Jean et le 4 novembre 1670, date qui documente le fait que Jean Therrien est décédé.

Les détracteurs disent que ce couple dépense au-dessus de leurs moyens car ils ont deux serviteurs. Ils mettent beaucoup d’accent sur le fait que Judith est beaucoup plus vieille que Jean Therrien. Ils disent que Louis Michel est illégitime. Ils réitèrent que le couple a beaucoup de dettes et qu’ils sont poursuivis par des créditeurs. De plus, ils ont toutes sortes problèmes légaux. Une critique particulière insinue que Judith a quitté Trois-Rivières à cause d’une triste aventure dans le but de fuir les autorités!

Pour répondre aux accusations j’ai effectué une vérification des causes juridiques dans lesquelles figurent les noms de Judith Rigaud et de Jean Therrien. J’ai repéré 14 causes durant la période de temps à partir du mariage jusqu’au décès de Jean. En ce qui concerne le fait que le couple vit au-dessus de leurs moyens, l’auteur de ceci ne fournit aucune preuve à l’appui. Selon le recensement, leurs avoirs ressemblent à ce qu’ont leurs voisins. En ce qui concernant les dettes, les créditeurs et les problèmes légaux, certains auteurs basent leur opinion sur l’arrêt du 6 août 1668 dans lequel: “Judith Rigaud, femme de Jean Terrien, auparavant veuve de François Lemaistre suite aux poursuites des créanciers de Lemaître, aura un délai de trois années, à la condition qu’elle ne pourra aliéner ses biens pendant ce temps”.

La transcription du texte avec orthographe modernisée révèle beaucoup!

«Du sixième août 1668. Le Conseil assemblé où présidait messire Daniel de Rémy etc auquel assistait messire François de Laval etc. messieurs de Villeray, de Gorribon, de Tilly, Damours et de la Tesserie, le substitut du procureur général présent. Entre Judith RIGAUD femme de Jean Terrien auparavant veuve feu François Lemaistre demanderesse en requête d’une part, et Thierry DELESTRE, Pierre DUQUET, notaire, en cette ville, au nom et comme procureur d’Arnaud Perré marchand demeurant à La Rochelle, et Jean MAHEUST comparant par Marguerite Corrivault sa femme, créanciers de ladite demanderesse, défendeurs d’autre part., après que ladite Rigault a dit conformément à sa requête qu’elle est poursuivie pour les dettes de feu ledit Lemaistre son mari auxquelles elle s’est obligée en France, croyant trouver vivant son dit défunt mari et des effets de quoi y satisfaire; mais l’ayant trouvé décédé et la plupart de ses biens absorbés et divertis, le peu qui en restait ayant été par elle employé dans le pays à l’acquit de plusieurs dettes, en sorte qu’il ne lui reste à présent que pour faire subsister ses enfants dans une très grande pauvreté, joint à cela qu’elle a fait perte d’une partie des marchandises, en l’achat desquelles elle avait fait emploi des emprunts qu’elle avait faits en France, et qu’elle a aussi perdu que le prix des autres ayant été contrainte de les vendre à vil prix pour en payer une partie de ses dettes; pourquoi elle demande qu’il lui soit accordé six années de terme pour payer ce qu’elle doit aux défendeurs, et que défenses leur soient faites de la poursuivre ni inquiéter pendant ledit temps, promettant qu’elle tâchera par tous les moyens possibles de les satisfaire. à quoi lesdits défendeurs ont dit que les pertes posées en fait par ladite Rigaud sont supposées sauf correction, qu’elle a disposé ainsi qu’elle a voulu des effets provenant de l’emploi de leurs deniers; que la vérité est qu’elle a un lit qui est estimé cinq cents livres et des habits somptueux et qu’elle a troqué ses marchandises avec les Sauvages dont elle a eu de bonnes pelleteries qu’elle séquestre et ladite pour les frustrer de leur dû, d’ailleurs ledit Duquet en la qualité qu’il procède, soutient qu’il ne doit être accordé aucun répit contre la dette dudit sieur Perré d’autant qu’elle est contractée à cause qu’il a été obligé comme caution de ladite Rigaud de payer au sieur Richard Creaghe la somme de mille livres en principal et profits aventureux d’icelle à raison de trente pour-cent ainsi qu’il appert par obligation passée devant Pierre Teulleron notaire en ladite ville de La Rochelle le dix-neuf mai mille six cent soixante-six, et par acte passé devant ledit notaire le premier avril mille six cent soixante-sept dont il a fait exhibition; et ladite Corrivault qu’à son égard il ne doit être accordé aucun terme à ladite Rigaud en ce que c’est elle-même qui a depuis son retour de France créé sa dette qui est de la somme de trente-sept livres cinq sols restante de celle de cinquante-cinq livres pour vente qu’elle Corrivault lui a faite d’un habit de deuil de laquelle elle a obligation qu’elle a aussi exhibée, passée devant Rageot notaire en cette ville le dix-neuvième juin mille six cent soixante-sept; vu ladite requête signée Judith Rigaud renvoyé en ce Conseil par ordonnance de messire Jean Talon etc. en date du vingt-septième juillet dernier, au bas de laquelle est arrêt de ce Conseil en date du trentième dudit mois, portant que les créanciers dudit feu LeMaistre et de ladite Rigaud seraient assignés, et l’exploit du Vasseur huissier en date du premier du présent mois, portant assignation à ce jourd’hui aux défendeurs; ouï le substitut du procureur – Répit – général, le Conseil a accordé délai de trois années à ladite Rigaud, pendant lequel elle ne pourra vendre ni aliéner tant les terres et maisons appartenant audit défunt LeMaistre et à elle, que deux boeufs servant à la culture desdites terres, sans le consentement desdits créanciers, sur peine de déchoir dudit délai, et en ce faisant ledit Conseil a fait et fait défenses auxdits créanciers de faire aucune poursuite ni exécution à l’encontre de ladite Rigaud et desdits biens pour raison de leurs créances, sauf à eux toutefois de se pourvoir sur les marchandises, pelleteries et meubles audit défunt et à elle appartenant, lesquels pourront venir à leur connaissance pendant trois mois, à commencer du jour de la signification du présent arrêt, à l’exception de ceux réservés par l’ordonnance du Roi, et pour cet effet ledit Conseil leur a permis et permet d’en faire telles perquisitions qu’ils verront être à faire par les voies de droit.»

