1647: Le soldat et l’Amérindienne: une histoire d’amour en Nouvelle-France?

1647: The Soldier and the Amerindian Girl : A Love Story in Nouvelle-France?

Je viens de créer un site Facebook pour les textes, vous pouvez me rejoindre au… https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

I have just created a Facebook site for my texts, you can reach me at: https://www.facebook.com/groups/394084010943300/

The English version follows the French one.

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“Yélaquiouachte” et “Jean Peuxpus”: sculptures : oeuvre de mon frère Patrick Bérubé et ses filles Dominique, Maxine et Alexie. Situées sur la Rivière-des-Français. Dans son aventure à la baie Georgienne, Jean Mignault a probablement voyagé devant ce site.

Je suis toujours méfiant des personnes qui font des recherches historiques seulement dans le but de trouver des ancêtres royaux, ou bien des liens de parenté avec des individus ayant atteint un degré élevé de célébrité. Je trouve que tous mes ancêtres méritent une attention particulière et à cause de cette philosophie personnelle, je découvre des ancêtres fort intéressants ayant vécu toutes sortes d’aventures, certaines sont tristes, d’autres comiques.

Mon choix de texte cette semaine a pour but de célébrer la Saint-Valentin et le mois des amours! Chez mes ancêtres, l’on retrouve plusieurs histoires d’amour cependant, j’ai décidé de m’attarder à raconter l’histoire d’un amoureux. Quoi de plus intéressant que de vous tisser un conte digne d’être reproduit dans un film Disney? Ou peut-être pas! Après tout, ce n’est pas tout le monde qui peut raconter l’histoire d’un ancêtre, un soldat français en amour avec une jeune Amérindienne.

Notre soldat se nomme Jean Mignault dit Châtillon et il est baptisé le 20 avril 1622, à Châtillon-sous-Bagneux (Haut-de-Seine) France. Il est le fils de Nicolas Mignault et de Madeleine de Brie. Selon PRDH, le 1 avril, 1643 à l’âge de 20 ans, ce soldat s’engage à La Rochelle envers le sieur Antoine Cheffault de la Renardière pour venir en Nouvelle-France pendant trois ans. Sa profession, soldat et son lieu d’origine est Châtillon près de Paris. Antoine Cheffault est un directeur de la Compagnie de la Nouvelle-France. On dit que Jean Mignault est engagé pour trois ans à 60 livres par année dont 33 et cinq données à l’avance.

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Durant l’année 1646, Jean maintenant âgé de 24 ans fait la connaissance de Barbe, une jeune pensionnaire  au couvent des Ursulines à Québec. En janvier, 1647, il devient passionné de cette jeune Amérindienne et il désire l’épouser! Le Journal des Jésuites de février 1647, raconte :  «  Barbe, séminariste des Ursulines, après avoir demeuré quatre ans étant sortie, fut recherchée fortement et puissamment par un Français nommé Châtillon, qui pria les Mères de vouloir la retenir iusqu’aux temps des vaisseaux. Il donna assurance de sa volonté, mettant entre les mains des religieuses une rescription de 300 tant de livres, dont il consentit que 100 fussent appliquées au profit de la fille, en cas qu’il manqua de parole! »

Il est évident que notre jeune soldat désirait cette jeune femme! Tellement que les Ursulines et les Jésuites en parlèrent dans leurs journaux.

Hélas!

Le Journal des Jésuites précise que : « celle-ci n’en voulait pas et lui préféra un Amérindien ». Il semblerait qu’elle suivait aussi les conseils de ses parents. Donc, notre amoureux se trouva sans sa dulcinée!

Certains affirment que Barbe était Barbe Kakesigoukoue et son conjoint François Kouekoueibabougouch. Je n’ai pas été capable de confirmer ce fait. Je n’ai pas trouvé de plus amples renseignements concernant ce couple.

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Était-ce pour se consoler? Car le 4 mai 1647, notre Jean Mignault dit Châtillon partit de Sillery avec d’autres Français et Hurons pour aller à la petite guerre contre les Iroquois se trouvant près de Ville-Marie (Montréal).

Plus tard, le 1er janvier 1648, quatre Français y compris Jean étaient allés à un lac près de Montréal et avaient été pris par les Iroquois. Seulement Jean s’était sauvé! Cependant, le lendemain les trois autres revinrent sains et saufs.

Le 11 janvier 1648, notre aventurier retourne avec sept Hurons à Trois-Rivières, car il veut se préparer pour aller en Huronie au printemps. Le 24 avril 1648, Jean accompagné de deux Amérindiens se rend dans la région de la baie Georgienne. Il revient en septembre.

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Nous ne pouvons pas déterminer quand Jean fit la rencontre de la jeune veuve Louise Cloutier cependant, les deux établirent un contrat de mariage le 23 septembre 1648.

Louise Cloutier fille de Zacharie Cloutier et de Sainte Dupont a été baptisée le 18 mars 1632 à St-Jean-de-Mortagne au Perche, en France. Toute petite, elle arriva en Nouvelle-France vers 1634 avec sa famille. À l’âge de 13 ans, le 26 octobre 1632, Louise épousa François Marguerie, âgé de 33 ans, un coureur de bois, un aventurier et un interprète! Le couple déménage à Trois-Rivières. Personnage extraordinaire et historique des débuts de la Nouvelle-France, François avait beaucoup voyagé dans les territoires des Amérindiens de l’Amérique du Nord. De plus, il avait été capturé et relâché par les Iroquois. Pauvre Louise, elle devient veuve à l’âge de 17 ans car François Marguerie s’est noyé avec Jean Amiot en tentant de traverser le fleuve dans un vieux canot d’écorce, le 23 mai 1648 près de Trois-Rivières. On retrouva son corps en face de Québec, 18 jours plus tard et sa sépulture a eu lieu, le 10 juin 1648 à Québec. Veuve et sans enfants, elle retourna à Québec. Quatre mois plus tard, elle signa un contrat et un mois après, elle épousa Jean Mignault, le 10 novembre 1648 à Québec. Louise a 16 ans et Jean 26 ans.

Pour en connaître davantage au sujet de François Marguerie, je vous conseille de voir le site suivant:

http://www.biographi.ca/fr/bio/marguerie_de_la_haye_francois_1E.html

Au fil des ans, Jean et Louise deviennent parents de 13 enfants: Jean-Aubin, Thérèse, Sainte, Madeleine, Françoise, Jeanne, Charles, Louis, Nicolas, Jean-Baptiste, Marie, Charlotte 1, Charlotte 2.

Seulement, six de ces enfants ont contracté mariage : Jean Aubin (Anne Dugas),Thérèse (Nicolas Lebel) et (René Ouellet), Sainte (Jean Grondin), Madeleine (Noël Pelletier), Jeanne (Antoine Gadoury), et Charlotte 2 (Jean Dionne).

Nous descendons des enfants suivants : Thérèse (Nicolas Lebel) et (René Ouellet), Sainte (Jean Grondin) et Charlotte Mignault (Jean Dionne).

Mon grand-père Alexandre Bérubé est un descendant de Thérèse, Sainte et de Charlotte Mignault.

Ma grand-mère paternelle Lucienda Fréchette est deux fois, une descendante de Charlotte  Mignault à cause de deux de ses enfants Marie et Jean-Baptiste Dionne.

Ma grand-mère maternelle Maria Fortin est une descendante de Thérèse Mignault à travers quatre de ses enfants à cinq reprises. Donc, Angélique Lebel (2), Marie Ouellette, Angélique Ouellette et Françoise Ouellette.

Il y a seulement les Marion (Cyriac) et les Chenette qui n’ont pas de liens

Le 27 octobre 1661, les Jésuites rapportent que la maison des Mignault brûla avec une petite de cinq ans. L’enfant est Françoise Mignault.

Au recensement de 1666 à Beauport, Jean est qualifié d’habitant, de guérisseur et de tailleur d’habits. Le couple a alors six enfants.

Jean fut l’agent en charge du fief de son beau-père Zacharie Cloutier (père) en 1667 aux Côtes-de-Beauport, à Notre-Dame-des-Anges et à autres endroits. Il possédait une habitation inhabitée sur 16 arpents de terre en valeur à Beauport.