La conclusion est que Judith dit qu’elle est pauvre et les défendeurs disent que non!

Pour ce qui est de la triste aventure motivant le départ de Judith je n’ai pas été capable de trouver aucune preuve. Les causes légales nous révèlent que Judith a rendu 7 minots de blé à Marie Boucher. Elle paye un minot et demi de blé pour dommage fait par ses deux boeufs dans les javelles de Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin. Elle a quelques problèmes avec Marie Boucher concernant des étoffes pour habits. Elle doit payer le marchand Simon Baston, la somme de 75 livres dont 40 livres pour un canot dont il a répondu pour elle et le reste pour de la marchandise.

Il y a une requête de Judith Rigaud pour la somme de 15 livres pour une chaudière neuve qui lui avait été baillée par Jacques Ménard dit Lafontaine. Elle s’est cassée en la mettant sur le feu. Ménard est condamné à reprendre la chaudière et de lui déduire 30 sols en plus d’avoir à payer les frais de justice

Une autre requête de Judith Rigaud à l’encontre de Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin, pour qu’il lui rende 2 truies qu’il avait prises en ses grains Ledit sieur de Saint-Quentin est prêt à les rendre si ladite Rigaud paie la taxe de l’ordonnance de l’année présente ainsi que celle de l’an passé où 8 de ses cochons ont aussi fait du dommage dans ses grains alors qu’elle était à Montréal. Judith doit aussi payer les dommages faits par les 8 cochons l’an passé ainsi que les dépens. Les problèmes d’animaux dans les grains ne semblent pas s’arrêter.

Dans une autre requête, Judith Rigaud demande que Pierre Chaperon replante les pieux de cèdre qu’il a arrachés de sa grange pour les emporter et les brûler. Judith Rigaud est aussi demanderesse, contre Pierre Frerot dit Lafontaine, à propos d’un paiement de la somme de 3 livres et 6 sols dus par ledit Lafontaine ou bien il doit rendre à la demanderesse une peau d’orignal. Il est ordonné de faire assigner des témoins. Un autre cas est entre Simon Baston, Judith Rigaud et Philippe Estienne à propos d’effets dont un bahut et une vieille table. Judith Rigaud est demanderesse, contre Louis Desrochers, tailleur. Louis Brignon dit Desrochers, tailleur est demandeur contre Judith Rigaud, défenderesse, car il veut être payé de la somme de 18 livres et 10 sols.

Il est vrai que Judith est plus âgée que Jean. Ceux qui en font un cas devraient vérifier l’âge des couples lors de deuxièmes ou troisièmes mariages à ce temps en Nouvelle-France. Étant donné la pénurie de femmes en Nouvelle-France, certains hommes semblent préférer épouser des femmes qui sont établies et ont des terrains.

La seule histoire triste qui aurait motivé le départ de Judith aurait été le décès de Jean Therrien, Elle a quitté Trois-Rivières en 1672, car son fils Pierre Lemaistre était déjà établi à Rivière-du-Loup (Rivière Maneureuil) qui est devenu Louiseville. De plus, elle a acheté des terrains qui lui rapportaient des fonds.

La dernière critique pendant cette période de temps est que Louis Michel est illégitime. La plupart des historiens disent que Louis Michel est le fils de Jean Therrien dit Duhaime. Cependant, il y a encore des bases de données qui le déclarent illégitime y compris le PRDH. Certains auteurs affirment qu’il y a deux personnes Jean Therrien dit Duhaime et Jean Duhaime. Il est difficile de croire que deux personnes ayant le même nom étaient en relation avec Judith Rigaud au même moment. Pour ceux qui parlent d’un deuxième Jean Duhaime ils ne peuvent fournir des renseignements biographiques, ni des antécédents pour ce monsieur. Donc, nous pourrions conclure que le père de Louis Michel est Jean Therrien dit Duhaime et que Judith Rigaud était enceinte lorsque Jean Therrien dit Duhaime est décédé.

Cependant, il demeure une contradiction à cette rumeur et c’est le certificat de baptême de Louis Michel Duhaime. Le curé le nomme Louis Michel Duème mais il ajoute aussi le commentaire “illégitime”. Étant donné que Louis Michel est devenu un voyageur dans les Pays d’en Haut, au Mississippi et même à Saint Domingue nous ne pouvons pas repérer un certificat de mariage, s’il s’est marié, indiquant les noms de ses parents, ni un certificat de décès.

PRDH a inscrit le nom Louis Michel et a inscrit ce renseignement avec la note illégitime sur la fiche des conjoints de sa mère Judith Rigaud. PRDH devrait corriger ce fait car le nom du père et le nom de famille de l’enfant sont indiqués sur le certificat de naissance.

Ce qui est à noter dans le registre du baptême c’est l’ajout du mot illégitime entre deux lignes et le commentaire dans la Louis Michel du Heme “ex Illigitimo matrimonio”. De plus, il y a une section noircie et il faut se demander pourquoi ce document a-t-il été modifié?

Suzanne Sommerville dans sa recherche “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” présente de très bons arguments qui doivent être considérés. Elle conclut que le curé a fait erreur

Une fois arrivée à Rivière-du-Loup, Judith a fait la rencontre de Jean Laplanche qui était originaire de La Flèche en Anjou. Le 6 octobre 1675, à Trois-Rivières, Judith épousa Jean Laplanche fils d’Urbain Laplanche et de Pilernie Gilbert. Jean Laplanche était chirurgien et le premier médecin de la Rivière-du-Loup et des environs. De plus, il était impliqué dans la traite de fourrures. La date du 6 octobre est celle fixée par Michel Langlois car le jour n’est pas inscrit dans le registre. Jean Laplanche est né le 17 juillet 1643. Judith a environ 42 ans et Jean en a 32. Encore une fois certains auteurs font un cas au sujet de la différence d’âge.

Le 21 janvier 1676: Jean Laplanche et Judith Rigaud enregistrent leur contrat de mariage qui avait été précédemment écrit avec Antoine Adhémar. Dans le contrat ils déclarent la séparation des biens. Cela signifiait que le conjoint ne serait pas responsable des dettes de son épouse, ni elle pour les siennes.

Vers la fin de 1676, Judith Rigaud et Jean Laplanche s’établissent à Montréal.

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Jean Laplanche repasse en France avant la fin du mois de juin 1678. Nous apprenons ce fait car Judith a des problèmes avec un certain abbé Jean Cavelier.

Une sentence est rendue en faveur de Jean Cavelier prêtre contre Judith Rigaud, le 22 mars 1678.

Il est noté le14 juin 1678: “réception en appel de Judith Rigaud, femme de Jean Laplanche, chirurgien, actuellement en France, d’une sentence rendue par le bailli de Montréal au profit du messire Jean Cavelier, prêtre, le 22 mars 1678”.

Le 29 août 1678, on note: “Un arrêt renvoyant l’appel pris d’un jugement du bailli de Montréal le 22 juillet 1678, par Judith Rigaud femme de Jean Laplanche, chirurgien, présentement en France, comme procuratrice de Jacques Passard LaBretonnière, son gendre, contre messire Jean Cavelier, prêtre; ladite Rigaud est condamnée à payer la somme de 100 sols d’amende et aux dépens des deux instances.

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En vérifiant la documentation dans Jugements et délibérations du Conseil Souverain, nous apprenons qu’entre le 22 mars 1678 et le 30 octobre 1679, il y a une dizaine d’instances où Judith Rigaud seule, Judith en tant que procuratrice de son gendre Jacques Passard La Bretonnière, Judith Rigaud et Pierre Cavelier et Pierre Cavelier seul sont en conflits avec l’abbé Jean Cavelier.

Il est évident dans ces causes que Judith est instruite et qu’elle est bel et bien capable de se défendre et de défendre ses enfants et ses êtres chers. Je ne suis pas capable de comprendre le contenu de toutes les causes étant donné que je ne suis pas familier avec le vocabulaire juridique du temps. Une étude approfondie de ses documents par un spécialiste de la jurisprudence du temps pourrait révéler de nouvelles découvertes.