Nous ne pouvons pas trouver son certificat de décès mais nous pouvons déterminer que notre Jean est décédé avant le recensement de 1681 à Beauport.

Le 3 février 1684, Louise épousa Jean Mateau veuf de Gabrielle Gagnon et père de trois enfants, à Château-Richer. Louise est décédée le 22 juin 1699 à Château-Richer.

Lorsque l’on parle de l’amour, qu’est-ce qui prime? Une aventure de jeunesse ou une relation qui a duré près de 33 ans? Je vous souhaite à toutes et tous une bonne Saint-Valentin!

La semaine prochaine: 1642: La première famille de Montréal et la tête du mort!

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The Watchers

“Yélaquiouachte” and “Jean Peuxpus”: sculptures : made by my brother Patrick Bérubé and his daughters Dominique, Maxine and Alexie. Situated on the French River. In his adventure to Georgian Bay, Jean Mignault probably travelled in front of this site.

1647: The Soldier and the Amerindian Girl: A Love Story in Nouvelle-France?

I am always suspicious of people who do historical research in order to only find royal ancestors, or kinship ties with individuals who have reached a high degree of celebrity. I find that all my ancestors deserve special attention and because of this personal philosophy, I have discovered very interesting ancestors who lived through all kinds of adventures, some are sad, others are comical.

My choice of text this week is to celebrate Valentine’s Day and the month of love! Looking at my ancestors, we find several stories of love, however, I decided to tell the story of a lover. What is more interesting than weaving a story worthy of being produced in a Disney movie? Or maybe not! After all, it’s not everyone who can tell the story of an ancestor who is a French soldier in love with a young Native American.

Our soldier is named Jean Mignault dit Châtillon and he was baptized on April 20, 1622, in Châtillon-sous-Bagneux (Haut-de-Seine) Paris France. He is the son of Nicolas Mignault and Madeleine de Brie. According to PRDH, on April 1, 1643 at the age of 20, this soldier commits himself in La Rochelle to Antoine Cheffault de la Renardière to come to New France for three years. His profession is soldier, his place of origin is Châtillon near Paris. Antoine Cheffault is a director of the « Compagnie de la Nouvelle France ». It is said that Jean Mignault is committed to three years at 60 « livres »a year of which 33 and five were given to him in advance.

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During the year 1646, Jean now 24 years old meets Barbe, a young resident at the Convent of the Ursulines in Québec City. In January, 1647, he became passionate with this young Amerindian girl and he wanted to marry her! The Jesuit Journal of February 1647 recounts: “Barbe, a seminarian of the Ursulines, after having been four years in the convent and having left it, was strongly and powerfully sought after by a Frenchman named Châtillon, who desired the Mothers to keep her until the time (of arrival) of the ships. He gave assurance of his will, putting into the hands of the nuns a rescript of so many “livres”, (pounds) of which he consented that 100 should be applied for the benefit of the girl, in case he lacked in his word! ”

It is evident that our young soldier desires this young woman! So much so that the Ursulines and the Jesuits spoke of it in their papers.

Alas!

The Journal of the Jesuits also states that “she did not want him and preferred an Amerindian man”. It would seem that she also followed the advice of her parents. So our lover found himself without his sweetheart!

Some claim that Barbe was Barbe Kakesigoukoue and her spouse was François Kouekoueibabougouch. I was not able to confirm those statements. I was not able to find any more information about this couple.

Was it to console himself? That on May 4, 1647, our Jean Mignault dit Châtillon left Sillery with other Frenchmen and Hurons to go to war against the Iroquois near Ville-Marie?(Montréal).

Later, on January 1, 1648, four Frenchmen, including Jean, had gone to a lake near Montréal and had been taken by the Iroquois. Only Jean had escaped! The next day, however, the three others returned safely.

On January 11, 1648, our adventurer returned with seven Hurons to Trois-Rivières because he wanted to go to Huronia in the spring. On April 24, 1648, Jean accompanied by two Amerindians went to the Georgian Bay area. He came back in September.

We cannot determine when Jean met the young widow, Louise Cloutier however, the two established a marriage contract on September 23, 1648.