Cependant, Jean Cavelier, prêtre sulpicien et frère de l’explorateur Robert Cavelier de La Salle, est un homme très instruit et il faisait partie de la haute bourgeoisie de Rouen. Selon Jean-Guy Pelletier dans sa biographie dans le « Dictionnaire Biographique du Canada » , « un différend l’opposa à un certain Pierre Cavelier ; il tenta de faire saisir la maison et la terre que ce dernier possédait à Montréal. Puis en octobre 1679, se préparant à partir pour la France, il voulut récupérer les avances qu’il avait faites à son frère, Robert Cavelier de La Salle, arrivé en Nouvelle-France depuis 1667. Le Conseil souverain rendit le 30 octobre une sentence qui lui permit d’obtenir une somme assez élevée. Ceci ruina le crédit de La Salle dans la colonie à un point tel qu’il écrivit dans une lettre : « [Jean] a fait […] tout ce que le plus enragé ennémy pourroit faire ».

Il est évident dans les causes et dans sa biographie que Jean Cavelier, prêtre est un homme désireux de s’enrichir et capable de faire presque n’importe quoi pour réaliser ses buts! Il suffit de se demander si Judith et Pierre Cavelier n’étaient pas les victimes dans ces affaires. C’est lors d’une de ces causes que nous apprenons que Judith et Pierre Cavelier vivent ensemble.

Certains auteurs affirment que Jean Laplanche a abandonné Judith car elle était une femme infidèle. Les accusateurs ne peuvent prouver qu’elle était infidèle avant le départ de Laplante! Il se pourrait fort probable que Laplante a abandonné son épouse et qu’elle s’est retrouvée seule!

Nous apprenons que Jean Laplanche est décédé en France après 1678.

Il est difficile de déterminer la date quand Judith Rigaud et Pierre Cavelier sont devenus des amants et quand ils ont commencé à cohabiter ensemble! À un moment donné Judith a été accusé d’avoir abandonné sa maison conjugale et de vivre en tant que mari et femme avec Pierre Cavelier.

Le jugement du 5 septembre 1678 révèle: que ledit Pierre Cavelier et Judith Rigaud sortiront incessamment de la maison de la terre saisie réellement sur ledit Cavelier, pour en laisser la libre possession au commissaire, lequel fera couper, engranger et améliorer les grains qui sont présentement sur ladite terre et s’ils étaient coupés qu’ils lui seront livrés par ceux qui en seront saisis en l’état qu’ils le seront, pour dû tout être tenu compte à qui il appartiendra, et ouï le procureur général, dit a été que les choses demeureront en état jusque en fin du procès”.

Certains auteurs ont écrit des textes similaires à ceci: “Le sieur Abbé Cavelier n’a pas qu’un seul adversaire (c’est-à-dire Pierre Cavelier) à confronter, il y a également une femme, et quelle Femme! ”. Pierre Cavelier a été emprisonné et Judith bannie pendant 10 ans de Montréal, elle aurait reçu le procureur avec une fourche”!

Il est vrai que Judith et Pierre ont été les adversaires de l’abbé Cavelier! Cependant, je n’ai pas trouvé nulle part une preuve juridique du fait que Pierre avait été emprisonné, que Judith avait accueilli le procureur avec une fourche et qu’elle avait été banni pendant 10 ans! Si ces documents existent, il faudrait les trouver!

Il semblerait que Judith a quitté Montréal avant le 14 avril 1679, et que le juge probablement Jean- Baptiste Migeon a condamné Judith Rigaud “in absentia” à «dix années consécutives de bannissement de l’île de Montréal, l’empêchant de violer son interdiction sous peine de châtiment corporel».

Le recensement de 1681 suggère que Pierre Cavelier vit dans la maison LeBer-LeMoyne à Lachine. Son épouse, Louise Dusouchet et lui n’ont qu’une vache et un fusil et aucune terre en culture. En 1684, ils font baptiser un fils, Pierre, à Lachine. Il achète un terrain à Montréal en 1678. Cette année-là, il déclare habiter au pays depuis 10 ans et s’être adonné à la traite des fourrures pendant deux ans à la foire de Montréal.

Judith avait quitté Montréal avant la sentence et elle est allé vivre à Rivière-du-Loup avec sa fille Marie-Louise. Nous apprenons que le 9 juin 1684, Judith a reçu un terrain de 9 arpents et demi à Rivière du Loup.

En 1685, Judith retourne en France. Le 6 février 1686 à Saint-Jean d’Angély, Charente-Maritime, Judith Rigaud épousa Louis Gillet dit Laplante. Louis est né vers 1633 à Paris et il est le fils de Jean Gillet et d’Anne Gougeon.

Judith revient en Nouvelle-France avec Louis Gillet. Judith et Louis Gillet achètent une maison sur la rue Saint-Paul à Montréal, le 8 mai 1688. Ce fait est intéressant car son bannissement de Montréal devait finir en 1689. Comment se fait-il que Judith est revenue à Montréal sans conséquence? Je n’ai pas trouvé de documentation à cet effet! Il faut dire que l’abbé Jean Cavelier était rentré en France, en novembre 1679.

Judith n’a pas eu d’enfants avec Jean Laplanche, ni avec Pierre Cavelier, ni avec Louis Gillet.

Elle vit ses dernières années à Montréal et elle est décédée après le 21 novembre 1696.

Voici les deux lignées de Judith Rigaud à moi

Judith Rigaud 1633-1696?

Charles 1 Auger (Lemaistre) 1666-1746

Charles 2 Auger (Lemaistre) 1694-1780

Madeleine Auger (Lemaistre) 1726-1767

Pierre Auger (Lemaistre) 1728-1794

Charles Choret 1753-1824

Joseph Auger (Lemaistre) 1777-1858

Félicité Choret 1786-1865

Benjamin Auger (Lemaistre) 1819-1896

Zéphirin Fréchette 1813-1911

Joseph 1 Fréchette 1846-1916

Louise Auger (Lemaistre) 1850-1911

Joseph 2 Fréchette 1874-1942

Lucienda Fréchette 1899-1969

Eugène Bérubé 1926-1933

Robert Bérubé

Un petit mot pour vous REMERCIER de lire mes textes! Pour ceux et celles qui m’encouragent, je vous remercie du plus profond du coeur! Je ne suis ni écrivain, ni historien! Je raconte des histoires! Je tente de les rendre aussi justes que possible par mes recherches. Cependant, il peut y avoir des erreurs. Certaines personnes m’ont fait remarquer diverses coquilles en privé et même publiquement et j’ai eu la chance de corriger les histoires pour les rendre plus congruentes. Je suis reconnaissant envers ces gens. Je remercie aussi les individus qui me demandent la permission avant de partager, copier, et répéter mes textes.

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The LeNain brothers: Visite à la Grand-mère (A visit to the Grandmother)

 

Part 2: Judith Rigaud. And Life Continues…

by Robert Bérubé

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To read part 1, please go to this site: https://robertberubeblog.wordpress.com/2017/10/10/le-grand-scandale-et-linjustice-envers-judith-rigaud-the-great-scandal-and-the-injustice-towards-judith-rigaud/

More than a year after the death of her first spouse François Lemaistre, Judith married the merchant and trapper Jean Therrien dit Duhaime in Trois-Rivières on January 26, 1667. He was the son of Jean Therrien and Marie Élie (Hélie) of Saint-Jacques of Dieppe, in Normandy. Judith is about 34 years old and Jean is 24. In addition to property, the widow brings six children to this family. Two of her children, Noël and Marguerite Lemaître, had died before 1666.

Judith Rigaud and Jean Therrien dit Duhaime are the parents of the following children:

Name

Birth

Marriage

Death

Spouse

Dominique Therrien

6 november 1667 Trois-Rivières

6 décember 1667

Trois-Rivières

Jean-Baptiste Therrien

16 march 1669

Trois-Rivières

9 november 1700 Trois-Rivières

23 may 1759 Nicolet

Marguerite Lampron

Louis Michel Duhaime (En1701: Mississippi)

19 march 1671 b 5 april 1671 Trois-Rivières

Santo Domingo 1716

The census of 1667 states that the Rigaud-Therrien’s own five horned cattle and 30 arpents (acres) of land in value.

In the autumn of 1670, Jean Therrien left Trois-Rivières to make a trading expedition. He never returns because he probably died accidentally during the trip. According to Michel Langlois in his “Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois“, Jean Therrien died between June and before November 4, 1670.

Here are the accusations of the critics for the period between January 26, 1667, the date of the marriage of Judith and Jean and November 4, 1670, date documenting the fact that Jean Therrien died.

Detractors say that this couple spends above their means because they have two servants. They put a lot of emphasis on the fact that Judith is much older than Jean Therrien. They say that Louis Michel is illegitimate. They reiterate that the couple has a lot of debts and that they are being sued by creditors. Moreover, they have all kinds of legal problems. One particular fault-finder insinuates that Judith left Trois-Rivières because of a sad adventure in order to escape the authorities.

In order to answer the charges, I conducted an audit of the legal cases in which the names of Judith Rigaud and Jean Therrien appear. I found 14 cases during the period of time from the marriage to the death of Jean. Regarding the fact that the couple lives above their means, the author of this does not provide any evidence to support it. According to the census, their holdings are similar to what their neighbors have. Regarding debts, creditors and legal problems, some authors base their opinion on the judgment of 6 August 1668 in which: “Judith Rigaud, wife of Jean Terrien, previously widow of François Lemaistre following the prosecution of the creditors of Lemaître, shall have a period of three years, provided that she can not alienate her property during this time”.