Louise Cloutier daughter of Zacharie Cloutier and Sainte Dupont was baptized on March 18, 1632 in St-Jean-de-Mortagne in Perche, France. As a little girl, she arrived in New France around 1634 with her family. At the age of 13, on October 26, 1632, Louise married François Marguerie, aged 33, a “coureur de bois”, an adventurer, and an interpreter, and the couple moved to Trois-Rivières. An extraordinary and historic figure in the beginnings of New France, Francois had traveled extensively in the Amerindian territories of North America.

In addition, he had been captured and released by the Iroquois. Poor Louise, for she becomes a widow at the age of 17 because François Marguerie drowned with Jean Amiot while trying to cross the river in an old bark canoe on May 23 1648 near Trois-Rivières. His body was found in Québec, 18 days later and his burial took place, June 10, 1648 in Québec City. Widowed and childless, she returned to live in Québec. Four months later she married Jean Mignault on November 10, 1648. Louise was 16 years old and Jean 26 years old.

To find out more information regarding François Marguerie, please check this site out:

http://www.biographi.ca/en/bio/marguerie_de_la_haye_francois_1E.html

Throughout the years, Jean and Louise became parents of 13 children: Jean-Aubin, Thérèse, Sainte, Madeleine, Françoise, Jeanne, Charles, Louis, Nicolas, Jean-Baptiste, Marie, Charlotte 1, Charlotte 2.

Only six of these children married: Jean Aubin (Anne Dugas), Thérèse (Nicolas Lebel) and (René Ouellet), Sainte (Jean Grondin), Madeleine (Noël Pelletier), Jeanne (Antoine Gadoury), and  Charlotte 2 (Jean Dionne).

We are descendants of the following children: Thérèse (Nicolas Lebel) and (René Ouellet), Sainte (Jean Grondin) and Charlotte Mignault (Jean Dionne).

My grandfather Alexandre Bérubé is a descendant of Sainte, of Charlotte and of Thérèse Mignault.

My paternal grandmother, Lucienda Fréchette is twice a descendant of Charlotte  Mignault, through two of children Marie and. Jean-Baptiste Dionne.

My maternal grandmother Maria Fortin  is a descendant of Thérèse Mignault through four of her children on five occasions. Her children being Angélique Lebel (2), Marie Ouellette, Angélique Ouellette and Françoise Ouellette.

Only the Marions (Cyriac) and Chenette’s do not have him as an ancestor.

On October 27, 1661, the Jesuits reported that the Mignault house burned down with a five-year-old inside. The child was Françoise Mignault.

In the census of 1666 in Beauport, Jean is described as an “habitant”, a healer and a tailor of clothes. The couple then had six children.

Jean was the agent in charge on the estate of his father-in-law Zacharie Cloutier in 1667 in Côtes-de-Beauport, Notre-Dame-des-Anges and other places. He also owned an empty home located in Beauport on 16 “arpents” (acres) of valued land.

We can not find his death certificate but we can determine that he died before the 1681 census in Beauport.

On February 3, 1684, Louise married Jean Mateau widower of Gabrielle Gagnon and father of three children at Château-Richer. Louise died on June 22, 1699 at Château-Richer.

When we talk about love, what is the best? A youthful adventure or a relationship that has lasted nearly 33 years? I wish you all a good Valentine’s Day!

Next week: Montréal’s First Family and the Dead Man’s Head!

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3 thoughts on “1647: Le soldat et l’Amérindienne: une histoire d’amour en Nouvelle-France?

  1. Thank you very much for this wonderful story about my 9x great-grandfather, Jean Mignault dit Châtillon. I am wondering whether there is a small error. I see that in the 1666 census, you have Jean as a tailor, healer and habitant. However, he is listed as a “tailleur d’habits, habitant.” There is nothing about being a guérrisseur. I went back to the original handwritten document to be sure, and I checked the transcription at https://www.prdh-igd.com/Membership/en/PRDH/acte/96052. I can send you a copy of the handwritten original if you wish. Did this information come from elsewhere?

    Meanwhile, thank you for your always entertaining and engaging blogs. We share many, many ancestors.

    Regards,
    Val

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