The transcription of the text with modern spelling reveals a lot:

“Sixth August, 1668. The Council assembled, where Messire Daniel de Remy presided, etc., at which Messrs Francois de Laval and others were present. Messrieurs de Villeray, de Gorribon, de Tilly, Damours and Tesserie, the deputy attorney general present. Between Judith Rigaud wife of Jean Terrien, former widow of the late François Lemaistre, plaintiff in motion, and Thierry Delestre, Pierre Duquet, notary, in this city, in the name and as attorney of Arnaud Perré merchant residing in La Rochelle, and Jean MAHEUST appearing for Marguerite Corrivault his wife, creditors of the plaintiff, defendants on the other hand, after the said Rigault said in accordance with her request that she is sued for the debts of the said Lemaitre her husband to whom she was obligated to in France, believing that her deceased husband was alive; but having found him deceased, and most of his property absorbed and diverted, the little which remained of it had been employed in the country by the acquittal of several debts, so that it now only remains for her to make, subsisting her children in extreme poverty, together with the loss of a part of the goods in the purchase of which she had made use of the loans she had made in France, lost as the price of the others having been forced to sell them at a low price to pay part of their debts; why she demands that she be granted six years to pay what she owes to the defendants, and that they are forbidden to pursue her or worry her during the said time, promising that she will endeavor by all possible means satisfied. To which the said defendants have said that the losses actually incurred by the said Rigaud are supposed, except in the case of correction, that it has disposed of the effects of the employment of their moneys; that the truth is that she has a bed that is estimated at five hundred pounds and sumptuous clothes and that she traded her goods with the Indians she had good furs she sequestered and said to frustrate them of their due, moreover, the said Duquet in the capacity which he proceeds, maintains that no reprieve should be granted against the said Sieur Perré’s debt, inasmuch as it is contracted because he has been obliged as surety Rigaud to pay to Mr. Richard Creaghe the sum of one thousand livres (pounds), in principal and adventurous profits thereof in the proportion of thirty per cent as it appears by obligation passed before Pierre Teulleron notary in the said city of La Rochelle on the nineteenth of May one thousand six hundred and sixty-six, and by deed passed before the said notary on the first of April, one thousand six hundred and sixty-seven, of which he has exhibited; and the said Corrivault that in respect of him there shall be no term given to the said Rigaud inasmuch as it is herself who has since her return from France created her debt which is of the sum of thirty-seven pounds five remaining sols of that of fifty-five pounds for sale which Corrivault made her for a mourning suit of which she has an obligation that she also exhibited, passed before Rageot notary in this city the nineteenth June one thousand six hundred and sixty -seven; having regard to the aforesaid motion, signed Judith Rigaud, by Order of Messire Jean Talon, etc. dated the twenty-seventh of July last, at the bottom of which is a decree of this Council dated the thirtieth of the said month, to the effect that the creditors of the said LeMaistre and the said Rigaud shall be summoned, and the exploit of the Bailiff dated the first of the present month, assigning to the defendants to this day; the Council granted Rigaud three years within which to sell or alienate both the lands and houses belonging to the said deceased LeMaistre and to him, that two oxen used for cultivation of said lands, without the consent of the said creditors, upon the expiration of the said period, and in so doing, the said Council has made and defended the said creditors from making any prosecution or execution against the said Rigaud and the said property on account of their claims, they shall, however, have access to the goods, fur skins and furniture of the deceased and of the deceased person, who may come to their attention for a period of three months from the date of service of this judgment, and for this purpose the said council has permitted them, and enables them to be searched, and to be made by law”.

The conclusion is that Judith says she is poor and the defendants say that she is not!

Regarding the sad adventure that motivated Judith’s departure I was not able to find any evidence of this. Legal causes tell us that Judith gave 7 bouquets of wheat to Marie Boucher. She pays a “minot” and a half of corn for damage done by her two oxen in the gardens of Quentin Moral, Sieur de Saint-Quentin. She has some problems with Marie Boucher regarding cloths for clothes. She must pay the merchant Simon Baston, the sum of 75 livres, of which 40 livres for a canoe of which he accounted for her and the rest for merchandise.

There is a request from Judith Rigaud for the sum of 15 livres for a new boiling pan which had been sold to her by Jacques Ménard dit Lafontaine. She broke it by putting it on the fire. Ménard is condemned to take back the pan and to deduct 30 sols in addition to having to pay the costs of justice

Another request from Judith Rigaud against Quentin Moral, Sieur de Saint-Quentin, for him to give her 2 sows he had taken from his grains. The said Sieur de Saint-Quentin is ready to return them if the said Rigaud pays the tax of the ordinance of the present year as well as that of last year when 8 of her pigs also made damage in his grains while she was in Montreal. Judith must also pay the damages made by the 8 pigs last year as well as the costs. The problems of animals in the grains does not seem to stop.

In another motion, Judith Rigaud asked that Pierre Chaperon replant the cedar posts he had torn from her barn to carry them away and burn them. Judith Rigaud is also a plaintiff, against Pierre Frerot dit Lafontaine, in respect of a payment of the sum of 3 livres and 6 sols owed by the said Lafontaine, or he must return to the plaintiff a moose skin. Witnesses are ordered to be summoned. Another case is between Simon Baston, Judith Rigaud and Philippe Estienne about effects including a chest and an old table. Judith Rigaud is plaintiff, against Louis Desrochers, tailor. Louis Brignon dit Desrochers, tailor is plaintiff against Judith Rigaud, defendant, because he wants to be paid the sum of 18 pounds and 10 sols.

It is true that Judith is older than Jean. Those who do make a case about this should check the age of the couples during second or third weddings at that time in New France. Given the shortage of women in New France, some men seem to prefer to marry women who are settled and have land.

The only sad story that would have motivated Judith’s departure would have been the death of Jean Therrien. She left Trois-Rivières in 1672, because her son Pierre Lemaistre was already established in Rivière-du-Loup (Rivière Maneureuil) which became Louiseville . In addition, she bought land that brought her money.

The last criticism during this period of time is that Louis Michel is illegitimate. Most historians say that Louis Michel is the son of Jean Therrien dit Duhaime. However, there are still databases that declare him illegitimate including the PRDH. Some authors claim that there are two persons Jean Therrien dit Duhaime and Jean Duhaime. It is hard to believe that two people with the same name were in contact with Judith Rigaud at the same time. For those who speak of a second Jean Duhaime they cannot provide biographical information nor background for this gentleman. So we could conclude that Louis Michel’s father is Jean Therrien dit Duhaime and that Judith Rigaud was pregnant when Jean Therrien dit Duhaime died.

However, what remains a contradiction to this rumor is the certificate of baptism of Louis Michel Duhaime. The parish priest named him Louis Michel Duème but he also added the comment “illegitimate”. Given that Louis Michel became a traveler in the Pays d’en Haut, Mississippi and even in Santo Domingo we can not locate a marriage certificate, if he married, indicating the names of his parents, or a death certificate.

PRDH inscribed the name Louis Michel and entered this information with the illegitimate note on the file of the spouses of his mother Judith Rigaud. PRDH should correct this because the father’s name and the child’s surname are indicated on the birth certificate.

What is to be noted in the register of baptism is the addition of the illegitimate word between two lines and the commentary in the column: Louis Michel of Heme “ex Illigitimo matrimonio”. In addition, there is a blackened section and one has to wonder why this document has been modified.

Suzanne Sommerville in her research “Judith Rigaud: Has This Interesting New France Woman Been Treated Fairly in Published Articles?” presents very good arguments that need to be considered. She concludes that the parish priest was wrong

Once arrived in Rivière-du-Loup, Judith met Jean Laplanche, who was originally from La Flèche in Anjou. On October 6, 1675, in Trois-Rivières, Judith married Jean Laplanche, son of Urbain Laplanche and Pilernie Gilbert. Jean Laplanche was a surgeon and the first physician in Rivière-du-Loup and the surrounding area. In addition, he was involved in the fur trade. The date of October 6 is that fixed by Michel Langlois because the day is not written in the register. Jean Laplanche was born on July 17, 1643. Judith is about 42 years old and Jean is 32. Again some authors make a case about the difference in age.

January 21, 1676: Jean Laplanche and Judith Rigaud register their marriage contract which had previously been written with Antoine Adhémar. In the contract they declare the separation of what they own. This meant that the spouse would not be responsible for his wife’s debts, nor she for his.

Towards the end of 1676, Judith Rigaud and Jean Laplanche settled in Montréal.

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Jean Laplanche returns to France before the end of June 1678. We learn this fact because Judith has problems with a certain abbot Jean Cavelier.

An award was made in favor of Jean Cavelier priest against Judith Rigaud, March 22, 1678. It is noted on June 14, 1678: “Judith Rigaud, wife of Jean Laplanche, surgeon, now in France, receives an appeal from the Bailiff of Montreal for the benefit of Messire Jean Cavelier, a priest, March 22, 1678” .

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On August 29, 1678, a judgment was issued referring to an appeal from a judgment of the Bailiff of Montréal on July 22, 1678, by Judith Rigaud, wife of Jean Laplanche, surgeon, presently in France, as procurator of Jacques Passard LaBretonniere, her son-in-law, against Messire Jean Cavelier, a priest; the said Rigaud is ordered to pay the sum of 100 sols of fine and at the expense of both instances.

By checking the documentation in “Judgments and Proceedings of the Sovereign Council”, we learn that between March 22, 1678 and October 30, 1679, there are about ten instances where Judith Rigaud alone, Judith as procurator of her son-in-law Jacques Passard La Bretonnière, Judith Rigaud and Pierre Cavelier and Pierre Cavelier alone are in conflict with the abbé Jean Cavelier. It is evident in these cases that Judith is educated and that she is able to defend herself and her children and loved ones. I am not able to understand the content of all the causes given that I am not familiar with the legal vocabulary of the time. An in-depth study of these documents by a specialist in the jurisprudence of time could reveal new discoveries

However, Jean Cavelier, a Sulpician priest and brother of the explorer Robert Cavelier de La Salle, is a highly educated man and a member of the upper bourgeoisie of Rouen. According to Jean-Guy Pelletier in his biography in the “Dictionnaire Biographique du Canada”, “a dispute opposed him to a certain Pierre Cavelier; he attempted to seize the house and the land which the latter possessed in Montréal. Then, in October 1679, preparing to leave for France, he wished to recover the advances of money he had made to his brother, Robert Cavelier de La Salle, who had arrived in New France in 1667. The Sovereign Council handed over a sentence on October 30 which enabled him to obtain a sufficiently high sum. This ruined La Salle’s credit in the colony to such an extent that he wrote in a letter: “[Jean] has done […] all that the most enraged enemy could do.”

It is evident in the causes and in his biography that the priest Jean Cavelier, is a man desirous of enriching himself and capable of doing almost anything to achieve his goals! It is enough to ask whether Judith and Pierre Cavelier were not the victims in these cases. It is during one of these causes that we learn that Judith and Pierre Cavelier live together.

Some authors claim that Jean Laplanche abandoned Judith because she was an unfaithful woman. The accusers cannot prove that she was unfaithful before the departure of Laplante! It may well be that Laplante abandoned his wife and she found herself alone!

We learn that Jean Laplanche died in France after 1678.

It is difficult to determine the date when Judith Rigaud and Pierre Cavelier became lovers and when they began to live together! At one point Judith was accused of having abandoned her marital home and living as husband and wife with Pierre Cavelier.

The judgment of September 5, 1678 reveals: “that the aforesaid Pierre Cavelier and Judith Rigaud shall forthwith leave the house of the land actually seized upon the said Cavelier, to leave it free to the commissioner, who shall cut and store the grains, presently on the said land and if they were cut off that they will be delivered to him by those as they will be, to be taken into account to whom it will belong, and the Attorney General says that things will remain in order until the end of the trial “.

Some authors have written similar texts to this: “The abbé Cavelier has not only one opponent (that is, Pierre Cavelier) to confront, there is also a woman, and what a Woman! ”. Pierre Cavelier was imprisoned and Judith banished for 10 years from Montreal, she would have received the prosecutor with a fork “!

It is true that Judith and Pierre were the adversaries of the abbé Cavelier! However, I did not find any legal proof of the fact that Pierre had been imprisoned, that Judith had welcomed the prosecutor with a pitchfork and that she had been banned for 10 years! If these documents exist, they should be found!

It appears that Judith left Montréal before April 14, 1679, and possibly that judge Jean-Baptiste Migeon condemned Judith Rigaud “in absentia” to “ten consecutive years of banishment from the island of Montreal, preventing her from violating her prohibition under penalty of corporal punishment “.

The census of 1681 suggests that Pierre Cavelier lives in the LeBer-LeMoyne house in Lachine. His wife, Louise Dusouchet and he, have only one cow and one rifle and no land under cultivation. In 1684, they baptized a son, Pierre, in Lachine. He had bought land in Montral in 1678. That year he declared that he had lived in Canada for 10 years and had been involved in the fur trade for two years at the Montréal fair.

Judith had left Montréal before the sentence and went to live in Rivière-du-Loup with her daughter Marie-Louise. We learn that on June 9, 1684, Judith received land measuring 9 arpents (acres) and a half at Rivière-du-Loup.

In 1685, Judith returned to France. On February 6, 1686 in Saint-Jean d’Angély, Charente-Maritime, Judith Rigaud married Louis Gillet dit Laplante. Louis was born around 1633 in Paris and is the son of Jean Gillet and Anne Gougeon.

Judith returns to New France with Louis Gillet. Judith and Louis Gillet bought a house on Saint-Paul Street in Montréal on May 8, 1688. This fact is interesting because her banishment from Montréal was to end in 1689. How was it that Judith returned to Montréal without consequences? I have not found any documentation for this! It must be said that Abbe Jean Cavelier had returned to France in November 1679.

Judith did not have children with Jean Laplanche, nor with Pierre Cavelier, nor with Louis Gillet.

She lived her last years in Montreal and died after November 21, 1696.

Here are the two lines of Judith Rigaud down to me:

Judith Rigaud 1633-1696?

Charles 1 Auger (Lemaistre) 1666-1746

Charles 2 Auger (Lemaistre) 1694-1780

Madeleine Auger (Lemaistre) 1726-1767

Pierre Auger (Lemaistre) 1728-1794

Charles Choret 1753-1824

Joseph Auger (Lemaistre) 1777-1858

Félicité Choret 1786-1865

Benjamin Auger (Lemaistre) 1819-1896

Zéphirin Fréchette 1813-1911

Joseph 1 Fréchette 1846-1916

Louise Auger (Lemaistre) 1850-1911

Joseph 2 Fréchette 1874-1942

Lucienda Fréchette 1899-1969

Eugène Bérubé 1926-1933

Robert Bérubé

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A word to THANK all of YOU for reading my texts! For those of you who take the time to encourage me, I thank you from the bottom of my heart! I am neither a writer nor an historian! I tell stories! I try to make them as accurate as possible by doing a lot of research. However, there are sometimes errors.
Some people have pointed out to me some mistakes in private and even publicly, and I have had the chance to correct the texts to make them more accurate. I thank those individuals who took the time to help me out. I also thank the persons who ask me for permission before sharing, copying, and repeating my texts.

 

 

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One thought on “Partie 2: Judith Rigaud. Et la vie continue… Part 2: Judith Rigaud. And life continues…

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